:
Monsieur le président, merci beaucoup.
Je remercie les membres du comité pour leur indulgence. J'ai une obligation familiale à laquelle je ne peux me soustraire.
[Français]
Merci beaucoup, monsieur le président. C'est un grand plaisir pour nous d'être ici aujourd'hui.
Nous faisons partie d'une association qui représente les aéroports du Canada. Nous comptons 45 membres qui accueillent 75 p. 100 des passagers au Canada. De plus, 100 p. 100 des cargos qui viennent du Canada passent par nos aéroports membres.
[Traduction]
La possibilité que nous ayons un train à grande vitesse au Canada fait l'objet de discussions continues depuis de nombreuses années. Les partisans de ce projet s'appuient sur ce qui existe en Europe et au Japon, et ils demandent instamment un investissement public considérable et l'intervention du gouvernement dans notre système de transport, ce qui, pour eux, constituerait une sorte de nirvana environnemental pour le Canada. Les responsables des aéroports du Canada s'inquiètent de la direction que prend le débat.
Les responsables des aéroports canadiens croient qu'il y a peut-être une place pour le train à grande vitesse au Canada. Toutefois, il sera difficile pour nous d'appuyer une démarche qui ne tient pas compte de l'importance de notre secteur de l'aviation ou qui met en péril la prospérité de notre industrie. Tout comme vous, nous attendons avec impatience les conclusions de l'étude de Transports Canada, qui sera rendue publique au début de 2010. J'espère que nous y trouverons quelques réponses à nos nombreuses questions.
Le Canada est un pays à faible densité démographique dont la population se trouve principalement le long de la vaste frontière canado-américaine. Compte tenu du nombre d'habitants, notre économie repose considérablement sur le commerce international et le tourisme étranger. Par conséquent, en tant que pays, nous dépendons beaucoup de l'aviation. Je ne peux insister sur ce point davantage. Sans l'aviation, la prospérité du Canada serait compromise.
Dans la plupart des discussions à propos du train à grande vitesse, on propose un investissement important du secteur public, si besoin est. Cela englobe la création de partenariats public privé. Une injection de fonds dans le transport ferroviaire ferait partie d'un cadre financier pour l'aviation au Canada qui est déjà vertement critiqué partout dans le monde parce qu'il accable notre secteur de taxes élevées.
Pour les aéroports, la taxe la plus importante est le loyer de 300 millions de dollars que nos membres doivent payer chaque année. Or, les aéroports doivent assumer les coûts liés à l'amélioration de leur infrastructure et ont investi plus de 9,5 milliards de dollars dans l'infrastructure aéroportuaire depuis 1992.
Ces investissements ne sont pas payés par les contribuables, mais plutôt par l'entremise des frais d'améliorations aéroportuaires que les utilisateurs paient directement. Si un investissement public dans le train à grande vitesse est inévitable, le gouvernement pourrait peut-être envisager d'éliminer le loyer des aéroports, le Droit pour la sécurité des passagers du transport aérien et d'autres frais liés à l'aviation.
Si l'on ne modifie pas la structure du secteur de l'aviation, un investissement public dans le train à grande vitesse porterait un double coup dur à notre industrie, qui emploie plus de 200 000 Canadiens. Compte tenu du fait que les aéroports assument déjà les coûts associés à l'amélioration de l'infrastructure et qu'ils croulent sous le poids du loyer et d'autres taxes, il est clair que le fait d'avoir à faire concurrence à un service ferroviaire à grande vitesse amélioré et subventionné serait défavorable pour le secteur de l'aviation du Canada et ses travailleurs.
Les aéroports et les transporteurs aériens sont en concurrence avec le train. Nous le reconnaissons. Le versement d'autres subventions fédérales ou provinciales pour appuyer le développement des services ferroviaires à grande vitesse aurait pour effet de créer des conditions inégales favorisant les exploitants ferroviaires au détriment des transporteurs aériens et des aéroports canadiens, qui doivent s'autofinancer.
Cela dit, nous tenons à souligner la nature très intégrée du transport aérien. La mise en service d'un train à grande vitesse risque d'avoir des conséquences importantes pour les réseaux aériens complexes du Canada. Par exemple, dans le cas des services court-courrier à destination d'un aéroport-pivot comme Toronto, Montréal ou Vancouver, seule une partie des passagers sont de la région. Un grand nombre de passagers se rendent à une deuxième et même à une troisième destination au Canada et peut-être à l'étranger.
L'intégration des modes de transport et leur connectivité doivent faire l'objet d'un examen plus approfondi. La viabilité du réseau aérien canadien repose sur la capacité des voyageurs d'obtenir facilement une correspondance dans un aéroport canadien vers leur destination finale. Le trafic en correspondance constitue un élément déterminant dans la décision d'un transporteur aérien d'assurer un service sur un itinéraire en particulier ou même de desservir une collectivité.
L'Europe comprend cela dans une certaine mesure. Ses réseaux ferroviaires et aériens sont très intégrés. Si le Canada se trompe, nous risquons de perdre tous nos passagers. Il ne faut pas oublier qu'un voyageur qui se rend d'Ottawa à Tokyo peut tout aussi bien choisir de passer par Détroit ou Seattle que de choisir une ville-porte canadienne.
Par ailleurs, le défi que comporte ce projet réside dans le fait que le gouvernement se trouve dans une position où il doit choisir des gagnants et des perdants. Par exemple, le développement du train à grande vitesse en Alberta est axé sur des régions et des économies qui s'effondrent; c'est donc dire que les gouvernements devront aussi choisir des collectivités ou des régions gagnantes et perdantes. Un service de train à grande vitesse qui dessert seulement l'aéroport de Calgary et ne fait aucun arrêt dans les autres grands aéroports de l'Alberta détournerait et consoliderait essentiellement le trafic aérien dans un seul aéroport au détriment des autres aéroports de la province.
On a beaucoup fait pour faire de l'environnement la raison d'être du train à grande vitesse au Canada. Cependant, le train à grande vitesse n'est pas nécessairement toujours une solution écologique. Compte tenu des distances qu'il faut parcourir pour traverser une grande partie du Canada, le train pourrait être une solution moins responsable sur le plan environnemental que l'avion. Même pour ce qui est des corridors de courte distance dans lesquels le train est susceptible de représenter une amélioration du point de vue de l'environnement, le fait d'amener les voyageurs aériens à prendre le train aurait peu d'incidence dans l'ensemble sur l'environnement. L'aviation est responsable de 3 p. 100 seulement des émissions produites dans le monde entier.
Avant de conclure, je vais vous donner quelques chiffres. Les aéroports du Canada accueillent quelque 100 millions de passagers par année sans subvention gouvernementale, et ils assurent environ 200 000 emplois à l'échelle du pays. Dans le cadre de votre étude sur la mise en service d'un train à grande vitesse au Canada, nous vous demandons de tenir compte de ces chiffres. Partout dans le monde, il y a de nombreux exemples de trains à grande vitesse bien intégrés dans un système de transport national grâce à une stratégie nationale sur les transports soigneusement réfléchie. Le train de voyageurs peut constituer un élément précis de la chaîne des transports, mais la réussite n'est possible que si le développement se fait de façon juste et équitable. Si le train à grande vitesse est mis en service aux frais de la population tandis que l'aviation continue de subir une ponction fiscale, s'il est mis en service sans égard à l'incidence qu'il risque d'avoir sur l'aviation ou s'il est mis en service en tant que mode de transport parallèle qui n'est pas intégré à l'aviation, alors la mise en service d'un train à grande vitesse ne conviendrait pas à notre pays.
Les membres du Conseil des aéroports du Canada ne s'opposent pas à l'étude de votre comité sur le train à grande vitesse. C'est un projet qui mérite d'être étudié, mais on devrait l'envisager dans le cadre d'une stratégie nationale sur les transports qui s'impose depuis longtemps et qui tiendrait compte de notre système de transport national dans son ensemble.
Nous nous réjouissons à la perspective de pouvoir participer à cette discussion dans l'avenir.
Monsieur le président, merci beaucoup pour la chance que vous nous avez donnée.
Monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité permanent, au nom de la ville de Kingston, je suis heureux d'avoir l'occasion de venir vous parler du projet de train à grande vitesse, qui un jour reliera les principales villes du sud de l'Ontario et du Québec.
Kingston occupe une place importante dans l'histoire de notre pays. De 1841 à 1844, Kingston a été la première capitale du Haut et du Bas-Canada. Aujourd'hui, la ville continue d'être un centre régional important tant pour la culture, le commerce et l'éducation que pour les services gouvernementaux pour plus de 350 000 habitants dans le sud-est de l'Ontario. Kingston est la collectivité choisie par trois établissements d'enseignement postsecondaire: l'Université Queen, le Collège St. Lawrence et le Collège militaire royal du Canada. Le ministère de la Défense nationale y offre aussi de nombreux programmes de formation. D'ailleurs, la base militaire des Forces armées canadiennes de Kingston est l'un des principaux employeurs de Kingston, et elle est la base la plus importante du ministère. Kingston compte aussi plusieurs bureaux du secteur public, qui représentent différents ministères des gouvernements provincial et fédéral, y compris des bureaux et des établissements du Service correctionnel du Canada.
Kingston est aussi le siège de plusieurs entreprises du secteur privé, comme Novelis, Invista, DuPont et Bombardier, des industries novatrices qui renforcent notre économie locale et qui emploient un grand nombre de personnes un peu partout dans la région. Les personnes travaillant dans les secteurs public et privé de notre région utilisent régulièrement le train.
De récentes statistiques démontrent que la gare VIA Rail de Kingston est la quatrième gare la plus fréquentée en Ontario et la cinquième au Canada. Ces chiffres prouvent que la demande à l'égard des services ferroviaires est considérable, surtout que Kingston est la 25e agglomération urbaine la plus importante du Canada.
Le service ferroviaire est essentiel à Kingston non seulement compte tenu des besoins de sa main-d'oeuvre active, mais aussi de sa situation géographique. Située sur la rive nord du lac Ontario, près de l'embouchure du fleuve St-Laurent, le long de l'autoroute 401, elle est à moins de deux heures de voiture d'Ottawa et à un peu plus de deux heures de Toronto et de Montréal. La situation géographique de Kingston fait d'elle un important pivot ferroviaire du sud-est de l'Ontario desservant les municipalités qui l'entourent.
De nombreux résidents, hommes et femmes d'affaires, militaires et fonctionnaires provinciaux ainsi qu'un grand nombre de touristes préfèrent utiliser le train pour se rendre d'une ville à l'autre, en raison du prix abordable des billets et de l'efficacité d'un service responsable du point de vue écologique, préférable à l'usage de l'automobile. Le projet de création d'un service de train à grande vitesse est enthousiasmant et, à notre avis, il relève d'une nécessité de mieux servir les villes du corridor de Québec à Windsor, y compris Ottawa. Il est essentiel que Kingston soit prise en considération comme point d'arrêt sur cette ligne ferroviaire.
Un projet d'infrastructure de cette envergure requiert une planification à long terme, au-delà de l'année en cours ou même des 20 ou 50 prochaines années. Compte tenu de l'augmentation prévue de la population dans les décennies à venir et du fait que ce processus nous amène ailleurs que dans les grands centres métropolitains comme Toronto, Montréal et Ottawa vers les collectivités situées le long de la 401, y compris Kingston, il est important que le futur service ferroviaire soit en mesure de répondre aux besoins des entreprises et des collectivités. Les projections concernant la croissance de la région incluent une croissance en importance de la ville de Kingston.
Kingston compte plus de 20 lieux historiques nationaux et plus de 600 immeubles historiques et, comme beaucoup le savent, le canal Rideau et les fortifications de Kingston ont été désignés sites mondiaux de l'UNESCO.
L'importance historique de Kingston sur le plan de l'éducation à l'échelle régionale et nationale, ainsi que sa situation géographique et son importance ferroviaire, qui font de sa gare la cinquième la plus fréquentée, témoignent de la nécessité d'inclure la ville dans ce projet de train à grande vitesse reliant les grands centres du Québec et de l'Ontario. Kingston est un centre important qui doit être inclus dans un projet de train à grande vitesse afin de mieux servir la population canadienne.
Monsieur le président, la collectivité de Kingston reconnaît que beaucoup d'énergie et de temps de recherche ont été consacrés ces dernières décennies à l'étude et à la mise en oeuvre éventuelle d'un train à grande vitesse reliant les centres urbains du Québec et de l'Ontario. Ceci étant dit, la collectivité de Kingston presse le Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités de confirmer qu'il fera passer le parcours d'un futur train à grande vitesse par la ville de Kingston.
La Ville de Kingston a pris connaissance du rapport de la SNCF et envisage de se joindre, sous réserve de certaines conditions, au groupe de villes l'appuyant. Il est impératif que la ligne de train à grande vitesse proposée devant relier Ottawa à Toronto se rende aussi à Kingston ou près de la ville. Pour le moment, la ligne passe à travers une vaste région rurale et de nature sauvage dans l'est de l'Ontario et passe complètement à côté des centres urbains du sud-est de l'Ontario, de la frontière entre le Québec et l'Ontario jusqu'à Toronto. Nous comprenons que pour optimiser l'efficacité d'une ligne de train à grande vitesse, nous devons avoir un nombre d'arrêts minimal. Mais l'ajout d'un arrêt important à Kingston, ou près de la ville, éviterait l'exclusion de toute notre région, comme il est prévu dans le rapport actuel de la SNCF.
Un arrêt de 15 minutes au nord de Kingston constituerait un compromis de bon aloi et encouragerait la ville à élargir son réseau de transport en commun et à investir dans celui-ci, afin de permettre l'accès à une station de train à grande vitesse, y compris un service de liaison avec la station actuelle de VIA.
La Ville de Kingston sait également qu'une étude conjointe des gouvernements du Canada, de l'Ontario et du Québec est actuellement en cours. Nous sommes grandement intéressés par les résultats de celle-ci.
J'encourage le gouvernement à examiner toutes les options. Par exemple, Bombardier recommande que le tracé suive l'autoroute 401, puis finalement l'autoroute 407 à travers la région du Grand Toronto. Ce modèle permettrait de desservir la région la plus peuplée du Canada.
Ne serait-il pas plus prudent que le gouvernement ait pour objectif de transporter le plus grand nombre possible de personnes dans un corridor appartenant déjà aux gouvernements provinciaux? Ce corridor serait facilement accessible pour la construction, ce qui permettrait d'éviter des lacs, des rivières et des marais situés plus au nord et d'acquérir les terrains contigus.
Ça fait plus de 25 ans qu'une ligne à grande vitesse fait l'objet de discussions intermittentes, sans grand résultat. La Ville de Kingston est encouragée par le renouveau de l'étude du projet pour plusieurs raisons. La construction d'une ligne à grande vitesse créera de nombreux emplois au Québec et en Ontario, aidera à réduire les émissions de gaz à effet de serre et diminuera les dépenses d'infrastructure liées à nos routes principales.
La municipalité est prête à collaborer pour s'assurer que l'infrastructure et les services locaux sont en place afin d'appuyer tout plan futur qui viserait à inclure Kingston dans le projet.
Un célèbre Kingstonien a déjà dit qu'il voulait implorer la Chambre de ne pas laisser passer cette occasion. Elle pourrait ne jamais se représenter. Il a précisé que si nous ne saisissons pas cette occasion, que si nous n'étions pas à la hauteur de la situation, celle-ci ne se représenterait peut-être jamais, et que nous pourrions regretter amèrement de ne pas avoir su saisir cette occasion rêvée. L'homme qui a prononcé ces mots était Sir John A. Macdonald. Notre premier premier ministre voulait que l'on saisisse l'occasion de bâtir un Canada meilleur. Aujourd'hui, la ville natale de Sir John A. Macdonald, Kingston, veut pouvoir profiter de cette « occasion rêvée ».
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président et chers collègues.
Je m'appelle Michael McSweeney et je suis vice-président de l'Association canadienne du ciment.
Permettez-moi d'abord de vous remercier de me donner l'occasion de commenter le projet de train rapide au Canada.
En guise d'introduction à mes commentaires, dont vous avez copie, j'aimerais vous présenter l'industrie du ciment et le rôle essentiel qu'elle joue dans le plan de relance économique. Puis, je dirai un mot sur les propriétés du ciment et du béton qui favorisent la durabilité et j'aborderai l'importance des concepts de l'analyse du cycle de vie et du coût total pour le propriétaire en tant qu'outils de planification importants pour un train rapide au Canada.
L'Association canadienne du ciment représente l'industrie du ciment, partout au Canada. Nos membres comprennent huit groupes cimentiers, qui exploitent des cimenteries dans cinq provinces. Il s'agit de: Lafarge Amérique du Nord, Holcim (Canada), Essroc Italcementi, Federal White, Ciment Québec, CalPortland, St. Marys Cement et LehighHanson Canada. Ces groupes cimentiers sont parmi les plus grandes cimenteries multinationales, et elles font toutes des affaires au Canada.
En plus de produire au-delà de 98 p. 100 du ciment fabriqué au Canada, nos compagnies membres sont intégrées verticalement aux industries canadiennes du béton, des granulats et de la construction.
Je vous rappelle, comme je le fais toujours depuis que le ministre de l'Environnement d'une province m'a demandé quelle était la différence entre du ciment et du béton, que le ciment est une fine poudre grise qui forme le béton lorsqu'on la mélange à du gravier, du sable et de l'eau. Le ciment est un produit intermédiaire qui entre dans la fabrication du matériau de construction le plus durable et le plus répandu au Canada, ou plutôt dans le monde: le béton.
Après l'eau, le béton est le deuxième matériau de construction le plus utilisé. Le béton constitue en fait l'assise de toutes nos infrastructures: si l'on regarde autour de soi, on constate que tout ce qui nous entoure repose sur du béton. Si vous allez à la salle de bain et que vous actionnez la chasse d'eau, c'est finalement par une conduite en béton que les eaux usées seront évacuées. L'édifice dans lequel nous nous trouvons a été fabriqué avec du béton, tout comme les routes, les trottoirs et les pistes des aéroports.
Dès l'instant où l'on prend conscience de la portée de notre industrie et de la place qu'occupe le béton dans la construction, on comprend que cette industrie constitue un appui essentiel pour le gouvernement, dans ses efforts pour renouveler les infrastructures du Canada. Le plan de stimulation économique du gouvernement fédéral et son engagement à faire des investissements exceptionnels dans les infrastructures du Canada sont en fait une occasion sans précédent d'engager des dépenses extraordinaires, mais il faut agir avec circonspection.
La possibilité qui s'offre à nous aujourd'hui est d'établir sur de nouvelles bases un réseau d'infrastructures durable, sûr et éconergétique — système de transport y compris — qui contribuera à améliorer la position concurrentielle du Canada. Il sera essentiel de mettre l'accent sur la durabilité pour garantir que les investissements seront faits avec clairvoyance et qu'ils procureront aux Canadiens un programme d'infrastructure durable.
Par ailleurs — et je sais que cette question n'est pas du ressort du comité —, le ciment et le béton peuvent contribuer activement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le ministre de l'Environnement serait certainement ravi de constater que d'autres ministères font leur juste part en ce qui concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre au pays. Si je puis me permettre, j'ajouterais à ce que M. Facette a dit que, s'il est vrai que l'industrie du transport aérien produit seulement 3 p. 100 des gaz à effet de serre, elle produit ces 3 p. 100 tout là-haut, de sorte que ces émissions se diffusent tout autour du globe.
Notre industrie joue un rôle de premier plan dans la construction d'infrastructures durables, d'infrastructures qui doivent résister à l'épreuve du temps. Utilisé depuis des milliers d'années, le ciment — qui a servi à la construction des anciennes pyramides — est doté de multiples propriétés écologiques. En plus d'être durable, éconergétique et écoefficace, c'est un produit local qui contribue à minimiser l'effet d'îlot thermique urbain et à réduire le bilan carbone. Le béton offre des solutions novatrices dans le domaine de la construction en plus de posséder un grand potentiel architectural.
Pensons aux importants projets de construction axés sur le béton exécutés partout au Canada: le Pont de la Confédération, qui relie l'Île-du-Prince-Édouard au Nouveau-Brunswick; la splendeur architecturale du Musée canadien des civilisations qui se trouve de l'autre côté de la rivière, à Gatineau; le complexe domiciliaire Dockside Green de Victoria, récemment reconnu par l'initiative sur le climat mondial de la Clinton Foundation comme l'un des projets de croissance urbaine les plus réussis à l'échelle du globe. Avant que ne débute la construction de ce complexe, une zone contaminée au plomb a été restaurée par un processus de solidification et de stabilisation à base de ciment. Le béton est la pierre angulaire de ce complexe domiciliaire.
Par ailleurs, je peux vous assurer que le béton offre également des solutions novatrices pour la construction d'un réseau de train à grande vitesse, ce qui est la question qui nous préoccupe aujourd'hui. Nos entreprises membres ont la capacité de faire bénéficier le Canada de leur expérience de multinationales, acquise lors de la construction de réseaux de train à grande vitesse partout dans le monde.
Il y a en ce moment un engouement mondial, qui continue à prendre de l'ampleur, pour une technologie de construction appelée voie sur dalle de béton, technologie qui a été conçue pour les trains à grande vitesse. En peu de mots, il s'agit d'une autoroute en béton pour les trains. À l'exemple des autoroutes de béton — qui sont plus durables et plus sûres, qui sont économiques et qui permettent de réduire l'éclairage de 22 p. 100 —, nos réseaux ferroviaires devraient, eux aussi, être faits de béton.
La voie sur dalle de béton est idéale pour le train à grande vitesse, mais également pour le transport de marchandises lourdes et d'autres marchandises. En fait, la voie sur dalle de béton est en passe de supplanter les structures traditionnelles constituées de traverses et de ballasts, qui sont en usage depuis des siècles. Les données recueillies partout dans le monde par les gouvernements et l'industrie, de même que les examens approfondis qu'ils ont réalisés, démontrent que la voie sur dalle de béton présente de nombreux avantages pour le réseau à grande vitesse.
De ces nombreux avantages, j'en ai retenu quelques-uns. Premièrement, grâce aux voies sur dalle de béton, les déraillements sont moins fréquents puisque le tracé et la pente de la voie sont mieux soutenus. Deuxièmement, la voie sur dalle de béton assure une plus grande stabilité et une meilleure isolation électrique. Enfin, les coûts d'entretien sont moindres, et — je suis certain que vous n'y verrez pas d'objection — un entretien moins fréquent se traduit par des interruptions de service également moins fréquentes.
L'exemple du Japon illustre bien pourquoi cette technologie suscite tant d'engouement. En effet, ce sont les coûts d'entretien très élevés du train japonais superexpress, le « Shinkansen », qui sont à l'origine des études sur la voie sur dalle de béton menées sur une période de plus de 30 ans qu'a réalisées l'Institut de recherches techniques des chemins de fer japonais. Avec pour résultats qu'aujourd'hui, au Japon, toutes les nouvelles lignes du réseau à grande vitesse sont construites sur dalle de béton.
En Europe, où l'on s'est engagé à intégrer les réseaux de chemin de fer nationaux, l'Allemagne et la France projettent d'adopter la voie sur dalle de béton pour leurs trains rapides. Et c'est encore la voie sur dalle de béton qui a été choisie par le Chemin de fer de Long Island, l'Eurotunnel et aussi par le Chemin de fer Canadien Pacifique à Rogers Pass en Colombie-Britannique.
Les recherches faites à l'échelle mondiale démontrent qu'il faut que de 5 à 12 ans pour récupérer la prime initiale d'environ 30 p. 100 que nécessite la voie sur dalle de béton. Ce genre de coûts initiaux met en évidence la nécessité d'inclure l'analyse du coût du cycle de vie et d'adopter la perspective du « coût total de possession » dans l'évaluation des coûts de construction, de constructibilité, d'entretien et d'exploitation d'un réseau de train rapide.
Lorsque c'est l'argent des contribuables qui est en cause, les contrats ne devraient jamais être octroyés systématiquement au soumissionnaire qui a proposé le prix le plus bas. Cette façon de faire ne convient tout simplement pas. On devrait toujours construire les choses comme il faut dès le départ. L'évaluation du cycle de vie et le concept de « coût total de possession » font partie intégrante de l'analyse coûts-bénéfices, non seulement du point de vue économique, mais aussi du point de vue environnemental.
En terminant, mes collègues et moi avons suivi avec attention et intérêt les délibérations du comité. Nous avons été heureux d'apprendre que Transports Canada travaille avec les gouvernements de l'Ontario et du Québec pour mettre à jour les études de faisabilité sur le train à grande vitesse au Canada. Toutefois, pour s'assurer que les études et les investissements dans les infrastructures d'un train à grande vitesse procurent aux Canadiens le plus d'avantages possibles et une valeur à long terme, nous devons aller au-delà des seuls coûts initiaux. Nous devons adopter une vision à long terme, et non pas à court terme, et opter pour des solutions durables et soutenables en matière d'infrastructures.
Voilà ce que j'avais à dire, monsieur le président, mesdames et messieurs membres du comité. Ce fut un plaisir de vous rencontrer aujourd'hui. Quand vous serez prêts, je répondrai à vos questions du mieux que je le pourrai.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Messieurs, je vous remercie d'être venus comparaître aujourd'hui et de nous avoir fait part de votre point de vue quant à l'orientation actuelle de l'étude et à l'orientation qui devrait prévaloir.
Je crois que je vais commencer par interroger M. Facette, car il doit partir sous peu.
Monsieur Facette, je ne crois pas vous avoir entendu dire que votre association soit contre l'idée d'un train à grande vitesse; vous avez utilisé quelques mots clés qui laissent croire qu'elle songe plutôt à un réseau de transport multimodal intégré offrant diverses possibilités de correspondance qui assurerait bien entendu le transport des voyageurs aériens. Vous avez également mentionné que notre pays a besoin depuis longtemps d'une stratégie en matière de transport. Je crois que vous avez dit que cette stratégie s'imposait depuis longtemps.
Cela dit, vous avez souligné deux autres éléments: d'une part, que votre association a fait des investissements sur une période de 10 ans, ce qui représente environ 900 millions de dollars par an, et d'autre part, que vous souhaitez maintenir votre productivité ou votre rentabilité. Je comprends cela.
Je vais vous poser une question au sujet de l'un de vos membres, la GTAA. À l'heure actuelle, elle a deux très grandes aérogares, dont l'une, l'aérogare 3, est sous-utilisée, je crois. Elle a été construite il y a 20 ans environ, selon les besoins de l'époque. J'aimerais savoir si votre association a réfléchi à l'idée du maire Rosen de convertir cette aérogare en une gare de train à grande vitesse, qui pourrait être intégrée et assurer une liaison à proximité.
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En tant qu'association industrielle, nous avons réfléchi à la possibilité de liaison avec d'autres modes de transport. Monsieur Volpe, vous avez évoqué une possibilité qu'on exploite peut-être déjà dans une des installations de nos membres. C'est envisageable.
Les administrations aéroportuaires envisagent systématiquement d'utiliser les infrastructures en place dans les aéroports, que ce soient dans la région du Grand Toronto, à Edmonton, à Winnipeg ou dans une autre ville. Si j'ai bien compris, vous parlez du regard que les administrations aéroportuaires canadiennes portent sur leurs installations et de la façon dont elles pourraient y intégrer d'autres modes de transport.
Nous en avons deux excellents exemples au Canada — trois en fait. La ville de Vancouver a injecté des fonds de ses poches pour l'aménagement de rails au centre-ville. La Canada Line sera inaugurée cette année, en août ou en septembre si je me rappelle bien — en fait, ce pourrait être plus tôt. L'administration aéroportuaire a investi plus de 200 millions de dollars, je crois, pour l'aménagement des rails qui se trouvent sur la propriété de l'aéroport; elle est donc propriétaire des infrastructures qui se situent sur sa propriété. La Canada Line transportera directement les voyageurs de l'aéroport au centre-ville de Vancouver.
Il y a deux autres aéroports au Canada. Winnipeg a adopté un projet entourant son port intérieur qui vise à combiner différents modes de transport — voies ferrées, rails en place pour le transport des marchandises ou grandes routes. Notre ministre a annoncé la mise en oeuvre d'un vaste projet de construction d'une autoroute dans la région de Winnipeg dans le cadre du projet entourant le port. De plus, à Edmonton, on projette de construire le Port Alberta.
Les administrations aéroportuaires cherchent constamment des façons d'intégrer d'autres modes de transport. Votre exemple, monsieur, concernant l'aérogare 3 à Toronto est une option envisageable. Je crois comprendre qu'un représentant comparaîtra devant vous jeudi. Ce serait une bonne question à lui poser si vous souhaitez obtenir des détails.
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Merci, monsieur le président.
Ma prochaine question s'adresse à M. Rosen.
Avant d'être député, j'étais maire d'une municipalité. Donc, je comprends la situation. Quand les représentants de Transports Canada ont comparu devant notre comité, ils ont déposé l'étude de 1995, qui avait été préparée par les gouvernements de l'Ontario, du Québec et du Canada. Ils ont aussi déposé l'appel d'offres pour la nouvelle étude en nous disant que ça devait être, entre autres, une mise à jour de l'étude de 1995.
Dans l'étude de 1995, il y avait deux possibilités: les trains à haute vitesse et les trains à grande vitesse, 200 km/h et 300 km/h. Je tiens à vous préciser que dans les deux tracés qui étaient proposés en 1995, l'installation d'une gare à Kingston était prévue. On nous dit que si c'était un tracé pour un train à 200 km/h de Toronto à Kingston, on utiliserait la ligne existante Toronto-Napanee et on construirait une nouvelle ligne de Napanee à Kingston, de même que de Kingston à Ottawa, Pour un tracé à 300 km/h, de Toronto à Cobourg, on utiliserait la ligne existante, mais on construirait une nouvelle ligne de Cobourg à Kingston, ainsi que de Kingston à Ottawa.
Avez-vous pris connaissance de cette étude? Une gare est prévue à Kingston. Est-ce l'emplacement qui vous inquiète?