J'aimerais souhaiter la bienvenue à nos témoins aujourd'hui ainsi qu'aux représentants des médias qui se sont joints à nous; M. Gary Sooley, également, qui nous a accompagnés aujourd'hui et qui représente la division des ports pour petits bateaux à Terre-Neuve-et-Labrador. J'aimerais également souhaiter la bienvenue à tous les visiteurs.
J'aimerais expliquer à nos invités comment nous fonctionnons. Nous représentons le Comité permanent des pêches et des océans du Parlement canadien. Nous représentons les quatre partis politiques présents à la Chambre des communes: le Parti conservateur, le Parti libéral, le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique...
En fait, où est notre néo-démocrate?
Une voix:Il a disparu.
Le président:Oui. De toute façon, il n'est certainement pas très loin. Notre député néo-démocrate est Peter Stoffer.
Nous avons entamé l'automne dernier une étude du programme des ports pour petits bateaux. Nous procédons actuellement au deuxième volet de cette étude. Nous avons entendu à Ottawa des témoins, dont Bill Goulding qui est ici aujourd'hui et qui vient de Terre-Neuve-et-Labrador, ainsi que d'autres intervenants et qui participent au programme des ports pour petits bateaux dans toutes les régions du pays. Nous avons également entendu les représentants du Conseil national des administrations portuaires à Ottawa. Nous avons rencontré d'autres témoins.
Nous voulons rédiger un rapport que nous déposerons à la Chambre dans le but d'améliorer le programme des ports pour petits bateaux. Cela inclut aussi l'infrastructure maritime, comme les quais et les choses du genre. Si, à titre de membres des administrations portuaires, vous jugez qu'il serait bon d'avoir de la formation... Vous êtes un organisme de bénévoles, et si vous pensez à titre de bénévoles que nous devrions mentionner certaines choses dans le rapport quant aux façons d'améliorer le programme des administrations portuaires, la constitution de ces administrations, aucun sujet n'est écarté tant que ça touche les administrations portuaires.
Nous voyageons en régions; notre première étape est ici aujourd'hui à Terre-Neuve-et-Labrador; nous nous déplaçons pour rencontrer des gens comme vous qui s'occupent des administrations portuaires, qui font partie de comités. Nous voulons savoir ce que vous pensez et nous voulons également donner aux membres de notre comité l'occasion de vous poser des questions. Nous nous rendrons plus tard cette semaine à l'Île-du-Prince-Édouard, en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick, et nous terminerons nos déplacements au Québec, vendredi soir.
Je tiens d'abord à vous remercier d'être venus nous rencontrer aujourd'hui. Je sais qu'il est possible que certains d'entre vous n'aient jamais eu à témoigner devant un comité parlementaire. Nul besoin d'être nerveux. C'est simplement comme si vous étiez à la maison et que vous parliez à vos copains — et copines.
Vous verrez des gens qui nous entourent dans la salle. Ce sont ceux qui nous accompagnent pour nous aider dans nos travaux. Notre documentaliste, François, est à mes côtés et à ma gauche, se trouve Julia, notre greffière.
Nous sommes également accompagnés d'interprètes. Il est très important d'être accompagnés d'interprètes lorsque nous visitons la province de Terre-Neuve-et-Labrador parce que parfois, ils ont de la difficulté à suivre ce que je dis. Je suis accompagné de certains de mes collègues de Terre-Neuve-et-Labrador, et je sais qu'il sera peut-être difficile, à certains moments, de bien tout comprendre. De plus, les interprètes, ne l'oubliez pas, travaillent pendant que vous parlez. Parfois, ils me font signe de ralentir et ça se pourrait fort bien que je doive vous demander de faire la même chose.
Je vais vous demander maintenant de présenter des commentaires liminaires. Dites-nous qui vous êtes, quel groupe vous représentez, puis présentez quelques commentaires sur le programme des ports pour petits bateaux, les administrations portuaires, peu importe, puis nous passerons à la période des questions. Nous disposerons d'un peu plus d'une heure pour les questions. Si vous voulez à ce moment-là ajouter plus de précisions ou faire d'autres commentaires, vous pourrez le faire.
Encore une fois, je tiens à vous remercier d'être venus nous rencontrer aujourd'hui.
Nous commencerons par M. Donald Drew.
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Je m'appelle Don Drew et je suis le président de l'Administration portuaire de Bay Bulls. Je suis également le maire de Bay Bulls.
Je fais partie de l'administration portuaire depuis sa création en 1989. Nous avons commencé nos travaux au printemps 1990. Nous avons deux quais d'environ 200 pieds de longueur. Nous avons 18 bateaux actifs de moins de 35 pieds dans la collectivité. Nous avons également huit bateaux de l'extérieur qui viennent pêcher dans la région. De plus, pendant l'année, nous accueillons bon nombre de bateaux de passage qui vont débarquer leurs prises dans la communauté voisine de Witless Bay; mais puisque cette communauté n'a pas d'installation d'amarrage bien abritée, ils viennent s'amarrer à Bay Bulls. Nous avons également, à Bay Bulls, trois des plus importantes organisations de voyage en bateau d'excursion de la province. Ils n'offrent pas le service à partir de nos installations, mais juste à côté. Nous accueillons, de plus, nombre de plaisanciers.
Nos principaux clients sont les pêcheurs. Lorsque le moratoire a été imposé en 1992, la plupart des bateaux qui s'amarraient chez nous faisaient de 18 à 30 pieds, il s'agissait de petits doris, des embarcations non pontées, d'où on utilisait des trappes à homard et des filets maillants. Dans certains cas, il y a un partenariat, et deux entreprises de pêche partagent un bateau. Ce partenariat est autorisé. Conformément aux nouveaux règlements, il y aura désormais absorption d'entreprises. Le problème, c'est que nous n'avions déjà pas beaucoup d'espace en 1992 alors que les bateaux étaient plus petits, et aujourd'hui, avec des bateaux qui font 35 pieds, nous avons encore moins de place.
De plus, le port devient centralisé. Il y a ces huit autres bateaux de passage, et chaque année, il y en a de plus en plus. Nous ne voulons pas refuser de les laisser s'amarrer chez nous. Il s'agit de pêcheurs. En fait, nous sommes solidaires. Tout le monde essaie de faire ce qu'il peut pour aider les autres.
Cependant, le fait est que nous n'avons pas assez d'espace. Il y a quelques années — en fait, peu de temps après la création de l'administration portuaire — nous avions demandé de l'aide pour la construction d'un brise-lames qui s'imposait. Il nous aurait permis d'assurer la pleine utilisation de nos installations. Aujourd'hui, particulièrement lorsque le vent vient du Sud-Est, pratiquement tout un des côtés du quai, un de nos épis de quai ne peut pas être utilisé parce qu'il n'est pas abrité. En raison du vent, d'autres bateaux viennent s'amarrer, les bateaux d'excursion, les bateaux de plaisance... À l'occasion, si le vent est assez fort, nous pouvons avoir environ 40 bateaux, qui sont deux ou trois côte à côte, en rangs d'oignons, amarrés à un quai qui n'a suffisamment d'espace que pour 10 bateaux.
Nous faisons ce que nous pouvons et ce que nous avons. Nous l'avons toujours fait. Et nous avons cherché des solutions moins ordinaires. Il y a environ 10 ans, j'ai communiqué avec la société pétrolière qui exploite en zone hauturière et qui construisait une installation. Ils ne voulaient pas que les pêcheurs soient amarrés à de simples sangles, un système que nous utilisions beaucoup à l'époque parce que nous n'avions pas suffisamment d'espace. Nous avons su convaincre la société pétrolière de construire un quai et un brise-lames pour l'Administration portuaire de Bay Bulls, gratuitement, sans avoir à demander l'aide du gouvernement. Après deux ans de négociations, en 2001 nous avons pu utiliser ces installations. Cela nous a permis d'avoir accès à huit postes d'amarrage supplémentaires, sans avoir à demander l'aide financière du gouvernement.
Lorsque le quai a été construit, il y avait eu toutes sortes de négociations. Le ministère avait dit « Écoutez, s'il peut convaincre une société pétrolière de construire un quai, peut-être le gouvernement pourrait-il mettre la main à la pâte et construire le brise-lames. Nous attendons toujours pour obtenir le brise-lames. Un des deux quais qui étaient déjà construits lorsque le moratoire a été annoncé et que nous avons conservés lors de la création de l'administration portuaire est en piètre état, en fait il a complètement pourri. Nous en avons construit un autre pour le remplacer. Nous attendons toujours le brise-lames.
Nous ne blâmons pas du tout la direction des ports pour petits bateaux. Ces fonctionnaires font ce qu'ils peuvent avec l'argent dont ils disposent. Le problème, c'est qu'ils reçoivent très peu d'argent.
Les quais que nous construisons à Terre-Neuve ont une durée utile prévue générale d'environ 25 ans. Je pêche depuis 25 ans. Le premier quai où j'amarrais quand j'ai commencé à pêcher, qui a été construit juste avant que je ne commence à pêcher, a déjà été remplacé. Mais quand vous pensez aux diverses villes d'Europe, les gens s'amarrent aujourd'hui aux mêmes quais où se sont amarrés Christophe Colomb et John Cabot avant de traverser l'Atlantique. Ces quais existent toujours aujourd'hui.
Il y a quelque chose qui cloche. Nous gaspillons de l'argent. Nous devrions construire des installations qui durent longtemps. Nous avons simplement construit dans le cadre d'une vision à court terme, simplement pour composer avec les problèmes qui existent aujourd'hui. Nous avons besoin d'un brise-lames à Bay Bulls, je ne le cache pas, mais il faut quand même le construire comme il faut. Notre administration portuaire veut construire des installations qui seront disponibles pour les pêcheurs — notre principale priorité, puisqu'après tout c'est un port de pêche — et qui nous permettra également de devenir vraiment autonomes.
Comme je l'ai déjà signalé, nous avons dans notre région des bateaux d'excursion et des plaisanciers. Il y a des bateaux de pêcheurs d'espadon qui viennent s'amarrer chez nous. Ils débarquent entre 2,5 et 3 millions de dollars d'espadon ici chaque année, des produits qui sont expédiés à partir de la province. Il ne faut pas oublier les bateaux de croisière qui visitent nombre de ports de la province.
Tout cela représente une source de revenus pour l'administration portuaire, qui est autonome. C'est en fait un conseil municipal qui est niché sur le rivage. C'est simple, et elle devrait être traitée comme s'il s'agissait en fait d'un conseil municipal.
Ceux qui acheminent par camion des céréales des Prairies ou des produits fabriqués de l'Ontario et du Québec vers les États-Unis ont besoin d'une autoroute. Pour nous, l'élément qui est le plus important dans notre autoroute, c'est ce quai. Il nous faut absolument assurer l'infrastructure nécessaire pour que ces quais soient dans un état adéquat, pour qu'ils soient bien abrités. Si nous n'avons pas ce jalon de l'autoroute, nous ne pouvons fonctionner.
Dans ma propre communauté, le bateau moyen à l'époque où le moratoire a été annoncé aurait coûté entre 10 000 et 15 000 $. Aujourd'hui, on parle de bateaux de plus de 150 000 $. Nous effectuons d'importants investissements. En 1992, voyez-vous, le problème est que les gens ont simplement dit bon, les pêches c'est fini. Mais les pêcheurs n'étaient pas du même avis. Nous avons décidé d'investir beaucoup. Toutes les entreprises de pêche représentées autour de la table ont investi des centaines de milliers de dollars, des millions de dollars, dans les entreprises de pêche et dans nos communautés. Nous employons des résidants des communautés. Sans nous, nombre de collectivités disparaîtraient simplement. Nous avons besoin de cet investissement, pas simplement pour permettre à ces collectivités de survivre mais bien de prospérer.
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Monsieur le président, monsieur Manning, distingués députés membres du Comité permanent des pêches et des océans, collègues membres de l'Administration portuaire du district d'Avalon, c'est un honneur et un privilège pour moi d'avoir l'occasion de vous parler aujourd'hui de l'importance du rôle que jouent les administrations portuaires dans nos collectivités.
Notre communauté est une communauté rurale et la grande majorité des résidants gagnent leur vie de l'exploitation des ressources halieutiques, qu'ils travaillent en mer ou sur la terre. La majorité des résidants sont catholiques et d'origine irlandaise, et à leurs yeux, l'église est un aspect important de notre vie communautaire; de la même façon, nombreux sont d'avis que le quai est un élément aussi sacré que l'église pour la communauté.
Il y a six administrations portuaires dans St-Mary's Bay: Admirals Beach, Branch, O'Donnells, Riverhead, St. Mary's et St. Shotts.
Admirals Beach est le port de débarquement désigné et son quai peut accueillir trois bateaux. Il serait dangereux de s'y amarrer pendant l'hiver.
Branch est un port désigné pour le débarquement mais les bateaux qui fréquentent ce port doivent tenir compte des marées parce que le petit cours d'eau qui quitte l'étang n'est pas très profond et ne peut accueillir que les bateaux à faible tirant d'eau. Ce quai peut accueillir sept bateaux et on peut s'y amarrer l'hiver.
St. Shotts est sur le promontoire de St. Mary's Bay, et depuis le moratoire n'est utilisé que pour la pêche indicatrice de la morue. Depuis l'attribution d'un quota de crabe à la flottille des bateaux de moins de 35 pieds, et puisqu'on se sert de bateaux plus gros, les pêcheurs de la région utilisent les ports de la baie. St. Shotts est un port de débarquement, où l'on ne devrait pas s'amarrer l'été ou l'hiver.
O'Donnells est un port désigné pour le débarquement et son quai peut accueillir sept bateaux. Il est possible de s'y amarrer l'hiver tant que les bateaux ne se trouvent pas côte à côte. C'est également le seul port qui peut accueillir les bateaux de 65 pieds.
St. Mary's est un port de débarquement désigné. Puisqu'on y trouve un flot de fond assez important, il est difficile d'y amarrer les bateaux, même pour la nuit pendant l'été.
Riverhead est un port désigné pour le débarquement, et après des années de pressions exercées pour qu'on désigne le seul port naturel de la baie une administration portuaire, les intervenants ont enfin réussi il y a quelques années. Le quai de Riverhead peut accueillir six bateaux, et grâce à des quais flottants, il est possible d'y accueillir plus de bateaux pendant la saison de pêche. Il s'agit d'un port qui est sécuritaire à longueur d'année.
Il y a environ 70 bateaux de 35 à 65 pieds dans la baie St. Mary's, et on retrouve également dans cette zone plusieurs bateaux rapides. Le Centre de services maritimes d'Admirals Beach devrait fermer, on l'a annoncé, ce qui veut dire que 20 à 30 bateaux qui s'y sont amarrés pendant les 25 dernières années, devront trouver un autre endroit et il faudra trouver d'autres sports sécuritaires pour amarrer les gros bateaux de pêche au crabe.
Même si je suis convaincu que les administrations portuaires sont très heureuses de l'argent qu'on a dépensé dans notre région, je sais qu'elles reconnaîtront toutes qu'il nous faut plus d'argent pour investir dans l'amélioration de leurs ports. Par exemple, à O'Donnells il faut ajouter un L sur le quai pour protéger le port des vents de l'Ouest; il faudrait également ajouter 300 pieds de quai pour accueillir les bateaux supplémentaires. Tout cela représenterait des investissements d'environ deux millions de dollars.
Il faut assurer, à l'Administration portuaire de Branch, du dragage, la construction d'un quai supplémentaire, ainsi que l'ajout de pierre de carapace et d'une bande piétonne, ce qui devrait coûter environ un million de dollars.
Il faut assurer le dragage du bassin et de l'entrée du quai à l'Administration portuaire de Bridgehead; et une fois que les travaux seront terminés, ils n'auront pas besoin d'être répétés. En hiver la mer ne cause aucun problème. Cela coûterait entre deux et trois millions de dollars.
Admirals Beach a besoin de pierre de carapace afin de protéger le port et d'empêcher le sable de la plage de se retrouver dans le bassin. On avait procédé au dragage l'année dernière. Il faut également que la ligne d'eau soit prolongée de sorte que la rampe de mise à l'eau soit plus facilement accessible et qu'il y ait plus de postes d'amarrage au quai. Tout cela devrait coûter environ deux millions de dollars.
L'Administration portuaire de St. Shotts a pratiquement perdu toute sa rampe de mise à l'eau à la suite d'une tempête il y a quelques années, et cette installation n'a toujours pas été réparée.
L'Administration portuaire de St. Mary's est la plus jeune administration de la région et a besoin d'installer un revêtement des deux côtés du quai et une structure en L à l'extrémité du quai. Ça devrait coûter près d'un million de dollars.
Comme vous pouvez le constater, nous avons beaucoup accompli mais il nous reste encore beaucoup à faire. Il nous faut des travaux qui coûteraient environ huit millions de dollars dans ces six administrations portuaires. Évidemment, cela n'inclut pas les salles de toilette, qui sont obligatoires dans les ports de débarquement et les rampes de mise à l'eau pour les petits bateaux.
Et ce qu'on a oublié dans toutes ces belles paroles et belles promesses, c'est que tout le travail qui a été accompli à ce jour l'a été par des bénévoles de l'île. Si les bénévoles qui font partie de ces administrations portuaires ne constatent pas que des progrès sont effectués sous peu, ils se décourageront peut-être. C'est pourquoi je vous exhorte tous à tout faire pour vous assurer que les administrations portuaires seront remises dans un état raisonnable le plus tôt possible.
Merci.
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Le 16 octobre 1990, notre administration portuaire a été constituée en société et s'est dotée d'un conseil d'administration composé de cinq membres élus. L'administration portuaire a pour mission d'exploiter et de gérer un port de pêche commercial à St. Brides, dans le respect des normes de sécurité. Nous célébrons cette année notre dix-huitième anniversaire.
À l'heure actuelle, le conseil d'administration local gère des terrains de trois hectares et demi loués de la Direction des ports pour petits bateaux. Il gère aussi les brise-lames situés à l'Est et à l'Ouest, deux quais longitudinaux, huit quais flottants et une jetée flottante, les bureaux de l'administration portuaire, le dépôt d'appâts, trois systèmes de déchargement, les systèmes d'adduction d'eau salée et d'eau potable, un terrain de stationnement bitumé, la garde côtière, l'avertisseur pneumatique et les aides à la navigation.
Depuis la création de notre administration portuaire, avec l'aide des députés provinciaux et fédéraux, dont M. Manning ici, nous nous sommes dotés d'un port très attrayant. Or, il n'est toujours pas sûr étant donné le nombre et la taille des bateaux qui l'utilisent. Comme nos pêcheurs plus âgés partent à la retraite, les plus jeunes prennent la relève et ils s'achètent tout de suite des bateaux plus neufs et plus gros pour pouvoir aller pêcher plus loin au large.
À l'heure actuelle, il y a à St. Brides 45 entreprises de pêche permanentes et 20 à 25 autres bateaux qui viennent des localités environnantes dont Placentia, Branch, et même de plus loin, de St. Mary's Bay, pour y débarquer leurs prises. L'an dernier, 3,8 millions de livres de produits de la mer ont été débarquées, notamment du crabe, de la morue, des oeufs de lompe, du flétan et même du thon. Nous avons une usine de transformation située sur le quai de St. Brides où nous transformons la plupart des poissons de fond, ce qui crée de l'emploi pour les résidants pendant huit mois.
Oui, notre port est très grouillant d'activités pour l'heure. Mais nous avons entrepris des travaux de dynamitage et de dragage pour accroître la sécurité du port, car quand la tempête se lève, nous devons aller nous réfugier dans des localités plus éloignées, à 30 ou 40 milles plus loin, et c'est très coûteux. Et parfois quand la tempête se lève pendant la nuit, il s'avère impossible de déplacer les bateaux. En 1999, nous avons subi Gert, un ouragan de forte catégorie qui a énormément endommagé les bateaux du port de St. Brides.
Les sommes que nous investissons à l'heure actuelle sont donc insuffisantes. Il faut que des crédits soient approuvés sans tarder pour cette année afin que nous puissions construire un quai longitudinal dans cette zone nouvellement draguée pour que nos bateaux de pêche puissent y mouiller en toute sécurité.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, nous sommes situés directement sur le cap de Placentia Bay. La réserve écologique de Cape St. Mary's n'est que sept milles plus loin. Nous recevons donc beaucoup de touristes et de bateaux de tourisme qui viennent dans notre port. À l'heure actuelle, il est surpeuplé et surachalandé étant donné le nombre de bateaux de pêche qui viennent débarquer leurs prises et les bateaux de touristes ont du mal à accoster pour laisser descendre leurs passagers.
Il y a donc de nombreuses raisons pour lesquelles il faut investir davantage à St. Brides. J'ai apporté quelques photos pour vous donner une idée du niveau d'activité dans le port.
Voici un bateau de croisière qui mouillait dans la baie. C'était une belle journée et ils ont pu accoster pour que leurs passagers descendent. La plupart des bateaux étaient partis à la pêche et il y avait donc un peu plus de place, mais certains jours le port est très encombré.
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Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Ross Petten et je suis de Port de Grave. Je siège au conseil de l'administration portuaire depuis quelques années déjà. Ce matin, quelqu'un m'a téléphoné pour me demander si j'aimerais venir vous rencontrer alors je ne suis pas très bien préparé. Je ferai de mon mieux compte tenu des circonstances.
Nous avons un excellent port à Port de Grave. C'est un port que nous avons aménagé. Nous y avons fait beaucoup de travaux au cours des 10 dernières années. Nous y avons investi plus de 10 millions de dollars, je crois. Au départ, le port était un véritable cauchemar. Il avait une embouchure différente. L'accès se faisait par l'Est depuis la haute mer et nous l'avons modifié pour que l'entrée dans le port se fasse par l'Ouest.
Étant donné la nature de notre port, nous accueillons beaucoup de bateaux très coûteux. Nous avons une flottille de bateaux de taille plus grande que ceux que l'on trouve généralement dans le reste de la province. Vous verrez certains de ces bateaux plus gros dans le port de Port de Grave. Je dirais que le coût moyen de la plupart de ces bateaux s'élève à plus d'un million de dollars. Nous accueillons aussi des bateaux plus petits, mais en plus petit nombre. La plupart des bateaux font 65 pieds de longueur.
Nous avons des toilettes et des installations de service pour tous nos bateaux. Nous accueillons aussi beaucoup de bateaux provenant d'autres localités surtout lorsqu'il s'agit de les amarrer pour l'hiver. Ils viennent de tout le littoral de l'île. Nous les recevons du Labrador et d'ailleurs.
Quand nous avons aménagé notre port, nous avons dû faire beaucoup de dynamitage. Les travaux étaient importants. Nous avons aussi des quais flottants pour les plus petits bateaux ou les bateaux de plaisance.
Peu importe la taille du port, ce n'est jamais suffisant. Les bateaux ne peuvent pas accoster sans que d'autres acceptent sans rechigner de se déplacer pour laisser d'autres bateaux débarquer leurs prises ou que d'autres bateaux s'amarrent à eux. Il faut toujours miser sur la coopération mais cela n'élimine pas la nécessité de faire des travaux. Nous souhaitons toujours obtenir plus d'argent pour agrandir les installations ou en construire de nouvelles. Nous aimerions aussi que notre nom soit sur la liste parce que nous souhaitons toujours construire de nouveaux murs pour le port ou installer de nouveaux quais flottants.
Nous sommes par ailleurs un secteur de bénévolat. J'aimerais certainement qu'il y ait davantage de financement pour cela afin que nous puissions dispenser de la formation. Certains des programmes offerts échappent à notre champ de compétences. Cela exige énormément de travail. Et c'est beaucoup demander aux bénévoles, je vous le dis honnêtement. J'estime qu'il faudrait injecter davantage de fonds dans ces secteurs d'activité.
C'est tout ce que j'avais à dire. Merci.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, tout le monde.
Je suis bien content d'être à nouveau ici, à Terre-Neuve-et-Labrador. Je vais essayer d'aborder d'autres sujets qui ont déjà été touchés par mes collègues, car je partage évidemment à 100 p. 100 leurs préoccupations et je connais leurs témoignages, compte tenu du fait que je représente la circonscription de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine.
Vu que vous êtes marins et amis de marins, vous savez très bien que pour la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine, le quai est essentiel: c'est le cœur d'un village, d'une communauté. Si l'on n'a plus ce quai, cette infrastructure, notre avenir est hypothéqué.
J'aimerais connaître vos commentaires quant à des éléments nouveaux liés au dossier des ports pour petits bateaux. On sait très bien qu'il n'y a pas suffisamment d'argent dans le programme proprement dit et qu'il faudrait y investir des sommes vraiment substantielles. En attendant, de province en province, de territoire en territoire, on partage très peu et on ne réussit pas à relever le grand défi.
J'aimerais vous toucher un mot au sujet d'aspects dont vous avez quelque peu parlé plus tôt: il s'agit des bateaux. Ils ont changé, ils ont grossi; cela veut donc dire que l'espace manque et qu'il faut des investissements supplémentaires. Il y a un autre élément dont il a fallu tenir compte ces dernières années: ce sont les changements climatiques qui occasionnent des tempêtes beaucoup plus importantes qu'auparavant. Par conséquent, si l'on n'a pas de brise-lames, les infrastructures ou encore l'enrochement peuvent se dégrader avec le temps.
J'aimerais savoir si vous partagez mes préoccupations relativement à ces faits, qui sont nouveaux mais qui prennent de plus en plus d'ampleur.
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Je suis d'accord avec ce qu'on a dit au sujet des ondes de tempête. Nos zones de navigation sont vastes, et le transport du pétrole nous pose tous un problème. Nous nous attendons toujours à ce qu'une catastrophe se produise, dans la baie Placentia et dans la baie St. Mary's plus qu'ailleurs, en raison du grand nombre de pétroliers qui naviguent dans ces régions.
J'ai grandi en tant que pêcheur dans ma propre collectivité. Les ondes de tempête n'avaient jamais été un sujet de crainte. Maintenant, il faut surveiller les avertissements de tempête autant que les avertissements météorologiques. Lorsqu'au milieu d'une belle journée, dans une petite communauté où l'on ne connaît ni le vent ni le marais, l'intérieur du port, où il y a habituellement 25 pieds d'eau, se vide en deux heures, et que trois heures plus tard le quai est sous l'eau... ces choses ne s'étaient jamais produites auparavant, mais c'est arrivé au cours des dernières années.
En raison de ces ondes de tempête, lorsque nous avons remplacé le petit quai secondaire il y a deux ans, nous avons construit le nouveau plus élevé que l'ancien. Tout ce que nous construisons maintenant est plus élevé, puisque nous prévoyons que les conditions vont empirer. Cela augmente les coûts, bien sûr, et si nous ne prenons pas de telles mesures et ne construisons pas des brise-lames plus élevés, entre autres, nos installations ne vont pas durer.
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Merci, monsieur. Je me prépare à la saison de golf.
Vous avez utilisé le mot « subvention ». Il faudrait l'éradiquer de votre vocabulaire et le remplacer par le mot « investissement ». Les subventions font peur aux fonctionnaires. Les investissements sont... C'est comme l'expression « chasse au phoque »; si on parle plutôt de « récolte des phoques », cela effraie moins ceux qui ne comprennent pas de quoi ils parlent.
Permettez-moi de me faire l'avocat du diable. Lorsque les pêches se sont effondrées, on a dit qu'il n'était pas possible d'avoir une usine de transformation du poisson dans tous les ports. On ne peut pas en avoir une dans chaque ville. Est-il possible d'avoir un quai fonctionnel dans chaque port?
Si je pose cette question, c'est que sans la migration, compte tenu des difficultés des économies rurales au Canada, comme vous le savez... C'est un peu le même cas que les vieux élévateurs à grain des Prairies ou de certains chemins de fer. Serait-il faisable d'offrir ce que vous réclamez dans chaque port? Je ne parle pas seulement de ceux dont nous traitons aujourd'hui, car il y en a bien d'autres. Est-ce possible?
En fin de compte, quel que soit le parti qui forme le gouvernement, c'est le gouvernement qui doit prendre des décisions quant aux objectifs à long terme de l'administration portuaire, en fonction de cette administration portuaire et de sa composition. Serez-vous encore là vous-même dans 10 ans? Qui vous remplacera? De quels matériaux le quai sera-t-il construit? Et qu'en est-il de la pêche elle-même? Sera-t-elle encore viable dans 10 ou 15 ans? Y aura-t-il encore suffisamment de poissons pour justifier un tel investissement?
En ce qui a trait au tourisme, j'ai moi-même visité la baie Witless. Avant de m'y rendre, je ne savais pas qu'un macareux mesurait à peine 12 pouces. Ils ont l'air bien plus gros sur un écran de télévision.
Il faut tenir compte de tous ces facteurs — la population de la localité, etc.
Je sais qu'il n'est pas facile de répondre à cette question, parce que certaines collectivités bénéficieront de ces mesures et d'autres pas, mais est-ce faisable?
Je vous laisse répondre, monsieur.
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Et l'autre poisson est à Renews Rock, sur la rive Sud.
Permettez-moi d'ajouter un commentaire à ce sujet: c'est déjà fait. On estime qu'il y avait dans notre province plus d'un millier de collectivités. Il ne reste plus maintenant que 200 administrations portuaires en exploitation. Et si elles sont encore exploitées, c'est qu'elles sont viables.
Nos discussions ne changeront pas grand-chose à la façon dont les choses survivent. C'est le poisson, le crabe ou les crevettes qui en décideront. Si Port de Grave a un grand port, c'est qu'on a investi dans la pêche de diverses espèces et en raison de la proximité de ces stocks. Il en va de même dans la baie Bulls et dans la baie St. Mary's. Nous sommes limités, tout comme St. Brides et cette région, de même que Branch. Mais si ces régions existent, c'est que nos ancêtres allaient y pratiquer la pêche. Ces régions survivent depuis des centaines d'années parce qu'il y a encore là du poisson.
Là où la quantité de poisson a diminué, il y a moins de gens. Je pratique la pêche l'été. L'hiver, je donne des cours de FUM. Je voyage dans toute l'île, du bout de la péninsule nord à chaque côte. Là où il reste très peu de pêche, personne ne réclame un grand quai. S'il ne reste que deux pêcheurs dans la collectivité, ils ne vont pas demander de grandes infrastructures.
C'est donc l'état des stocks qui a décidé de ce qu'il reste maintenant. Il y a de petites administrations portuaires le long de la côte avec quatre ou cinq bateaux. Puis, lorsque vous vous rendez dans une autre collectivité, qu'il y ait 18, 20, 40, 50 ou 80 bateaux, autour de l'île, ce sont les espèces elles-mêmes qui ont justifié ces nombres.
Il y a une réduction du nombre des ports. S'il y avait autour de notre île un port pour petits bateaux à chaque endroit où nos grands-parents pêchaient, croyez-moi, en dollars d'aujourd'hui, le budget du Canada ne suffirait pas à maintenir une telle infrastructure. La réduction vient avec l'état des stocks de poissons.
Un pêcheur du quai de la baie St. Mary's ne peut pas venir à Trepassey débarquer son poisson, si c'est là sa destination. Il doit voir si c'est plus rentable pour lui compte tenu du carburant, des services, etc. Il doit tenir compte de ces facteurs.
La décision a été prise par le poisson et par l'industrie. Tout ce que nous faisons, en fait, c'est de voir à ce que ces ports soient viables. Et nous le faisons.
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Merci, monsieur le président. C'est un plaisir de nous trouver dans votre circonscription. Vous nous parlez avec beaucoup de passion des gens que vous représentez, et nous sommes heureux que certains d'entre eux soient parmi nous aujourd'hui.
Bienvenue à nos invités, qui sont venus rencontrer le comité. À titre d'Albertain, c'est un honneur pour moi d'être ici et de voir ce que vivent les gens des deux côtes et de tout le pays en matière de pêche.
En écoutant vos témoignages aujourd'hui, j'ai l'impression que les problèmes que nous connaissons maintenant sont attribuables en partie au fait que, lorsque nous avons pris ces décisions il y a 20 ans, nous ne savions pas comment les choses évolueraient. Si nous prenons des décisions aujourd'hui en fonction de nos besoins actuels, nous nous retrouverons avec les mêmes problèmes dans 20 ans. C'est du moins ce que j'en pense.
À mon avis, il serait logique... J'aimerais connaître votre opinion sur le fait que, compte tenu du contexte de l'énoncé de vision actuel du programme des ports pour petits bateaux... Où devrait-il y avoir des ports? Est-il logique qu'il y ait une administration portuaire pour chaque petit port? Devrait-on mettre en place des administrations portuaires régionales chargées de prendre des décisions en fonction du développement économique d'une région plutôt que pour une ou deux collectivités dans un petit port? D'où vient cet usage?
Par le passé, les ports existaient pour les pêcheurs. On me dit qu'il y a une demande croissante pour la navigation de plaisance. Certains de mes amis que j'ai rencontrés ici il y a quelques années partent en bateau à voile bourlinguer partout dans le monde. Il semble que ce soit l'un de ces nouveaux loisirs que certains pratiquent, qu'il s'agisse de faire de la voile vers le Nord à partir des États-Unis, à partir de l'Europe ou d'ailleurs.
D'après vous, à quoi devrait ressembler le programme des ports pour petits bateaux dans 20 ans, compte tenu de l'évolution des pêches et de la demande quant à l'utilisation des ports? Quelle orientation devons-nous prendre pour la gestion des administrations portuaires?
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C'est une question intéressante.
Il n'est pas possible de vraiment prévoir quelle sera la situation dans 20 ans. Il y a 30 ans, si vous aviez demandé à n'importe lequel d'entre nous, à l'exception de Kevin, si nous pêcherions principalement le crabe, nous vous aurions répondu que votre question était idiote puisque le crabe est une espèce nuisible — et cela s'applique également à la crevette. Ces espèces n'étaient pas vraiment... Il y avait un peu de pêche et de mise en marché, mais pas énormément. Il est difficile de prévoir ce qui sera dans 30 ans.
Quant à l'aspect régional, cela pourrait fonctionner dans une certaine mesure. Jusqu'à présent, il y a eu beaucoup d'opposition à l'idée de regrouper les administrations portuaires par région. Il serait possible peut-être de les réunir de façon régionale pour des discussions, pour voir quelle serait la meilleure approche. Mais il est certain que chacun essaiera de protéger sa collectivité, sa région, etc.
Il existe toutefois des activités communes. Dans notre région, trois collectivités exploitaient des quais qui n'existent plus. Les quais ont disparu et les pêcheurs vont maintenant vers Bauline ou la baie Witless, ou encore la baie Bulls, puisque ces trois quais n'existent plus. Il y a donc eu un regroupement régional, pas à dessein, mais par nécessité, et cette tendance va se poursuivre.
Vous aurez bien de la difficulté à faire accepter qu'un quai, quelque part, devra être fermé. Aux informations, hier soir, on parlait d'un aréna qui sera fermé, et le conseil s'y opposait, mais toute la population locale a fait un effort, et l'aréna a été conservé. C'est ce qui se passera pour les quais.
Les administrations portuaires peuvent travailler de concert pour mettre sur pied un groupe de bénévoles chargés de s'occuper d'une région plus vaste. Depuis 10 ans, je fais partie d'un conseil municipal. Je suis le maire de Bulls Bay. Si vous regardez l'ensemble de la région et le travail que je fais au sein du conseil municipal, de l'administration portuaire — il en va de même partout, même pour votre propre collectivité — c'est un travail affreusement difficile. Nous installons des défenses autour des quais. Si des quais flottants se sont déplacés, nous nous en occupons. Nous n'engageons personne pour faire ce travail. Nous y consacrons des milliers d'heures chaque année. Il sera très difficile d'effectuer ce travail dans une zone élargie. Cela ne permettra pas de réaliser des économies, puisqu'il faut payer le personnel et tout le reste. Cela pourrait même avoir l'effet contraire.
Avec l'argent qui rentre pour le garder ouvert depuis 1992, il a fallu faire preuve d'imagination: des bateaux de ravitaillement, des câbliers, des navires de croisière — tout ce que vous voudrez pour garder les portes ouvertes. L'argent revient à l'administration portuaire.
Pour une très grande partie du travail que nous faisons dans ces administrations portuaires, on ne contacte pas les gens des ports pour petits bateaux. Quatre de nos défenses ont disparu, une échelle aussi, il nous faut des plongeurs... Nous devons embaucher des plongeurs. Parfois, on peut se prévaloir des services du gouvernement mais ce n'est pas toujours possible et il faut alors nous débrouiller tout seuls. C'est souvent le cas. S'il nous faut des lignes dans le stationnement, nous avons du personnel ou des étudiants, et il faut les former. Tout l'argent provient de nos recettes générales. L'argent revient dans l'installation et va à l'infrastructure de l'installation.
On est pas mal fiers de ce qu'on a là, et nous nous voyons comme un petit conseil municipal en quelque sorte, parce qu'on s'occupe de ça pour le bien commun et pour les gens qui viennent derrière.
On fait un gros investissement là-dedans. Le bénévole, c'est un élément. On acquitte tous des droits aux installations et on a parlé des droits de mouillage et des tarifs de débarquement. Il y a des bateaux d'excursion qui doivent payer des droits de licence. Nous avons des transformateurs qui paient des frais de licence. Les bateaux américains de pêche à l'espadon paient des droits de débarquement à la livre. Toutes les compagnies le font; peu importe ce que c'est. Même le gouvernement canadien vient et s'arrime et paie les droits de mouillage pour les bateaux de la Garde côtière. Personne n'est épargné. Tout le monde paie.
Il y en a un qui est épargné. Si un plaisancier vient, un de ces bateaux ou de ces yachts de passage qui fait le tour du monde et ce genre de chose, la première nuit leur est accordée gratuitement. On leur donne une chance.
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Merci, monsieur le président. Ça me fait plaisir d'être dans votre circonscription.
Je tiens à remercier les témoins d'être venus et à les remercier de leur bénévolat. Je sais que souvent les pêcheurs font aussi partie des administrations portuaires et j'imagine que c'est la raison pour laquelle nous parlons tant de lassitude, parce que non seulement vous passez beaucoup de temps sur l'eau et après vous essayez de gérer vos ports et tout le reste. Je tiens donc à vous féliciter.
On a parlé d'à peu près tous les sujets. Ce matin, nous avons regardé trois ports. La principale chose qu'il faut pour le premier port, c'est un brise-lames. Le deuxième avait besoin d'un peu de dragage et d'autres éléments d'infrastructure. Ensuite nous sommes allés voir M. Petten et avons visité son port. Je ne pensais pas qu'il aurait besoin d'autres choses, pourtant c'est le cas. Voilà l'ampleur et les extrêmes que nous avons vus aujourd'hui, ce qui pour moi n'est pas nouveau, parce que je viens de la côte méridionale et j'ai divers niveaux de ports. Mais ça été très intéressant de voir la façon dont le président a organisé la visite. On a vu trois niveaux, ce qui a été très instructif.
Je voulais parler de la question de la sûreté des ports, en particulier au sujet de ce qu'a dit M. Dalton lorsqu'il a parlé de ses cinq ou six ports. J'essaie de comprendre ça parce qu'il y a une limite au nombre de ports de ce genre, pour des raisons évidentes, le financement étant sans doute la plus importante. Si ce n'était pas le cas, tout le monde aurait un port sûr.
Comment pensez-vous que le processus va se développer? Comment est-ce que les ports pour petits bateaux, avec les administrations portuaires et les autres groupes d'intérêt, décident de l'emplacement stratégique des ports sûrs? Il me semble que c'est notre plus gros défi. Comment est-ce qu'on décide ça? Si vous aviez cinq ou six intérêts ou ports, comme c'est le cas, et si vous leur demandiez, ils penseraient tous qu'ils devraient avoir un port sûr. Mais comment est-ce qu'on évolue en ce sens? La demande de budget est tellement grande, comment est-ce qu'on peut y arriver?
Encore une fois, je tiens à remercier tous les témoins de leur participation ici aujourd'hui. La séance a été fort utile et je crois qu'elle figure parmi les meilleures que nous avons eues jusqu'à présent pour notre étude, parce que cette séance nous a permis d'entendre le point de vue des gens de première ligne, c'est-à-dire les gens qui travaillent sur les quais et les bateaux.
Je viens d'une petite collectivité de pêche qui se trouve sur la carte mais je n'ai jamais pratiqué la pêche; cependant cela ne m'empêche pas de comprendre l'importance à la collectivité, sous tous ces aspects, du quai aux installations portuaires. Ce sont des gens comme vous, qui font ce travail bénévolement , qui sont très importants.
Au nom du comité, je vous remercie encore une fois de votre présence ici aujourd'hui. Si vous aimez ajouter quelque chose à notre entretien aujourd'hui, je vous prie de nous le faire parvenir alors que nous mettons la dernière main à notre rapport.
Chers collègues, nous allons faire une pause de cinq ou six minutes pour nous préparer à recevoir le prochain groupe...
Monsieur Drew.
Je veux souhaiter la bienvenue à notre deuxième groupe de témoins. Pour la gouverne de ceux d'entre vous qui ne sont pas ici depuis le début de notre dernière séance, il s'agit d'une audience du Comité permanent des pêches et des océans du Parlement du Canada. Nous avons commencé un périple qui nous mènera vers le Canada Atlantique et le Québec au cours des quatre ou cinq prochains jours dans le cadre d'une étude sur le programme des ports pour petits bateaux. Nous sommes ici pour entendre le point de vue des administrations portuaires, et en l'occurrence, d'autres invités, et prendre connaissance des préoccupations que vous avez concernant le financement des ports, bref tout ce qui est susceptible de vous aider en tant que bénévoles travaillant pour les administrations portuaires ainsi que toutes autres questions se rapportant à l'aménagement de vos ports.
Je vois que nous avons des représentants de différentes administrations portuaires. Peut-être pourriez-vous nous parler du programme des ports en général, pas forcément du vôtre, puisque notre étude porte sur le programme des ports pour petits bateaux dans son ensemble.
Pour la gouverne des témoins, sachez que les membres du comité sont des représentants de quatre partis siégeant au Parlement, à savoir le Parti libéral, le Parti conservateur, le Bloc québécois et le NPD. Notre objectif est de faire une proposition commune à la Chambre sur les façons d'améliorer le programme des ports pour petits bateaux. La plupart des membres du comité ont des ports pour petits bateaux dans leur circonscription et connaissent donc assez bien leur fonctionnement et les préoccupations qu'ils suscitent. Nous espérons arriver à comprendre certaines des difficultés que vous connaissez et essayer de les régler.
Aux membres du comité je présente M. Pat Curran qui est le directeur exécutif de l'Irish Loop Development Board, qui couvre une partie de la côte Sud de St. Mary's Bay, qui est une région qui dépend massivement des pêches depuis de nombreuses années. Je voulais simplement injecter une saveur différente à la conversation en ajoutant le point de vue du conseil de développement. Les autres témoins sont des membres d'administrations portuaires et ils vont se présenter un à un, j'en suis sûr, et nous dire qui ils représentent.
Sur ce, je vous cède la parole...
M. Simms aimerait soulever une question d'ordre administratif.
(Administration portuaire d'Old Perlican):
Je n'ai pas d'objection.
Mesdames et messieurs, bonjour. Je m'appelle Dave Johnson et je suis président de l'Administration portuaire d'Old Perlican. Je suis aussi un pêcheur.
Old Perlican est situé sur la côte Est de Trinity et abrite un des plus beaux et des plus sûrs ports de la région. L'histoire d'Old Perlican a toujours été liée au port et à la pêche, et ce, depuis l'arrivée des premiers habitants. La principale activité de la localité s'articule autour de la pêche et du commerce maritime.
Après avoir traversé une période de ralentissement économique causé par le moratoire sur la morue, le port d'Old Perlican a de nouveau retrouvé sa prospérité grâce, en grande partie, à la pêche de la crevette et du crabe. La vitalité économique de la région dépend, en partie, du développement et de l'expansion du secteur des pêches et de la transformation à Old Perlican.
En 1999, le nombre de bateaux de pêche utilisant Old Perlican comme port d'attache ou port de débarquement était estimé à 83. Sur les 83 bateaux, 63 mesuraient moins de 45 pieds, et à peine 20 d'entre eux dépassaient les 45 pieds. Toujours en 1999, le total des débarquements, toutes espèces confondues, était à peine de 3 millions de livres.
Selon une étude réalisée par Harris & Associates Ltd. en 1999, il fallait que des changements majeurs soient opérés pour que le port d'Old Perlican et les usines de transformation de la région survivent. Ces changements comprennent notamment l'aménagement d'une zone d'immobilisation dans le port même, mais qui soit distincte des zones de déchargement, l'approfondissement du chenal d'accès au port et à d'autres endroits à l'intérieur du port, ainsi que l'aménagement de zones adéquates pour le mouillage et l'entreposage d'hiver des bateaux. Depuis la publication du rapport en 1999, les ports pour petits bateaux ont dépensé quelque 6,7 millions de dollars pour améliorer le port d'Old Perlican et l'adapter aux changements survenus dans l'industrie de la pêche. Nombre de changements recommandés dans le rapport Harris ont été apportés, et certains seront terminés en 2008, et, enfin, d'autres nécessiteront des fonds à l'avenir.
Durant la saison 2007, un total de 17 millions de livres ont été débarquées au port d'Old Perlican, contre 3 millions de livres en 1999, soit une augmentation de 14 millions de livres en à peine huit ans.
Sur les 180 bateaux qui ont utilisé Old Perlican comme port d'attache ou port de débarquement en 2007, 98 mesuraient moins de 45 pieds, contre 63 en 1992 et 82 mesuraient entre 46 et 92 pieds, contre 20 en 1999.
Les trois usines de transformation d'Old Perlican emploient actuellement entre 675 et 700 travailleurs saisonniers de l'ensemble de Terre-Neuve et Labrador. J'aimerais aussi indiquer qu'en 2007, Quin-Sea Fisheries a transformé 24,7 millions de livres de matières premières. De plus, selon moi, l'usine Quinlan Brothers Ltd., qui utilise des poissons pélagiques, c'est-à-dire la morue, le hareng et le maquereau, a transformé 10 millions de livres de plus. À cela s'ajoute le poisson qui a été transporté par camion.
Il est important de comprendre que si le financement n'est pas mis à la disposition des ports pour petits bateaux pour apporter ces améliorations au port d'Old Perlican, la localité d'Old Perlican deviendra une collectivité de plus obligée de se tourner vers le gouvernement fédéral pour des projets de création d'emplois artificiels, et de composer avec un déclin démographique plutôt que d'être la collectivité prospère qu'elle est aujourd'hui.
J'aimerais ajouter aussi que l'année dernière, nous avons accueilli neuf personnes du port Nipper venus travailler pendant trois ou quatre mois à Old Perlican. De quoi faire la fête à l'Île-du-Prince-Édouard! La création d'emplois va bon train.
Par ailleurs, l'infrastructure érigée à Old Perlican reste à Old Perlican. Elle ne disparaît pas, mais elle s'use. Je n'ai jamais rien vu... et croyez-moi, nous en avons eu des tempêtes!
Nous avons une liste d'acheteurs de poisson situés à Old Perlican: Quinlan Brothers Ltd., Quin-Sea Fisheries Ltd., Ocean Choice International Inc., P. Janes and Sons Ltd., Independent Fish Harvesters Inc., Green Seafoods Ltd., ainsi que Woodman Sea Products.
Nous avons un répertoire local pour les bateaux qui utilisent Old Perlican comme port de débarquement: la péninsule nord de Port Saunders à St. Anthony, la péninsule Baie Verte de La Scie au port Nipper, de Fogo Island à Seldom, de Catalina dans la péninsule de Bonavista, et la péninsule d'Avalon de Dildo à Renews.
Old Perlican est le nom du port, mais en réalité, nous desservons la moitié de l'île. C'est établi noir sur blanc. Le MPO a toute la documentation. D'ailleurs, Gary peut en attester.
Je vous remercie.
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Je m'appelle Herb Butt et je suis directeur de l'administration portuaire de Carbonear.
Mon intérêt pour l'administration émane, je crois, du fait que mon père était pêcheur. J'ai pêché avec lui quand j'étais adolescent et, ce faisant, j'ai appris à aimer l'océan. Je profite aujourd'hui de l'océan en faisant du kayak dans les différents ports de l'île. La plupart des ports semblent être bien financés, et l'utilisation de brise-lames notamment les a rendus sûrs et efficaces.
Par ailleurs, mon intérêt est né aussi du fait que je trouvais qu'il n'était pas acceptable que des pêcheurs aient à amarrer trois bateaux dans un espace restreint à Carbonear. Cela va à l'encontre de l'usage de certains ports, où il y a un nombre excédentaire d'espaces pour amarrer des bateaux de pêche grâce aux dépenses publiques fédérales.
On a appris — et je l'ai appris en parlant des pêcheurs — que l'essentiel des réparations nécessaires en matière d'infrastructure était le résultat de l'agitation de la mer. Le quai public préoccupait particulièrement les pêcheurs, et c'est pourquoi ils ont appuyé l'administration portuaire nouvellement constituée dans sa décision de construire des brise-lames pour freiner l'érosion.
J'ai participé à l'élaboration de la stratégie de développement de l'île Carbonear en août 2004. Il s'agissait d'une étude exhaustive visant à établir une orientation stratégique et un processus rationnel pour le développement de l'île Carbonear et en faire un site historique national. La stratégie portait notamment sur la côte de Carbonear et le quai public, tous deux très importants pour la promotion de cette destination touristique.
Sachant que les brise-lames étaient utilisés couramment dans deux autres régions très importantes de Carbonear, mon côté compétitif m'a permis de voir que Carbonear avait autant de choses à offrir sinon plus que les autres collectivités autour de l'île qui ont reçu du financement fédéral pour la construction de brise-lames. Aujourd'hui, les autres membres de l'administration portuaire et moi-même savons que le financement fédéral pour la construction de brise-lames en vue de créer un port sûr et efficace serait un investissement très sûr. De plus, l'investissement aurait des conséquences diverses, en ceci que le brise-lames servirait, tout particulièrement, les intérêts des pêcheurs, puis à des fins touristiques ainsi que les usagers de bateaux de plaisance. Ainsi, le port deviendrait une sorte de centre d'attractions pour la population.
L'administration a été incorporée en 2002 à la suite d'une réunion entre des pêcheurs et des propriétaires de bateaux de plaisance et des représentants de ports pour petits bateaux et John Effort, qui était le candidat de Bonavista-Trinity-Placentia, et qui était favorable à la création d'une administration portuaire. Durant cette réunion, les représentants des ports pour petits bateaux ont dit ceci:
Ce sont des administrations portuaires qui nous aideront à assurer la planification et l'établissement de priorités en matière d'entretien et de promotions futuresdu port. [traduction ]
Cette citation appuie notre proposition. En effet, il est clair que le financement fédéral pour la construction de brise-lames à Carbonea aidera l'administration portuaire à s'acquitter de son rôle en matière d'aménagement.
L'administration portuaire est composée de sept administrateurs élus pour un mandat de deux ans. Nous insistons pour que les administrateurs soient essentiellement des pêcheurs, puis des propriétaires de bateaux de plaisance, et enfin, des citoyens ordinaires. Pour mobiliser plus de monde, nous allons augmenter le nombre de membres à la prochaine réunion annuelle et à l'élection des administrateurs qui aura lieu le mois prochain.
L'administration portuaire a une bonne relation de travail avec les responsables du programme de ports pour petits bateaux au chapitre de l'exploitation et de l'entretien des lieux de pêche. Depuis sa création, elle a réussi à assurer aux quais un raccordement d'eau et d'électricité. Le quai a été pavé en partie, et un système de confinement de pétrole usé ainsi qu'un barrage flottant et une trousse de décontamination y ont été installés.
Nous avons signé un bail dans le cadre du programme de ports pour petits bateaux pour l'exploitation du quai public — celui-ci a été construit avant 1960 et pourrait donc nécessiter des travaux structuraux du côté est —, et c'est un des rares quais pour goélettes de sa taille, c'est-à-dire plus de 40 pieds sur 300 pieds, autour de l'île. Le quai accueille fréquemment de nombreux bateaux, y compris des bateaux de la garde côtière, et il aurait très bien pu accueillir le yacht Britannia si ce n'était de raisons de sécurité.
La taille du quai rend possible et pratique le transport d'articles fabriqués localement destinés à l'industrie pétrolière par barges, et maintenant que les pêcheurs utilisent de plus gros bateaux, le quai est en train de s'apprécier davantage. Exception faite des questions de sûreté liées à l'arrimage de bateaux trois l'un à côté de l'autre, le côté ouest du quai offre des possibilités d'arrimage en toute sûreté, puisque la mer y est très peu agitée, tandis que le côté est n'est pas suffisamment sûr pour être utilisé fréquemment.
Nous avons besoin d'un brise-lames, essentiellement pour freiner l'érosion au quai et, en un temps, rendre l'arrimage du côté est plus sûr et, du coup, éliminer la congestion du côté ouest. En outre, le brise-lames protégerait d'autres infrastructures du côté est — ce qui est indispensable pour les pêcheurs —, par exemple les espaces d'arrimage supplémentaires, d'entreposage de bateaux, une cale, une station de déchargement de poissons et un bâtiment contenant un entrepôt, un frigo, une zone d'achat et de vente de poisson, un bureau, des toilettes et une cuisine. Compte tenu de la conception actuelle, le brise-lames dépasserait le quai d'environ 10 p. 100, et c'est ce qui protégerait, dans une certaine mesure, l'infrastructure du côté ouest, y compris les quais des pêcheurs, l'usine de fabrication, d'autres projets privés et les magasins Rorke, ainsi qu'une structure historique enregistrée.
Au début de 2003, les fondateurs de l'administration ont communiqué à M. William Goulding , directeur régional des ports pour petits bateaux, les raisons, en détail, justifiant un brise-lames. Le ministre Efford, avec lequel nous avons collaboré pendant une brève période en raison du changement de la marée politique, a voulu que l'on réalise une enquête dans le cadre du programme pour petits bateaux. Ainsi, l'enquête a été entreprise vers la fin de 2003, et on a déterminé la conception, l'emplacement et le coût du brise-lames.
Depuis 2006, nous avons rencontré à quatre reprises notre député, le député d'Avalon, Fabian Manning. Toutes ces rencontres pourraient être résumées de façon très juste par les propos d'un journaliste tenus à la suite de notre rencontre en octobre 2006, quand le ministre des Pêches, Loyola Hearn, était présent. Le journaliste a donc dit que la proposition de construction d'un nouveau brise-lames n'a pas reçu d'argent frais, mais il a néanmoins reçu un appui de haut niveau.
L'appui pour notre proposition s'est manifesté par voie de lettres, de la localité de Carbonear et des localités avoisinantes de Victoria, de Salmon Cove, de Perry's Cove, de Freshwater, ainsi que de l'usine locale de transformation du poisson et d'autres propriétaires fonciers de la côte. À cela s'ajoute l'appui du maire, Sam Slade, et des conseillers municipaux de Carbonear, de représentants du milieu des affaires, du patrimoine et du tourisme ainsi qu'une pétition signée par plusieurs centaines de citoyens ordinaires.
Je vous remercie.
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Bonjour. Je m'appelle Warren Parsons, et je suis le président de l'Administration portuaire de Harbour Grace.
Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour me préparer, parce que j'étais à l'extérieur de la province pendant quelques jours pour affaires personnelles. Je suis revenu vendredi, et j'ai eu un bref appel m'informant de la tenue de cette séance. Je vous en suis reconnaissant, et vous remercie beaucoup.
L'histoire de la pêche à Harbour Grace remonte à il y a très longtemps. Nous avons déjà eu une usine de transformation du poisson ici. Elle a été construite pendant la guerre, dans les années 1940. L'usine comptait de 600 à 700 employés, et probablement encore davantage, jusqu'en 1992, lorsque la pêche à la morue s'est effondrée. L'usine a par la suite été négligée, puis détruite. Depuis, une usine de transformation des crevettes a été construite ici pour le déchargement des vaisseaux. L'année dernière, cette usine a traité plus de 100 millions de livres de crevettes.
À une certaine époque, nous avions toutes sortes de petites collectivités. Je viens d'une petite collectivité. Je ne viens pas de Harbour Grace, mais plutôt de Bryants Cove, une collectivité qui compte 3 500 habitants. Nous avions notre propre quai. Je suis moi-même pêcheur. Mais en raison de dommages causés par des tempêtes dans les années 1980, le quai a commencé à se détériorer, et à la fin des années 1980, il n'existait plus. Nous avons tenté d'obtenir du financement, mais sans succès. L'autorité des ports pour petits bateaux nous a dit que tous les petits ports seraient réunis pour former un grand port et que nous aurions de meilleures installations que dans nos collectivités.
Ainsi, à cette époque, les gens ont commencé... Il y avait un endroit du côté sud de Harbour Grace, qui était en fait un étang. C'était tout. Les gens se rendaient là à bord de leurs bateaux de pêche pour éviter les tempêtes. Ce qu'on appelait des bateaux de pêche à cette époque-là était en fait des embarcations. À ce moment-là, nous avons commencé à obtenir de l'argent de l'APECA. Nous avons finalement développé ce qu'on appelle maintenant la marina Admiral. À ce moment-là, lorsque les choses ont commencé à bien aller, nous avions 33 bateaux de pêche. Nous n'avions aucun plaisancier et dix bateaux de passage à Harbour Grace. Aujourd'hui, en 2008, nous avons 50 bateaux de pêche, 45 plaisanciers et au moins 50 bateaux de passage, qui déchargent leurs produits et cherchent un abri sécuritaire dans notre port.
La pêche aux crabes a commencé en 1988. En 1996, tous ces petits bateaux de 20 ou 22 pieds ont commencé à être remplacé par des bateaux de 38 ou 40 pieds. Depuis, le gouvernement a changé certaines règles.
En ce moment, les plus petits vaisseaux à l'intérieur de la baie peuvent mesurer jusqu'à 40 pieds. Les vaisseaux au large des côtes et de la baie peuvent mesurer jusqu'à 90 pieds, ce qui met de la pression sur nous, les présidents des autorités portuaires, qui tentons de répondre aux besoins de ces vaisseaux. Les tailles n'ont pas simplement doublé; dans certains cas, la taille est dix fois ce qu'elle était. Il y a quelques années, voire même l'année dernière, on pouvait attacher un vaisseau de 22 pieds à un quai flottant, mais ces vaisseaux sont maintenant remplacés par des vaisseaux pouvant aller jusqu'à 40 pieds, et les quais flottants ne peuvent plus répondre aux besoins. Alors, nous sommes coincés parce qu'il nous manque d'espace sur les quai et nous en avons besoin pour répondre aux besoins de ces vaisseaux.
En ce moment, à Harbour Grace, nous avons sept entreprises qui achètent du poisson sur le quai, et qui comptent environ six ou sept employés chacune durant les mois d'été, en plus des trieurs et des surveillants. Nos aires de débarquement à nos installations ont accueilli environ 8 millions de tonnes de produits l'année dernière. Nous accueillons en ce moment à nos installations de Harbour Grace des vaisseaux de Spaniard's Bay à Lower Island Cove.
Lorsque je suis devenu président de l'autorité portuaire il y a quatre ans, nous avons constaté que nous avions besoin de plus d'espace sur les quais. Nous fonctionnions à pleine capacité. Ce que nous avions ne suffisait plus. J'ai rencontré l'ancien ministre de l'administration précédente, M. John Efford, et il était d'accord avec nous pour dire qu'il fallait absolument faire quelque chose. Nous avons discuté avec lui, et nous avons dit que nous devions construire un autre bassin d'arrimage pour accueillir de plus grands vaisseaux à l'ouest de la marina Admiral. M. Efford s'est engagé à nous accorder du financement, alors nous avons commencé avec la première étape, laquelle est terminée, mais il y a encore beaucoup de travail à faire à cette installation.
Je comprends que tout ne se fera pas en un an, mais nous aurons certainement besoin de quatre ou cinq ans pour abattre tout ce travail. Il faut que quelqu'un du gouvernement ou de l'autorité des ports pour petits bateaux nous disent: « Voici notre plan », et: « Vous obtiendrez du financement pour ce plan, x dollars par an ». Ainsi, nous saurons qu'à chaque année nous allons faire des travaux de construction et augmenter la capacité de nos quais pour accueillir nos vaisseaux.
La première partie du projet est terminée. Je crois que nous avons 140 pieds, plus 60 pieds américains. Dans les faits, avec 140 pieds, on peut accueillir deux bateaux côte à côte. On a à peu près assez de place, si les vaisseaux ne mesurent pas 90 pieds, pour accueillir huit vaisseaux sur le quai. Mais si les pêcheurs commencent à arriver avec des vaisseaux de 90 pieds, les choses vont beaucoup changer en ce lieu de pêche. Des pêcheurs vont arriver avec ces vaisseaux, et nous avons certainement besoin de plus d'argent pour répondre à leurs besoins.
C'est ma plus grande préoccupation en ce moment. L'autorité des ports pour petits bateaux semble nous donner un peu d'argent ici et là, pour tenter de nous garder heureux. Mais je crois que lorsqu'on entreprend un projet, il faudrait que quelqu'un prenne un engagement à l'égard de l'autorité portuaire: nous allons prendre ce projet en main et le mener à bien. Personne ne demande tout l'argent en un seul versement, mais il faudrait avoir la certitude d'avoir les fonds nécessaires si le projet est approuvé, et ce, en quatre ou cinq ans. Ainsi, nous aurions la garantie qu'une certaine partie du travail serait effectuée chaque année. Au moins, on saurait à quoi s'attendre pour l'année à venir.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messieurs. Au nom du Irish Loop Development Board, je vous souhaite la bienvenue à Terre-Neuve-et-Labrador, et particulièrement dans la région d'Avalon. Nous vous souhaitons la meilleure des chances dans vos délibérations, et j'espère que vous profiterez de votre séjour dans la province.
Simplement pour vous donner du contexte, la région commence à Bay Bulls sur la côte Sud — vous venez justement d'entendre le maire de Bay Bulls et le président de l'autorité portuaire locale là — et s'étend le long de la côte Sud, passe par St. Mary's Bay et s'étend aussi loin que Riverhead, ces deux collectivités ayant à leur extrémité des infrastructures portuaires de Pêches et Océans Canada, lesquelles sont séparées d'autres installations. Notre région compte environ 8 000 habitants. Nous avons cinq usines de transformation du crabe et deux de poissons de fond.
Je suis ici aujourd'hui pour parler à tous les membres du comité de l'importance des investissements du gouvernement du Canada dans les infrastructures marines pour la population côtière de notre province. Je représente aujourd'hui un organisme de développement économique, mais je suis également conseiller municipal à Witless Bay, une communauté de pêche traditionnelle dotée d'une usine de transformation du crabe et d'installations du MPO.
L'organisme de développement que je représente est l'un des 20 conseils de développement économique régionaux de la province. Notre objectif est de favoriser le développement économique dans notre région. Je peux vous dire que dans ma propre région, Irish Loop, une bonne partie de notre croissance à l'avenir dépendra des pêches et de l'océan, et je vous remercie de me donner l'occasion aujourd'hui de présenter notre point de vue unique à cet égard.
Durant mon enfance à Fermeuse, sur la côte Sud, je pouvais voir de la fenêtre avant de la maison une usine de transformation de poissons à laquelle était annexé un quai du gouvernement. Par la fenêtre arrière, je pouvais voir encore d'autres installations. Ma mère m'avait interdit d'aller sur le quai arrière, parce qu'une simple chute pouvait entraîner la noyade.
Bref, les pêches à cette époque étaient bien différentes d'aujourd'hui. L'industrie était axée sur la morue. Les exploitations étaient familiales, et comme vous l'avez entendu, il s'agissait généralement de bateaux de plus petite taille. Plus souvent qu'autrement, ces entreprises se servaient de leurs propres installations d'arrimage, voire de débarquement. À une époque, la portion côtière de nos collectivités était bordée d'installations de pêche. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.
Au moment de décharger, ces bateaux s'alignaient généralement le long du quai, plus souvent qu'autrement du même propriétaire que l'usine. Comme je l'ai dit, les pêches aujourd'hui ont beaucoup changé. Les bateaux sont plus gros, et nécessitent de plus gros postes d'arrimage et des eaux plus profondes, ce qui signifie que les installations familiales traditionnelles ne répondent plus aux besoins. Nombre de ces installations sont en déclin.
Ce que je veux vous dire, c'est que le moratoire de 1992, au lieu de diminuer les besoins en investissement dans les infrastructures portuaires, a plutôt augmenté la demande dans les installations du MPO. Plus les navires sont gros, plus les installations de déchargement et d'arrimage doivent être importantes.
Nous avons préparé le premier plan stratégique de la région en 1998, et nous nous sommes concentrés sur les investissements dans les infrastructures de pêche. Nous avons maintenu notre partenariat avec l'industrie au fil des ans — une place est réservée aux pêcheurs au sein de notre conseil — et nous avons créé un réseau de pêche côtière pour continuer à offrir une tribune aux pêcheurs dans le plan de stratégie économique de notre région.
Selon moi, les investissements faits en infrastructure de pêche sont équivalents à n'importe quel autre investissement en infrastructure par les gouvernements fédéral ou provinciaux. Pour nos pêcheurs et nos transformateurs dans ma région, le quai du gouvernement est aussi important que l'autoroute Transcanadienne ou l'Aéroport Pearson; il s'agit d'un élément essentiel de la chaîne de transport et de production, et il s'agit d'un bon investissement. De plus en plus, ces investissements sont conclus en partenariat avec les collectivités locales par l'intermédiaire des autorités portuaires locales, où le gouvernement et les intervenants de la collectivité travaillent ensemble pour offrir soutien et leadership afin de répondre aux besoins en matière de développement des pêcheries locales et de l'économie régionale.
Selon moi, qui participe au développement économique et communautaire, il s'agit d'un partenariat unique et d'un modèle de coopération entre le gouvernement du Canada et les collectivités rurales. Je m'en voudrais de ne pas saisir cette occasion pour parler du bon travail fait par vos représentants sur le terrain, des représentants comme Bill Goulding et Gary Sooley. Je suis d'accord avec certaines des remarques faites avant la pause. Selon mon expérience, à tout le moins, lorsqu'on appelle ces gens, ils sont là, et ils entretiennent d'excellentes relations avec les groupes et les organismes communautaires avec lesquels ils travaillent.
Dans ma région aujourd'hui, il y a plus de 20 installations gérées par diverses autorités portuaires locales. Elles continuent de desservir de nombreux bateaux, et offrent la perspective d'un avenir viable pour nos collectivités. Il y a une tendance, bien qu'il ne s'agisse pas de la première priorité; ces installations sont de plus en plus importantes pour le développement économique dans son ensemble. La navigation de plaisance et touristique est en plein essor; voilà donc là toute une gamme de nouveaux utilisateurs et par le fait même, de nouvelles sources de revenu pour les autorités portuaires locales. Si je me fie à une évaluation récente à laquelle mon conseil met actuellement la dernière main, cette tendance devrait se poursuivre à l'avenir.
Le soutien offert par le MPO pour les infrastructures portuaires représente une relation unique entre la population côtière de notre pays, et le soutien offert en partenariat avec les autorités portuaires locales et les usagers est une manifestation très tangible de l'importance et de la signification du rôle que le gouvernement du Canada joue dans la satisfaction des besoins des Canadiens ruraux. Il faut continuer d'investir dans les infrastructures portuaires et de pêche maintenant plus que jamais alors que la pêche dans notre province poursuit sa transition vers une industrie plus moderne davantage axée sur les gros navires et le souci de la qualité.
Au nom de mon conseil et des intérêts en matière de pêche que je représente, j'espère que ces remarques et les discussions qui suivront contribueront à une meilleure compréhension de l'importance de ce programme afin qu'ensemble, nous puissions veiller à ce que ces investissements précieux se poursuivent à l'avenir et soient peut-être accrus afin que nous puissions répondre aux besoins à long terme de cette industrie très précieuse à Terre-Neuve-et-Labrador.
Merci beaucoup.
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Je peux peut-être répondre.
À Old Perlican, nous avons un comité spécial qui cherche des moyens de développer notre marina. Nous avons toujours eu des yachts qui venaient mouiller chez nous. Je dirais qu'il y en a sans doute eu 25 ou 30. Ils nous arrivent des États-Unis et de partout. Le gros problème était que nous n'avions pas assez de place pour ces yachts parce qu'ils étaient intercalés entre les bateaux de pêche. Quand ils amarrent leurs yachts chez nous, les plaisanciers ne veulent pas entendre le moteur d'un bateau de pêche qui sort à deux heures du matin.
C'est pour cette raison que nous allons aménager un coin réservé aux yachts. Nous avons eu des demandes de Holyrood, naturellement, parce que notre emplacement — si on veut traverser... Mettons qu'on quitte Holyrood et qu'on fait le tour pour remonter le long de la baie de la Trinité, si le vent souffle du sud-ouest, on ne pourra pas traverser la baie de la Trinité; ce serait très difficile.
L'autre chose, c'est qu'ils veulent pouvoir se rendre à Old Perlican, où se trouve le centre de service maritime. John Efford s'y rend chaque année. Il y amène son bateau pour en faire nettoyer le fond.
Voilà ce que nous sommes en train de faire. Comme vous l'avez dit, nous pourrons accueillir plus de bateaux. Nous pensons aux Américains, aux Européens — qui sait? Mais il faut que nous ayons un endroit réservé aux plaisanciers.
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Merci, monsieur le président.
Pour la plupart, vous demandez que des brise-lames soient installés. À maintes reprises dans le cadre des témoignages, on nous a dit que dans plusieurs ports pour petits bateaux, il fallait draguer le fond marin. Je me demande si une étude a été faite à ce sujet.
Je vais poser mes questions en rafale étant donné que le temps alloué est assez limité. Vous pouvez les noter et répondre par la suite.
Je ne sais pas si vous êtes également obligés de draguer le fond marin. Si c'est le cas, le fait d'installer des brise-lames ne va-t-il pas simplement remettre le problème à plus tard?
Par ailleurs, compte tenu de la diminution des stocks de morue, allez-vous avoir besoin de plus en plus de bateaux de plaisance pour justifier votre raison d'être et continuer à offrir des services à vos pêcheurs?
Pour ce qui est des tarifs imposés aux bateaux de plaisance, y a-t-il de la concurrence entre vos ports ou y a-t-il une entente déterminant que le prix imposé est le même pour tous? De cette façon, ça évite la concurrence, et vous pouvez tirer un meilleur revenu des bateaux de plaisance.
M. Curran a parlé des compagnies d'assurances qui refusaient d'assurer les propriétaires de bateaux de plaisance ou de pêche voulant remiser leur bateau pour l'hiver. Étant donné que vous connaissez les motifs qui sont en cause, savez-vous ce qui pourrait faire changer d'avis les compagnies d'assurances, en d'autres mots, ce qui pourrait les inciter à assurer les bateaux qui restent ici pendant l'hiver?
Pour ma part, je couvre la côte arctique, et vos préoccupations m'intéressent beaucoup. Il m'arrive parfois de dire en blaguant que je suis l'avenir. Au nord des côtes arctiques, les choses progressent. On va bientôt être aux prises avec les mêmes problèmes que vous et il va être intéressant de voir comment vous allez vous en sortir. Vous allez nous servir de modèle.
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Étant de la Nouvelle-Écosse, je comprends et j'apprécie que vous soyez tous des bénévoles. Je comprends que, lorsque les administrations portuaires ont été créées — il en a été de même pour les administrations aéroportuaires —, les gens étaient très prudents et qu'ils s'y opposaient farouchement. Au fil des ans, nous avons toutefois constaté que les résultats sont excellents.
Il y a une chose qui me préoccupe... aidez-moi si c'est bien ce qui se passe. Nous étions à Carbonear ce matin et on nous a parlé d'un nouveau brise-lames. Nous étions aussi à Port de Grave et on nous a parlé de nouveaux quais. Nous allons nous rendre dans d'autres régions où on nous parlera de dragage. Tout cela coûte de l'argent. À bien des égards, les 68 administrations auront 68 demandes différentes et, dans certains cas, certaines auront deux ou trois demandes chacune. Alors, pour quelqu'un comme Gary, qui conseille le ministre ou les députés, ou je ne sais trop qui, il faudra à un moment donné que vous décidez qui va obtenir quoi.
Si je vous demande si vous vous rencontrez... Arrive-t-il que quelqu'un dise: « Très bien, Carbonear, nous allons appuyer votre demande cette année et peut-être que vous pourriez appuyer la nôtre l'an prochain? » Je ne veux pas déconsidérer les besoins de chaque administration portuaire, car vous avez raison de dire que c'est comme pour les routes en Ontario et les autres ouvrages ailleurs: ils sont importants pour vos entreprises. Mais je me dis que ce sera très difficile pour le MPO de prendre une décision en se fondant sur les critères de financement s'il reçoit toutes ces demandes des différentes administrations portuaires.
Alors, pourquoi ne vous entraidez-vous pas? Vous ne voulez certainement pas vous bagarrer entre vous. Je sais que vous vous entendez très bien ici.
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Tout le monde en a. Sinon, ils n'ont rien à faire ici. Il faut avoir quelque chose en tête, sinon ce n'est pas la peine.
Dans 30 ans, il y aura moins d'usines de transformation du poisson. Celles qui existeront seront gigantesques. Il y aura des ports de débarquement... On vous dira où débarquer, sans tenir compte de votre préférence. C'est ce que je pense.
Sur le plan économique, le gouvernement n'a pas assez d'argent pour faire plaisir à tout le monde. À mon avis, il y en aura un à l'est, un au nord — rien au centre — un au sud et un à l'ouest. C'est ce qui va arriver, d'après moi.
Il y a autre chose dont il faut tenir compte. J'ai assisté à la dernière heure de la dernière séance. Je ne sais pas si on en a déjà parlé, mais j'espère qu'on ne perdra pas ceci de vue. On s'emballe pour le pétrole. Le pétrole, c'est formidable, mais où sera ce secteur dans 30 ans? Hibernia va s'arrêter, n'est-ce pas? Nous avons une ressource renouvelable d'une valeur d'un milliard de dollars et un milliard de dollars, c'est beaucoup d'argent, alors occupons-nous-en.
Nous avons des représentants élus. M. Manning a fait des choses formidables, et nous l'apprécions, mais il faut que quelqu'un fasse preuve de sagesse. Vous avez été élu pour vous occuper de cette question, avec notre contribution, alors occupez-vous-en. C'est à vous de nous dire ce qui arrivera dans 30 ans et naturellement de solliciter notre opinion, et la voici. Comme Pat vient de le dire, qui aura le courage de le dire? Allez-vous dire: « Désolé, Old Perlican, nous ne pouvons plus investir d'argent dans votre collectivité, vous allez devoir aller à Carbonear »?
Cela va arriver. À l'heure actuelle, le plus grand bateau mesure 90 pieds, et s'il a un permis à plein temps de 300 000 à l'heure actuelle, cela fait 600 000. Ce sera probablement 1,2 million avec les cales réfrigérées comme on en voit. L'exploitant de ce bateau se soucie peu de savoir où il va amarrer. Tout ce qui l'intéresse, c'est de remplir sa cale, de rentrer au port et de toucher son argent. Nous savons tous ce qui fait marcher le monde: l'argent et le sexe.
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Merci, monsieur le président.
J'apprécie grandement la présence de nos témoins et c'est certainement pour moi un plaisir de me retrouver ici à Terre-Neuve.
J'ai quelques questions. J'aimerais éclaircir la question, car il y a de toute évidence quelque chose qui m'échappe. Lors de la séance précédente, nous avons entendu plusieurs témoins; certains d'entre vous étaient présents et vous les aurez entendus dire qu'ils maintiennent des droits de mouillage bas afin de rester compétitifs puisque les bateaux peuvent aller débarquer leur poisson n'importe où. Or, vous nous dites que l'espace sur le quai est limité et qu'il n'y a pas assez de place pour tous les bateaux. D'une part, les droits de mouillage sont bas parce qu'il y a beaucoup de concurrence et, d'autre part, il n'y a pas assez d'espace sur le quai pour tous les bateaux, récréatifs, commerciaux ou autres.
Mon bon sens d'Alberta me dit qu'il y a là une contradiction. Alors, je me demande s'il y a quelque chose qui m'échappe et que vous pourriez m'expliquer. Quand j'y pense, je paie plus de 30 $ par nuit pour stationner ma roulotte de 24 pieds dans un terrain de camping alors qu'un bateau de 2 millions de dollars paie des droits de mouillage de 400 $ par année.
Ça ne marche pas, est-ce que vous pourriez m'aider dans mes calculs?
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Je vais vous poser tout de suite la question. Je dois prendre environ 13 500 livres de crabe. J'en ai pris 2 285 livres l'année dernière. Cela représente moins que l'année précédente. Or, il y avait plus de poissons l'année dernière qu'il y en avait l'année précédente. Comment vais-je pouvoir payer la construction d'un quai? Il n'y a pas d'argent.
Nous parlons d'une ressource renouvelable. Le Canada est constitué de ces ressources. Il faut donc s'en occuper. Nous sommes en train de générer de l'argent, des retombées.
À Old Perlican, les bateaux consomment environ deux à trois millions de litres de carburant diesel. Ces taxes vont directement dans les poches du gouvernement fédéral. Cent quatre-vingt bateaux, cela représente beaucoup de carburant.
Vous avez parlé de générer des revenus. Qu'en est-il de tout ce poisson qui arrive par camion? Bay de Verde fait débarquer le sébaste à Bay de Verde, qui se trouve à seulement environ dix milles de Old Perlican par la route. Nous voulions voir si cela pourrait créer une mine d'or, mais ça n'a jamais été le cas. Ce n'était pas possible.
Je trouve que nous donnons beaucoup. Les pêches donnent énormément au gouvernement fédéral. Certains Albertains ne sont peut-être pas d'accord avec ces propos. Néanmoins, il s'agit d'une ressource renouvelable. Elle est là. Elle va y rester. Il faut s'en occuper.
Nous n'avons pas tous le luxe d'avoir de plus grands bateaux. Il existe plus de petits bateaux que de grands. Ça c'est sûr.
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Merci, monsieur le président, et merci aux témoins.
Monsieur Blais, nous avons vu le rapport. Il comprend également des préoccupations relatives à l'assurance-emploi, ainsi que toute infrastructures de quai... Essentiellement, tout ce qui provient du gouvernement fédéral pour aider et encourager les pêcheurs et leurs collectivités pourrait être considéré comme une subvention. Voilà de quoi on parle à l'heure actuelle.
Bien entendu, nous en avons fait part au ministre Hearn et au ministre Sullivan, l'ambassadeur des pêches, et ils vont parler de nos préoccupations à l'étranger.
Encore une fois, nous n'avons vu qu'une ébauche de rapport. Ce n'était pas coulé dans le béton. Nous allons suivre ce dossier de près, et je vous demanderais d'en faire autant.
Monsieur Johnson, vous avez parlé de l'avenir des pêches. Je suis d'accord avec vous hormis une chose. Ne craignez-vous pas qu'au bout du compte, les ressources brutes que l'on retrouve au large des côtes de Terre-Neuve soient transférées ailleurs dans le monde dans des vraquiers et des bateaux de plus grande taille?
Ainsi, par exemple, dans la région centrale du Canada, le corégone est envoyé en Chine où il est transformé, puis revendu aux magasins. Dans les magasins Safeway, on peut lire: « Produit du Canada. Fait en Chine. » J'ai peur qu'une bonne partie de nos ressources brutes seront envoyées dans le pays qui le transformera au moindre coût. Pourquoi les débarquer ici? Pourquoi ne pas les débarquer immédiatement sur de plus grands bateaux, soit les vraquiers qui peuvent se trouver à 200 milles de la côte, et ensuite envoyer la ressource en Chine ou dans un autre pays? C'est ce qui me préoccupe le plus.
Monsieur, vous avez tout à fait raison: il s'agit d'une ressource renouvelable. Si l'on fait bien les choses, cette ressource pourra faire travailler vos arrière-petits-enfants un jour.
Je vous remercie.