:
Merci, monsieur le président.
Si l'amendement est adopté, on n'aura pas besoin de traiter de l'amendement de M. McKay, puisqu'il s'agit d'un retrait partiel.
En fait, nous avons déjà dit que nous étions favorables au principe du projet de loi qui vise à rendre déductibles les régimes enregistrés d'épargne-études comme c'est le cas pour les régimes enregistrés d'épargne-retraite. Cependant, nous trouvons que le plafond de 18 000 $ prévu dans le projet de loi est beaucoup trop élevé. Nous estimons également que le fait de pouvoir cumuler les déductions non utilisées est beaucoup trop avantageux et que cela pourrait être utilisé uniquement par les gens les plus aisés.
Au-delà du montant à partir duquel le gouvernement contribue au régime enregistré d'épargne-études — il contribue 20 p. 100, si ma mémoire est bonne —, le seul avantage que l'on a par rapport à un REER traditionnel est de pouvoir augmenter notre plafond et contribuer davantage.
Par exemple, jusqu'à 4 000 $, si on investit dans un régime enregistré d'épargne-études, le gouvernement contribue 20 p. 100 de plus dans ce même régime. C'est vraiment intéressant. Au-delà de ce montant, la seule raison d'en mettre davantage serait que l'on a déjà contribué le maximum permis à son REER et atteint le plafond. Donc, la plupart des gens de la classe moyenne et ceux qui sont moins aisés ne pourront pas en bénéficier.
L'amendement vise deux choses. D'abord, il vise à établir la déduction maximum à 4 000 $ jusqu'en 2005, puis à 5 000 $ en 2006. Ensuite, pour 2007 et chacune des années suivantes, ce serait indexé au coût de la vie. La deuxième modification au projet de loi original vise à enlever aux contribuables la possibilité de cumuler les cotisations non utilisées, ce qui semble ne pas être pertinent. Si on attend jusqu'à la veille des études de son enfant, il est trop tard pour investir dans son REEE.
:
Monsieur le président, merci de ces questions. C'est la première fois que je le vois, même si j'ai eu la chance de parler très brièvement à M. Paquette auparavant.
Dans ma province, en Ontario, il en coûte environ 10 000 dollars par année, en moyenne, pour faire des études — pour un étudiant qui n'est pas en résidence — , donc ces chiffres ne sont peut-être pas suffisants. Je ne voudrais pas avoir l'air de faire de l'obstruction, mais je reconnais que le gouvernement va déjà plus loin. Bien que ce projet de loi n'ait pas été adopté, je ne sais pas si les voies et moyens ont déjà été déposés. Quoi qu'il en soit, je tiens à ce que nous tenions compte du régime de REEE qui existe actuellement.
Si l'on fait passer la limite de 4 000 dollars à 18 000 dollars, c'est pour rendre ce régime conforme à celui des REER, pour que l'un ne remplace pas l'autre. Les chiffres proposés m'inquiètent au plus haut point. Bien que je comprenne que la proposition de M. St-Cyr est très sincère, je crains qu'elle ne permette pas vraiment aux gens de verser toutes les contributions nécessaires en quatre ou cinq ans pour permettre à un étudiant de faire des études.
Je ne m'oppose pas à cette proposition — c'est la première fois dont j'en entends parler — , mais je reconnais aussi que nous sommes tous dans de beaux draps. Vous me pardonnerez l'expression, mais tout l'article 2 de mon projet de loi a perdu sa raison d'être depuis l'annonce du ministre des Finances. Ce qui importe ici, c'est de permettre à un plus grand nombre de gens de profiter du REEE avant l'impôt, plutôt qu'après, comme dans le cadre du régime existant.
:
On avait déjà discuté, lorsqu'on a abordé le projet de loi la première fois, du coût important que cela pourrait représenter. Ce coût n'a toujours pas été chiffré. Si on laisse le projet de loi dans sa forme originale, avec un plafond qui va jusqu'à 18 000 $, les seules personnes qui pourront réellement en profiter pleinement et pour qui cela constituera un avantage supplémentaire seront celles qui atteignent déjà le plafond de 18 000 $ de contributions à un REER.
Je soumets à votre attention, monsieur le président, qu'il n'y a pas un très grand nombre de personnes au Canada qui peuvent économiser 36 000 $ par année. Dans sa forme actuelle, le projet de loi ne permettra qu'aux personnes les plus fortunées de pouvoir en profiter.
J'aimerais aussi souligner que si le projet de loi original n'est pas amendé, il ne s'agira pas, contrairement aux REER, d'un simple report d'impôt mais plutôt, à toutes fins pratiques, d'une exemption d'impôt, parce que la personne qui devra payer l'impôt lors du retrait sera l'étudiant, et non pas le cotisant. Or, dans la plupart des cas, les étudiants ont des revenus très faibles, voire nuls, et paient peu ou pas du tout d'impôt. On pourrait donc se retrouver dans une situation où une personne très aisée pourrait avoir accumulé un plafond de 100 000 $ à la veille des études de l'un de ses enfants, mettre 100 000 $ dans son régime enregistré d'épargne-études et transférer cela sur quelques années à son fils ou à sa fille, qui ne paierait pratiquement pas d'impôt.
Il me semble que cette mesure, dans sa version actuelle, bénéficiera finalement beaucoup plus aux familles très aisées qu'aux familles de la classe moyenne. Notre amendement permet aux familles de la classe moyenne d'ajouter un bénéfice supplémentaire à l'argent déjà donné par le gouvernement. Le gouvernement prévoit hausser ce plafond. Fort bien. Lorsque les voies et moyens seront déposés, on aura l'occasion d'en débattre de nouveau, mais présentement, on débat du projet de loi en vertu de l'état actuel de la loi, et non pas en vertu d'hypothèses. On ne sait même pas encore quel sera le contenu des voies et moyens.
Je pense donc que notre amendement rend le projet de loi très intéressant pour les familles de la classe moyenne. On s'assure qu'il n'y a pas un avantage indu pour les familles les plus fortunées. On s'assure aussi que les coûts ne seront pas démesurés. D'ailleurs, je rappelle qu'on n'a toujours pas de chiffres relativement au coût de cette mesure.
:
Merci beaucoup, monsieur.
Chers membres du comité, j'oserais souligner que ce projet de loi propose de créer
[Français]
une chance fondamentale en vertu du programme des REER.
[Traduction]
Cette proposition ne vise pas de l'argent net d'impôt. La motion de M. St-Cyr vise donc, avec prudence, à faire en sorte que les cotisations au programme actuel soient comptabilisées avant impôt en vertu de cette nouvelle proposition, plutôt qu'après impôt. Selon la proposition de M. McTeague, les cotisations seraient déductibles d'impôt et permettraient de déduire de l'argent avant impôt du revenu d'un parent et de le transférer au nom de l'enfant, pour qu'il soit ensuite retiré au nom de l'enfant. C'est un avantage important, une formule de partage du revenu en or, qui rend le partage du revenu des personnes âgées pâle en comparaison.
M. St-Cyr propose de limiter la somme admissible à un tel traitement chaque année. Si nous ne tenons pas compte de l'amendement de M. St-Cyr, ni de notre responsabilité de régler la question de la limite de contribution déductible admissible chaque année — parce que c'est ce que M. McTeague propose —, je serais d'avis que nous ne nous acquitterions pas très bien de nos responsabilités envers le contribuable canadien.
Hier, le gouvernement a proposé non pas de permettre une déduction ponctuelle de 50 000 $, mais d'autoriser des contributions allant jusqu'à cette somme pendant toute la durée de vie, par enfant, en argent net d'impôt et non avant impôt. La solution que propose M. St-Cyr dans cet amendement est donc logique et prudente, à mon avis, et je vous inciterais à en discuter davantage avant de voter, parce que je ne suis pas convaincu, d'après la teneur de la discussion, que les membres du comité y ont bien réfléchi.
Monsieur Thibault.
Cela ne dépend pas de moi, monsieur le président. À mon avis, cette cotisation deviendrait redondante, puisqu'il y aurait des gens qui contribueraient au régime de toute façon. Ils paient de l'impôt sur le revenu. Par conséquent, ils auraient l'occasion d'utiliser cet impôt sur le revenu pour aider un étudiant en bout de ligne. Bien sûr, il ne faut pas oublier qu'en moyenne, quatre ans d'études dans un collège ou une université coûtent 100 000 $, et je pense que l'élévation de la limite profiterait de toute évidence à un plus grand nombre de personnes.
Selon la proposition de M. St-Cyr, à raison de 4 000, 5 000 ou 6 000 dollars, quelle que soit la limite, il faudra beaucoup de temps pour que quelqu'un réussisse à accumuler les 100 000 dollars nécessaires pour payer les études d'un étudiant au Canada, afin de compenser pour les frais de scolarité ou de les payer.
:
Monsieur le président, je vous remercie.
Je vois l'amendement qui nous est présenté pour la première fois ce matin, bien sûr, mais si je l'interprète bien, selon la discussion que nous avons eue jusqu'à maintenant, pour régler le problème que vous nous avez dépeint et auquel vous voulez que nous réfléchissions attentivement, ce n'est pas la modification de la limite de 4 000 $ pour les cotisations qui me dérange en bout de ligne, et de toute évidence, cette proposition transparaît dans le budget. Ce qui me dérange, c'est que cette somme devienne imposable.
Selon vos arguments, tant que nous imposons les parents avant qu'ils ne cotisent à leur REER, il n'y a pas de problème, qu'il s'agisse de 50 000 $ ou non. Est-ce que je comprends bien?
Vous avez commencé à en discuter, donc je vous demanderais de clarifier votre position, parce que j'écoute la position de tout le monde à cet égard. Si ce projet de loi n'abordait pas la question de la déductibilité d'impôt, vous n'y verriez pas de problème. Vous aimez cet amendement ou vous voulez que nous l'étudions, parce qu'il permet aux parents d'investir avant impôt. N'ai-je pas raison?
:
Il y a des fonctionnaires des Finances parmi nous. Les membres du comité aimeraient peut-être savoir quelles seraient les incidences financières de cette forme de partage du revenu.
En théorie, du moins, je suppose que nous pourrions reconnaître que ce déplacement d'impôt sur le revenu ou cette perte de revenu serait assez considérable, compte tenu de la probabilité que cet argent soit retiré au nom de l'enfant devenu jeune adulte et qui n'aurait pas d'autre revenu très élevé, sauf un petit revenu d'été ou de travail à temps partiel. En gros, on retirerait ces sommes des sources de revenu imposables au nom de l'adulte, ce qui risquerait fort de faire augmenter ses avantages indirects. Ce revenu serait transféré au nom de l'enfant, puis retiré à un moment où il n'y aurait probablement que très peu d'impôt à payer, voire aucun. Les incidences sur les revenus seraient énormes.
J'inviterais les fonctionnaires des Finances à s'avancer, s'ils le veulent bien.
:
Merci, monsieur le président.
Il semble que la limite actuelle de 4 000 $ pourrait changer, à la lumière du budget d'hier soir. Ce qui m'inquiète, c'est la deuxième partie du projet de loi, qui selon les recommandations de son parrain, rendrait les contributions déductibles, et non imposables.
Si on laisse les contributions nettes d'impôt et qu'on peut contribuer jusqu'à la hauteur mentionnée hier soir, il y a tout lieu de nous interroger sur le prélèvement d'impôt. Du point de vue du président, tout porte à croire que les étudiants ne paieront pas beaucoup d'impôt, donc ces revenus seront imposés au moins une fois.
Si nous prenons le projet de loi de M. McTeague, cet argent ne sera pas imposé pour moi, parce que j'aurai bientôt un enfant étudiant, par exemple. Je n'ai pas à payer d'impôt quand je contribue à mon REER. Puis quand ma fille sera aux études, elle ne paiera pas d'impôt non plus, donc cet argent ne sera pas encore imposé.
Est-ce exact? Quel effet ces dispositions ont-elles sur les recettes du Trésor?
:
D'après notre compréhension des propositions de M. McTeague, je peux dire que dans les cas où les contributions seraient réalisées avec une déduction, un coût fiscal important devrait être assumé par le gouvernement au cours des années de contribution. Lorsque l'argent serait retiré au nom des étudiants, le fait que ceux-ci sont en grande partie non assujettis à l'impôt ferait en sorte que cet argent ne serait pas récupéré.
À partir de notre compréhension de ce qui est proposé, nous avons conclu que l'implication en matière fiscale serait la suivante. En supposant qu'il n'y ait pas de changement de comportement chez les contributeurs, donc pas de contributions supplémentaires dues aux nouvelles modalités, nous avons estimé que le coût fiscal encouru au cours de la première année de la mise en oeuvre d'un tel régime serait de 565 millions de dollars par année. Comme je l'ai mentionné, ce coût fiscal ne serait pas récupéré dans les cas où l'argent serait retiré au nom des étudiants qui, de façon générale, ne sont pas assujettis à l'impôt.
On pourrait faire un calcul plus fin et tenir compte du fait que certains de ces montants pourraient être imposables, mais il est logique de penser qu'une grande partie de ces fonds ne seraient pas imposables lorsqu'ils seraient retirés au profit des étudiants.
Si on tient compte du fait que les contributeurs pourraient augmenter leurs contributions, étant donné l'incitatif important pouvant les amener à vouloir bénéficier d'un traitement fiscal avantageux, on en conclut que ce coût pourrait augmenter substantiellement.
:
Je suis content de cette explication. Je pense que ce qu'il faut voir, c'est qu'en changeant de l'argent après impôt en de l'argent avant impôt, on créé un avantage fiscal très important qui s'approche d'une échappatoire fiscale puisque les jeunes ne paieront à peu près pas d'impôt là-dessus. Je ne m'oppose pas à ce qu'on encourage les parents à économiser pour les études de leurs enfants. Ce que je dis — et c'est la nature de mon amendement —, c'est que si on laisse la porte ouverte jusqu'au plafond de 18 000 $, d'une part, cela coûtera beaucoup trop cher sur le plan fiscal et, d'autre part, seuls les gens les plus fortunés pourront en bénéficier.
Le montant prévu dans mon amendement me semble amplement suffisant : on parle de 5 000 $ par année. Si on contribue pendant 20 ans, par exemple, cela donnera plus que 100 000 $. Tous ceux qui placent de l'argent dans un REER savent qu'avec les intérêts composés, qui eux-mêmes fructifient à l'abri de l'impôt, il est probable que le montant accumulé sera plus près de 300 000 $ que de 100 000 $. Donc, il me semble que c'est tout à fait raisonnable comme amendement. Cela me semble être un bon compromis qui sera utilisé par la classe moyenne sans procurer un avantage indu aux plus riches.
Je voudrais préciser autre chose. Tout à l'heure, on a eu une discussion dans le cadre de laquelle M. Wallace a dit qu'en vertu du régime actuel, l'argent investi est de l'argent après impôt. Il y a quand même un avantage, parce que cet argent fructifie à l'abri de l'impôt. Cela permet donc d'avoir un rendement composé plus élevé. Toutefois, il est certain que l'avantage fiscal que confère le projet de loi actuel est beaucoup plus grand, et c'est pour cette raison qu'on se propose de le limiter.
:
Non, ce n'est pas ce que je comprends.
Monsieur St-Cyr, je vais essayer de clarifier la question de M. Dykstra pour vous.
Je pense que M. St-Cyr accepte l'idée de base de la déduction d'impôt. Il essaie simplement de limiter les déductions d'impôt en proposant ces seuils. À l'heure actuelle, bien sûr, le régime de REEE n'offre pas de déduction d'impôt, mais plutôt un abri fiscal pour l'argent économisé au nom de l'enfant. M. St-Cyr n'essaie pas d'altérer l'objectif fondamental de la motion de M. McTeague, qui est d'offrir une déduction d'impôt, mais simplement de limiter les contributions annuelles déductibles d'impôt.
Est-ce bien cela, monsieur St-Cyr?
:
Oui, et de plus, on retire le mécanisme de report des contributions inutilisées, c'est-à-dire que si on veut vraiment épargner pour les études de nos enfants, il faut le faire pendant les 18 ou 20 ans que ça dure. On ne peut pas accumuler 100 000 $ de contributions inutilisées et les utiliser entièrement dans une même année, par exemple. C'est ma réponse.
J'aimerais ajouter un autre commentaire. J'ai parlé des gens les mieux nantis qui pourraient profiter du projet de loi dans sa forme actuelle. À cet égard, je prendrais notre situation personnelle, nous qui sommes réunis autour de cette table, en guise d'exemple. Compte de notre revenu, nous faisons sûrement partie des mieux nantis de notre société. Nous avons de bonnes conditions de travail, notre employeur cotise à un bon fonds de pension. Donc, la plupart d'entre nous ne pouvons pas, ou à peu près pas, cotiser à un REER. Si ce projet de loi était adopté, pour moi qui aurai un enfant en septembre, ce serait formidable. Cela voudrait dire que je pourrais ajouter un autre montant de 18 000 $ qui serait, non pas à l'abri de l'impôt, mais exempt d'impôt, parce que mon fils ou ma fille n'en paiera à peu près pas lorsque le temps sera venu pour elle ou lui de faire ses études. Ce serait donc bien intéressant pour moi et pour nous tous qui sommes réunis autour de cette table, mais soyons réalistes: la classe moyenne n'est pas du tout dans cette situation. On n'a pas besoin d'aller aussi haut pour faire quelque chose d'intéressant.
:
Merci, monsieur le président.
Je vais laisser M. McTeague se prononcer. J'appuie le principe qui sous-tend son projet de loi, mais je suis également favorable à cet amendement. J'approuve le fait que nous encouragions les parents à cotiser, que nous utilisions le système fiscal pour leur permettre de cotiser et ainsi préparer l'avenir de leurs enfants, et que nous améliorions le régime actuel. Celui-ci est excellent, mais si nous pouvions le bonifier au moyen de déductions fiscales, je serais tout à fait pour.
Je ne m'en fais pas pour les enfants de riches; ce sont ceux des moins bien nantis et de la classe ouvrière qui auront du mal à assumer les coûts de leurs études postsecondaires. J'approuve M. St-Cyr lorsqu'il affirme que cette mesure tend à favoriser les riches, et on pourrait aller jusqu'à dire que les moins fortunés subventionnent ces derniers avec leurs impôts, par l'entremise de ce programme d'un demi-milliard de dollars. C'est pourquoi j'abonderais dans le sens de l'amendement de M. St-Cyr.
Je demanderais à M. McTeague s'il a eu l'occasion d'évaluer si son projet de loi, une fois modifié par l'amendement de M. St-Cyr, respecterait toujours les excellents principes qu'il défend.
:
Merci du compliment, monsieur Thibault.
L'esprit du projet de loi était de s'assurer que cet instrument se compare aux REER et qu'il présente les mêmes avantages, afin d'encourager plus d'étudiants à se prévaloir de — Certes, nous ne gagnerons pas la participation de tout le monde, mais nous ferons beaucoup mieux que maintenant, puisque seulement 27 p. 100 des gens profitent actuellement de cette mesure. Il s'agit vraiment d'encourager davantage d'étudiants à faire des études postsecondaires, et de les imposer plus tard, lorsqu'ils les auront terminées, ce qui sera assurément très précieux pour les finances publiques dans les années à venir.
Ce que nous pourrions envisager — mais avec ce projet de loi, je suis mal placé pour le faire et je me heurterais à un refus du Parlement —, c'est de prendre la décision stratégique, du point de vue fiscal, d'éliminer l'incitatif. D'après ce que j'ai appris du ministère des Finances du gouvernement précédent, si l'on éliminait cet incitatif de 20 p. 100, qui pourrait même se révéler inutile dans la plupart des cas, cela n'aurait aucune incidence sur les recettes.
En ce moment, le gouvernement allonge 575 millions de dollars en vertu du régime actuel. M. Gingras pourra le confirmer. Si l'on éliminait cet incitatif de 20 p. 100, le prix à payer en recettes cédées — et le terme « cédées » est important, car il ne s'agit pas de coûts, mais de recettes perdues —, serait de 565 millions de dollars, à vue de nez. Là n'est pas l'objet du projet de loi, mais on pourrait de toute évidence déclarer cette disposition nulle ou inutile, compte tenu de l'effet que cela aurait.
En ce qui concerne les remarques de M. St-Cyr et sa recommandation, ce plafond de 5 000 $ ne me pose aucun problème, sauf pour une chose. M. St-Cyr s'interroge sur l'évolution de l'indice des prix à la consommation; je serais curieux de connaître les situations respectives dans sa province, la mienne et l'ensemble du pays quant au niveau d'instruction et à la hausse des frais de scolarité. Je peux vous garantir, monsieur Thibault, que ceux-ci augmentent beaucoup plus rapidement que l'inflation et l'IPC; c'est pourquoi, même si M. St-Cyr avance que le plafond de 18 000 $ devrait être fixé à 4 000 ou 5 000 $, nous nous retrouverions quand même avec beaucoup d'étudiants à court d'argent et de nombreux Canadiens pouvant à peine cotiser 100 $ par mois ou même incapables de se prévaloir du régime.
Je propose qu'on envisage, d'une manière ou d'une autre, de hausser quelque peu ce montant de 5 000 $. Je ne considère pas que le plafond de 18 000 $ est coulé dans le béton, et s'il faut le changer pour que M. St-Cyr et les députés des autres partis approuvent le projet de loi, je suis prêt à le faire.
En gros, ce qui me préoccupe le plus, c'est que ni moi, ni personne d'autre ici n'aurions pu prévoir ce qui s'est produit hier, et d'après ce que j'ai compris, le Bloc québécois appuiera la mesure relative aux 50 000 $ concernant le plafond à vie. C'est une question qu'ils devront résoudre. Pour ce qui est de ce projet de loi, si c'est ce qu'il faut pour qu'il passe, allons-y.
D'abord, le NPD a toujours appuyé les REEE et considéré qu'ils faisaient partie de la solution totale dont les familles disposent pour aider leurs enfants à poursuivre leurs études.
Je fais peut-être partie d'un autre monde, mais les parents à qui je parle ont du mal à profiter complètement des sommes allouées présentement.
[Traduction]
À en juger par le plafond du SCEE et les statistiques du gouvernement, les cotisations des familles canadiennes n'atteignent pas le montant total autorisé.
L'analyste financier nous a expliqué les coûts de cette proposition. Nous étions préoccupés par le fait qu'elle semblait avantager surtout ceux qui se prévalaient déjà du régime. L'analyste pourrait-il nous fournir une évaluation de ce qu'il en coûterait, en tenant compte de l'amendement proposé?
Je continue de craindre qu'on mette en place un système favorisant principalement les familles qui peuvent déjà se le permettre. Puisqu'il y a des limites à l'aide que nous pouvons apporter aux étudiants, je pense que nous devrions déterminer combien nous donnerons à ceux qui font déjà des économies, par exemple, comparativement aux étudiants qui iront à l'université cet automne et ne disposeront d'aucun soutien financier pour régler leurs frais de scolarité. Il n'est pas question ici d'un système de bourses accessible aux étudiants quand ils en ont besoin, mais plutôt d'un régime qui s'applique 20 ans plus tard, comme c'est apparemment l'objet de celui-ci.
Pourrions-nous obtenir une évaluation des implications financières, pour connaître le montant des recettes auxquelles nous renonçons?
:
Il est essentiel de bien saisir la nuance. C'est une différence importante, et toute la question est de savoir comment le comité s'y prendra pour régler cette affaire.
Il est clair que le régime actuel permettra à certains d'en tirer profit au maximum, ce qui représente très peu de personnes. Prenons le cas d'une cotisation avant impôt; nous avons tous, dans nos circonscriptions, des cotisants qui paient des impôts, alors tout porte à croire que ce chiffre devrait être beaucoup plus élevé. Il est important que le comité garde à l'esprit que si on veut que ce soit avant imposition, le nombre de contribuables ayant des enfants susceptibles de fréquenter l'université devrait naturellement être plus élevé.
Le ministère des Finances ne peut probablement pas répondre, mais il est extrêmement important de comprendre que le fait que ce soit avant impôt ou après impôt signifie qu'un nombre considérablement plus élevé de personnes vont s'en prévaloir.
:
Nous faisons face à une dichotomie. Bien sûr, d'une part, il est probable qu'il y ait une augmentation des cotisations en raison de la déductibilité. D'autre part, il y a la question de la lutte des classes. Mais on ne peut contester les avantages additionnels de cette déductibilité pour les familles en mesure de s'en prévaloir.
D'un côté, vous avez donc une perte de recettes, qui résulte naturellement de l'accroissement du taux d'épargne pour l'éducation postsecondaire. De l'autre, on tirera des avantages des cotisations supplémentaires. Cette perte de recettes est la conséquence naturelle du niveau très élevé des cotisations.
Ce dont il est question ici, cependant, c'est de l'amendement de M. St-Cyr, dans lequel on propose de limiter les cotisations à 4 000 ou 5 000 $ par année. Mme Savoie a fait quelques observations là-dessus. Cet amendement limiterait, quoique en partie seulement, les avantages supplémentaires que le projet de loi de M. McTeague pourrait apporter à certaines familles. C'est ce que cherche M. St-Cyr.
Nous allons poursuivre la discussion. Monsieur McKay.
:
Je constate que votre intrépide leader ne semble pas particulièrement choqué par tous ces milliards distribués hier. La proposition de M. McTeague me semble donc très modeste.
Cela dit, c'est une proposition très avantageuse pour ceux qui en ont les moyens. Elle prévoit non seulement une déductibilité, mais aussi des bourses et un fractionnement du revenu. Tout cela s'additionne pour former un instrument fort intéressant pour ceux qui peuvent se le permettre.
M. St-Cyr propose de limiter la déductibilité à 4 000 ou 5 000 $. Mais ma question s'adresse à M. Gingras, et concerne l'amendement BQ-1 proposé à l'alinéa 2(1)e), qui va comme suit :
pour 2007 et chacune des années suivantes: la somme du plafond annuel de REEE pour l'année d'imposition précédente et du produit de la multiplication de ce plafond par le pourcentage de variation moyenne de l'indice des prix à la consommation [...] pour l'année visée.
Je ne comprends pas très bien ce que cela signifie. En gros, prenons-nous le montant de 5 000 $ pour 2006, pour ensuite lui ajouter le multiple de l'indice des prix à la consommation afin de déterminer le montant à déduire?
Si c'est bien cela, ma seconde question sera celle-ci: existe-t-il une limite aux cotisations additionnelles, à supposer que vous ne vouliez pas profiter de la déduction? À titre d'exemple, si vous contribuez à hauteur de 7 000 $ en 2010, mais souhaitez en fait cotiser 10 000 $, pourrez-vous déduire les 7 000 $ et cotiser quand même les 3 000 $ supplémentaires? Voilà ma question.
:
À l'ordre, je vous prie. Je répond à des questions qui ont été posées.
Nous devons présenter un rapport à un moment donné en automne. Je n'ai pas de date précise, mais la Chambre nous a laissé un peu de temps pour régler cela.
Je vais faire une suggestion, cependant — qui vous paraîtra logique, je pense — que quand vous présentez un amendement, appuyez-le sur des chiffres, ou démontrez que vous avez fait des recherches auparavant. Vous constaterez certainement que cela favorise l'adoption rapide des amendements, ou leur rejet, que ce soit dans un sens ou dans l'autre.
:
La décision de la présidence est contestée. Ceux qui souhaitent appuyer la présidence peuvent le dire maintenant.
(La décision de la présidence est renversée.)
Le président: Je vois qu'une alliance s'est formée ici, donc la décision de la présidence est invalidée.
[Français]
On l'a lancée dans la poubelle.
[Traduction]
Nous avons une demande de vote; cependant, d'autres personnes ont signalé leur désir de parler de l'amendement, alors en dépit de cette tentative d'appel au vote, je donne maintenant la parole à M. Wallace.
:
Merci, monsieur le président.
J'ai une question très brève pour l'auteur du projet de loi.
Nous avons entendu des représentants des Finances, qui ne sont plus ici, que nous devrions limiter cela à 550 millions de dollars, ou je ne sais plus quel chiffre. Votre réponse, c'était que si le gouvernement du Canada ne versait pas la portion subvention, et si la participation était d'un certain montant, cela ne ferait pas tellement de différence pour des parents comme moi. J'ai deux filles adolescentes qui, je l'espère, feront des études postsecondaires. Si la participation était telle, peut-être n'aurions-nous pas besoin de la portion subvention, et ce serait une économie d'impôt pour le Trésor.
Pouvez-vous confirmer que vous ne proposez pas de supprimer la portion subvention, dans votre projet de loi?
:
Monsieur Wallace, comme j'ai cinq enfants, je dois tout de suite déclarer mon conflit d'intérêts.
Ce n'est pas ce que je propose, ni le projet de loi. Je suggère simplement que s'il était adopté — et je pense qu'il devrait l'être — ce projet de loi aurait deux effets. L'un est qu'il y aurait plus de gens qui y contribueraient, et l'autre un plus grand nombre d'étudiants qui pourraient en tirer parti. Ce serait un apport énorme pour l'économie. Plus importante encore — et peut-être d'autres peuvent-ils en parler — cela ne nécessitera pas le même incitatif.
Le supplément de 25 p. 100 est, en fait, pour amener les gens à investir des dollars après impôt, pour ceux qui le peuvent. Il est clair qu'entre l'avant taxe et l'après taxe, on perd beaucoup de contributeurs potentiels. C'est ce que ce projet de loi essaie de corriger.
:
À ce sujet particulier, monsieur le président, je ne suis pas d'accord. Si ce projet de loi vise vraiment à faire payer ceux qui le peuvent — et disons les Canadiens de revenu faible à moyen — l'avant ou après impôt n'y fera pas grande différence. Je pense que ce sont ceux qui ont l'argent pour atteindre les limites qui seront avantagés. Disons-le franchement.
Il est certain que je suis encore en faveur de la portion subvention qui est prévue ici. Je m'inquiète beaucoup que même l'auteur de la motion suggère que, eh bien, si cela a une incidence sur le trésor, peut-être allons-nous nous laisser tomber la portion subvention, à cause de l'élément de participation. Je pense que c'est la mauvaise approche à prendre. Je ne vais pas aller à mon public pour dire que j'appuie une position selon laquelle étant donné la participation, nous allons laisser tomber la portion subvention, que tous les Canadiens contribuent au bienfait des études postsecondaires pour les étudiants, et à l'amélioration de notre économie. Je pense que vous ne pouvez pas faire cela; vous ne pouvez adopter ce projet de loi sans réfléchir à ceci comme une solution sérieuse qui est supprimée comme... Je pense qu'il n'est pas très ingénieux de ne pas s'assurer que ce soit au compte rendu, et qu'il y soit dit que nous voulons faire ceci.
J'ai tout le temps que je veux, je pense, monsieur Pacetti.
:
J'apprécie ce conseil, et je me résume.
Soudain, aujourd'hui, nous avons parlé de supprimer un élément qui n'est pas dans le projet de loi, au sujet de l'aspect subvention, auquel je pense, même les membres du Bloc ne seraient pas favorables, parce que je pense que c'est directement pour aider ceux qui — C'est un supplément d'aide qu'il n'y aurait pas, je pense, avec cette proposition.
Si l'idée, c'est qu'on veut faire participer plus de gens à faible revenu au programme — un aspect du projet de loi est que ce serait avant-taxe — je ne pense pas que la différence serait si grande. Il serait intéressant de voir les statistiques sur les familles à faible revenu qui peuvent se permettre de contribuer à un REER, par exemple. Ce n'est probablement pas autant que ce devrait l'être, mais c'est parce qu'elles ont des problèmes de budget, et elles doivent prendre ces décisions budgétaires, comme familles, pour subsister d'une semaine à l'autre. Je pense qu'exactement le même argument se poserait pour le REEE.
Alors je pense que le système que nous avons maintenant est bon. Nous y avons apporté quelques changements, dans le montant qui peut être versé sur toute la durée d'un REEE, et je pense que c'est vraiment fonction des coûts des études auxquelles c'est consacré. C'était au sujet de la première partie du projet de loi.
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Avant de passer au vote, j'aimerais dire deux ou trois choses aux fins du compte rendu.
Je pense que nous devrions tous prendre très au sérieux les recommandations que fait ce comité quand nous adoptons des projets de loi. Je pense que cet amendement particulier, comme je me suis efforcé de le souligner tout à l'heure, est très réfléchi relativement aux enjeux qu'il soulève et tente de régler. Mais je vous dirai sincèrement, chers collègues, que si nous passons au vote, ce qui annulerait les deux amendements subséquents, nous nous engageons à adopter le projet de loi tel que modifié. C'est la conséquence logique.
Voici des questions dont nous n'avons pas parlé. Nous n'avons pas réglé la question de la subvention. Il reste certainement à parler des conséquences de cette proposition sur le programme de subvention actuel.
Nous n'avons pas vraiment parlé de l'impact sur les revenus du projet de loi modifié tel que proposé. Plusieurs questions ont été soulevées à ce sujet, notamment par l'auteur de l'amendement.
Nous n'avons pas longuement réfléchi à l'impact différentiel de ceci sur certaines familles et certains niveaux de revenu, et l'incidence que ces changements auront sur elles.
Nous n'avons absolument pas parlé de l'interface entre la proposition à laquelle nous donnerions notre aval en tant que comité si nous allions de l'avant avec ceci, comme je crains que nous le fassions, et le programme actuel, et des répercussions que cela aura sur le programme actuel de REEE. Eh bien que je serais d'accord avec le proposant que le programme actuel est sous-utilisé, il n'en reste pas moins que 27 p. 100 des familles l'utilisent actuellement. Nous n'en avons pas discuté.
Nous n'avons pas parlé de l'incidence que cette proposition pourrait avoir sur le taux de contribution aux REER. Le revenu des familles canadiennes a ses limites; les sommes disponibles ont leur limite. Quel incidence aura l'admissibilité en déduction des cotisations au REEE sur les cotisations au REER, au plan de la sécurité à long terme de ceux qui devraient être en train d'épargner pour leur propre retraite? Quelle sera cette incidence? Nous n'en avons pas discuté.
Et nous n'avons pas examiné la question du partage du revenu, dans le sens du partage entre parents et un enfant — parce qu'en fait, c'est de partage de revenu dont il s'agit. Nous n'avons pas vraiment examiné cette incidence.
Et nous n'avons certainement pas parlé, pas autant qu'on le devrait à mon avis, des répercussions générales de cette proposition.
Je suis d'accord avec ce que pense le proposant, vous le savez bien. La plupart d'entre nous, bien entendu, avons affirmé notre soutien pour l'importance à l'investissement dans l'éducation, mais nous n'avons pas suffisamment débattu des propositions qui sont devant nous par opposition, par exemple, à la question de savoir si l'argent devrait être investi de façon plus générale dans la hausse des transferts à l'éducation postsecondaire, comme cela s'est fait avec le budget d'hier — autrement dit, des augmentations globales du financement plutôt que des incitatifs fiscaux comme celui-là.
Nous n'avons pas discuté de tout cela. Alors je tiens à faire inscrire au compte rendu que je nous encourage à le faire, parce que je prends très au sérieux la qualité des recommandations qu'a faites notre groupe, ici.
On a proposé de passer au vote.
Monsieur Dykstra.
Les deux autres amendements sont d'ordre administratif, sauf qu'ils ont trait à l'article que M. St-Cyr propose de modifier et ne sont donc plus pertinents. D'accord?
Comme il n'y a pas d'autres commentaires, je vais demander le vote.
(L'amendement est adopté.)
(L'article 2, modifié, est adopté avec dissidence.)
(Article 3)
:
Encore une fois, M. Pacetti a raison. Il est tout à fait inacceptable que M. Pacetti exprime ses vues pendant que nous essayons de tenir un vote.
Nous allons passer au vote, comme je l'ai déjà indiqué.
(Le projet de loi C-253 est adopté par 6 voix contre 5.)
Le président: Dois-je faire rapport du projet de loi modifié à la Chambre?
Des voix: D'accord, avec dissidence.
Le président: Le comité doit-il ordonner la réimpression du projet de loi modifié pour l'usage de la Chambre, à l'étape du rapport?
Des voix: D'accord, avec dissidence.
Le président: Merci beaucoup, monsieur McTeague.
:
Puis-je demander aux témoins suivants de s'avancer rapidement?
Nous allons poursuivre nos travaux conformément à l'ordre de renvoi.
[Français]
du lundi 4 décembre 2006, qui traite du projet de loi .
[Traduction]
Nous accueillons aujourd'hui plusieurs témoins, y compris notre collègue, M. Jeff Watson, qui pourra prendre la parole pendant un maximum de cinq minutes.
Monsieur Watson, je vous avertirai, ainsi que les autres témoins, quand il ne restera plus qu'une minute. Bien entendu, je vous couperai ensuite la parole sans cérémonie.
Je tiens à rappeler aux membres du comité qu'une fois les exposés de cinq minutes terminés — je pense qu'il y en a trois — , nous n'aurons plus qu'une vingtaine de minutes pour les questions et, peut-être, l'étude article par article du projet de loi.
Je tiens également à souhaiter la bienvenue à M. Masse. Merci d'être venu.
J'invite donc les membres du comité à réfléchir à la possibilité de prolonger la séance pour discuter plus à fond de la question, si c'est ce que vous désirez.
Nous allons maintenant entendre M. Watson. Bienvenue.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier tous les membres du comité ici présents. Je n'ai pas l'habitude de me retrouver de ce côté-ci du micro, de ne pas faire partie de ceux qui interrogent les témoins. C'est bien différent.
Je tiens également à remercier les personnes qui comparaissent en même temps que moi — M. Gleberzon, de l'ACIR, M. Bill Thrasher, de l'association Canadians Asking for Social Security Equality. Il y un groupe qui n'a pas été en mesure de se joindre à nous — la Canadian Union of Transportation Workers —, mais je veux le remercier de sa contribution à la discussion.
Enfin, j'aimerais remercier le député de Calgary-Sud-Est, qui s'intéresse de très près à ce dossier depuis 1997.
Brièvement — certains membres du comité connaissent peut-être davantage le contenu du projet de loi que d'autres — , il est question ici de dispositions qui découlent de la Convention fiscale entre le Canada et les États-Unis, et de l'application de celles-ci en vertu de la Loi de l'impôt sur le revenu. Je voudrais vous parler de trois protocoles en particulier.
D'abord le contexte. Le deuxième protocole visé par la Convention fiscale entre le Canada et les États-Unis, qui prévoyait l'imposition des prestations de sécurité sociale des États-Unis dans le pays de résidence — c'est-à-dire le Canada — et l'inclusion de 50 p. 100 des prestations dans le revenu imposable, a existé jusqu'au 1er janvier 1986, date à laquelle un troisième protocole est entré en vigueur, protocole en vertu duquel les prestations étaient imposées dans le pays qui versait les prestations, et non dans le pays de résidence, à un taux de 25,5 p. cent.
Ce protocole a existé jusqu'en 1997, année d'entrée en vigueur du quatrième protocole qui, lui, rétablissait le régime d'imposition fondé sur le lieu de résidence et ramenait le taux d'inclusion non pas à 50 p. 100, mais à 85 p. 100. Cette décision a eu un impact majeur sur le revenu des personnes âgées déjà à la retraite à ce moment-là. Certains de mes collègues, y compris les témoins que nous accueillons, peuvent sans doute vous en dire plus à ce sujet que moi.
Je sais que ce comité-ci est friand de détails. Cela fait partie de votre travail. Je demande tout simplement que le comité fasse la part des choses, car il y a de grands principes qui doivent être pris en compte.
Je tiens à indiquer au comité que j'ai proposé un amendement que le greffier responsable des projets de loi d'initiative parlementaire est en train de rédiger. Comme il n'est pas encore prêt, je ne peux vous le soumettre. Mais nous y travaillons.
Ce projet de loi soulève des questions importantes, dont celle qui a trait au traitement équitable. Je compte aborder le sujet. Je ne sais pas si je vais avoir le temps de le faire pendant mon allocution liminaire. Si non, j'en discuterai pendant la période de questions.
Côté équité, on a établi une comparaison entre le traitement fiscal dont fait l'objet le résident qui reçoit des prestations de sécurité sociale américaines, mais qui vit aux États-Unis, et le résident qui reçoit des prestations au titre du RPC ou du RRQ et qui vit lui aussi aux États-Unis.
Dans le même ordre d'idées, on s'interroge sur le traitement fiscal dont font l'objet les personnes vivant au Canada — le résident qui reçoit des prestations au titre du RPC et dont la totalité des prestations sont comprises dans le revenu imposable, et le résident qui reçoit des prestations de sécurité sociale des États-Unis, mais qui paie des impôts sur 85 p. 100 de celles-ci. Il s'agit, à mon avis, d'un faux problème. J'en discuterai peut-être pendant la période de questions.
Para ailleurs, le gouvernement du Canada, en 1997, n'a jamais soulevé l'argument du traitement fiscal équitable accordé au résident A par rapport au résident B, tous deux vivant au Canada. C'est un argument qui a été invoqué plus tard, pour justifier l'augmentation du taux d'imposition.
Cela dit, je suis heureux de voir que nous nous penchons là-dessus aujourd'hui. Je préférerais que vous entendiez ce que les témoins qui m'accompagnent ont à dire à ce sujet. Je vais leur céder la parole pour qu'ils vous décrivent l'impact qu'a cette mesure législative, ce qu'elle signifie pour les personnes âgées, les Canadiens âgés notamment. Nous aborderons ensuite volontiers les pistes de solution qui s'offrent à nous pour régler ce problème.
Merci beaucoup, monsieur le président.
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Nous en discuterons plus tard, à l'extérieur de la pièce.
Des voix: Oh, oh!
M. William Gleberzon: Non, il est beaucoup plus grand que moi.
L'ACIR est heureuse d'appuyer le projet de loi , qui a pour objet d'accorder une exemption fiscale de 50 p. 100 du montant des prestations versées à des résidents du Canada au titre de la sécurité sociale des États-Unis. Notre appui découle des nombreux appels, courriels et fax que nous avons reçus de personnes qui sont durement touchées par la politique actuelle. Néanmoins, je compte proposer un amendement au projet de loi, que je vais vous décrire dans quelques instants.
Comme l'a indiqué M. Watson, le changement d'orientation survenu entre 1995 et 1997 résulte d'un processus assez alambiqué. Encore une fois, je vous invite à lire ce que j'ai écrit à ce sujet dans mon exposé. Toutefois, l'élément marquant de ces deux années, c'est que la part imposable des prestations versées aux Canadiens au titre de la sécurité sociale des États-Unis a augmenté d'un seul coup de 35 p. 100. En effet, la décision prise au bout de ces deux années a provoqué une onde de choc et semé l'incertitude et la consternation chez les quelque 100 000 Canadiens qui reçoivent des prestations de sécurité sociale des États-Unis.
Les résidents touchés n'ont pas eu le temps de s'adapter à la forte hausse qui a été décrétée : ils n'ont pu faire qu'une seule chose, et c'est réduire leur niveau de vie. L'Association a entendu des histoires terribles au sujet de l'effet dévastateur que cette décision a eu sur le bien-être de ces personnes. Elle a dénoncé la situation, en leur nom, auprès du gouvernement de l'époque et du Parlement.
Aujourd'hui, certains résidents canadiens qui reçoivent des prestations de sécurité sociale des États-Unis et qui ont été touchés par le changement annoncé en 1997 sont plus vieux et plus fragiles. Certains commencent à déménager dans des foyers ou reçoivent des soins à domicile : ces deux types de services coûtent très cher, peu importe la province de résidence, les personnes âgées assumant une part toujours plus grande des coûts. Si le taux d'imposition est ramené à 50 p. 100, comme c'était le cas avant 1995, leur qualité de vie s'en trouvera grandement améliorée.
Bien entendu, les Canadiens âgés qui, après 1997, ont travaillé, contribué au régime de sécurité sociale américain, payé des impôts aux États-Unis et, une fois à la retraite, sont rentrés au Canada, vont voir leur revenu de retraite assujetti à un impôt de 85 p. 100. Quel bel accueil nous réservons aux citoyens qui reviennent vivre au Canada ou aux Américains qui choisissent de vivre au Canada et de devenir des citoyens de notre pays.
Le traitement fiscal des prestations de sécurité sociale versées aux États-Uns est très différent de celui qui est réservé aux prestataires canadiens. Aux États-Unis, les résidents sont imposés dès qu'ils commencent à cotiser au régime de sécurité sociale. Toutefois, il y a quelques années, le taux d'imposition des prestations de sécurité sociale a été modifié à la hausse : une échelle mobile a été introduite, en fonction du revenu, allant de 50 à 85 p. 100. Nous croyons comprendre que seulement 20 p. 100 des personnes âgées aux États-Unis paient des impôts au titre de la sécurité sociale, selon le revenu et la méthode utilisée pour calculer le montant imposable.
Je vous renvoie à l'annexe, qui décrit la façon dont le régime fonctionne aux États-Unis dans le cas des expatriés américains. Le calcul a été effectué par un expert en la matière. J'ai parlé à l'auteur : elle m'a confirmé que c'est la façon dont le système fonctionne aujourd'hui. Fait le plus révélateur : jusqu'à 85 p. 100 des prestations de sécurité sociale sont imposables aux États-Unis, et ce pourcentage est fonction du revenu, alors qu'au Canada, le taux d'imposition est fixé à 85 p. 100, peu importe le revenu.
Je tiens à rappeler au comité que le changement apporté au taux d'imposition s'inscrivait dans une série de modifications apportées au revenu de pension à une époque où le gouvernement canadien était confronté à de lourds déficits. Cette période est révolue. En effet, en ce dixième anniversaire de la hausse de 35 p. 100 appliquée aux prestations de sécurité sociale américaines que reçoivent les Canadiens, la situation est renversée. Comme vous le savez, le gouvernement canadien nage aujourd'hui dans les surplus — et de façon continue.
À preuve : le budget d'hier. L'âge auquel les REER doivent être transférés dans un FRR a en effet été porté à 71 ans, comme c'était le cas avant 1997. Or, le gouvernement n'a pas à remplir ses coffres sur le dos des Canadiens âgés qui ont déjà payé de l'impôt sur leur revenu de retraite aux États-Unis.
J'aimerais proposer un amendement au projet de loi concernant la part imposable des prestations versées aux contribuables canadiens au titre de la sécurité sociale des États-Unis.
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Merci beaucoup de me donner cette occasion de vous dire notre histoire. Je touche des prestations d'aide sociale des États-Unis, alors je connais très bien la situation.
Pendant la saison des Fêtes de 1995, les résidents qui avaient passé une part de leur carrière professionnelle aux États-Unis ont reçu une lettre qui a bouleversé leur vie. Cette lettre venait de l'administration américaine de l'aide sociale et disait qu'à compter du 1er janvier 1996, il y aurait une retenue d'impôt à la source non remboursable de 25,5 p. 100 sur leurs prestations. Pourquoi? Parce que le Canada et les États-Unis avaient conclu un nouvel accord qui avait été modifié pour permettre au pays émetteur des prestations de percevoir l'impôt. Pendant des décennies avant cette modification, le pays de résidence était celui qui percevait l'impôt.
La douleur et l'angoisse ont envahi les coeurs des citoyens retraités. Un bon nombre de ces aînés n'avaient jamais eu à payer d'impôt sur le revenu auparavant parce que leur revenu était tellement faible. Voilà qu'ils perdaient 25,5 p. 100 de leurs prestations d'aide sociale. Comment allaient-ils acheter de quoi manger, payer leur loyer, alors qu'ils vivaient déjà très modestement?
L'honorable Herb Gray, député de Windsor Ouest, a dit au Windsor Star le 27 décembre 1995 qu'il avait reçu l'assurance que les Canadiens ne paieraient pas plus d'impôt et pourraient même payer moins. Il n'y a jamais eu la moindre indication que le gouvernement estimait que les bénéficiaires ne payaient pas leur juste part. De fait, il a été dit que nous sommes simplement tombés entre les fentes du système et qu'ils cherchaient plutôt à s'en prendre aux quelques-uns qui ne déclaraient pas leur revenu américain dans leur déclaration de revenu au Canada. CASSE, Canadian Asking for Social Security Equality, une organisation de base populaire, est née du désespoir et de la colère, pour lutter contre cette convention fiscale. Alors que nous nous attendions à voir 25 personnes à notre première réunion, nous avons été ébahis de voir 200 personnes s'entasser au pavillon du club Viscount Estates à Essex, une petite ville près de Windsor.
Il y a eu deux autres réunions cette année-là, et à chacune d'elles sont venus 1 500 aînés, dont bon nombre étaient limités par divers troubles physiques. CASSE est composée de gens ordinaires qui, en dépit de leur âge, étaient prêts à affronter le gros gouvernement. On a fait passer le chapeau pour recueillir des dons pour appuyer la cause. Ce n'était pas une grande entreprise qui pouvait se permettre de dépenser des millions de dollars sur des lobbyistes chargés d'amadouer les législateurs par de coûteux dîners. C'était un groupe de gens ordinaires qui se battaient pour leur pension et le droit de rester dans leur maison, certains dans leur foyer. Ce n'est que quand il est devenu apparent que ces aînés étaient prêts à se battre pour leurs droits que les choses ont commencé à bouger.
Un dialogue entre le Canada et le Trésor des États-Unis a finalement abouti à une entente provisoire le 9 avril 1997. Cette entente rétablissait la situation qui existait avant 1996, à une grande exception près. Alors qu'avant 1996, 50 p. 100 des prestations d'aide sociale étaient imposables, le Canada perçoit maintenant des impôts sur 85 p. 100 de ces prestations. Cela représente une augmentation de 70 p. 100 de l'impôt sur les prestations d'assurance sociale.
Au Canada, les primes du RPC sont retenues sur le salaire avant l'application de l'impôt. Aux États-Unis, les salaires sont imposés avant que soit faite la déduction pour les primes d'aide sociale. Depuis 1962, les primes pour l'aide sociale, aux États-Unis, pouvaient constituer un crédit d'impôt sur les impôts canadiens. Aux États-Unis, moins de 20 p. 100 des bénéficiaires de l'aide sociale paient de l'impôt sur leurs prestations, et moins de 6 p. 100 paient des impôts sur 85 p. 100 de leur prestation. Au Canada, tout déclarant est tenu d'inclure dans ses revenus 85 p. 100 de ses prestations américaines aux fins d'impôts, quel que soit son revenu.
Il y en a pour dire qu'ils ont fait un choix de prendre leur retraite au Canada et, par conséquent, devraient accepter les règles fiscales canadiennes. Ils ont fait ce choix dans le contexte des règles qui étaient en vigueur au moment de leur retraite. La plupart ont choisi le Canada à cause de leur attachement à leur famille et au pays. Beaucoup voulaient être près de leurs enfants et de leurs petits-enfants au crépuscule de leur vie.
Je vais aller directement à la dernière page parce que je tiens à dire qu'en 1999, les trois députés de Windsor, Susan Whelan, Rick Limoges et l'honorable Herb Gray, qui représentaient tous la région de Windsor, ont dit publiquement qu'ils étaient en faveur de l'application d'une clause de droit acquis relativement aux règles fiscales.
La prospérité des collectivités frontalières est attribuable en partie à la quantité phénoménale de travailleurs qui traversent les frontières tous les jours et prennent leur retraite dans ces communautés, où ils dépensent leurs salaires et leurs prestations de pension sur des voitures, des maisons, dans les boutiques et auprès de organismes de bienfaisance locaux. L'économie tire parti de ces chèques américains, tout comme les gouvernements fédéral et provinciaux et les administrations municipales par le biais de la TPS, de la TVP et d'autres taxes. C'est une autre raison qui fait que nous appuyons l'adoption du .
Les règles en vigueur actuellement semblent inciter les gens qui travaillent aux États-Unis à y prendre leur retraite, et ceux qui vivent maintenant là-bas à y rester. Qu'est-ce que les villes, les provinces et le pays ont à gagner en disant à ces gens que nous ne voulons pas de leur argent américain? Avons-nous les moyens de dire que nous n'avons pas besoin de 0,5 milliard de dollars américains qu'ils dépensent sur les biens, les services et l'impôt chaque année au Canada?
Les revenus de dividendes sont traités autrement que les revenus en intérêts parce que ce n'est pas le même genre de revenus. Le revenu de l'aide sociale ne devrait pas être imposé de la même manière que le revenu du RPC, pour la même raison. Ils sont différents de par le pays source, les règles, les primes, la tranche de revenu imposable, l'admissibilité aux prestations, etc.
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Merci beaucoup, monsieur Thrasher. Je suis désolé de vous interrompre, mais comme vous le savez, nous devons prévoir du temps pour les questions du comité.
Nous apprécions toutes vos présentations et vous en remercions.
Bien entendu, le comité est maître de son propre destin, ce qui est parfois une bonne chose, chers collègues, mais je propose néanmoins d'accorder des périodes de questions de cinq minutes, ce qui nous fera dépasser le temps que nous avions prévu. C'est ainsi que je procéderai.
Je commencera avec M. McKay, pour cinq minutes.
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Merci beaucoup monsieur St-Cyr.
À titre d'information pour les membres du comité, notre attaché de recherche a préparé un document. Malheureusement, il n'est qu'en français, alors il devra être traduit et distribué dans les deux langues officielles, à moins que nous obtenions le consentement unanime du comité. Non.
Quoi qu'il en soit, il est utile, alors je lui ai demandé de le faire traduire et de vous le distribuer. Ce document comporte des tableaux qui comparent le traitement des contribuables. Par exemple, pour un résident américain qui touche des prestations d'aide sociale canadiennes et qui a 30 000 $ de revenu, le taux d'inclusion pour le calcul de l'impôt aux États-Unis est zéro, mais le taux d'inclusion serait de 85 p. 100 pour le même contribuable au Canada. S'il fait 35 000 $ et vit aux États-Unis, 25 p. 100 des prestations d'aide sociale seraient incluses dans le calcul des impôts. Au Canada, bien entendu, ce serait 85 p. 100. Une fois qu'ont atteint 39 000 $, le taux d'inclusion est de 50 p. 100 et reste 85 p. 100 au Canada.
Nous allons faire traduire et distribuer ce document, parce que je pense que c'est un excellent sommaire, peut-être un peu mieux que l'autre que nous avons, qui date d'un peu plus longtemps. Il est plus étoffé.
Nous continuons maintenant avec M. Dykstra, vous avez cinq minutes.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à féliciter pour les efforts continus qu'il déploie pour faire avancer ce dossier. Vous méritez, c'est certain, d'être félicité pour le travail que vous faites au nom des citoyens du pays, mais particulièrement de votre circonscription.
L'une des questions que j'ai à poser concerne la clause de droit acquis, et je ne la soulève pas pour confondre les gens, mais j'aimerais avoir des précisions sur la façon dont elle serait appliquée, exactement. Je suppose que ce serait en vertu de la modification, plus qu'autre chose.
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— parce qu'elle est venue embrouiller le débat entourant le projet de loi.
Je le répète, pour ce qui est des personnes concernées, l'objectif est simplement de modifier le taux applicable. Ce serait une modification avantageuse pour elles, mais le projet de loi ne prévoit aucune rétroactivité. Je suppose qu'apporter des corrections à toutes les déclarations de revenus de ces gens représenterait une tâche relativement importante et coûteuse. Nous cherchons uniquement à corriger l'erreur du passé.
Pensez-y, ces personnes, qui étaient déjà à la retraite, ont été informées du changement seulement trois semaines à l'avance. Par comparaison, dans le cas des fiducies de revenu, par exemple, on a prévu une période de transition pour ceux visés par ce changement fiscal majeur. Ces personnes n'ont eu droit qu'à un préavis de trois semaines. La situation a changé à leur détriment du jour au lendemain.
Prenons l'exemple d'une personne qui gagne un peu plus de 20 000 $. Le montant brut des prestations qui lui sont versées au titre de la sécurité sociale des États-Unis correspond à environ la moitié de cette somme. En 1995, elle a dû payer à peine plus de 1 000 $ en impôts. En 1996, c'était 2 600 $, et en 1997, à la suite de la baisse du taux d'inclusion de 85 p. 100, c'était tout de même un peu plus de 2 000 $, ce qui est très loin des 1 000 $ qu'elle devait payer deux ans auparavant.
Cette mesure a donc eu des répercussions négatives, même pour les gens à faible revenu. La modification de taux proposée permettrait de ramener à 1 000 $ l'impôt dont doivent s'acquitter les gens à faible revenu, et bien entendu de modifier aussi celui que doivent payer les personnes ayant d'autres niveaux de revenu.
:
Non. Les montants que j'ai cités dans mon exemple concernent les années 1995 à 1997. Tout changement fiscal effectué depuis a pu avoir une incidence sur ces sommes. Cet exemple vise seulement à montrer la différence entre —
À cette époque, le gouvernement du Canada faisait valoir, durant les négociations entourant le quatrième protocole, que les choses allaient redevenir comme elles étaient avant le 1er janvier 1996. C'est ce qu'on a laissé croire à de nombreux aînés, mais en réalité, cela n'a pas été le cas; ils ont dû payer beaucoup plus — parfois le double, même s'ils avaient un faible revenu — que ce qu'ils payaient avant le 1er janvier 1996.
Nous devons donc régler cette situation, à mon avis.
:
Je vous remercie, monsieur le président, et merci au comité de me recevoir.
Je vais d'abord lire un extrait des débats sur le , qui est similaire à celui que nous sommes en train d'examiner :
Si le gouvernement voulait que justice se fasse, il pourrait accepter que le projet de loi franchisse les trois étapes réglementaires ce soir et le renvoyer au Sénat pour approbation. Il ne faut pas attendre la tenue d'élections. Nous pouvons l'adopter dès maintenant. En fait, le ministre des Finances aurait pu rendre justice à des gens comme Olive Smith. Il aurait pu le faire il y a des années dans le budget. Et je ne pense pas me tromper en disant que le Parti conservateur accepterait volontiers que le projet de loi d'exécution du budget soit amendé pour donner effet au projet de loi C-265.
Je dois dire que je ne sais pas ce qui se passe; il est question de 66 millions de dollars et de 100 000 personnes qui attendent ce changement.
Monsieur Thrasher, j'aimerais que vous expliquiez au comité quel effet a eu cette modification soudaine chez les gens concernés, dans votre entourage. Quelles ont été les conséquences? Comme nous l'avons fait remarquer, certains d'entre eux ne sont même plus de ce monde. Il s'agit là d'un problème important. Tout cet argent, sur lequel les personnes visées comptaient, en raison des règles qui existaient à l'époque — leur a été enlevé.
Qu'avez-vous observé dans votre milieu, monsieur Thrasher? Quelles ont été les répercussions?
:
Le premier appel que j'ai reçu provenait d'une dame au Québec. Toute sa vie, elle avait travaillé aux États-Unis et au consulat américain. Elle était âgée de 85 ans. Elle venait de casser ses lunettes, qui valaient 1 000 $; elle était presque aveugle. Elle avait reçu la lettre l'informant qu'on allait prélever sur ses prestations au titre de la sécurité sociale une somme équivalant au maximum à 25,5 p. 100.
Elle était complètement désespérée. Elle a dû emménager dans un appartement qui ne répondait pas vraiment à ses besoins, alors elle a dû faire faire des rénovations. Durant les travaux, elle a trébuché et s'est cassé une jambe. Elle s'est retrouvée à l'hôpital, où elle a été victime d'une crise cardiaque. Pendant sa convalescence, sa soeur est venue lui rendre visite et lui a annoncé que le plafond de son appartement s'était effondré.
C'est un cas inusité, mais les gens de cet âge vivent toutes sortes de situations — Ils ne sont pas en mesure d'y faire face. Changer les règles qui s'appliquent à ces personnes-là, c'est vraiment immoral. Cela ne devrait jamais se produire.
Monsieur le président, ce que j'ai lu tout à l'heure sont les propos tenus par le ministre du Multiculturalisme et de l'identité canadienne le 14 avril 2005. Ce qui est préoccupant — et je crois que cela doit être clarifié —, c'est qu'on semble penser que ce sont les Américains qui bénéficieront du changement. En fait, c'est une modification qui touchera de nombreux Canadiens qui, soit dit en passant, n'habitent pas tous à Windsor, en Ontario; certains vivent aussi au Nouveau-Brunswick ou ailleurs au pays —
Pourriez-vous nous dire de quel genre de personnes il s'agit? Ce sont des Canadiens modestes qui ont apporté leur contribution au Canada grâce à un revenu gagné aux États-Unis. Pouvez-vous nous parler d'eux brièvement?