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Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Tom Donnelly et je suis le président de la Corporation des associations de détaillants d'automobiles, aussi connue sous le sigle CADA. J'ai avec moi aujourd'hui M. Huw Williams, qui est le directeur des affaires publiques et gouvernementales de la CADA.
La CADA est une association commerciale nationale qui représente les concessionnaires franchisés de voitures et camions. Nous avons plus de 3 000 membres et nous sommes présents dans pratiquement toutes les collectivités du Canada. Nous employons près de 140 000 personnes dans l'ensemble du pays.
Je suis particulièrement heureux d'être ici aujourd'hui pour vous parler de la question importante que constitue le vol de voitures, un problème qui est bien trop souvent oublié jusqu'à ce qu'il vous touche directement. En plus de mon rôle de président de la CADA, j'exploite également une concession GM familiale, une entreprise de taille moyenne, ici à Ottawa. La plupart des concessionnaires canadiens sont un peu comme moi, ils ont une entreprise familiale qu'ils exploitent eux-mêmes; ce sont des petites entreprises indépendantes et non pas, comme certains le pensent, des créations des fabricants d'automobiles.
Comme vous pouvez l'imaginer, lorsqu'on me vole un véhicule coûteux, de plus de 30 000 $, cela a un effet très direct et très concret sur mes résultats nets. Je vais souligner dans la plus grande partie de mes remarques le fait que le vol a pour effet d'augmenter le coût d'achat et d'assurance des véhicules et que c'est donc un problème qui ne touche pas uniquement la personne dont la voiture a disparu.
De plus, trop souvent, ce genre de crimes sont commis par des réseaux de criminels organisés avec toutes les conséquences négatives associées à ce genre d'organisations. Cela est particulièrement vrai des vols commis chez les concessionnaires comme ceux que je représente.
Il est important de dire quelques mots du vol de véhicules au Canada et d'examiner rapidement certains chiffres. Les Canadiens pensent souvent que dans notre royaume paisible, la criminalité est plus basse qu'aux États-Unis. Habituellement, c'est une hypothèse assez juste, mais lorsqu'il s'agit du vol de véhicules, nous nous distinguons de façon assez douteuse parce que notre taux de vol de véhicules par tête est de 26 p. 100 supérieur à celui de nos voisins américains.
En outre, le nombre des vols de véhicules au Canada a augmenté de 56 p. 100 par rapport à ce qu'il était il y a 20 ans. Entre 1991 et 2001 seulement, le nombre des vols d'automobiles a augmenté de 10 p. 100, malgré une réduction de 30 p. 100 dans le nombre de toutes les autres infractions contre les biens. Trente pour cent environ des voitures volées ne sont jamais retrouvées et 13 p. 100 seulement des affaires sont résolues par la police. Il est évident qu'il y a de la place pour des améliorations.
Je vais vous donner un exemple personnel de ce qui nous est arrivé dans le sud d'Ottawa il y a environ un an et demi. Vers 4 h 30 un dimanche matin, nos clôtures ont été découpées et quatre camionnettes à cabine allongée et moteur diésel valant 60 000 $ ont été volées en moins de trois ou quatre minutes. Lorsque nous avons découvert le vol le lundi matin, lorsque nous sommes revenus sur les lieux, nous avons téléphoné à la police pour rapporter le vol et la police nous a donné notre numéro de dossier pour que nous puissions contacter notre société d'assurance.
C'est devenu un grave problème pour certains services de police parce qu'ils ne semblent pas être en mesure de gagner la guerre contre les voleurs de voitures. Ce n'est pas une critique de la police, c'est un problème qui découle de la situation actuelle.
Il est facile de voir dans le vol de voitures un problème d'assurance, des difficultés pour celui dont la voiture ou le camion a été volé; on pense aussi que la société qui assure la victime va payer tous les dommages subis et que ces vols n'ont guère d'effet direct sur l'ensemble de la population. En fait, tout ceci est faux. Il est certainement vrai que c'est la victime du vol d'automobile qui subit le préjudice le plus direct, mais le reste de la société est certainement touché lui aussi.
Le Bureau d'assurance du Canada estime que le coût des vols de véhicules pour les assureurs canadiens, et du même coup pour les détenteurs de polices d'assurance, s'élève à plus de 600 millions de dollars par an, et cela ne comprend que le coût assumé par les sociétés d'assurance. D'après les études, ce chiffre passe à 1,2 milliard de dollars si on ajoute le coût des soins de santé, les services de police et les frais que représentent les franchises. Tous ces coûts font augmenter le prix de l'assurance pour tous les détenteurs de polices, et non pas seulement pour les malchanceux qui se réveillent un matin pour constater que leur véhicule n'est plus dans leur entrée de cour.
Les conséquences pécuniaires du vol de véhicules pour les consommateurs ne se limitent pas aux titulaires de police d'assurance mais se traduisent également par une augmentation du prix des véhicules neufs. Le vol de marchandises est un problème pour tous les détaillants, qu'ils vendent de l'épicerie, différents produits ou des voitures, et c'est pourquoi le vol affecte le résultat net des détaillants, ce qui se répercute finalement sur les prix que paie le client.
Les autres détaillants sont rarement ciblés par des voleurs qui recherchent des biens précis à voler. Ce n'est pas notre cas. Dans des études distinctes, Statistique Canada et la GRC ont constaté que les organisations criminelles s'intéressaient de plus en plus au vol de certains véhicules. Des marques, des modèles et des années précises sont ainsi ciblés. Ces véhicules sont volés et se retrouvent en moins de 48 heures dans des conteneurs qui se trouvent dans des ports comme Halifax, Vancouver et Montréal, en partance pour l'Europe de l'Est, la Chine et d'autres pays. D'autres modèles sont souvent volés pour être cannibalisés et les pièces sont revendues à des consommateurs sans méfiance, comme des pièces originales.
Ce genre de vol explique en grande partie pourquoi 41 p. 100 des véhicules volés chez les concessionnaires ne sont jamais retrouvés, pourcentage qui est plus de trois fois supérieur à celui des vols dans les terrains de stationnement et quatre fois supérieur à celui des vols de véhicules dans la rue.
Ces chiffres expliquent également en partie pourquoi le vol d'automobile et les réclamations qui en découlent représentent, à l'exception de la rare perte catastrophique, les plus grosses pertes qu'enregistrent les assureurs. Cela veut dire que les sociétés qui sont disposées à offrir le genre de police dont les concessionnaires ont besoin sont de moins en moins nombreuses. Cela a eu pour effet de limiter la concurrence et d'obliger les concessionnaires à payer des primes exorbitantes, supérieures même à ce à quoi on pourrait s'attendre à cause de l'importance du risque couvert.
Les concessionnaires ne restent pas inactifs. Nous avons essayé de limiter le nombre des vols en prenant un certain nombre de mesures, notamment l'ajout de lumières, l'érection de clôtures, l'embauche de gardes de sécurité pendant la nuit, mais ces mesures ne sont pas encore parfaites. Il demeure que chez un concessionnaire, il y a des millions de dollars de biens qui se trouvent sur un terrain exposé à la vue des voleurs éventuels. Même si nous renforçons la sécurité, nous faisons toujours face à des réseaux criminels complexes qui retirent des bénéfices importants du vol de voitures. Même si nous pouvions transformer tous les concessionnaires en des forteresses comme Fort Knox, cela n'arrêterait pas ces organisations criminelles car leur ténacité ne connaît pas de limites et elles cherchent constamment à trouver la faille dans les précautions que nous prenons.
Il est impératif que le gouvernement fasse quelque chose pour limiter ces vols. Ils nuisent évidemment aux entreprises et aux consommateurs parce qu'ils augmentent les frais de sécurité et d'assurance, mais il y a aussi le fait que les bénéfices provenant des réseaux de voleurs de voitures permettent de financer d'autres activités criminelles pour le crime organisé — des choses comme le trafic de drogues, la prostitution, les meurtres sur commande, etc. Il est évident que les concessionnaires canadiens verraient leur situation financière améliorée si on arrêtait demain les vols de voitures chez les concessionnaires, mais cela avantagerait encore davantage l'ensemble de la population parce que cela réduirait ce genre d'activités criminelles.
Un des aspects les plus dynamiques de ce projet de loi est qu'il crée une infraction distincte de vol de véhicules. Je suis sûr que le comité sait très bien qu'à l'heure actuelle, si quelqu'un est accusé de voler une voiture, il est accusé de vol de plus ou de moins 5 000 $, selon le cas.
Sur le plan pratique, un véhicule volé ne se compare pas à un autre bien volé. À la différence des téléviseurs, de la porcelaine, des bijoux, les citoyens ont besoin de leur voiture pour se déplacer et être autonomes. Grâce aux voitures, les parents peuvent emmener leurs enfants à l'école, chez le médecin et à l'aréna. C'est en voiture que les gens vont travailler, skier ou sur la plage la fin de semaine. Ces utilisations ne dépendent pas du coût du véhicule et sont tout aussi impossibles lorsque c'est une voiture de 30 000 $ qui est volée ou quand c'est une voiture qui vaut 3 000 $. C'est la raison pour laquelle le vol de véhicules ne peut pas se mesurer uniquement en fonction de la valeur du bien, parce que la nature du préjudice causé ne dépend pas vraiment de la valeur du bien, comme c'est le cas pour les autres biens.
Certains secteurs du gouvernement traitent déjà différemment le vol de véhicules. Statistique Canada conserve des données distinctes pour les véhicules volés et le citoyen moyen agirait probablement de la même façon. Il semble qu'avec ce projet de loi, le vol de véhicule ne sera plus jamais traité comme une infraction contre les biens prévue par le Code criminel.
Ce projet de loi tient compte de la gravité du problème que représente le vol de voiture, un problème qui a des répercussions financières sur les consommateurs et les entreprises, qui alimente le crime organisé, sans compter les répercussions que ces vols ont directement sur les personnes dont les voitures ont été volées. Et surtout, ce projet fait du vol de voitures une infraction distincte qui reflète mieux le rôle que jouent les voitures, qui est bien souvent sans rapport avec la stricte valeur monétaire du bien en question.
Je suis certain que la durée des peines proposées ainsi que le recours à ce qu'on a appelé des peines minimales obligatoires vont susciter des discussions et il me paraît important de souligner que ce projet de loi constitue une amélioration réelle par rapport aux dispositions existantes et servira d'élément dissuasif supplémentaire pour un problème qui ne fait que s'aggraver, alors que le nombre des autres crimes diminue.
Je vous remercie.
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Bonjour et merci, monsieur le président.
Je représente aujourd'hui la Police provinciale de l'Ontario en qualité de personne désignée par le commissaire Julian Fantino. En outre, je suis ici à titre de commandant d'unité de l'Équipe provinciale de lutte contre le vol d'automobiles de la PPO, qui relève de la section de la lutte contre le crime organisé du bureau d'enquête.
L'équipe provinciale de lutte contre le vol d'automobiles a pour mission de fournir le leadership, l'expertise et la coordination dont ont besoin les enquêteurs qui ciblent les vols d'automobiles commis par le crime organisé. L'équipe provinciale constituée sous l'égide de la PPO a pour mission de faire enquête sur le crime organisé dans ses activités de vol d'automobiles en réunissant des renseignements, en identifiant les groupes et personnes concernés et en prenant les mesures appropriées. La plupart de nos enquêtes concernent plusieurs administrations, sont multidisciplinaires, interprovinciales et internationales, ce qui reflète la sophistication des groupes criminels organisés qui commettent ce genre de vol.
L'équipe provinciale de lutte contre le vol d'automobiles est associée aux principaux services de police de l'Ontario, à divers organismes de réglementation gouvernementaux et au Bureau d'assurance du Canada. Cette équipe est heureuse d'avoir la possibilité de comparaître devant le comité pour parler du projet de loi . Notre objectif est de travailler avec les représentants élus pour introduire des réformes qui améliorent la sécurité de la population et de nos collectivités.
La sécurité de nos collectivités exige conscience professionnelle et détermination, et je suis déterminé à faire comprendre à tous ceux qui veulent bien m'écouter que le vol d'automobiles n'est pas seulement une infraction contre les biens, et que le risque qu'un véhicule volé se retrouve entre les mains d'un criminel en fuite ou d'un conducteur délinquant inexpérimenté pose un grave danger pour la population. Cette année, mon unité provinciale de lutte contre le vol d'automobiles a connu la mort d'un jeune de 15 ans qui a tenté d'échapper à la police et qui est mort au volant d'une voiture volée. Nous avons connu trois cas où des voleurs de voitures ont attaqué des policiers ou ont essayé de les écraser, ce qui a amené les policiers à utiliser leur arme; de plus, les conducteurs de véhicules volés en fuite ont causé d'innombrables accidents. Le danger que ces morts et cette violence touchent la population innocente est très réel.
Je vais mentionner quelques statistiques nationales. En 2006, près de 160 000 véhicules ont été volés au Canada, ce qui représente un coût largement supérieur à 1 milliard de dollars. Je vais répéter une déclaration antérieure, selon laquelle le nombre des vols par habitant au Canada est supérieur de 26 p. 100 à celui des États-Unis. Le chiffre national des vols d'automobiles est demeuré relativement stable en Ontario, mais le pourcentage de récupération des voitures a constamment diminué en Ontario. La Saskatchewan et la Colombie-Britannique ont enregistré le plus grand nombre de vols de voitures au pays et l'âge moyen des personnes arrêtées en Colombie-Britannique et en Saskatchewan pour vol de voiture est de 14 ans.
Près de 54 000 véhicules sont volés annuellement en Ontario, ce qui nous place au quatrième rang en Amérique du Nord derrière la Californie, qui a une population de 30 millions; derrière le Texas, dont la population est de 21 millions, et la Floride, qui en a 19 millions. En 1990, 90 p. 100 de tous les véhicules volés en Ontario ont été retrouvés. Aujourd'hui, seulement 60 p. 100 des véhicules volés sont retrouvés. En Ontario, le taux de récupération des véhicules est influencé par un certain nombre de facteurs, le principal étant l'implication du crime organisé.
Les véhicules qui ne sont pas retrouvés ne disparaissent pas tout à coup. Les véhicules qui ne sont pas retrouvés sont exportés vers d'autres provinces ou États, où ils ne sont pas recherchés par les services de police. On leur assigne un faux numéro d'identification, et ils sont ensuite vendus à des acheteurs sans méfiance ou ils sont ce que nous appelons cannibalisés dans des ateliers spécialisés et les pièces sont vendues comme des pièces d'origine sur le marché gris.
Les vols d'automobiles commis par des voleurs professionnels liés au crime organisé représentent des millions de dollars de bénéfices pour les organisations criminelles en Ontario. L'âge moyen des personnes arrêtées par l'équipe provinciale de lutte contre le vol automobile, qui fait partie de mon unité de lutte contre le crime organisé, est de 34 ans. L'Ontario, une province où le taux de récupération des véhicules est tombé à 60 p. 100., fait aujourd'hui face à des groupes criminels organisés qui emploient des voleurs professionnels très actifs dans ce secteur lucratif. La C.-B. et la Saskatchewan font principalement face à des voleurs amateurs qui veulent se procurer un moyen de transport ou s'amuser et ont encore des taux de récupération de 90 à 94 p. 100.
Le voleur, qu'il soit professionnel ou amateur, constitue un grave danger pour la collectivité; il amène les policiers à se lancer dans des poursuites à haute vitesse, et il commet souvent ces crimes sous l'influence de drogues.
L'équipe provinciale de lutte contre le vol d'automobiles a constaté qu'à l'heure actuelle, les peines infligées en Ontario vont de la probation à des amendes légères. Les récidivistes sont le plus souvent condamnés à des peines de 30 jours d'emprisonnement. Nous avons eu l'occasion de parler à des voleurs de voitures très actifs en Ontario, à des membres du crime organisé qui se vantaient non seulement d'avoir volé des milliers de véhicules chaque année, mais aussi du fait qu'ils avaient été arrêtés et déclarés coupables à de nombreuses reprises, mais qu'ils étaient toujours actifs et n'avaient reçu que des peines légères.
L'équipe provinciale de lutte contre le vol d'automobiles a effectué de la surveillance dans le cadre d'un de ses récents projets. Un de ces projets, le projet Eagle, s'est terminé en 2006, et nous avons observé des voleurs quitter la salle d'audience après avoir été déclarés coupables d'un vol de véhicule et voler un autre véhicule moins d'une heure après.
L'équipe provinciale de lutte contre le vol d'automobiles et la Police provinciale de l'Ontario appuient cette initiative qui vise à dissuader les voleurs de véhicules et à rendre nos collectivités plus sûres. Ces deux organismes seraient heureux que l'on modifie davantage le Code criminel du Canada, en s'inspirant des modifications proposées par le projet de loi C-343, qui ferait de la possession d'un véhicule volé une infraction distincte. Notre équipe serait également favorable à des dispositions législatives qui prévoiraient que tout véhicule dont le numéro d'identification ou toute embarcation dont le numéro d'immatriculation apposé sur la coque a été oblitéré ou effacé soit confisqué par la Couronne.
Notre équipe vise principalement à lutter contre le crime organisé et contre ceux qui profitent de l'entreprise commerciale que constitue le vol d'automobiles. Notre équipe est favorable à des mesures législatives qui ciblent le crime organisé et créent des infractions distinctes pour ceux qui font le commerce de voitures volées en faisant le trafic de véhicules ou de pièces volés.
J'aimerais citer un passage d'une lettre que le commissaire Julian Fantino a envoyée au greffier du comité :
Avec ce projet de loi, le vol d'automobiles constituerait une infraction distincte aux termes du Code criminel et entraînerait des peines d'emprisonnement minimales obligatoires, en particulier pour la troisième infraction et les infractions suivantes. Comme vous le savez, les vols de véhicules automobiles coûtent aux Canadiens plus de 1 milliard de dollars par an et continuent de menacer la sécurité de nos collectivités et des personnes chargées de l'application de la loi. Le vol de voitures n'est pas un crime sans victimes. Il est associé à des intrusions dans les domiciles, à des introductions par effraction et à d'autres crimes qui profitent au crime organisé. L'été dernier, un vol d'auto a été à l'origine du décès dans l'exercice de ses fonctions de l'agent Robert Plukett du service de police régional de York.
Le vol de voiture n'est pas un crime sans victimes. Ce vol doit être considéré comme une menace grave pour la sécurité publique. Les propositions que contient le projet de loi C-343 sont des mesures qui visent à protéger la population. L'infraction distincte de vol d'auto reflète mieux la gravité et le degré de sophistication qu'implique le vol d'automobile que l'infraction simple de possession de biens volés.
Merci.
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Merci, monsieur le président, de me donner la possibilité de m'adresser au comité.
Je suis le directeur du North American Export Committee, qui est composé de divers représentants des services d'application de la loi et du secteur privé au Canada, aux États-Unis et au Mexique. Le North American Export Committee a pour mission de regrouper les organismes qui ont pour but commun de lutter contre l'exportation de véhicules volés.
En plus d'être directeur du North American Export Committee, je suis un enquêteur du Bureau d'assurance du Canada dans le service de lutte contre les vols de voitures et je suis également affecté à l'équipe provinciale de lutte contre le vol d'automobiles, et je travaille avec Scott Mills. Cette équipe est dirigée par la Police provinciale de l'Ontario. Je suis également un membre retraité de la GRC, dont j'ai fait partie pendant 31 ans.
Dans le cadre de mes enquêtes sur les véhicules volés exportés, je passe beaucoup de temps à l'étranger pour rapatrier des véhicules volés. En fait, en juin de cette année, j'ai donné une conférence dans le cadre du séminaire de formation du FBI tenu à Accra, au Ghana, au sujet des véhicules volés en Amérique du Nord qui sont exportés vers les pays de la côte ouest de l'Afrique.
Le North American Export Committee appuie entièrement le projet de loi et demande à tous les députés de l'approuver sous sa forme actuelle.
De plus en plus, au Canada les vols de voitures sont commis par des réseaux criminels organisés. C'est ce que montre, en partie, la diminution importante du taux de récupération des véhicules volés. Les criminels qui appartiennent à ces réseaux sont de dangereux récidivistes. Le projet de loi tient compte de l'acuité de ce problème en faisant du vol d'automobiles une infraction distincte aux termes du Code criminel et non une simple infraction contre les biens.
De plus, le projet de loi propose des peines minimales obligatoires, mais uniquement pour une troisième infraction et pour les infractions suivantes. L'Export Committee estime qu'il s'agit là d'une utilisation très raisonnable des peines minimales obligatoires puisqu'elles ne visent que les récidivistes.
Le vol de voitures est également un crime très coûteux. Comme nous l'avons entendu dire, il cause aux Canadiens des pertes de 1,2 milliard de dollars par an, et en 2006, 159 000 véhicules ont été volés au Canada. Un aspect encore plus troublant est le coût humain du vol d'automobile. Une étude du Comité national pour réduire le vol automobile montre qu'entre 1999 et 2001, 81 Canadiens ont été tués et 127 grièvement blessés à cause d'un vol d'automobile. Il est incontestable que le vol d'automobile constitue une menace pour la sécurité de tous les Canadiens.
J'aimerais vous parler d'un certain nombre de dossiers dont je m'occupe, qui illustrent toute l'ampleur de l'implication du crime organisé dans le vol de voitures au Canada.
Premièrement, il y a le projet Ghana, deuxième partie. En janvier et février de cette année, l'équipe provinciale de lutte contre le vol d'automobiles de l'Ontario a récupéré 50 véhicules de luxe qui avaient été volés et qui devaient être exportés vers l'Afrique de l'Ouest. Ces véhicules représentaient une valeur de plus de 2 millions de dollars. Ces véhicules ont été récupérés avant qu'ils ne quittent le Canada, mais beaucoup d'autres ont réussi à être exportés. Nous avons découvert environ 65 véhicules qui avaient été volés au Canada et expédiés illégalement au Ghana. La plupart des véhicules envoyés au Ghana avaient été expédiés des ports de Halifax et de Montréal.
Le Ghana et le Nigeria, des pays d'Afrique de l'Ouest, sont les principaux importateurs de véhicules canadiens volés, même s'ils viennent au deuxième rang derrière les États-Unis. Les réseaux de voleurs de voitures de l'Afrique de l'Ouest se développent, tout comme le nombre des véhicules qu'ils volent. Il est important de noter que l'Agence des services frontaliers du Canada affirme ne pas avoir le pouvoir d'identifier et de saisir les véhicules volés lorsqu'ils se trouvent dans les ports, elle ne s'occupe donc pas de saisir les véhicules qui quittent le Canada pour être exportés.
Il y a aussi le projet X5. Au mois d'août, la police a arrêté 19 personnes qui travaillaient pour cinq réseaux de vol de voitures dans diverses régions de l'Ontario. Elle a récupéré 14 véhicules de luxe volés, d'une valeur de 1,5 million de dollars, ainsi que 55 000 $ en espèces et plus de 800 000 $ en drogues. Les suspects avaient également en leur possession de faux permis de conduire ontariens, de fausses cartes de citoyenneté canadienne et de toute une série de faux numéros d'assurance sociale. Les voitures et les VLT en question étaient destinés à l'Afrique de l'Ouest et au Proche-Orient.
Il y a aussi le projet Eastbound, qui concernait un réseau interprovincial de vol d'autos. En octobre 2006, les agences d'application de la loi de l'Ontario ont arrêté et inculpé 14 individus pour avoir enregistré et vendu frauduleusement au Québec et au Nouveau-Brunswick des véhicules volés à des consommateurs sans méfiance.
Cette enquête avait duré 14 mois et ciblait un groupe qui s'occupait de donner de nouveaux numéros d'identification aux véhicules volés.
En juillet 2006, des membres de la GRC du Nouveau-Brunswick, en collaboration avec l'équipe provinciale de lutte contre le vol d'automobiles de l'Ontario, ont localisé et saisi 24 autres véhicules volés qui avaient été identifiés comme portant de faux numéros d'identification de véhicule.
En août 2006, 33 mandats de perquisition ont été exécutés au Québec par l'équipe provinciale de lutte contre le vol d'automobiles de l'Ontario, avec l'assistance de membres de la Sûreté du Québec, du Service de police de Montréal et de divers corps policiers du Québec. Au cours de cette opération, on a localisé et saisi au total 26 véhicules portant de faux numéros d'identification. Les véhicules saisis avaient tous été déclarés volés entre 2005 et 2006, et avaient une valeur de plus de 6 millions de dollars.
À Toronto, nous avons mis sur pied un groupe de travail sur les crimes graves appelé « Project Globe ». C'est le Service de police de Toronto qui a démarré ce projet en 2005. Au départ, ce service ciblait 75 véhicules qui avaient été obtenus illégalement par une organisation criminelle du Proche-Orient. Ils avaient été volés auprès de diverses institutions financières en ayant recours à un financement frauduleux. Une fois obtenus, ces véhicules étaient placés dans des conteneurs et expédiés au Proche-Orient, à savoir à Dubai, en Jordanie et dans les Émirats arabes unis. Certains de ces véhicules ont par la suite été déclarés volés ici au Canada et il y a eu une enquête; cela s'appelle du vol par détournement. Ces véhicules représentaient une valeur totale de plus de 5 millions de dollars.
Ce problème s'aggrave et nous sommes à l'heure actuelle à la recherche d'une centaine de véhicules de luxe qui ont été expédiés au Proche-Orient à partir du Canada au cours des six à huit derniers mois.
Il est notoire que les organisations concernées exercent d'autres activités criminelles, notamment le terrorisme, le trafic de drogues, le vol à main armé, le détournement de voitures, le vol d'identité et la fraude, et commettent d'autres infractions pénales.
En juillet 2007, la police de Hong Kong nous a informés qu'un certain nombre de véhicules de luxe volés au Canada, y compris une Ferrari, quatre Hummer, une BMW et des Cadillac Escalade, d'une valeur de plus de 500 000 $, avaient été saisis et retrouvés. Ils ont arrêté à Hong Kong deux Indiens en possession de passeports indiens qui avaient des liens avec certains individus au Canada.
En août 2006, les services d'Interpol de Lyon, en France, m'ont contacté pour m'informer que les douanes cambodgiennes venaient de saisir 12 véhicules de luxe qui avaient tous été volés au Canada, et dont la plupart venaient de la province du Québec. Ces véhicules avaient été introduits dans des conteneurs qui transportaient officiellement des portes et des fenêtres en aluminium, ainsi que des vêtements. Ces véhicules ont été saisis dans un port du Cambodge.
En conclusion, j'aimerais souligner que plusieurs enquêtes indiquent clairement que le vol de voitures est une source de financement pour les groupes terroristes. Nous avons obtenu des déclarations concordantes d'informateurs et ce phénomène est mentionné dans le rapport de renseignements criminels de la GRC de novembre 2001. Le même rapport de la GRC poursuivait en disant que les dirigeants du Hezbollah conduisaient peut-être au Liban des voitures volées au Canada par des organisations criminelles du Proche-Orient.
Les voleurs se jouent des frontières politiques. Le vol de voiture est devenu une activité très lucrative qui est exercée dans toutes les régions du Canada, aux États-Unis ainsi qu'à l'étranger.
Le North American Export Committee est convaincu que le donnera aux organismes d'application de la loi les outils dont ils ont besoin pour lutter contre le vol de voiture organisé. En tant que directeur du North American Export Committee, je vous invite tous à appuyer le projet de loi C-343 sous sa forme actuelle et à le transmettre à la Chambre des communes pour troisième lecture et approbation.
Je vous remercie de m'avoir donné votre temps et j'ai hâte de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je travaille dans le domaine de la détermination de la peine depuis 1984 environ, date à laquelle j'ai travaillé pour la Commission canadienne sur la détermination de la peine. Je pense avoir déjà comparu neuf fois devant le comité à ce sujet. Si vous donnez une tasse de café à la dixième comparution, j'aimerais la ramener chez moi.
C'est évidemment un problème grave, cela est certain, et les statistiques le montrent clairement. Mais ma question est la suivante: comment les peines peuvent-elles régler ce problème? Les témoignages que vous avez entendus hier contenaient un certain nombre de propositions manifestement intéressantes: dispositifs d'immobilisation, surveillance policière renforcée et le reste.
Pour ce qui est des peines, c'est un peu plus complexe, et le rôle des peines en tant qu'élément dissuasif est gravement limité. Il y a quelques jours, un des témoins a déclaré que les Canadiens comptaient sur les parlementaires pour qu'ils prennent des mesures pour régler les problèmes qui les touchent de près, mais votre travail est plus complexe que cela. Vous devez adopter des mesures en respectant les traditions juridiques de ce grand pays ainsi que le cadre légal de détermination de la peine qui a été introduit en 1996 par le .
Avant d'introduire une peine minimale obligatoire assez sévère — et je parlerai plus tard de la gravité de la peine —, il faut se rappeler que le rôle du Parlement consiste à créer un cadre légal qui permet d'identifier les facteurs aggravants importants et les facteurs atténuants si nécessaire, de prescrire des peines obligatoires lorsque c'est approprié, mais pas nécessairement à créer une peine minimale chaque fois qu'une infraction semble attirer votre attention.
Le qui a été adopté en 1996 et auquel j'ai fait référence codifiait le principe de la proportionnalité de la peine, à l'article 718.1 du Code criminel. Ce principe, comme vous le savez bien sûr, doit guider le juge qui fixe la peine de façon à ce que la gravité de la peine reflète la gravité de l'infraction et le degré de responsabilité du délinquant. Cela ne peut être déterminé à l'avance. Il n'est pas possible de connaître à l'avance le niveau de culpabilité du délinquant; c'est un élément que le juge doit apprécier. Une peine minimale obligatoire supprime le pouvoir discrétionnaire du juge.
Je sais qu'il y a beaucoup de gens qui sont très sceptiques au sujet du pouvoir discrétionnaire des juges, mais je voudrais vous dire qu'il n'y a pas lieu d'être aussi sceptique, ni de craindre ce genre de pouvoir.
Comment est-ce que ce projet de loi porte atteinte au principe de la proportionnalité? Il porte également atteinte au principe de retenue, je le signale en passant, mais je n'aurai sans doute pas le temps de parler de cet aspect. En créant une peine — et nous allons examiner celle qui correspond à une troisième déclaration de culpabilité — d'au moins deux ans d'emprisonnement, ce projet de loi impose une peine disproportionnée. Vous vous demandez peut-être pourquoi est-ce disproportionné? C'est un crime très grave. C'est effectivement le cas, mais examinez les statistiques relatives aux peines. Je pense que vous devriez examiner de près cet aspect. Je ne pense pas que vous devriez utiliser les chiffres sur les peines que vous fournissent les témoins ou que vous donnent les voleurs de voitures; demandez-les à Statistique Canada.
Je vais vous donner une statistique qui me paraît déterminante: 95 p. 100 des peines d'emprisonnement imposées au Canada ont une durée de deux ans moins un jour ou moins et elles sont purgées dans des établissements provinciaux. Entre parenthèses, l'article 5 énonce que la troisième déclaration de culpabilité peut découler des mêmes faits criminels, de sorte que, si un gars vole trois Toyota Corolla dans la même soirée, il est visé par cette disposition et risque une peine d'au moins deux ans de pénitencier pour avoir volé trois voitures qui peuvent avoir une valeur assez faible et je pense que c'est une peine disproportionnée.
Si vous y réfléchissez, les délinquants qui commettent les crimes les plus graves ne représentent que 5 p. 100 de tous les délinquants canadiens. Je vous demande si vous voulez vraiment qu'une personne qui a volé trois voitures — même si c'est effectivement un acte grave — mérite de faire partie de ce 5 p. 100. Nous parlons ici d'agressions sexuelles graves, d'homicides involontaires coupables, etc. Cela me paraît disproportionné.
L'autre aspect est que cette loi sanctionne durement la troisième infraction. C'est une peine inspirée du baseball. Cela revient à privilégier la prise en compte des condamnations antérieures. La raison pour laquelle ce gars-là va passer du temps dans un pénitencier, au moins deux ans, deux ans ou plus, pour avoir volé ces trois Toyota Corolla, ce n'est pas parce que la troisième Corolla représente un vol grave; c'est parce que c'est sa troisième infraction. Cela revient à donner beaucoup plus d'importance aux condamnations antérieures qu'à la gravité du crime.
Il a donc volé une voiture et il se retrouve au pénitencier parce qu'il a déjà été condamné deux fois pour vol de voiture. Cela revient en fait à placer le casier judiciaire du délinquant bien au-dessus de la gravité du crime, et cela constitue une violation du principe de la proportionnalité.
Je vais vous dire encore quelques mots avant de conclure, parce que j'ai pris un peu trop de temps.
Si le fait d'imposer ces peines obligatoires devait avoir un effet dissuasif important, si tous ces délinquants potentiels se disaient: « Mon Dieu, il y a maintenant une peine obligatoire, je devrais peut-être plutôt penser à attaquer des dépanneurs maintenant », ce projet se justifierait peut-être alors davantage. Mais si l'âge moyen de ceux qui volent des voitures est de 14 ans — on vient de nous livrer cette statistique —, alors il y a beaucoup de jeunes qui volent des voitures et ce ne sont pas des personnes qui réfléchissent particulièrement, ni qui pensent beaucoup à l'avenir. Ils vont voler des voitures.
En particulier, s'ils ont pris des drogues, ils vont le faire sans se demander s'ils risquent six mois ou 18 mois. Vous pourriez probablement avoir une peine minimale obligatoire de 10 ans pour la troisième déclaration de culpabilité et cela n'arrêterait pas ces gars-là, parce qu'ils ne pensent pas à ça.
Ils vont peut-être réfléchir un peu plus s'ils pensent qu'ils vont être pris. Par conséquent, s'il y a des policiers autour, s'il y a des dispositifs d'immobilisation et d'alarme, cela va les dissuader parce qu'ils vont alors comprendre clairement qu'il risque d'y avoir des conséquences. Mais ces gars-là ne pensent pas de façon rationnelle comme nous. Je pense que ce projet aura un effet de prévention très faible ou nul.
Vous pensez peut-être que ça n'aura peut-être pas beaucoup d'effet sur le nombre de véhicules qui sont volés mais que cela importe peu. Ce qui importe, et je vous le dis, c'est que cela constitue une intrusion inutile du pouvoir législatif dans l'exercice d'un pouvoir discrétionnaire du juge qui prononce la peine, et cela me paraît regrettable.
Je vous invite à réviser ce projet et à examiner les statistiques en matière de peines. Si ces statistiques démontrent qu'un voleur de voitures qui a déjà été condamné 10 fois reçoit une probation, je serais un peu plus inquiet et je voudrais faire quelque chose au sujet des peines imposées. Mais il faudrait d'abord que j'examine ces statistiques.
La dernière remarque que je vais faire est qu'il ne faut pas oublier que le fait de commettre un crime relié à une organisation criminelle est un facteur aggravant prévu par la loi qui doit ou devrait déboucher de toute façon sur une peine plus sévère. Je vous invite à faire un peu plus confiance aux juges.
Je ne suis pas très favorable aux propositions en matière de peines que contient ce projet de loi.
Merci.
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Il faut connaître les diverses étapes du processus. En ce qui concerne les transitaires locaux, il n'y a aucun règlement qui s'applique à eux, ni aucune disposition législative. Vous pouvez exploiter une entreprise de transitaire de chez vous. Vous pouvez commander un conteneur, on pourrait le déposer dans votre cour arrière, dans votre stationnement ou derrière votre église locale. Vous vous procurez ensuite des véhicules, vous les placez dans le conteneur, fermez les portes, appelez une compagnie de navigation ou un transitaire ou une compagnie de camionnage pour qu'elle prenne livraison de votre conteneur et l'amène à un point d'expédition. En très peu de temps, le conteneur se trouve sur un wagon du CN à Brampton, est envoyé à Montréal par train ou au port d'Halifax. On prépare ensuite un manifeste et le conteneur est expédié à l'étranger. Tout ceci est en fait très simple.
Nous constatons que l'exportation de véhicules volés prend de l'expansion. Une bonne partie de ces véhicules sont exportés du Canada à partir des ports de Montréal et d'Halifax. Il y a aussi beaucoup de véhicules canadiens qui sont envoyés aux États-Unis, au New Jersey, le long de la côte Est des États-Unis et qui sont ensuite expédiés dans les Antilles.
Je me suis rendu il y a quelques années au Panama, en Amérique centrale. J'ai travaillé avec un procureur adjoint chargé des vols de voitures dans ce pays. Il s'occupait d'une affaire très importante concernant des véhicules canadiens qui arrivaient à Panama. Ce trafic était contrôlé par une organisation criminelle d'Europe de l'Est, qui était également lourdement impliquée dans toutes sortes d'activités reliées aux drogues dans ce pays.
Il m'a posé la même question: comment se fait-il que ces véhicules sortent du Canada? Nous leur disons qu'il n'y a au Canada aucune agence frontalière qui vérifie les conteneurs avant leur départ; c'est une partie du problème.
On m'a posé la même question lorsque je me trouvais récemment au Ghana. Le sous-commissaire responsable du CEPS, le service des douanes, de l'accise et de la prévention... J'ai fait un exposé devant des membres de la police nationale, des douanes et de la sécurité nationale, et la même question a été posée: que fait le Canada au sujet de l'exportation des véhicules volés? Je leur ai dit que cet aspect n'était pas couvert par la Loi sur les douanes et que, par conséquent, il ne se faisait aucune vérification dans les ports.
Comme je l'ai dit, nous travaillons avec le gouvernement, avec le , avec l'ASFC et avec la GRC pour trouver le moyen d'empêcher ces véhicules de quitter le Canada.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins. Vos témoignages sont très intéressants.
Je note en particulier ce qui a été dit au sujet de l'ASFC. J'ai trouvé cela intéressant parce que tous ceux qui ont déjà pris l'avion savent que les agents qui travaillent pour cette agence peuvent vous interdire d'emporter sur un vol du shampoing ou une bouteille d'eau, ou n'importe quel liquide dans un contenant, je crois, de plus de 100 millilitres. Il me semble donc que c'est un aspect qui peut être examiné, le pouvoir de contrôler les choses qui peuvent être exportées.
Monsieur Mills, vous avez parlé des faux numéros d'identification de véhicules. Premièrement, je félicite la personne qui a présenté ce projet de loi, parce qu'il est clair que sous ses diverses formes, qu'il s'agisse d'une activité du crime organisé qui envoie des véhicules vers le Proche-Orient ou d'activités plus locales, le vol de voiture est un phénomène très grave et contre lequel nous devons lutter.
Je ne veux pas entamer un grand débat au sujet de la peine. Monsieur Roberts, j'ai pris note de votre observation au sujet de son effet dissuasif. En tant que député, j'ai beaucoup de contacts avec mes électeurs. Il y a des gens qui ont eu des problèmes avec la justice quand ils étaient plus jeunes qui me parlent. Ils savaient que s'ils étaient pris, ils recevraient une peine très faible et cela les encourageait à continuer à mener leur vie de criminel. D'après moi, le contraire de « dissuasion » est « encouragement ». Je pense qu'un système qui permet aux voleurs de savoir qu'ils ne seront pas punis les encourage à poursuivre leurs activités. Mais j'ai pris note de votre observation.
Pour revenir à la question de la falsification des numéros d'identification — parce que je crois que cela peut amener un acheteur innocent, qui a fait certaines vérifications mais qui peut se retrouver avec un véhicule volé —, pourriez-vous nous en dire davantage sur ce dont il s'agit, comment cela se fait et si c'est très répandu?
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous d'être venus ici. Cela m'a été très utile, comme député, de vous entendre.
J'ai en fait tiré deux conclusions de la discussion générale. La première est qu'il s'agit là d'un problème très grave et que nous devons trouver le moyen de le résoudre. Deuxièmement, ce projet de loi ne va malheureusement pas réduire sensiblement ce problème. Il aura peut-être une certaine utilité mais nous avons déjà l'infraction de vol. Les témoins n'ont pas examiné les études sur ce sujet mais ces études montrent que les peines minimales ne donnent pas de bons résultats dans certains cas et pourraient même entraîner une augmentation des vols de voiture.
En tant que député, et en faisant abstraction de ma participation à ce comité, j'aimerais beaucoup que vous m'envoyiez une lettre contenant vos suggestions. Ce pourrait être des lois plus sévères pour ces différentes catégories de voleurs, de sorte que nous pourrions punir les voleurs qui se trouvent aux échelons supérieurs de ces organisations, qui trafiquent les numéros de série, se trouvent en possession de véhicules volés et les transportent. Il doit y avoir d'autres façons d'empêcher ce genre de choses. Si nous pouvions investir dans de la technologie, utiliser des fonds fédéraux pour acquérir cette technologie, cela aiderait beaucoup.
Ma question s'adresse à vous, monsieur Roberts. Vous avez dit que vous n'auriez pas le temps de parler du fait que ce projet de loi allait à l'encontre du principe de retenue. Je ne suis pas avocat mais pourriez-vous expliquer ce qu'est ce principe et comment ce projet de loi lui porte atteinte?
Et comme deuxième question, si quelqu'un vole trois voitures le même soir, est-ce que cela constitue trois infractions qui seraient passibles d'une peine minimale obligatoire?
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Cela remonte aux années 1980 et 1990, pendant l'enquête sur le Hezbollah au Québec et en Ontario. Les enquêteurs examinaient cette possibilité et ont réuni à un moment donné des éléments qui indiquaient que le vol de véhicules était utilisé pour financer le Hezbollah, aussi bien ici au Canada qu'au Liban. Cet aspect a été documenté à la fin de 1980 et au début des années 1990 et a été mentionné dans un de leurs rapports nationaux. On peut se le procurer sur Internet.
En outre, j'ai eu diverses réunions en Europe avec des représentants des bureaux d'Interpol, qui possédaient beaucoup de renseignements sur le financement du terrorisme par le vol de véhicules, notamment en Europe. Il y a en Europe 3,3 millions de véhicules dans la base de données des véhicules volés, de sorte que cette activité est beaucoup plus répandue là-bas qu'ici.
J'ai mentionné il y a un instant le Project Globe. Nous avons examiné des centaines de véhicules qui étaient destinés au Proche-Orient. Nous n'avions jamais vu auparavant autant de véhicules expédiés dans cette région. Il y a plusieurs agences de sécurité qui ont été extrêmement intéressées par cette information. Nous n'avions jamais vu ça auparavant et ces agences se basent sur le financement que l'on retrouve dans des comptes bancaires et qui sont ensuite gelés; ce sont des biens très liquides qu'il est facile de déplacer.
J'ai été contacté par un procureur adjoint des États-Unis à Washington. Il était très intéressé par ce que nous avions observé en Afrique de l'Ouest. Il voyait se produire des choses semblables dans l'ensemble des États-Unis. Il y avait beaucoup de marchandises qui étaient exportées vers l'Afrique de l'Ouest, que l'on retrouvait ensuite plus tard au Maroc et de là, en Espagne de façon à les ramener en Europe. Le trafic de véhicules est très actif dans ces régions.
L'aspect trafic de véhicules volés est un aspect très important, en particulier sur le plan international. Si l'on replace tout cela dans une perspective mondiale, on constate que le Canada n'est qu'une petite partie de ce phénomène mais c'est ce que nous cherchons à faire, empêcher que d'autres voitures soient exportées.
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Je vais poser deux brèves questions, monsieur le président.
Je suis toujours heureux de vous voir, monsieur Roberts. On ne vous attendait plus, mais finalement, vous êtes ici et c'est une bonne nouvelle.
Le Bloc québécois est favorable à l'idée qu'il y ait une infraction distincte au Code criminel concernant le vol de véhicule automobile. On saura à l'analyse que ce n'est pas la même chose de voler un manteau de fourrure, un bijou ou un téléviseur que de voler une voiture. Dans la vie d'un citoyen, ce n'est pas la même chose.
Ce qui nous rend réticents, ce sont les peines minimales obligatoires. Nous avons, bien sûr, pris connaissance des études qui ont été faites par M. Roberts et d'autres sur les peines minimales sur les crimes commis avec des armes à feu, et nous croyons que cela doit également s'appliquer plus largement.
Ne devrait-on pas plutôt s'apprêter à adopter le projet de loi en l'amendant? On peut créer un régime d'infractions distinct pour le vol de voiture, mais préserver la discrétion judiciaire et hausser la peine maximale. On peut aller jusqu'à une peine maximale de 10 000 $. Si un juge a devant lui un jeune qui a récidivé pour la troisième fois, jamais je ne croirai qu'il va lui donner une amende de 300 $. Je pense qu'il faut faire confiance un peu à la magistrature.
Ce sera le sens de l'amendement que nous présenterons lors de la deuxième partie de nos travaux: l'étude article par article. J'aimerais savoir comment tous et chacun d'entre vous accueille cet amendement.
À Winnipeg, les jeunes et les jeunes adultes sont ceux qui volent des voitures. Ils volent pour se donner des sensations fortes ou pour se servir du véhicule pour une fin précise, c'est-à-dire un autre comportement criminel, qu'il s'agisse de participer à des introductions par effraction, à des vols qualifiés ou à d'autres infractions graves.
J'ai affirmé que notre problème de vol de voiture n'est pas principalement relié au crime organisé, en me basant sur le fait que nous avons un taux de récupération des véhicules volés d'environ 95 p. 100. La plupart de ces véhicules sont retrouvés peu de temps après, dans les jours qui suivent leur disparition.
Winnipeg n'est pas la seule ville à faire face à ce problème. C'était et c'est toujours un problème dans de nombreuses villes de l'Ouest, à Regina et à Edmonton en particulier. Il est important de noter qu'aucune grande municipalité n'est à l'abri de ce genre de problème. Cela dépend de la mauvaise influence qu'exercent certains jeunes. Nous en voyons qui ont 11 ans et d'autres qui ont 17, 18 et 19 ans. À Winnipeg, 744 personnes ont été arrêtées et inculpées entre janvier et novembre. De ce nombre, 424, ou 57 p. 100, étaient des jeunes et 320, ou 43 p. 100 des adultes. Notez bien que 50 p. 100 des délinquants de niveau quatre que nous suivons — il y en a 104 — ont admis qu'ils faisaient partie d'un gang de la ville de Winnipeg.
Premièrement et principalement c'est une question de sécurité publique. Le crime associé à ce phénomène, à savoir le vol d'un véhicule à moteur, mérite qu'il soit prévu par un article distinct du Code criminel. Il est important de pouvoir qualifier cette infraction d'acte criminel à cause des crimes et incidents souvent graves qui y sont associés, ce que je vais illustrer maintenant.
La plupart des délinquants s'enfuient lorsqu'ils sont repérés par la police. Les policiers ont le choix d'engager une poursuite mais dans la plupart des cas, ils s'abstiennent de le faire pour éviter de mettre en danger la population parce que cela amènerait ces jeunes, dont certains n'ont que 11 ans ou un âge très proche, à conduire, malgré leur inexpérience, un véhicule comme une camionnette Ford F-350 ou un véhicule semblable. Cela se produit à toute heure de la journée. Ce n'est pas une infraction qui se commet la nuit pendant que nos familles et nos amis dorment.
Je vais vous décrire quelques cas, qui se sont produits la semaine dernière seulement à Winnipeg.
À Winnipeg, un certain après-midi un véhicule volé est arrivé dans un centre commercial et ses occupants ont tenté de s'emparer d'un deuxième véhicule. Cela s'est passé cet été à Winnipeg. Le groupe a été repéré par la police et s'est enfui. L'unité de surveillance aérienne a observé leur façon de conduire, sans qu'il y ait de poursuite par la police. L'ordre a été donné de ne pas poursuivre ces jeunes. Ils ont continué leur tournée dans certains secteurs de la ville et se sont rendus dans un secteur éloigné, tout cela en une quinzaine de minutes. Finalement, nous avons réussi à communiquer avec des unités de police qui se trouvaient dans ce secteur lorsqu'ils ont quitté le véhicule et ils ont arrêté ces jeunes. On les a observés en train de conduire à haute vitesse dans un certain nombre de secteurs, de façon particulièrement dangereuse.
Mercredi dernier encore, une introduction par effraction était en train de se commettre dans la ville à 8 h 30 du matin, au moment de l'heure de pointe. Un véhicule a été repéré quittant les lieux de l'introduction par effraction, la description a été diffusée, ainsi que le numéro de la plaque d'immatriculation. Il s'agissait en fait d'un véhicule volé. Quelques moments plus tard, des policiers qui avaient reçu l'appel ont repéré le véhicule et ont commencé à le poursuivre. Les policiers ont mis fin à la poursuite parce qu'il neigeait à ce moment-là. Le véhicule a brûlé deux feux rouges en moins d'une minute, et changeait constamment de voies pour dépasser les autres véhicules.
La veille, deux événements importants s'étaient produits à Winnipeg. Une personne soupçonnée de vol qualifié conduisant un véhicule volé a été encerclée par des policiers. Elle a embouti des autos patrouilles et les policiers ont tiré des coups de feu. Cela se passait à 14 h 30. Plus tard ce même soir, vers 22 h 30, le véhicule volé a été retracé par notre unité du vol d'automobile. Nous l'avons approché, un occupant est revenu dans ce véhicule et les policiers ont tenté de bloquer le véhicule, mais le conducteur a embouti les véhicules de patrouille. C'était une camionnette F-350 et là encore des coups de feu ont été tirés.
Cela illustre deux exemples extrêmes de situations où la vie des policiers a été mise en danger. Les officiers sont très prudents lorsqu'ils utilisent leur arme et ils n'estiment devoir le faire que lorsqu'il s'agit d'un affrontement où ils risquent leur vie.
Pour vous donner d'autres cas provenant de Winnipeg, je vous dirais que cette dernière année seulement, une personne qui faisait du jogging a été intentionnellement heurtée par une voiture dans un quartier résidentiel de Winnipeg. Un certain nombre d'arrestations ont été faites dans cette affaire mais le principal accusé a finalement été relâché puis acquitté.
Un jeune contrevenant qui était un peu un chef de gang — c'est une étude de cas importante de 2004 — et qui avait été arrêté pour la première fois à l'âge de 12 ans est devenu un délinquant de niveau quatre et en mars 2006 était à la tête d'un autre groupe de jeunes: trois délinquants de niveau quatre et un de niveau trois. Au cours des 12 jours qui ont précédé l'arrestation du groupe, la police a enregistré 39 vols de Chevy Avalanches et de Trail Blazers, et à chaque fois il enseignait aux jeunes comment contourner le dispositif d'immobilisation installé en usine. Au cours des 12 jours qui ont suivi ces arrestations, seulement quatre véhicules de ce type ont été volés.
Ce délinquant a été arrêté à 11 reprises de juillet 2004 jusqu'à l'accident tragique qui s'est produit le 24 juillet de cette année, au moment où ce jeune faisait l'objet d'un mandat d'arrestation. Un mandat avait été émis parce qu'il avait commis plusieurs violations des conditions de sa libération le 20 juillet. Le 24 juillet, la police l'a retrouvé mais ne l'a pas poursuivi. Il a finalement heurté un cycliste dans une rue de Winnipeg et l'a tué. La victime s'appelait James Duane.
Voici d'autres cas graves. Une collision impliquant deux véhicules à moteur a fait une victime, une mère de deux enfants, cet été, pendant que celle-ci se rendait à son travail; elle a été heurtée par un véhicule volé conduit par un délinquant adulte.
Autre cas, des jeunes ont volé un véhicule et l'ont lancé pour qu'il traverse la rue principale de Winnipeg en milieu d'après-midi un dimanche, je pense que c'était bien un dimanche, sans qu'il y ait personne dans le véhicule mais il y avait une brique sur la pédale de l'accélérateur. Voilà ce que font ces jeunes et ce que nous avons vu à Winnipeg.
Tout de suite après, les membres de notre unité de vols d'automobile se sont rendus dans le secteur. Ils ont suivi certains jeunes suspects qu'ils pensaient être responsables de cette infraction et ont été emboutis dans leur véhicule de patrouille par un autre groupe de jeunes qui conduisaient un deuxième véhicule volé — ils faisaient tous parti du même groupe qui avait lancé la fourgonnette dans la rue.
Je veux simplement illustrer la gravité de ce phénomène et l'augmentation de la violence qui est associée à ce type de crime. Jusqu'à aujourd'hui en 2007, il y a eu au moins 2 000 véhicules volés de moins que l'année dernière, de sorte que le pourcentage a chuté d'environ 27 p. 100 par rapport à 2006. Ces 2 000 véhicules correspondent à des coûts de réparations d'environ 3 600 $ par véhicule, d'après les chiffres de la Société d'assurance publique du Manitoba; ce qui donnent au total environ 7,2 millions de dollars.
Ces chiffres correspondent uniquement au coût des réparations des véhicules et ne tiennent aucunement compte du fait que ces 2 000 véhicules volés en moins empêcheront les voleurs d'autos de faire du carnage dans les rues de Winnipeg. Il convient également de tenir compte du facteur humain lorsqu'on examine ce crime. Des vies peuvent être bouleversées ou terminées en une fraction de seconde à cause des personnes qui exercent ce type d'activité criminelle.
Il faut obliger ces gens à rendre des comptes. Cela n'est plus une simple infraction contre les biens.
L'adoption de ce projet de loi est une étape importante pour les agences d'application de la loi et surtout pour la sécurité de la population. Il est impératif que l'importance d'avoir des peines minimales obligatoires l'emporte sur les limites qu'imposent la Loi sur le système de justice pénale pour les jeunes. C'est là un élément crucial. S'il n'est pas adopté, la plupart des délinquants échapperont à la loi et ce sont ceux qui représentent le plus grand danger pour la sécurité de la population.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Premièrement, au nom de tous les acteurs intéressés et de tous les membres qui font parti du Comité national pour réduire le vol automobile, je tiens à vous exprimer notre reconnaissance pour nous avoir donné la possibilité de présenter nos commentaires au sujet de ce projet de loi important qui est proposé par un député, Andrew Scheer.
Le Comité national pour réduire le vol automobile a été constitué à la suite du décès de Rick McDonald. Il était agent de police à Sudbury en Ontario et essayait d'arrêter un individu qu'il avait déjà arrêté six mois plus tôt. Il est décédé après avoir été heurté par un Dodge Caravan qui roulait à 160 kilomètres à l'heure. Sa soeur a pris l'initiative de former le Comité national pour réduire le vol automobile et c'est pour cette raison que nous sommes ici.
Premièrement et surtout, je dirais que le vol d'automobile est pour nous une grave question de sécurité publique dans notre collectivité, et nous trouvons particulièrement encourageant le fait que vous ayez compris que la situation actuelle est tout à fait inacceptable.
Nous avons entendu l'agent de la PPO parler de l'agent Plunkett, qui a été tué cet été. Là encore, nous devrions faire remarquer que le délinquant qui en était la cause était un récidiviste chronique et également un jeune.
Le vol d'automobile est une question sociale complexe. Elle ne concerne pas uniquement une catégorie de délinquants ou certaines circonstances. Si nous voulons réduire sensiblement le nombre des vols d'automobile, il faudra mettre en oeuvre une stratégie à plusieurs volets, dont l'un serait l'adoption du projet de loi de M. Scheer. D'un côté, il faut réduire les situations qui offrent aux délinquants la possibilité de voler un véhicule — autrement dit, immobiliser les véhicules, ce que nous avons fait avec Transports Canada — et de l'autre, il convient d'imposer des sanctions appropriées, comme le prévoit le projet de loi de M. Scheer. Entre ces deux extrêmes, il y a un certain nombre de différentes méthodes, comme l'éducation, la formation, l'application de la loi, et les peines auxquelles on peut avoir recours pour renforcer la sécurité de la population.
Toute cette question du vol d'automobile a pris une grande importance il y a cinq ans. C'est pourquoi les ministres se sont rencontrés au cours de la réunion des premiers ministres fédéral, provinciaux et territoriaux à Moncton au Nouveau-Brunswick pour réfléchir aux questions que pose le vol d'automobile opportuniste. Le ministre Mackintosh du Manitoba et un représentant de notre comité ont présenté des exposés. À la suite de ces exposés, le ministre des Transports, le ministre Collenette, a déposé un projet de résolution portant sur l'immobilisation des véhicules. Les délégués qui ont assisté à la réunion fédérale-provinciale-territoriale ont adopté une résolution dans laquelle ils demandaient très fermement que soit élaborée une stratégie fédérale coordonnée visant à prévenir le vol d'automobile au moyen d'une approche nationale visant à réglementer les dispositifs d'immobilisation. Cela a été une des premières mesures prises en vue d'en arriver à une initiative nationale.
Après l'adoption de la résolution des ministres fédéral-provinciaux-territoriaux, les membres et les acteurs intéressés du comité national ont adopté une résolution en juin 2002 demandant que les fabricants d'automobiles s'entendent avec Transports Canada pour que tous les véhicules neufs vendus au Canada soient équipés d'un dispositif d'immobilisation. Cette résolution a incité Transports Canada à adopter une norme établie en 1998, par Underwriters' Laboratories of Canada et par l'industrie. Le règlement qui a été adopté visait à remédier aux problèmes que nous connaissons au Canada et à prendre des mesures pour éviter d'être dépassés par la technologie et l'évolution des véhicules modernes.
Je mentionne tout cela parce que cela constitue une question importante pour de nombreuses instances gouvernementales, et la Fédération canadienne des municipalités qui représente les gouvernementaux municipaux, a également accordé son appui à ces mesures. Au cours de son assemblée de mars 2003 tenue à Regina, le conseil d'administration national de la Fédération canadienne des municipalités a adopté une résolution semblable concernant les dispositifs d'immobilisation des véhicules. Le conseil affirmait que le vol de véhicules automobiles est relié au crime organisé et à des activités criminelles dangereuses et que cela posait une question grave de sécurité pour la collectivité. La résolution demandait que tous les véhicules à moteur neufs enregistrés au Canada après 2005 soient équipés d'un dispositif d'immobilisation. Comme nous le savons, cela a été fait en septembre 2007.
Depuis ces dernières années, les voleurs de véhicules automobiles sont devenus de mieux en mieux organisés. Comme nous l'avons entendu dire ce matin, cette activité a un aspect international dans son exercice, dans son influence et dans ses effets. Des réseaux très bien organisés ont créé une économie illicite qui contrôle certains aspects précis du vol de véhicule à moteur au Canada, et sont en mesure de déplacer à volonté des véhicules d'un bout à l'autre du Canada sans rencontrer pratiquement aucune résistance, et à faire entrer et sortir des véhicules aux États-Unis et à l'étranger. Cette économie illicite a créé un marché international des véhicules volés, et la demande mondiale pour ces véhicules a fait chuter les taux de récupération, comme nous l'avons entendu aujourd'hui, dans plusieurs villes canadiennes.
Bien souvent, le crime organisé utilise le vol d'automobile comme un moyen, et se sert des véhicules pour distribuer des drogues illégales ainsi que pour exercer de nombreuses autres activités criminelles dans de nombreuses régions du Canada, et dans certains cas pour financer les activités terroristes.
Avec le règlement récent sur les dispositifs d'immobilisation, nous devons veiller à ce que des peines appropriées soient en place pour dissuader les récidivistes chroniques de voler des véhicules et pour ce faire, de pénétrer dans des résidences, de détourner des voitures, de commettre des vols qualifiés, des introductions par effraction et les inciter à ne pas tenter d'échapper aux policiers. S'il n'y a pas de peines sévères, nous risquons de voir une escalade de ce type d'activités criminelles, même avec notre programme de dispositif d'immobilisation déjà en place. Le projet de loi proposé par M. Scheer va certainement dissuader de nombreux récidivistes chroniques et constituera l'élément essentiel d'un nouvel article du Code criminel.
Permettez-moi de citer un député, M. Cadman de Surrey-Nord. Il a lu au Parlement des propositions d'amendements du Code criminel du Canada. Le projet de loi de M. Cadman ciblait le marché des utilisateurs finaux, ainsi que les provinces et territoires du Canada où sévissent des réseaux de vols organisés qui recrutent des jeunes pour qu'ils volent des véhicules, parce qu'ainsi cela protège les dirigeants de ces réseaux.
Permettez-moi également de citer le ministre Michael Baker, qui a déclaré qu'il y avait lieu de modifier le Code criminel fédéral pour faire du vol de véhicule automobile un acte criminel distinct, passible d'une peine d'emprisonnement plus sévère. Le ministre Baker a déclaré: « À mon avis, le vol de voiture n'est pas le vol d'un bien défini par le seul fait que la valeur du bien est inférieure ou supérieure à 5 000 $. C'est une infraction qui comporte des risques de violence et dont la capacité de destruction est supérieure à celle d'une balle d'une arme à feu. »
Cela dit, je vous invite à adopter ce projet de loi, parce qu'il est essentiel pour les citoyens de nos collectivités, pour la protection de nos quartiers et pour dissuader les jeunes de voler des automobiles.
Merci.
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Il y a aussi les anciens articles qui traitent de « vol de moins de 5 000 $ » et de « vol de plus de 5 000 $ ». Le projet de loi vise simplement à ajouter une infraction, à savoir le vol de véhicules à moteur.
Il s'est dit beaucoup de choses ici. J'aimerais revenir sur un commentaire qu'a fait M. Roberts pendant qu'il était ici; il a déclaré qu'avec cet ajout au Code criminel, tout le monde est visé. Je ne suis pas nécessairement d'accord avec lui, mais j'aimerais savoir ce que vous en pensez.
Étant donné qu'il y a encore l'article qui réprime le fait de prendre une voiture sans le consentement du propriétaire, qu'il y a des articles qui traitent de vol de plus de 5 000 $ et de vol de moins de 5 000 $, est-il raisonnable de penser que les policiers enquêteurs et les poursuivants ne le savent pas? Cela ressort clairement du témoignage que vous avez livré ici. Lorsque des jeunes sont classés dans la catégorie des récidivistes de niveau trois ou de niveau quatre, est-il réaliste de penser que les agences d'application de la loi et les poursuivants vont porter l'inculpation la plus grave contre toutes les personnes qui se trouvent dans une voiture qui ne leur appartient pas?
Je me pose des questions. Je crois qu'on essaie de faire peur aux membres du comité lorsqu'on dit que toute personne qui prend une voiture, qu'elle ait 14, 18 ou 28 ans, va être emprisonnée pendant deux ans. Je ne pense pas que cela va se passer ainsi.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur ce qui se passe actuellement sur le plan de votre collaboration avec les poursuivants, pour ce qui est d'accorder un traitement spécial à ces jeunes? Cette accusation ne peut viser que des personnes de plus de 18 ans, parce qu'autrement, la Loi sur le système de justice pénale l'emporterait. Quel effet aurait cette loi, si elle était adoptée sous sa forme actuelle, sur les jeunes qui volent des voitures, en particulier lorsqu'on en retrouve 95 p. 100? Est-ce que cela ne constitue pas une prise d'un véhicule à moteur sans le consentement du propriétaire, dans le sens où ces jeunes n'ont pas l'intention de priver de façon permanente les gens d'un bien qui leur appartient?
J'essaie de dire que tous ceux qui se promènent la nuit dans une voiture qu'un de leurs amis a volée parce qu'il a eu l'occasion de le faire — et certainement pas le jeune qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment parce qu'il était avec des amis — ne vont être envoyés en prison pendant deux ans. La fenêtre était baissée, les clés étaient dans le contact et ils ont voulu s'amuser un peu. Cela est mal, cela est dangereux — je n'essaie pas de minimiser les choses —, mais c'est certainement une autre approche.
Ce projet de loi a pour but d'essayer de s'attaquer au problème le plus grave, à savoir le crime organisé et le vol de véhicules à moteur, l'expédition des véhicules à l'étranger, la création de tous ces marchés noirs, les coûts considérables que cela entraîne pour la société, que ce soit un coût en vies humaines dans certains cas, le coût de l'assurance et le reste.
Avec le projet de loi tel qu'il se lit actuellement, j'ai entendu des témoignages qui m'amènent à penser que certains craignent que toute personne qui vole une voiture va se retrouver en prison. Je ne pense pas que ce soit ce qui va se passer, mais j'aimerais avoir votre point de vue à ce sujet. Je pense qu'effectivement, ce projet de loi permet d'emprisonner les récidivistes et les criminels qui sont les plus dangereux et qui volent des voitures. Je voulais obtenir une précision, de votre point de vue, celui de l'application de la loi, sur la façon dont vous discutez avec les poursuivants pour prendre une décision dans ce domaine.
Les témoignages qu'ont fournis les témoins du groupe précédent me préoccupent beaucoup. Ils ont dit essentiellement que tout le monde allait être visé par ce projet de loi. Pour moi, il s'agit plutôt d'un autre outil dans une trousse qui contient déjà des outils moins efficaces et je me demande si c'est bien ce que vous en pensez.
Mes amendements ont un double effet. On dirait qu'il y a beaucoup d'amendements, mais en fait, ils consistent simplement à élaguer le projet de loi.
Ils font deux choses: ils acceptent le principe de la création d'une nouvelle infraction pénale, le vol de véhicules à moteur; il supprime tous les aspects reliés aux peines minimales obligatoires et il conserve la déclaration de culpabilité par mise en accusation et la déclaration de culpabilité par procédure sommaire.
La peine en cas de condamnation par voie de mise en accusation serait un maximum de 10 ans et la peine dans le cas d'une infraction sommaire serait un maximum de deux ans. L'amende n'est pas une option.
Mon projet de loi supprimait tous les paragraphes qui figurent maintenant à la page 2. Tout ceci serait supprimé; voilà l'effet de ces amendements.
Je signale qu'aux termes de l'article 734 du code, le tribunal a toujours le pouvoir d'imposer une amende, s'il le souhaite. Encore une fois, mes amendements ont pour effet de supprimer toutes les peines minimales obligatoires.
Je suis prêt à présenter ces amendements lorsque cela vous conviendra. Les autres parties ou personnes souhaitent peut-être expliquer leurs amendements.
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Je crois que nous avons entendu de nombreux témoignages au sujet de la nécessité d'apporter des améliorations dans ce domaine. Je pense que le projet de loi présenté est un bon projet de loi. Je n'appuierai pas l'amendement libéral. Nous pensons qu'il est souhaitable d'avoir un genre de peine minimale, ne serait-ce que pour une troisième infraction.
J'ai fait circuler deux amendements qui proposent, à mon avis, un compromis, et qui sont fondés sur certaines questions qu'a posées l'opposition. Nous n'allons pas vider le projet de loi de sa substance, je m'y oppose, mais nous allons le conserver. J'aimerais expliquer aux membres du comité quel serait l'effet des amendements présentés par le gouvernement.
Premièrement, ils supprimeraient la peine minimale obligatoire pour une première et une deuxième infraction. Je pense que c'est un compromis qui devrait satisfaire M. Ménard.
En cas de troisième infraction, il y aurait une peine minimale obligatoire non pas de deux ans, mais de six mois. C'est là l'effet de l'amendement que j'ai présenté. Il ramènerait la durée maximale de la peine d'emprisonnement pour les infractions sommaires de deux ans à 18 mois. Cela est conforme au régime des peines prévu par le Code criminel et il introduirait également tous les amendements corrélatifs.
Une autre chose: il ferait passer la durée maximale de l'emprisonnement en cas de première ou de deuxième infraction de cinq à dix ans. Cela est en fait conforme au maximum qui est déjà prévu pour le vol de plus de 5 000 $. Le projet de loi serait donc conforme aux dispositions du code.
Le projet de loi conserverait l'infraction de vol de véhicules à moteur, mesure sur laquelle nous sommes à peu près tous d'accord, ainsi que la peine minimale de six mois pour une troisième infraction. Nous savons que le gouvernement est minoritaire et nous essayons de satisfaire les membres de l'opposition en faisant plus de la moitié du chemin. J'espère que les membres du comité pourront accepter ces amendements. J'ai donc présenté deux amendements et je pense qu'avec eux, nous ferions tout ce que nous voulons accomplir.