:
Merci, madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du comité. Je vous remercie de nous donner la possibilité de nous présenter à vous aujourd'hui et de vous entretenir du Programme de surveillance des gras trans et des progrès accomplis vers l'atteinte de notre objectif de santé publique, qui consiste à réduire la teneur en gras trans de l'approvisionnement alimentaire canadien.
[Français]
Dès le milieu des années 1990, les chercheurs de Santé Canada ont estimé que la consommation de gras trans par la population canadienne était parmi les plus élevées au monde, atteignant environ 8,4 grammes par jour ou 3,7 p. 100 de l'apport énergétique.
Comme vous le savez, la consommation de gras trans a un effet négatif sur le cholestérol sanguin, en élevant le taux de LDL, connu comme le mauvais cholestérol, et en abaissant le taux de HDL, connu comme le bon cholestérol, ce qui peut faire augmenter les risques de maladie cardiovasculaire.
[Traduction]
Santé Canada est intervenu rapidement pour aider les Canadiens et les Canadiennes à réduire la quantité de gras trans qu'ils consommaient et pour appuyer la réduction des gras trans dans l'approvisionnement alimentaire canadien.
Cette démarche à multiples facettes a été entreprise en 2006 avec la mise en oeuvre de la réglementation sur l'étiquetage nutritionnel qui comportait l'exigence de la déclaration des gras trans dans le tableau de la valeur nutritive de la plupart des aliments préemballés. De fait, le Canada a été le premier pays au monde à exiger l'inscription des gras trans dans les tableaux de la valeur nutritive.
[Français]
Pour compléter les objectifs poursuivis par l'étiquetage obligatoire, le nouveau Guide alimentaire canadien, publié en février 2007, comporte de l'information sur l'importance de limiter la quantité des gras trans et des gras saturés dans l'apport alimentaire.
[Traduction]
Santé Canada a également conclu qu'afin d'atteindre son objectif de santé publique, qui consiste à atteindre des niveaux de consommation de gras inférieurs à la recommandation de l'Organisation mondiale de la santé de deux grammes par jour ou moins de 1 p. 100 de l'apport énergétique global, d'autres interventions concertées devaient être entreprises. La mise sur pied du Groupe d'étude sur les graisses trans a constitué une étape importante dans la détermination des meilleures façons d'atteindre cet objectif.
En juin 2007, la ministre de la Santé a annoncé que Santé Canada adopterait la recommandation du groupe d'étude qui consistait à limiter à 2 p. 100 la teneur totale en gras trans des huiles végétales et des margarines molles tartinables et à 5 p. 100 la teneur totale en gras trans de tous les autres aliments, et ce, en accordant à l'industrie deux ans pour s'y conformer.
Dans la foulée de cette annonce, Santé Canada a lancé le Programme de surveillance des gras trans. Ce programme a été conçu pour assurer le suivi des progrès accomplis par l'industrie alimentaire vers l'atteinte de l'objectif de réduction des gras trans. Le programme ciblait certains produits alimentaires et certains segments de l'industrie des services alimentaires dont les produits contenaient traditionnellement une quantité élevée de gras trans. Le programme de surveillance s'est concentré sur les aliments préemballés, les produits de boulangerie et les desserts, les margarines, dures et molles, les shortenings et les aliments servis par les chaînes de restaurants à service rapide, les restaurants ethniques, les cafétérias établies dans des institutions et les restaurants de type familial.
Au cours des deux dernières années, soit tous les sept mois environ, Santé Canada a publié les données recueillies, dont les dernières l'ont été en décembre 2009. Dans l'ensemble, les résultats obtenus grâce au programme de surveillance des gras trans révèlent que l'industrie a accompli des progrès dans la réduction de la teneur en gras trans de ses produits, et ce, sans en augmenter la teneur en gras saturés. L'industrie alimentaire est parvenue à réduire, dans une certaine mesure, la teneur en gras trans de toutes les catégories d'aliments, particulièrement des aliments préemballés, pour lesquels les tableaux de la valeur nutritive sont obligatoires.
Grâce aux données recueillies, nous pouvons maintenant estimer que l'apport en gras trans chez la population est passé d'une moyenne de cinq grammes par jour en 2005, soit 2 p. 100 de l'apport énergétique, à 3,4 grammes par jour, ou 1,4 p. 100 de l'apport énergétique. Cependant, dans certains secteurs, nous n'avons pas constaté le même degré de réussite que dans l'industrie des aliments préemballés. C'est par exemple le cas du secteur des restaurants et des services d'alimentation, pour lequel il est plus difficile de contrôler le niveau de gras trans dans les produits finaux.
Davantage d'efforts doivent être consentis afin d'atteindre nos objectifs de santé publique. Santé Canada s'emploie à déterminer la meilleure combinaison d'intervention, tant réglementaire que non réglementaire, pour parvenir ultimement à la réduction de la consommation de gras trans par la population canadienne jusqu'à ce qu'elle soit conforme à la recommandation de l'Organisation mondiale de la santé. Santé Canada reconnaît la valeur d'une démarche réglementaire, qui pourrait se révéler particulièrement efficace pour maîtriser la teneur en gras trans des huiles utilisées au sein de l'industrie des services alimentaires.
En tant qu'organe responsable de la réglementation de la salubrité des aliments, Santé Canada s'efforcera également de veiller à ce que des solutions de remplacement des gras trans sûres soient proposées et disponibles.
Au cours des prochains mois, Santé Canada continuera à solliciter la participation de l'industrie et des groupes d'intervenants pour pousser encore plus loin ses analyses des options potentielles. Nous confirmerons la façon dont nous envisageons que l'industrie pourrait être touchée ainsi que les difficultés que pourrait poser la transition requise.
Santé Canada entend avoir recours aux outils les plus efficaces dont il dispose pour réduire la consommation de gras trans par les Canadiens et les Canadiennes et atteindre nos objectifs en matière de santé publique.
[Français]
Merci, madame la présidente.
:
Merci, madame la présidente, et bonjour aux membres du comité.
Je m'appelle Paul Hetherington, et je suis président-directeur général de l'Association canadienne de la boulangerie. Nous sommes heureux de comparaître devant le comité au sujet de la reformulation de nos produits du fait des gras trans.
En guise de petit rappel au sujet de qui nous sommes, l'Association canadienne de la boulangerie est une association professionnelle sans but lucratif représentant détaillants indépendants, boulangeries commerciales, boulangeries de services d'alimentation et boulangeries intégrées. Nos membres produisent deux types de produits: pains et petits pains, et aliments-gâteries, par exemple gâteaux, pâtisseries, biscuits, glaçages, etc. La boulangerie-pâtisserie dans ce pays est une industrie représentant environ 5 milliards de dollars et employant quelque 50 000 personnes à l'échelle nationale.
Dès le début des consultations au sujet de la question qui nous occupe ici, l'ACB s'est prononcée en faveur d'un remplacement ordonné des graisses trans dans l'approvisionnement alimentaire. Nous croyons qu'il importe d'avoir une solution à long terme, dans le cadre de laquelle les gras trans puissent être remplacés par des produits de rechange à faible teneur en gras trans et en gras saturés, ce qui n'est malheureusement pas ce qui se passe à l'heure actuelle.
Je crois qu'il serait par ailleurs opportun de revoir les raisons pour lesquelles les gras trans sont devenus si courants dans notre approvisionnement alimentaire. À compter des années 1960, groupes de défense et de promotion de la santé et gouvernements ont conseillé aux consommateurs d'éviter les gras hautement saturés du fait de leur contribution aux maladies du coeur. Réagissant aux fermes déclarations qu'ils entendaient, les boulangers ont changé leurs recettes, abandonnant les gras animaux très saturés comme le saindoux et le suif de boeuf, pour les remplacer par des shortenings végétaux partiellement hydrogénés, à teneur inférieure en gras saturés. Une génération plus tard, nous avons appris que la consommation d'huiles végétales partiellement hydrogénées est pire pour la santé que la consommation de gras très saturés.
J'aimerais également prendre un instant pour mettre un petit peu en contexte l'utilisation de graisses en boulangerie. La boulangerie-pâtisserie ressemble à bien des égards davantage à la chimie qu'à de la cuisine. Il s'agit d'une série de réactions chimiques amenées par une combinaison d'ingrédients, selon certaines quantités et en fonction de leurs propriétés, tout cela dans le cadre d'un processus clairement défini. Les graisses sont un important ingrédient fonctionnel dans la boulangerie-pâtisserie, jouant un rôle essentiel sur les plans de l'attendrissement, de l'élargissement du champ plastique, de la lubrification, du crémage, de l'humidification et de la saveur.
Reconnaissant les différents rôles que jouent les graisses, il est important de souligner qu'aucune graisse ne possède toutes ces caractéristiques. C'est pourquoi une approche taille unique n'est pas réaliste dans la recherche de solutions de rechange aux gras trans. Les plus gros défis auxquels se trouvent confrontés les boulangers lorsqu'ils cherchent à remplacer les gras trans interviennent lorsqu'il leur faut un gras dur. Des progrès considérables ont été réalisés grâce à l'utilisation d'huiles fluides dans la préparation des muffins et des gâteaux, et le shortening à l'huile de palme est très largement utilisé, mais le succès n'a pas été universel, et il demeure des problèmes de sécheresse et d'instabilité avec les glaçages, les biscuits et les tartes.
Cependant, les défis auxquels se trouvent confrontés les boulangers-pâtissiers sont bien connus. Le Groupe d'étude sur les graisses trans l'a lui-même reconnu, déclarant ce qui suit dans son rapport final:
Le Groupe d'étude a estimé que ses recommandations devraient être appliquées en plusieurs étapes afin de reconnaître les défis posés à l'industrie alimentaire et d'optimiser les bénéfices pour la santé publique. Par exemple, pour certaines utilisations de l'huile (surtout la friture) on peut s'ajuster rapidement. Les petites entreprises et certaines applications du domaine de la pâtisserie pourraient cependant avoir besoin de plus de temps pour s'adapter.
Je suis certain que la plupart d'entre vous vous souviendrez que le groupe d'étude a recommandé de prévoir jusqu'à deux ans pour l'élaboration des règles et jusqu'à deux années pour leur mise en oeuvre. Cependant, il est allé plus loin encore, et je cite:
Que des périodes prolongées de mise en place soient précisées pour certaines applications (p. ex. pour les produits de pâtisserie) et pour les petites et moyennes entreprises, en reconnaissant que, dans la plupart des cas, la transition pourrait se faire en moins de deux ans à compter de la date d'entrée en vigueur des règlements définitifs.
Le groupe d'étude reconnaît donc les défis auxquels se trouvent confrontés les boulangers-pâtissiers et a fait mention du fait que, pour certains produits de pâtisserie, une période de transition prolongée, au-delà du cadre de quatre ans proposé par lui, pourrait être nécessaire.
En réponse au rapport du Groupe d'étude sur les graisses trans, le ministre de la Santé d'alors, M. Clement, avait lancé une approche volontaire beaucoup plus agressive en établissant un délai de deux ans pour l'exécution des recommandations du groupe de travail. Le ministre a également établi un programme de surveillance des efforts de reformulation de l'industrie. Le dernier de ces quatre rapports de surveillance, publié en décembre 2009, renfermait des données d'échantillonnage de produits effectué entre août et novembre 2008.
Ce sont ces données sur lesquelles on se base apparemment pour déterminer le degré de réussite ou d'échec de cette approche volontaire. Cependant, nous sommes d'avis que, pour évaluer la réussite ou l'échec de l'approche volontaire, il importe de tenir compte des points suivants.
L'objectif ou le résultat visé déclaré dans le rapport du Groupe d'étude sur les gras trans — et je le cite à nouveau — est de réduire « l'apport quotidien moyen en graisses trans chez les Canadiens... à moins de 1 p. 100 de l'apport énergétique, conformément aux recommandations alimentaires actuelles ». Selon Santé Canada, la contribution moyenne des gras trans, exprimée en tant que pourcentage de l'apport énergétique, a sensiblement reculé au fil des ans: en 1995, elle était de 3,7 p. 100; en 2004, elle était de 2 p. 100; et en 2008, selon le quatrième ensemble de données de surveillance, elle était de 1,4 p. 100.
Cependant, les boulangers-pâtissiers n'ont pas mis fin à leur travail de reformulation en 2008, lorsque les dernières données de surveillance ont été compilées, ni à l'expiration du délai de conformité volontaire, fixé par la ministre à juillet 2009. En effet, les boulangers-pâtissiers ont consenti et continuent de consentir d'importants investissements dans leur travail de reformulation, avec peu, voire pas du tout, d'appui de la part des gouvernements, tout en étant confrontés aux pires conditions économiques que nous ayons connues depuis la Crise de 1929.
Nous recommandons en conséquence que l'on utilise des données à jour sur le marché aux fins de l'évaluation finale de la réussite de l'effort de réduction volontaire visant l'atteinte de l'objectif de réduire la consommation quotidienne moyenne de gras trans par les Canadiens de manière à ce que celle-ci soit inférieure à 1 p. 100 de l'apport énergétique.
Merci.
Il est agréable de voir tout le monde réuni à nouveau autour de la table. Merci de nous avoir fait l'invitation de nous entretenir avec vous deux fois cette semaine.
Merci, madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du comité. Nous sommes ravis d'être ici.
Comme vous le savez, l'Association canadienne des restaurateurs et des services alimentaires représente, ici au Canada, une industrie d'une valeur de 60 milliards de dollars. Mon association représente environ 33 000 restaurants. Nous sommes un membre très actif et engagé du Groupe d'étude sur les graisses trans et nous étions entièrement favorables aux recommandations du groupe d'étude lorsque celui-ci a déposé son rapport, y compris les limites prescrites pour la teneur en gras trans des produits de l'approvisionnement alimentaire de 2 et 5 p. 100, dont M. Godefroy a déjà parlé.
L'industrie de la restauration n'a pas pour habitude d'intervenir auprès du gouvernement et de demander une réglementation ou des interventions gouvernementales à proprement parler. Cependant, la situation en ce qui concerne les gras trans a évolué et, de manière tout à fait unique et, dans ce cas-ci, compte tenu de l'évolution survenue au cours des dernières années, je tiens à déclarer publiquement que l'industrie de la restauration a en fait demandé au gouvernement du Canada d'établir un cadre de réglementation national afin d'assurer l'uniformité en ce qui concerne la réduction des gras trans partout au Canada. Je traiterai de cela plus en détail dans quelques instants.
Comme vous l'a déjà dit M. Godefroy, le gouvernement avait au départ opté pour une approche volontaire. L'industrie des services alimentaires a donné suite avec sérieux pendant cette période volontaire de deux ans. Nous avons élaboré un guide pratique, que nombre d'entre vous avez peut-être vu au fil des ans; il conseillait les membres de notre industrie sur la façon de faire pour réduire les gras trans dans leurs plats au menu et leurs produits. Comme l'a déjà souligné M. Godefroy, le programme de surveillance des gras trans de Santé Canada a clairement fait ressortir que le secteur que je représente a fait d'importants efforts et a sensiblement réduit les gras trans dans les produits que nous offrons.
Cependant, les défis pendant cette période de transition initiale ont été de taille pour les services d'alimentation. Nous avons connu des difficultés du côté de l'approvisionnement. Certains des exploitants de nos chaînes nationales qui consomment de très importants volumes d'huiles, en particulier, se sont trouvés confrontés à des défis initiaux du côté de leur approvisionnement en ligne. Au bout d'un certain temps, vu certains indicateurs de marché qui appelaient une certaine transition du côté de l'approvisionnement, nous avons pu obtenir produits et huiles en ligne, mais je ne saurais trop insister sur les défis considérables auxquels nos membres se sont trouvés confrontés pendant ces deux années de transition initiales. Je tiens à dire très clairement que la chose n'a pas été facile. Nos sociétés membres ont investi beaucoup de ressources, tant humaines que financières, dans leurs efforts visant la réduction des gras trans.
En l'absence d'un cadre de réglementation national en matière de réduction des gras trans, ce que nous avons constaté au cours des dernières années est que des autorités locales et régionales de partout au pays se sont dotées de leur propre approche de réglementation régionale en vue de l'interdiction des gras trans. Je citerai l'exemple de la Calgary Regional Health Authority, l'une des premières à agir en ce sens. Nous avons vu se dérouler un processus semblable en Colombie-Britannique, et je me suis, au cours des dernières années, entretenu avec plusieurs organes municipaux qui ont envisagé cette même possibilité.
L'industrie des services d'alimentation est, et a été, confrontée à un défi tout à fait unique du fait de la nature du régime de réglementation alimentaire du Canada. En effet, le jeu des champs de compétence en matière d'application et d'observation des consignes est telle que les restaurants ont véritablement été désignés comme étant les policiers, si vous voulez, chargés de la surveillance de l'approvisionnement alimentaire canadien tout entier en ce qui concerne les gras trans. Cela a créé d'importants défis pour nos membres de partout au pays. En réaction à cela, nous sommes de nouveau intervenus auprès du gouvernement fédéral. Nous avons notamment prôné l'établissement d'un cadre de réglementation national uniforme qui nous permettrait de veiller à ce que nos membres fonctionnent dans un environnement dans lequel ils puissent être sur un terrain de jeu égal par rapport à leurs concurrents directs dans la chaîne de valeur des produits alimentaires.
Je pense que je vais m'arrêter là, et je serai prêt à répondre à vos questions tout à l'heure.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Comme vous le savez, Produits alimentaires et de consommation du Canada est l'association commerciale qui représente l'industrie de fabrication de produits alimentaires du Canada. Nous sommes heureux de l'occasion qui nous est ici donnée de nous entretenir avec le Comité permanent de la santé des efforts déployés par l'industrie pour réduire les gras trans dans l'approvisionnement alimentaire canadien.
Nous sommes heureux des résultats à ce jour et croyons que l'industrie continue de donner la preuve de son appui et de son engagement en vue d'offrir aux Canadiens des produits sains.
J'aimerais commencer par répéter qu'en dépit de récents rapports médiatiques prônant le contraire, les fabricants de produits alimentaires au Canada ont bel et bien marqué d'importants progrès en vue de la réduction ou de l'élimination des gras trans dans les produits préemballés. PACC et nos membres sommes depuis plusieurs années des participants actifs dans la réduction des gras trans. Lorsque le groupe d'étude multipartite sur les graisses trans a vu le jour en 2004, PACC était à la table pour participer à l'élaboration de recommandations et de stratégies en vue de l'élimination ou de la réduction maximale des gras trans dans les produits alimentaires transformés canadiens.
Le but ultime de la stratégie de réduction était d'exécuter la recommandation de l'Organisation mondiale de la santé voulant que les gras trans ne représentent pas plus de 1 p. 100 de l'apport énergétique global. Depuis l'acceptation et la mise en oeuvre de ces recommandations par le gouvernement en 2007, l'industrie des aliments transformés a réussi à réduire ou à éliminer les gras trans d'environ 80 p. 100 des produits préemballés surveillés par Santé Canada, en vue de la réalisation de l'objectif du groupe d'étude. Cette estimation, pour faire le lien avec des remarques faites précédemment, s'appuie sur un examen du dernier jeu de données de surveillance recueillies sur le marché en 2008 et au début de 2009.
Les progrès de l'industrie ont été publiquement louangés par la , qui a déclaré ceci: « Notre gouvernement se réjouit de constater que l'industrie a réduit le niveau de gras trans dans de nombreux aliments préemballés. Elle y est parvenue en trouvant des solutions plus saines, sans toutefois augmenter les niveaux de gras saturés ».
Nous continuons de chercher et d'élaborer des solutions de rechange plus saines aux gras trans pour les autres produits. Cependant, dans le cas de certains produits, comme l'a déjà souligné M. Hetherington, la réduction des gras trans exigera un effort à plus long terme, compte tenu des défis bien documentés dans le rapport du groupe d'étude intitulé « TRANSformer l'approvisionnement alimentaire ».
En dépit d'un important investissement de la part de l'industrie, du gouvernement et des universitaires, il demeure encore des défis pour trouver des ingrédients de remplacement appropriés pour certains produits et pour veiller à ce que les produits nouveaux et reformulés satisfassent aux attentes des consommateurs sur les plans du goût, de la texture et de la qualité.
Étant donné les progrès réalisés, nous continuons d'appuyer une approche volontaire à la réduction des gras trans. Nous croyons que les vérifications des gras trans effectuées par Santé Canada prouvent que les fabricants de produits alimentaires ont marqué d'importants progrès depuis 2007 et ont atteint les objectifs du groupe d'étude pour toute une gamme de catégories de produits.
Pour ce qui est de la marche à suivre future, nous proposons une évaluation très précise de la consommation de gras trans par les Canadiens par rapport à la recommandation de l'Organisation mondiale de la santé que ces gras comptent pour moins de 1 p. 100 de l'apport calorique total. Cette évaluation devrait être faite avant que d'envisager un coûteux processus législatif. En bout de ligne, le seuil de 1 p. 100 est l'indicateur de réussite primordial en ce qui concerne le groupe d'étude sur les gras trans.
Nous recommandons que Santé Canada utilise les données de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes relativement aux habitudes alimentaires et les données actuelles sur l'étiquetage nutritionnel en matière de gras trans sur le marché pour évaluer la consommation actuelle de gras trans des Canadiens. Comme je l'ai mentionné plus tôt, les évaluations des produits sur le marché reflètent le marché tel qu'il existait en 2008, et une mise à jour s'impose.
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Thank you, Madam. Merci de l'invitation à venir comparaître devant le comité pour vous livrer les vues de la Fondation des maladies du coeur du Canada.
Vous avez déjà entendu que les gras trans sont cinq à six fois plus néfastes pour la santé des Canadiens que les gras saturés. Je tiens également à souligner qu'au contraire du sodium, du sucre et d'autres questions soulevées auprès du comité, les gras trans ne présentent strictement aucun avantage nutritionnel. Les gras trans n'ont rien de bon.
J'ai eu le privilège de coprésider le Groupe d'étude sur les graisses trans qui, comme vous le savez, est un groupe multipartite et très représentatif. Je pense que tous les groupes représentés autour de cette table, sinon les personnes ici présentes, y ont siégé. Je tiens à souligner que le rapport final a plaidé en faveur de l'instauration d'une réglementation et qu'il n'y avait autour de la table, en ce qui concerne ce rapport, aucune opinion dissidente. Je soulignerai également que cela fait maintenant quatre ans que ce rapport a été publié. Plusieurs d'entre nous qui avons participé au groupe d'étude estimons que quatre années étaient une période relevant du long terme; or, nous entendons toujours, quatre années plus tard, que la période n'a pas été suffisamment longue.
Nous convenons, certes, que des progrès ont été réalisés dans plusieurs secteurs. Je considère que les industries de l'alimentation qui ont apporté des changements méritent nos félicitations, car elles y ont investi temps et énergie.
Nous nous sommes entretenus avec plusieurs d'entre elles. Elles sont frustrées que d'autres ne soient pas contraints de faire de même et que le changement soit surtout survenu là où le consommateur peut lire l'étiquette sur le produit et exercer des pressions sur les producteurs pour qu'ils éliminent les gras trans. Comme nous l'avons entendu, le constat n'a pas été le même dans le secteur des services alimentaires, ni du côté des fournisseurs de ce secteur, mais des accolades s'imposent là où elles sont méritées.
Les données de surveillance montrent que 25 p. 100 des produits alimentaires renferment toujours des gras trans, mais ce chiffre de 25 p. 100 est une sous-estimation, car ce ne sont pas tous les produits qui ont été surveillés. De nombreux produits à forte teneur en gras trans n'ont pas été surveillés, et le travail de surveillance n'a pas saisi l'ensemble des exploitants de services d'alimentation de taille petite et moyenne. La ministre a elle-même reconnu que les progrès ont été plus lents dans ce secteur. Bien franchement, l'on ne parvient pas à percer du côté des fournisseurs de ce secteur et, en l'absence de réglementation, nous ne croyons pas que la chose soit possible.
Ce qui est cependant encore plus préoccupant que ce chiffre de 25 p. 100 est le fait que l'on continue de retrouver des gras trans dans les produits de boulangerie. Nous avions convenu que leur élimination allait être plus difficile, mais il s'est écoulé quatre années depuis. Certains de ces produits, qui sont souvent consommés par nos enfants, continuent d'afficher une teneur alarmante en gras trans. Ces graisses trans sont parfois présentes dans des quantités dangereuses dans les aliments servis à nos enfants dans les hôpitaux, lieux qui sont censés protéger la santé de nos enfants.
L'autre question qui a été soulevée au sein du Groupe d'étude sur les graisses trans était que les règlements allaient envoyer un signal clair aux fournisseurs pour qu'ils élaborent des produits de rechange plus sains. En l'absence de ces règlements, je pense que nous sommes en train de constater que cette évolution n'a pas eu lieu. Il s'agit d'une occasion manquée, mais il n'est pas trop tard.
Des réductions supplémentaires sont, certes, requises, et, madame la présidente, le gouvernement canadien a déjà recouru à la réglementation pour protéger les Canadiens. L'on a éliminé le bisphénol A des produits en plastique, comme les biberons. On a récemment adopté une loi pour mettre les enfants à l'abri de la commercialisation du tabac et des cigarillos à saveur de bonbon, si séduisants pour les enfants. Dans le discours du Trône de mars, l'actuel gouvernement a assuré les parents qu'il s'efforce, par le biais de lois, de — et je cite — « ... rassurer les parents quant à la sécurité des aliments, des médicaments et des jouets de leurs enfants ».
En résumé, nous croyons qu'il y a beaucoup de raisons de maintenir une approche axée sur la réglementation et de prendre rapidement une décision. Il demeure trop de gras trans dans notre approvisionnement alimentaire. Ceux-ci n'ont aucune valeur nutritionnelle. Je me dis parfois que s'il y avait la moindre indication qu'ils puissent être cancérigènes, il y a longtemps qu'ils auraient disparu. Il n'existe aucune preuve que des règlements imposent des coûts prohibitifs, que les coûts de mise en oeuvre pour les pouvoirs publics sont élevés. Il n'y a aucune preuve que des règlements imposeraient des coûts prohibitifs à l'industrie.
La reformulation de produits est une réalité d'affaires dans tous les secteurs. Une réglementation fédérale nivellera le terrain de jeu, et nous sympathisons avec Ron, vu toute la mosaïque qui a été créée à l'échelle du pays. La réglementation ne suppose pas l'interdiction de quelque aliment que ce soit, ni un empiétement sur la liberté des Canadiens. Ceux-ci continueront de pouvoir acheter ces produits alimentaires; les produits proposés ne seront tout simplement pas néfastes pour leur santé. Les sondages montrent que jusqu'à 84 p. 100 des Canadiens sont en faveur de l'adoption de règlements.
Mon dernier point est le suivant: avant les années 1970, nous avons réussi à vivre sans ces graisses; nous le pourrions à nouveau.
Thank you.
:
Bonjour, et merci de nous avoir invités.
Je m'appelle Sean McPhee, et je représente l'Industrie de l'huile végétale du Canada. Je suis accompagné de Doug Sparks, qui est président de notre conseil d'administration et vice-président de Bunge Canada, le plus grand fournisseur de graisses et d'huiles à l'industrie alimentaire. Vous avez, en la personne de M. Sparks, un cadre dirigeant qui est un expert dans ce domaine, et je vais donc m'en tenir à des remarques très brèves, en espérant que nous puissions nous engager dans une discussion.
Premièrement, pour vous donner une idée de qui nous sommes, nous représentons la chaîne de valeur des huiles végétales. Si vous pouvez vous imaginer une colonne verticale, il y a, d'abord, les phytogénéticiens; au palier suivant, il y a 52 000 producteurs de canola, situés principalement dans l'Ouest du Canada; viennent ensuite les transformateurs, qui triturent les oléagineux pour en extraire des huiles, qu'ils raffinent par la suite; puis, il y a les fabricants de produits de consommation, qui fabriquent margarines, huiles à friture, mayonnaise, garnitures à dessert, etc. Voilà qui nous représentons ici devant vous.
Nous venons tout juste d'entendre dire que des produits de rechange ne sont pas en train de pénétrer le marché. Nous allons vous livrer un point de vue quelque peu différent. Dans l'ensemble, notre industrie a élaboré des formulations permettant aux boulangeries, aux producteurs de margarine, au secteur des services d'alimentation et à la quasi-totalité des entreprises alimentaires de livrer des produits sans gras trans et, dans la plupart des cas, avec une teneur réduite en gras saturés. Pour vous donner quelques détails, aujourd'hui, presque tous les établissements à service rapide au pays utilisent des huiles de friture sans gras trans. Les margarines sans gras trans à faible teneur en gras insaturés détiennent aujourd'hui la plus grosse part du marché au Canada. Presque toutes les grosses boulangeries au Canada utilisent des formulations sans gras trans. Nombre des établissements, au sein de notre industrie, qui produisent des huiles hydrogénées, qui sont la source des gras trans, soit ont fermé, soit se sont convertis.
Les superficies consacrées à la production d'huiles à stabilité élevée ne créant pas de gras trans ont sensiblement augmenté. L'huile de canola à haute teneur en acide oléique compte aujourd'hui pour 900 000 tonnes de la production canadienne de canola, et l'on s'attend à ce que sa part atteigne 3,75 millions de tonnes, soit 25 p. 100 de la production, d'ici à 2015. Selon nos estimations, plus de 80 p. 100 du marché atteint aujourd'hui les limites préconisées par le Groupe d'étude sur les graisses trans, soit 2 p. 100 pour les huiles fluides et 5 p. 100 pour tous les autres produits alimentaires.
Nous aimerions vous soumettre quelques observations au sujet du quatrième jeu de données, le dernier jeu de données de surveillance, que Santé Canada publié en décembre 2009.
Le gouvernement est en train d'envisager la possibilité d'imposer des règlements. Nous n'allons nous prononcer ni pour ni contre la réglementation, mais nous sommes en faveur de bonnes politiques publiques, et c'est ainsi que nous avons quelques remarques à faire et dont j'espère qu'elles guideront la réflexion et le débat au fur et à mesure du processus. Lorsqu'on examine les données de surveillance, il est important de savoir qu'elles tiennent compte de certaines sources de gras trans qui sont au-delà de la portée de l'industrie canadienne des huiles végétales. Les données englobent la teneur en gras trans de certains aliments mixtes importés, par exemple entrées et plats principaux congelés, dont la plupart sont préparés aux États-Unis et envoyés au Canada en tant que produits finis.
Je vais demander à M. Sparks de vous entretenir davantage de cette question.
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Cet état de choses pose problème depuis plusieurs années sur le plan de la façon dont le Canada aborde ses frontières. C'est une chose à laquelle est sans cesse confrontée notre entreprise. Les mouvements et les produits transfrontaliers sont un problème.
Comme cela a été souligné, des améliorations conséquentes ont été apportées dans le cadre du régime alimentaire canadien. L'industrie de la restauration rapide a, presque sans exception, fait le virage. Cela a également été le cas de toutes les grandes boulangeries du pays. Nous nous occupons des acides gras trans en provenance de l'hydrogénation.
Il y a également d'autres sources d'acides gras trans qui doivent être intégrées au calcul, afin de bien comprendre la situation. Il y a des acides gras trans en provenance de produits laitiers et de viande, et lorsqu'on en arrive à de très faibles teneurs, de l'ordre de 1 p. 100, il faut comprendre ce qui demeure en provenance des autres sources, afin d'être bien certain que chacun sache que des progrès ont été faits par l'industrie. Je ne peux penser à aucune application dans le cadre de laquelle il n'existe pas de formulation sans gras trans qui soit à la disposition d'un utilisateur ou d'un groupe industriel. Il intervient parfois des questions de coûts et de fonctionnalité quant à la façon dont tourne l'usine, mais il existe aujourd'hui des solutions de rechange pour la quasi-totalité des applications.
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Pourquoi est-ce une option, la ministre ayant créé un groupe d'étude pour lui demander son opinion, et son opinion étant qu'il faudrait réglementer?
Les choses ne se sont pas déroulées comme dans le cas du groupe d'étude sur le sodium. Je suppose qu'on savait déjà, lorsque le mandat a été donné au groupe d'étude sur le sodium, qu'on ne pouvait alors envisager que des mesures non réglementaires, mais c'est par accident que le groupe d'étude sur les graisses trans a été autorisé à recommander la réglementation.
Je n'en reviens pas qu'en ce qui concerne la question au Feuilleton, la réponse continue d'être l'évaluation d'options réglementaires et non réglementaires. D'où vient l'opposition? Pourquoi la chose n'a-t-elle pas été réglementée?
Il me faut interroger Mme Tanaka. Il n'est pas nécessaire qu'il y ait un énorme cadre juridique; on parle de règlements. Il s'agit juste d'un morceau de papier. C'est juste une signature. Qu'est-ce qui nous empêche de dire tout simplement « Tu ne... pas »?
Je comprends, qu'à cause du canola et d'autres produits, ce ne soit pas forcément le niveau européen, et il nous faudra peut-être situer le seuil à 3 p. 100 ou autre, mais pourquoi ne pouvons-nous pas tout simplement passer à l'action?
Je pense qu'il est important de regarder tout d'abord l'ordre chronologique des recommandations faites par le groupe d'étude. Le rapport a été publié en juin 2006. En conséquence, les données de surveillance les plus récentes ont été compilées à la fin de l'année 2008, de telle sorte que lorsque nous commençons à parler de notre examen de la mise en oeuvre et de la surveillance de l'approvisionnement alimentaire, cela s'est en fait étalé sur une période de deux ans et demi. Ce que nous voulons en réalité faire c'est examiner une période de quatre ans en ordre chronologique. Cette période prendrait fin dans le courant de l'année 2010.
J'aimerais également revenir un petit peu en arrière et souligner que le groupe d'étude a fait tout particulièrement mention du fait qu'il se pourrait qu'il y ait des secteurs très étroits dans lesquels des produits bien particuliers, comme ceux de la boulangerie, nécessiteraient peut-être une prolongation.
C'est pourquoi nous sommes revenus devant le comité pour suggérer, entre autres choses, dans notre mémoire, que l'on n'utilise pas les données de 2008, qui correspondent au dernier jeu de données de surveillance. Au lieu de cela, déterminons où en est l'approvisionnement alimentaire aujourd'hui. Je peux dire que j'ai discuté avec les membres de mon association de leurs efforts de reformulation. Plusieurs d'entre eux ont terminé leur travail de reformulation. Il y en a un qui a finalisé ce travail tout juste la semaine dernière. Cela ne s'est pas fait à l'intérieur de la période fixée par la ministre en ce qui concerne la conformité volontaire, mais ce travail s'est poursuivi.
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Nous travaillons là-dessus depuis plusieurs années maintenant et nous avons fait des progrès considérables dans tout le secteur. J'ai essayé d'expliquer plus tôt que certains segments de notre secteur éprouvent de la difficulté à se fournir en huile exempte de trans, et c'est là notre défi.
Vu la nature du régime réglementaire canadien, nous avons connu des problèmes particuliers à l'échelle régionale parce que des règlements locaux nous ont forcés, à toutes fins pratiques, à faire la police de toute la chaîne d'approvisionnement, du haut en bas de la chaîne de valeur. C'est une position intenable pour nous, dans laquelle nous sommes pris actuellement, et c'est là mon message clé pour vous aujourd'hui.
Nous ne demandons pas une réglementation parce que nous croyons que l'industrie alimentaire, dans son ensemble, n'a pas fait un excellent travail de réduction des gras trans; au contraire, je pense que les résultats du programme de surveillance et tout ce que nous disent nos membres et nos collègues de toute l'industrie alimentaire prouvent que nous avons réalisé des progrès énormes sur le plan de la réduction des gras trans. La difficulté pour nous est réellement l'existence d'une réglementation incohérente et variable mise en place par les autorités locales, qui établissent un terrain de jeu inégal.
Je ne sais pas si cela répond à votre question.
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Eh bien, nous faisons tout notre possible. Nous sommes certainement actifs sur le dossier.
Si vous le permettez, j'aimerais traiter de certains enjeux évoqués et donner notre point de vue à leur sujet.
J'ai été heureuse d'entendre Sean dire qu'il existe des substituts plus sains. Il faut les mettre sur le marché.
J'aimerais mentionner plusieurs choses. Premièrement, le problème des gras trans naturels est considérable, mais à l'époque du groupe d'étude, il n'était pas établi qu'ils étaient aussi dangereux que les gras trans fabriqués. Ils vont rester dans la chaîne alimentaire. On en trouve dans la viande et partout ailleurs. Il est d'autant plus important de supprimer tous les gras trans artificiels, car du fait de la présence des gras trans naturels nous en allons en avoir de toute façon dans notre alimentation. Je pense que ce point a été négligé.
L'autre considération est que ces huiles de remplacement coûtent souvent plus cher. C'est pourquoi les petits et moyens restaurateurs ne les utilisent pas. Une fois que la pression de la surveillance n'existera plus, il est très peu probable qu'ils changent.
Nous savons également que, même s'il existe de meilleures margarines, on continue à vendre dans les épiceries des margarines dures meilleur marché. Elles sont achetées par des consommateurs à budget limité. Que leur disons-nous? Nous leur disons que peu nous importe réellement que les gras trans nuisent à leur santé, car on leur propose toujours des margarines dures bon marché. C'est une option attrayante pour eux car elles sont moins chères. En ce sens, nous devons aussi égaliser le terrain de jeu au niveau de l'offre. N'oubliez pas que nous avons des sous-populations qui sont davantage exposées au risque si les choses ne changent pas; nous savons que les hommes jeunes et les enfants sont davantage exposés à cause de leurs habitudes alimentaires et de ce qu'ils mangent.
Nous savons que l'étiquetage a donné des résultats, mais n'oubliez pas que 38 p. 100 du budget alimentaire des ménages au Canada est dépensé en dehors du foyer, là où il n'y a pas d'étiquetage. Il ne faut pas le perdre de vue. Nous achetons un énorme pourcentage de notre nourriture dans des restaurants et d'autres points de vente.
Sauf tout mon respect pour la position de Santé Canada, qui dit qu'il faudra du temps pour déterminer l'effet d'une réglementation sur le commerce, cet aspect a été examiné dans le rapport du groupe d'étude et quatre années se sont écoulées. J'ai du mal à croire que nous ne connaissions pas la réponse à cette interrogation, franchement, mais nous ne la connaissons pas.
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Le programme de surveillance visait à capter autant de données que possible sur les sources des gras trans consommés. Nous visions particulièrement les aliments dont nous savions qu'ils en contenaient des teneurs élevées, et donc, au début, l'échantillonnage se concentrait sur les aliments préemballés. Un plan d'échantillonnage a été dressé afin de capter plus de 80 p. 100 de la part de marché du secteur des aliments préemballés. Environ 1 100 articles ont été analysés sur une période de deux ans. Nous avons mobilisé trois laboratoires publics à Ottawa, Winnipeg et Toronto pour effectuer les analyses. Nous avons également vérifié les tables nutritionnelles des produits pour voir dans quelle mesure ils indiquaient fidèlement les niveaux de gras trans, en comparant les niveaux indiqués à ceux révélés par l'analyse de laboratoire.
Nous nous sommes intéressés également aux autres secteurs. Il s'agissait essentiellement du secteur des services alimentaires, en privilégiant les grandes chaînes, mais nous nous sommes penchés aussi sur d'autres domaines où nous savions qu'il peut y avoir une consommation potentiellement importante de gras trans. Nous avons également échantillonné les restaurants ethniques, les cafétérias, et les restaurants de petite et moyenne taille.
Comme je l'ai indiqué, le programme de surveillance a été essentiel pour recueillir des données sur notre consommation de gras trans. Je vous ai communiqué l'estimation préliminaire, à savoir que nous sommes descendus à 3,4 grammes par jour, ou 1,4 p. 100 de l'apport énergétique provenant des gras trans.
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Tout d'abord, toutes les maladies chroniques sont plus ou moins en rapport avec une nourriture malsaine. C'est le cas des maladies cardiaques et nous avons réalisé que nous sommes le seul groupe prêt à s'attaquer à ce problème, vu notre position.
Il est rare d'avoir une situation où les conséquences néfastes sont si universellement admises. Avant même que le Groupe d'étude sur les graisses trans n'ait commencé ses travaux, tout le monde disait qu'il n'y avait pas lieu de mettre en doute les données. De fait, nous avons fait appel à des experts internationaux pour nous en apporter la preuve nous-mêmes, indépendamment, et nul n'a jamais contesté ce que nous disions au sujet des effets néfastes des gras trans artificiels.
Ce n'est pas toujours le cas. Vous avez des désaccords au niveau scientifique, mais pas dans ce cas-ci, et donc lorsque les deux sont combinés et qu'il existe aussi une solution claire... Il n'est pas si facile de déterminer le bon niveau de sel, car il a son utilité, bien que l'impact d'un excès de sel soit pire, franchement, sur les maladies cardiovasculaires et sa réduction est impérative.
Mais tout était tellement clair. Le groupe d'étude n'a même pas mis longtemps à tirer ses conclusions et son rapport était unanime. Tous les facteurs convergeaient pour nous amener à cette position.