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Merci, monsieur le président.
Je commencerai par de brèves présentations.
Voici Mostafa Askari, directeur parlementaire adjoint du budget. Son travail porte sur les questions touchant les perspectives économiques et financières. Il est le principal responsable de la rédaction du document dont nous allons discuter aujourd'hui.
Sahir Khan est directeur parlementaire adjoint du budget, et il est responsable de l'analyse des dépenses et du revenu. Son travail porte sur les enjeux détaillés touchant l'établissement des coûts et l'examen des budgets.
Nous avons aussi Chris Matier, un de nos directeurs principaux. Il est également responsable des prévisions et des analyses économiques et financières. Il est un des auteurs principaux du document à l'étude aujourd'hui.
[Français]
Bonjour, monsieur le président, messieurs les vice-présidents et messieurs les membres du Comité permanent des finances. Je vous remercie de m'offrir l'occasion de vous adresser la parole au sujet du budget 2009.
[Traduction]
Mes remarques porteront surtout sur le cadre de planification économique et financière accompagnant le budget 2009. En raison de l'ampleur de l'incertitude à l'échelle nationale et mondiale, je pense qu'il est important que les parlementaires comprennent bien les hypothèses économiques et financières ainsi que les risques de planification connexes lorsqu'ils évaluent les mérites des différentes propositions budgétaires.
C'est dans ce contexte que je publie aujourd'hui une fiche d'information préparée par mon bureau à votre intention; le document énumère les principaux enjeux ainsi que des questions que les parlementaires voudront peut-être se poser au sujet des perspectives. J'aimerais également saisir l'occasion de souligner des travaux qui ont été entrepris et des propositions du Bureau du Directeur parlementaire du budget quant à des analyses et des discussions futures.
Pour résumer la situation, je soulignerais que le mandat législatif du directeur parlementaire du budget consiste à analyser, de façon indépendante, les tendances économiques, les finances du pays et les budgets du gouvernement du Canada. La loi mentionne trois comités qui définissent la relation entre le directeur parlementaire du budget et les parlementaires: votre comité, le Comité permanent des finances de la Chambre des communes, le Comité sénatorial permanent des finances nationales et le Comité permanent des comptes publics de la Chambre des communes.
Le directeur parlementaire du budget a pour mission d'aider les parlementaires et le Parlement à exercer leur rôle de surveillance de l'administration des fonds publics par le gouvernement et à assurer la transparence des budgets. Comme les autres bureaux semblables dans le monde, le bureau du DPB est ouvert et transparent de façon à veiller à ce que, au meilleur de nos capacités, les analyses soient rapides, dignes de foi, objectives et non partisanes.
Depuis ma nomination au poste de directeur parlementaire du budget, le 25 mars 2008, je travaille à équiper mon bureau pour qu'il puisse s'acquitter de son mandat. Au printemps 2008, je me suis engagé auprès des parlementaires à ce que le Bureau du Directeur parlementaire du budget fournisse des analyses financières et économiques rapides, c'est-à-dire avant et après les énoncés économiques et les budgets, de sorte que les parlementaires reçoivent un appui lors de leurs délibérations importantes au sujet des enjeux financiers et économiques.
Deux messages globaux résument mes remarques et soulignent les défis importants auxquels font face les parlementaires dans leurs délibérations au sujet du budget 2009.
Premièrement, les perspectives de planification s'accompagnent d'une incertitude considérable et de risque de pertes en cas de baisse économique et financière, comme c'est le cas dans les autres économies développées, partout dans le monde. Le Canada fait face à sa première récession depuis près de deux décennies. En raison de l'environnement mondial financier et des révisions à la baisse des perspectives au cours des six derniers mois, il est important que les parlementaires reçoivent des renseignements à jour sur les développements économiques actuels et les perspectives de planification.
Deuxièmement, le budget 2009 comporte des mesures relativement importantes et diversifiées visant à appuyer la demande au sein de l'économie canadienne. Compte tenu des risques de perte en cas de baisse pour l'économie, le soutien politique général de mesures de stimulation budgétaire, de la nature des mesures proposées et de l'augmentation récente des crédits périmés, il est important que les parlementaires reçoivent à temps des renseignements et des services de surveillance sur la mise en oeuvre du budget 2009.
Depuis le dépôt du budget 2009, le 27 janvier, mon bureau a entrepris une analyse des hypothèses financières et économiques du gouvernement. L'analyse est présentée en détail dans notre fiche d'information. J'aimerais présenter quelques observations sur le budget 2009 ainsi que les perspectives économiques et financières. Cinq questions principales se posent.
Premièrement, les hypothèses économiques qu'on a présentées au Parlement constituent-elles un fondement raisonnable des projections financières et a-t-on correctement caractérisé les risques économiques?
De façon générale, les hypothèses économiques contenues dans le budget 2009 et axées sur les perspectives du secteur privé semblent raisonnables. Cependant, l'ajustement en fonction du risque à court terme peut ne pas convenir aux fins de la planification budgétaire à moyen terme, en particulier si la récession s'avère plus grave et plus prolongée que ce que les prévisionnistes du secteur privé attendent actuellement.
Le budget 2009 prévoit que cette récession « devrait être moins grave que les deux précédentes observées au Canada » si l'on se base sur les taux de croissance trimestrielle du PIB réel d'une année à l'autre, ce qui ne tient toutefois pas compte du rendement de l'économie par rapport à sa capacité. En termes de production cumulative non réalisée, les analyses du DPB indiquent que le ralentissement économique prévu est déjà plus prononcé qu'au cours des deux dernières récessions.
Reportez-vous à la figure 1 de la fiche d'information, qui illustre ce que je viens de dire.
De plus, l'une des plus importantes hypothèses servant de base aux perspectives économiques du budget de 2009 porte sur l'impôt sur le revenu des sociétés. Selon l'analyse du DPB sur les leçons tirées des récessions précédentes, les profits des sociétés par rapport au PIB nominal connaîtraient au départ une chute plus prononcée pour demeurer ainsi pendant un certain temps bien au-dessous des niveaux d'avant la récession.
Je vous demanderais maintenant de vous référer à la figure 2 de la fiche d'information du DPB.
Les hypothèses du budget de 2009, plus optimistes en apparence, occasionnent des risques financiers en cas de perte pour les perspectives de planification. En outre, l'ajustement à la baisse du risque au niveau du PIB nominal qu'a réalisé le gouvernement influence uniquement le court terme, ce qui laisse le PIB nominal inchangé vers la fin de la période de projection. Le gouvernement n'a effectué aucune analyse complémentaire des risques vers la fin de la période de projection, ce qui augmenterait ainsi le risque de réalisation des soldes budgétaires prévus à moyen terme.
[Français]
Deuxième question: les projections financières présentées au Parlement peuvent-elles raisonnablement servir de fondement à la planification, et les risques financiers sont-ils adéquatement caractérisés?
Le DPB considère, partiellement en raison des risques économiques et du traitement qu'on réserve à ces risques dans le budget 2009, qu'il y a un risque à la baisse des soldes budgétaires projetés du gouvernement vers la fin de la période de projection, et par conséquent, qu'il y a un risque que le solde budgétaire du gouvernement ne redevienne pas excédentaire d'ici 2013-2014.
En plus des risques économiques, le retour à une situation légèrement excédentaire dépend de la reprise rapide des recettes fiscales, ainsi que de la mise en oeuvre efficace des mesures de contraction prévues, en sus de la temporisation des mesures temporaires évoquées dans le budget 2009.
En vertu du processus d'évaluation financière, le gouvernement haussera le taux des primes d'assurance-emploi, alors que l'économie restera bien en deçà des estimations relatives à sa capacité potentielle.
Le processus d'évaluation financière de notre gouvernement comporte à peine moins de 8 milliards de dollars d'épargnes publiques et de gains résultant de la vente de biens.
[Traduction]
Troisième question: à quoi ressemble le solde budgétaire structurel du gouvernement, compte tenu des mesures qu'on a adoptées dans le budget de 2009? Pour examiner la santé financière du pays, on peut mesurer l'équilibre budgétaire structurel, qui indique ce qu'aurait été l'équilibre budgétaire si l'économie avait fonctionné à son plein potentiel. En décembre, mon bureau a publié un rapport sur l'équilibre structurel au Canada afin d'appuyer de telles analyses.
En raison, en grande partie, des mesures permanentes portant sur l'impôt sur le revenu des particuliers introduites dans le budget de 2009, l'excédent structurel a diminué au cours de la période de 2009-2010 à 2012-2013 en passant d'un montant annuel moyen de 5 milliards de dollars à un peu moins de 1 milliard de dollars en moyenne. On prévoit ainsi que l'excédent structurel atteindra les 5 milliards de dollars en 2013-2014 quand les réductions d'impôt sur le revenu des sociétés prendront fin en 2012-2013 et que la croissance annuelle des dépenses prévues consacrées au programme ne dépassera pas 4 p. 100.
Il serait donc utile que le ministère des Finances publie ses hypothèses et ses projections détaillées contenues dans le budget de 2009, concernant les éléments du PIB attribuables au revenu, les taux d'imposition réels, les estimations de la production potentielle et les estimations du solde budgétaire structurel et cyclique afin d'aider les parlementaires et les Canadiens à mieux comprendre la situation financière sous-jacente du gouvernement au cours des années à venir.
Quatrième question: la taille des mesures de stimulation est-elle évaluée adéquatement? Le DPB estime que les mesures de stimulation du gouvernement qu'on retrouve dans le budget de 2009 et qui s'élèvent à 39,9 milliards de dollars sont une estimation maximale ou brute. En s'ajustant aux mesures de contraction proposées dans l'énoncé économique et financier de 2008 et en maintenant les taux actuels des primes d'assurance-emploi pour 2010, le DPB estime que les mesures de stimulation nettes seraient 20 p. 100 inférieures — à 31,8 milliards de dollars — à ce qu'on présente dans le budget de 2009 par rapport à 2009-2010 et 2010-2011. De plus, une part importante — 10 milliards de dollars ou 25 p. 100 — des mesures de stimulation du gouvernement semble conditionnelle aux contributions des autres ordres de gouvernement.
Cinquième question: le Parlement a-t-il une idée claire des objectifs économiques du plan d'action économique du budget de 2009 et le gouvernement a-t-il créé un plan financier comportant des cibles financières touchant l'équilibre budgétaire et la dette fédérale? Selon les estimations contenues dans le budget de 2009, les nouvelles mesures feront augmenter le PIB réel de 1,4 p. 100 d'ici la fin de 2010, ce qui équivaut à 140 000 emplois. Lorsqu'on tient compte des montants fournis par les autres ordres du gouvernement, on estime que les effets sur le PIB réel devraient atteindre 1,9 p. 100 d'ici la fin de 2010, ce qui mènera à la création ou au maintien de près de 190 000 emplois.
Le DPB appuie l'approche transparente visant à expliquer l'objectif économique de façon mesurable. Il est donc important que les parlementaires débattent du bien-fondé des mesures de stimulation, qui atteignent près de 40 milliards de dollars au cours des prochaines années selon le gouvernement, en fonction de l'objectif économique.
Le budget de 2009 comporte des projections transparentes sur cinq ans au sujet de l'équilibre budgétaire et de la dette fédérale. Toutefois, il ne reformule pas les cibles budgétaires du gouvernement aux fins de son plan financier, souligné auparavant par des budgets équilibrés et un ratio dette-PIB cible de 25 p. 100. Les parlementaires souhaiteront peut-être inciter le gouvernement à renouveler et à reformuler ses objectifs financiers.
Je souhaite remercier les membres du comité de m'avoir permis de soulever certaines questions dans le cadre de notre étude du budget de 2009 au sujet des hypothèses de planification économique et financière. Comme le veut mon mandat à titre de directeur parlementaire du budget, je souhaite formuler de brefs commentaires et des propositions quant aux travaux que mon bureau peut faire pour appuyer vos efforts.
L'impact des mesures de stimulation sur la reprise économique dépend de la capacité du gouvernement de procéder avec succès à la mise en oeuvre de nouvelles mesures budgétaires. Par conséquent, la mise en oeuvre opérationnelle des mesures proposées dans le budget devra faire l'objet d'une étroite surveillance. Le DPB a entrepris d'évaluer la nature ciblée, opportune et temporaire de chacune des mesures qu'on propose dans le budget de 2009. Ce rapport sera publié au cours des semaines à venir.
En plus de cette évaluation initiale et conformément au mandat en matière de surveillance budgétaire, le DPB est prêt à contribuer à l'élaboration d'un cadre de responsabilisation basé sur les pratiques exemplaires de l'OCDE afin de permettre aux parlementaires d'assurer une surveillance efficace de l'exécution du budget. Ce cadre pourra être créé en collaboration avec la fonction publique, puis révisé et adopté par des comités parlementaires comme le vôtre.
En raison de la nécessité d'appuyer la surveillance et l'exécution du budget de 2009, le DPB est prêt à réaliser une analyse indépendante des impacts sur les régions et les différentes parties intéressées. Le DPB est également prêt à procéder à des analyses financières de certaines propositions contenues dans le budget de 2009. Par exemple, un député nous a demandé d'étudier la question des prêts remboursables à court terme proposés à General Motors et Chrysler. Le rapport préliminaire du DPB au sujet de cette proposition sera offert à tous les parlementaires la semaine prochaine.
[Français]
Je vous remercie de votre attention et je répondrai avec plaisir à vos questions.
Merci beaucoup.
Merci encore une fois pour votre appui. Au Bureau du Directeur parlementaire du budget, nous estimons que notre rôle est d'appuyer tous les parlementaires, le Parlement dans son ensemble, et tous les partis. En remplissant notre mandat de façon indépendante, nous aidons aussi la population canadienne, comme vous l'avez signalé.
Les sources où nous puisons nos chiffres dépendent, entre autres, de la nature de la tâche à accomplir, mais pour effectuer des analyses et des prévisions économiques et financières, ce qui fait l'objet de la réunion d'aujourd'hui, nous utilisons des méthodes très semblables à celles du ministère des Finances. D'ailleurs, un grand nombre des membres de notre équipe responsables des prévisions que nous avons élaborées et que nous vous présentons aujourd'hui ont travaillé de nombreuses années au ministère des Finances; c'est le cas de Mostafa Askari, de Chris et de moi-même. En fait, Mostafa et Chris ont été des économistes en chef responsables des prévisions pendant plusieurs années à ce ministère.
Pour vous répondre très brièvement, ce ministère fonde ses prévisions sur la moyenne des prévisions émanant du secteur privé, qui sont transparentes, et sur des prévisions quinquennales. Ils comparent les prévisions budgétaires aux changements survenus entre les différentes prévisions. C'est une pratique transparente qui est, du reste, une pratique exemplaire à l'échelle internationale. Nous privilégions les pratiques exemplaires et nous les avons reprises en bonne partie.
Nous menons nos propres enquêtes, monsieur. Le ministère des Finances examine 18 prévisions du secteur privé portant sur l'économie et les perspectives pour les cinq années à venir. Nous n'avons pas accès à ces 18 analyses. Nous en examinons 11. Nous nous fondons donc sur un échantillon légèrement plus petit, d'une douzaine de prévisions environ. En nous fondant sur ces prévisions, nous nous servons d'un modèle économétrique très semblable à celui qu'utilise le ministère des Finances, et que nous avons tous utilisé dans le passé. Nous avons même utilisé un modèle économétrique d'une firme de Toronto. Nous l'adaptons en quelque sorte de manière à nous en servir pour élaborer des prévisions financières. Nous avons intégré dans nos méthodes les éléments nécessaires à la préparation de prévisions financières que nous soumettons à votre analyse.
Nous vous présenterons aussi différents scénarios, tout comme l'aurait fait le ministère des Finances. Ayant travaillé pour ce ministère, je sais qu'il doit présenter le scénario moyen fondé sur la meilleure conjoncture. Nous vous indiquerons également les limites de l'intervalle dans lequel se situent ces prévisions. Nous l'avons fait au début de novembre parce que nous avons constaté que l'intervalle était très vaste. Nous l'avons également fait tout juste avant le dépôt du budget. Ainsi, si vous regardez les prévisions minimales, vous pourrez voir ce que cela signifie sur le plan financier. Nous n'affirmons pas que ce scénario va nécessairement se concrétiser; nous nous contentons de vous signaler cette incertitude et, pour revenir à ce que vous venez de dire, il y a beaucoup d'incertitude en effet.
Faire des prévisions est un exercice d'humilité. Nous ne le faisons pas par caprice, mais bien pour nous doter d'un cadre de référence. Nous ne le faisons pas pour nous mesurer aux prévisionnistes du secteur privé et affirmer que nos prévisions sont meilleures. Nous voulons simplement vous donner un cadre sur lequel asseoir votre planification budgétaire. Dans la conjoncture actuelle, nous ignorons l'ampleur que prendra la récession et nous voulons vous donner un ordre de grandeur, en vous indiquant les risques, afin de faciliter vos délibérations. Voilà en fait ce que nous tâchons de faire.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Page, ça fait plaisir de vous revoir. Je vous remercie beaucoup pour votre extraordinaire travail. Comme tous les autres collègues qui ont pris la parole, je peux vous assurer du soutien constant de notre formation, le Nouveau Parti démocratique. Nous prendrons différentes mesures pour veiller à ce que vous ayez les ressources nécessaires et que vous ne soyez jamais entravé, muselé, voire puni dans l'exercice de vos fonctions. On verra bien si, à la suite des belles paroles prononcées ici aujourd'hui, notamment du côté ministériel, les bottines suivront les babines. Je ne suis pas persuadé que le gouvernement ne trouve pas son compte dans les différents efforts pour vous museler. Plus tard, je vous poserai quelques questions à ce sujet, mais je tiens à vous dire que le NPD entreprendra des démarches pour veiller à ce que vous soyez toujours protégé dans votre fonction.
Je voudrais revenir à la page 2 de la version française de votre présentation. Je vous demanderais de nous ventiler le montant de 8 milliards de dollars. Tout à l'heure, dans une de vos réponses, vous avez parlé de 2 à 2,5 p. 100 du PIB comme mesure de l'ensemble des efforts pour stimuler l'économie prévus dans le budget. Le gouvernement lui-même parle de 1,9 p. 100. De notre côté, et selon les économistes avec lesquels nous avons travaillé, nous estimons cela à moins de 1 p. 100; ce serait plutôt de l'ordre de 0,7 p. 100.
Je reprendrai deux éléments qui se trouvent à la page 2, pour savoir si on est sur la même longueur d'onde.
Le deuxième point, en haut, est: « Le processus d’évolution financière de notre gouvernement comporte à peine moins de 8 milliards de dollars d’épargne publique et de gains résultant de la vente de biens. » C'est purement hypothétique. On n'a encore déterminé ni l'endroit où l'on veut effectuer ces compressions ni les actifs qu'on vendra. On s'entend là-dessus. C'est donc affirmatif pour un premier montant de 8 milliards de dollars.
Mais un peu plus loin, on retrouve ceci, au premier grand paragraphe de la page 2: « Le DPB estime que les mesures de stimulation [...] qu'on retrouve dans le Budget 2009 [...] s'élèvent à 39,9 milliards de dollars [...] » Dans le premier point en dessous, il est indiqué ceci: « En s’ajustant à ces mesures de contraction et en maintenant les taux actuels des primes d’AE pour 2009 et 2010, le DPB estime que les mesures de stimulation “nettes” seraient 20 p. 100 inférieures (à 31,8 milliards de dollars). »
À deux reprises des montants de 8 milliards de dollars sont en risque ici. Il y a le montant de 8 milliards de dollars que je viens de mentionner et dont vous parlez, mais il y a un autre montant de 8 milliards de dollars qui est purement hypothétique. On est d'accord à ce sujet?
Après le dépôt de l'énoncé économique et financier, le directeur parlementaire du budget a soulevé certaines questions au sujet de la transparence de certaines mesures qui y étaient évoquées. Certaines mesures introduites par le gouvernement dans son énoncé cet automne étaient contradictoires.
Plus précisément, vous avez parlé, monsieur, des économies qui proviendraient de... Il s'agit en fait d'économies découlant de la péremption de sommes plus importantes, économies provenant d'examens stratégiques futurs et de la vente éventuelle d'actifs. Nous avons demandé des renseignements supplémentaires au ministère des Finances et au Bureau du Conseil privé. Sauf erreur, on nous a répondu que les processus étaient en cours. Ils n'ont pas terminé les processus et n'étaient donc pas en mesure de nous expliquer pourquoi ils rajustaient le cadre financier pour les mesures en question.
Nous avons dit à ces fonctionnaires, et je suis heureux d'avoir l'occasion de le dire publiquement aujourd'hui, que si l'on ajuste le cadre financier, il est important pour nous, il nous appartient, au Bureau du Directeur parlementaire du budget, de connaître les raisons de cet ajustement. Le budget 2009 contenait des renseignements supplémentaires au sujet de la façon dont on réaliserait des économies grâce aux examens stratégiques, mais les autres renseignements n'y figuraient pas. Comme vous l'avez signalé, il y a des montants de plus de 8 milliards de dollars pour lesquels nous n'avons encore aucun détail.
En ce qui concerne les répercussions possibles du maintien des primes d'assurance-emploi prévues dans le train de mesures financières visant à stimuler l'économie, nous avons exprimé dans notre rapport une réserve à l'égard du plan de stimulation.
Encore une fois, nous considérons l'évaluation approximative de 40 milliards de dollars prévus pour la relance comme une mesure brute. Nous avons déterminé que certaines des mesures d'austérité mises de l'avant à l'automne doivent être retirées du plan de stimulation car elles auront des répercussions. Quand on fait des compressions budgétaires dans les ministères, on se trouve à réduire également la rémunération et donc à ne pas stimuler l'économie.
Pour ce qui est de l'assurance-emploi, il existe une loi édictée par le Parlement. On devra chaque année maintenir l'équilibre entre les recettes et les dépenses. Cela nous amène à ce que vous avez dit au sujet du deuxième montant de 8, mai milliards de dollars. Le gouvernement estime que le fait de ne pas augmenter le taux des cotisations en 2010 fait partie du train de mesures qu'il a mises de l'avant pour stimuler l'économie.