:
La séance est ouverte. Bonjour à tous. Commençons donc.
Nous sommes ici réunis pour examiner le projet de loi . Nous sommes ici aujourd'hui pour faire l'étude article par article du projet de loi.
Nous accueillons comme témoins, du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, Stephen de Boer, directeur, bois d'oeuvre; Carl Hartil, directeur adjoint, bois d'oeuvre; Dennis Seebach, directeur, Direction des services d'administration et de technologie; John Clifford, avocat, Direction générale du droit commercial international; Michael Solursh, avocat, Direction générale du droit commercial international; et de l'Agence du revenu du Canada, Ron Hagmann, gestionnaire, bois d'oeuvre de résineux; et Cindy Negus, gestionnaire, Direction de la politique législative.
Bienvenue, une nouvelle fois, à vous tous. Vos visages commencent à nous être très familiers, mais nous espérons qu'il n'y aura pas trop de réunions encore.
Avant d'entamer notre travail proprement dit, j'aimerais mentionner une ou deux choses. Les fonctionnaires sont ici pour répondre aux questions des députés sur les ramifications des amendements. Est également présente, bien sûr, une greffière législative, pour répondre aux questions en matière de procédure, et elle va s'installer ici une fois abattues les étapes initiales. Les fonctionnaires ne peuvent bien sûr pas se prononcer sur les questions politiques. Ils sont ici pour traiter des amendements, mais non pas dans un contexte de commentaire politique, et si donc vous vous aventurez sur ce terrain-là, je vous interromprai certainement.
Le comité a des liasses d'amendements qui ont été distribuées à tous les députés pour faciliter notre travail. Y figurent plusieurs feuilles brochées ensemble montrant certains articles de l'accord sur le bois d'oeuvre qui figurent également dans d'autres lois. Il s'agit plus ou moins de clauses standard qui ont été utilisées dans d'autres lois, comme par exemple la Loi sur le droit pour la sécurité des passagers du transport aérien, la Loi sur l'accise, la Loi sur la taxe d'accise, la Loi de l'impôt sur le revenu, et ainsi de suite. L'idée, ici, était tout simplement de vous faire savoir que ces articles figurent ailleurs. Vous connaissez le reste du contenu, mais je tenais simplement à souligner cela.
J'aimerais remercier les membres du comité d'avoir respecté les délais en ce qui concerne les amendements. J'aimerais également vous dire que nous avons reçu trois motions de Peter Julian — le préavis requis a été donné — et que nous allons traiter tout de suite de deux de ces motions, monsieur Julian, si vous êtes prêt. Nous nous pencherons sur la troisième une fois terminée l'étude article par article, car nous avions déjà convenu d'aller de l'avant avec l'étape de l'étude article par article. Voilà quel est notre programme. La dernière motion n'ayant rien à voir avec l'étude article par article de l'accord sur le bois d'oeuvre résineux, il en sera traité une fois terminée l'étude article par article.
Vous pouvez cependant y aller avec les deux autres motions, monsieur Julian. Veuillez, s'il vous plaît, nous lire la première.
:
J'aimerais donc proposer maintenant l'adoption de la première motion:
Que le Comité permanent du commerce international entende le témoignage des organismes, entreprises et municipalités qui lui ont récemment écrit pour demander de comparaître concernant le projet de loi C-24, et qu'ils soient entendus en personne, par vidéo ou par conférence téléphonique avant que le Comité ne commence l'examen article par article de ce projet de loi.
Je propose l'adoption de cette motion, car lundi de cette semaine le gouvernement a commencé à effectuer des paiements à Exportation et développement Canada. C'est de l'argent des contribuables, mais cela a fourni à l'industrie du bois d'oeuvre l'appui que nous préconisons depuis de nombreux mois. Cela fait neuf mois que nous disons que le gouvernement a la capacité de faire cela. Lundi, le gouvernement a versé un paiement initial de 950 millions de dollars. Nous l'en remercions. Il aurait cependant été préférable que cela soit venu il y a six ou huit mois. L'important est que ces deniers publics vont maintenant être versés à l'industrie du bois d'oeuvre. Cela va permettre au comité de mener son examen du projet de loi C-24 avec toute la diligence requise.
Comme nous l'ont dit des témoins que nous avons entendus mardi, il y a certains aspects essentiels du projet de loi qui doivent être examinés. Mardi, nous avons reçu des renseignements importants des seuls témoins que nous avons accueillis, exception faite des fonctionnaires. Aussi crédibles ces derniers soient-ils, il est important d'entendre des gens de l'extérieur. L'on nous a dit qu'il y a, avec l'article 18, un risque de double taxation. C'est là un élément dont on nous a parlé mardi.
Le deuxième élément, qui est très important, est la question du libellé même du projet de loi . M. Pearson nous a dit sans ambages que si nous employons des formules trop floues, vagues ou incomplètes, nous nous exposerons peut-être à des litiges qui viendraient presque immédiatement.
Les quelques témoins que nous avons entendus nous ont donc informés de risques sérieux. Si nous n'examinons pas le projet de loi avec la diligence raisonnable et mesurée qu'il faut, nous pourrions très bien finir par déclencher une nouvelle crise dans l'industrie, ou du fait de litiges continus, le projet de loi C-24 n'ayant pas été rédigé avec l'exactitude requise, ou du fait d'éléments de double taxation ou d'autres effets pervers. Si nous ne travaillons pas avec toute la diligence requise, nous constaterons peut-être alors que nous avons fait plus de tort que de bien.
Les témoins dont je parle sont les seuls que nous ayons invités. Les membres du comité autour de cette table ont été invités à soumettre des noms, et je l'ai fait. Certains collègues ne l'ont pas fait, mais cela peut peut-être se comprendre, vu les personnes que nous avons demandé à entendre. La situation ici est différente. Nous parlons de gens de partout au pays qui ont signifié leur désir de venir nous entretenir du projet de loi C-24 et nous faire profiter de leur expérience. Que ces personnes viennent de l'industrie, soient des travailleurs de l'industrie du bois d'oeuvre, ou représentent des municipalités, elles sont touchées par le projet de loi C-24. D'un bout à l'autre du pays, les gens s'inquiètent de ce que le comité est peut-être en train de faire. D'après les lettres que nous avons reçues, le message très clair est que ces groupes, ces personnes qui sont des experts en matière de bois d'oeuvre et qui comprennent les ramifications du projet de loi C-24, veulent être entendus. Et ils veulent être entendus avant que nous n'entamions l'étude article par article du projet de loi.
Voyons voir qui a demandé à comparaître devant nous. Il y a Russ Cameron, président de l'Independent Lumber Remanufacturers Association...
:
Bien sûr, monsieur le président. Toutes mes excuses.
Prenons, par exemple, le projet de loi C-11, qu'est en train d'examiner le Comité des transports. Cela fait maintenant quatre semaines que nous entendons, au sujet de ce projet de loi, des témoins de partout au pays, et nous envisageons en fait une période de six semaines pour le dépôt d'amendements.
Dans le cas qui nous occupe, l'opposition a été extrêmement coopérative. Huit jours après avoir reçu un rapport article par article, elle a déposé des amendements article par article au projet de loi. Ce niveau de coopération est une chose qui n'avait jamais encore été vue dans l'actuelle législature, ni dans celle qui l'a précédée.
J'ose donc espérer que le gouvernement coopérera en retour, vu les concessions que nous avons faites, tant pour ce qui est des délais requis pour les amendements que pour la prolongation de la séance d'aujourd'hui.
Monsieur le président, j'aimerais revenir à l'élément le plus important, soit les témoins eux-mêmes, et ce qu'ils ont dit en demandant de se faire entendre devant le comité. Peu importe que ce soit par téléconférence, par vidéoconférence ou en personne, je pense que ce qui compte c'est qu'ils souhaitent comparaître.
Russ Cameron, de l'Independent Lumber Remanufacturers Association, a déclaré ce qui suit. Il vous exhorte à convoquer des réunions de comité afin que les parties concernées par le projet de loi C-24 puissent comparaître en tant que témoins et exprimer leurs opinions au sujet de la loi à venir.
Nous savons que des séances ont été tenues plus tôt dans le processus, car nous y avons comparu, mais les choses ont beaucoup changé depuis. Par exemple, l'on nous avait assuré au départ que tout ce que nous avions versé à titre d'intérêts nous serait remboursé, mais maintenant le Canada va lui aussi en prendre une part. L'on nous avait au départ dit par écrit que nous allions récupérer tout notre argent si nous choisissions de ne pas vendre à rabais à EDC, mais voici que le Canada va maintenant imposer une redevance spéciale et nous arracher lui aussi cet argent. On nous avait dit au départ qu'un appui de 95 p. 100 était requis, mais lorsque cela n'est pas venu, le Canada a changé cette exigence. On nous avait dit au départ que tous les litiges devaient être abandonnés, mais lorsqu'ils ne l'ont pas été, le gouvernement du Canada a changé cette exigence-là également.
Nous attendons toujours de voir le texte final, très modifié, de l'accord que le gouvernement du Canada compte nous imposer; or, nous y sommes déjà assujettis. Nous vivons déjà les effets de cet accord sur notre industrie et il nous faut une occasion pour saisir le comité de cette nouvelle réalité.
Lors de la réunion du Comité du commerce le 31 juillet, une motion de M. Julian, demandant que le comité se déplace pour entendre les parties concernées et tenir des réunions en Colombie-Britannique, au Québec et en Ontario, a été adoptée. Or, cela ne s'est pas encore fait.
— et nous vous demandons de donner suite à cette motion.
L'Independent Lumber Remanufacturers Association représente 120 entreprises de la Colombie-Britannique qui emploient plus de 4 000 Canadiens. Notre chiffre d'affaire annuel est de 2,5 milliards de dollars pour 4 milliards de pieds-planche.
Voilà donc ce que dit Russ Cameron, de l'Independent Lumber Remanufacturers Association, dans sa lettre exhortant le comité à tenir des audiences sur le projet de loi C-24 avant de passer à l'étape de l'étude article par article.
Nous avons une lettre de Frank Everett, et de Bill Derbyshire, président de la section locale 1425...
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
En ce qui concerne l'amendement NDP-1, comme cela a été dit pendant les brèves audiences que nous avons eues mardi sur le projet de loi C-24, ce qui nous préoccupe ici c'est l'incidence globale que cela aura sur l'industrie du bois d'oeuvre. Ce que nous avons ici dans l'actuel libellé du projet de loi C-24 est un régime dans le cadre duquel les sommes dues au gouvernement du Canada sont soumises à un taux calculé en fonction du rendement des bons du Trésor du gouvernement du Canada qui sont vendus par voie d'adjudication pendant le premier mois du trimestre et 4 p. 100. Monsieur le président, ce que nous faisons avec cet article, dans son libellé actuel, c'est imposer des pénalités supplémentaires aux entreprises de l'industrie du bois d'oeuvre.
Comme l'ont confirmé les témoins de mardi, nous savons que ce projet de loi est plutôt draconien. Il établit une série de pénalités dont nous allons discuter au cours des prochains jours. Mais la réalité est que nombre de ces pénalités sont des pénalités qui ne devraient pas être imposées à l'industrie du bois d'oeuvre. Celle-ci a déjà assez souffert, et elle souffre en tout cas de la trahison qu'elle a subie.
Si nous regardons maintenant le projet de loi C-24, il renferme des articles qui imposent des pénalités supplémentaires — des punitions supplémentaires, si vous voulez — dans la façon dont ces compagnies sont traitées. Lorsque des intérêts devront être payés à un taux donné — et nous avons déjà reconnu cela car, du fait de la décision du 13 octobre du Tribunal de commerce international, ces taxes et pénalités n'ont pas à être payées —, vu la configuration actuelle du projet de loi, il finit non seulement par pénaliser les entreprises devant payer ces taxes qu'elles ne devraient pas avoir à payer étant donné que nous avons gagné devant le Tribunal de commerce international, mais également par ajouter une pénalité de 4 p. 100 par-dessus
a) le taux qui représente la moyenne arithmétique simple, exprimée en pourcentage annuel et arrondie au point de pourcentage supérieur, des pourcentages dont chacun représente le taux de rendement moyen, exprimé en pourcentage annuel, des bons du Trésor du gouvernement du Canada qui arrivent à échéance environ trois mois après la date de leur émission et qui sont vendus par voie d'adjudication de bons du Trésor pendant le premier mois du trimestre qui précède le trimestre donné; et
Voilà quel est l'actuel libellé du projet de loi.
À supposer que les bons du Trésor du gouvernement du Canada aient un taux supérieur au taux d'inflation plus les 4 p. 100, alors nous aurons des entreprises qui paieront des taxes qu'elles ne devraient pas payer car, comme je l'ai dit, le Tribunal du commerce international a dit qu'il n'est pas nécessaire qu'il y ait ces taxes auto-imposées. L'article 4 impose par ailleurs cette pénalité plutôt énorme.
En conséquence, ce que nous proposons est un amendement qui prévoirait simplement le taux d'intérêt devant être payé par les entreprises de bois d'oeuvre. Ce sont de petites entreprises que nous avons partout au pays. Ces gens vont déjà souffrir des effets de nombreux aspects du projet de loi, à moins que nous n'y fassions tout un ménage. Les obliger à payer le taux des bons du Trésor plus 4 p. 100, par opposition à ce que demande notre amendement — soit le taux qui représente l'indice de référence de l'inflation de la Banque du Canada, calculé...
En d'autres termes, ce que nous ferions en intégrant cet amendement au projet de loi serait d'atténuer le coup porté par les doubles pénalités que devront payer ces entreprises. Nous parlons ici d'un onéreux fardeau administratif. Nous parlons d'onéreux fardeaux financiers, comme nous l'avons entendu dire — et j'espère que nous aurons le temps d'examiner avec toute la diligence voulue l'article 18, ce afin d'éliminer cette double taxation qui intervient.
Il me semble qu'il est clair et évident que nous ne voulons pas pénaliser, ni doublement pénaliser, les entreprises qui ont travaillé de bonne foi, les entreprises de partout au pays qui ont payé le prix de cet accord.
[Français]
Monsieur le président, ce que l'on propose est très simple. On propose de remplacer ce qui présentement proposé, soit le taux qui représente la moyenne arithmétique simple des bons du Trésor du gouvernement du Canada. Je l'ai déjà lu en anglais; je n'ai pas besoin de les répéter en français.
On propose un taux d'intérêt correspondant au taux de rendement moyen des bons du Trésor du gouvernement du Canada, plus 4 p. 100. Très clairement, on est en train de pénaliser, d'attaquer et d'agresser ces compagnies, qui paient déjà doublement: premièrement, elles recevront moins d'argent qu'il leur en revient, de l'argent qui a été perçu illégalement par le gouvernement des États-Unis. Deuxièmement...
:
Ce que j'essaie de dire, monsieur le président, c'est que je ne suis pas d'accord lorsque vous dites qu'il s'agit des mêmes arguments. Je suis justement en train de parler — et je ne l'ai pas fait en anglais — de compagnies situées en Abitibi-Témiscamingue, au Saguenay—Lac-Saint-Jean et sur la Côte-Nord. Je connais bien le Saguenay—Lac-Saint-Jean, pour y avoir vécu durant trois ans.
Si on conserve les dispositions actuelles, ces compagnies devront effectivement payer des frais en double, et ce n'est pas normal. Si on a leurs intérêts à coeur, on ne va pas leur imposer une pénalité, c'est-à-dire le taux de rendement des bons du Trésor, plus 4 p. 100. Ce que nous proposons nous-mêmes est beaucoup plus raisonnable: il s'agit de suivre le taux d'inflation. C'est une référence qui, je le pense, est valable. Ce taux est fixé par la Banque du Canada. Il n'est pas fixé de façon aléatoire, mais bien par la Banque du Canada. Cela est fait de façon régulière, en s'appuyant sur des statistiques sérieuses, et c'est ce qui fait justement que ce taux est fiable.
Si la Banque du Canada nous fournit cette référence, c'est-à-dire le taux d'inflation, cela a beaucoup de poids. C'est cela, à mon avis, qui devrait servir de référence pour cet article, l'article 4. On ne peut pas imposer une pénalité qui fait que le gouvernement du Canada pourrait effectivement tirer profit des déboires des compagnies du bois d'oeuvre. Leur imposer un taux supplémentaire de 4 p. 100 serait, à mon avis, complètement inapproprié, car ces compagnies ont déjà connu leur part de difficultés.
Ce que l'on propose est simple, important, et s'appuie sur un taux fiable, comme je l'ai déjà mentionné. La Banque du Canada est une organisation à qui on peut faire confiance. Elle fixe ses taux en fonction de statistiques sur les biens et les services à l'échelle du Canada. Le taux d'inflation indique en moyenne comment se comportent les produits et services dans l'ensemble.
Si, par exemple, le coût du pétrole augmente, cela va se refléter dans le taux que fixe la Banque du Canada. Il y a d'autres critères, par exemple le coût d'un panier d'épicerie, un panier moyen que toutes les familles canadiennes pourraient se procurer. Ce taux considère justement un ensemble de facteurs qui touchent les familles canadiennes. Tous ces éléments sont considérés.
Il y a aussi le coût du pétrole et le coût de chauffage pour les maisons. Cela s'inscrit dans le calcul du taux d'inflation. On évalue le coût du panier d'épicerie qui comprend des articles comme des jus, des céréales, des viandes et des poissons, soit l'ensemble des produits qu'une famille canadienne devrait nécessairement acheter. Cela inclut aussi l'ensemble des autres coûts fixes ou variables qui résultent du mode de vie des familles canadiennes.
La Banque du Canada examine, tous les mois, l'ensemble de tous ces produits et services. Elle considère le tout et fait ses calculs. Ensuite, d'un mois à l'autre, elle fait le calcul du coût de cet ensemble de biens et services, qui sont importants et essentiels. Ce ne sont pas des choses superflues. On ne calcule pas le prix d'une limousine dans le coût des biens et services. La Banque du Canada fait ses calculs et compare le résultat obtenu à la fin du mois précédent à celui du mois actuel.
Avec ces calculs, elle peut établir les différences entre chaque mois, sur une base annuelle. Elle fait aussi le calcul du taux d'inflation annuel. Les chiffres changent d'un mois à l'autre, c'est sûr, mais cela nous donne vraiment une bonne idée de l'évolution du coût de la vie pour les Canadiens et les Canadiennes, chaque mois.
Alors, le taux d'inflation est, à mon avis, extrêmement fiable, extrêmement valable et extrêmement important pour une compagnie qui est obligée de payer des intérêts en raison de ce projet de loi . Cela s'appuie sur quelque chose qui représente juste le coût des différences de ce que le gouvernement du Canada a subi pendant ce mois-là. Autrement dit, s'il y a de l'argent dû à cause de l'adoption du projet de loi C-24, qu'à cause de ces intérêts qui sont à payer, tout ce que ça représente pour le gouvernement du Canada, c'est le manque à gagner en attendant de recevoir ces paiements.
Puisqu'on a ces calculs de la Banque du Canada, cela ne représente en rien, absolument en rien, une perte pour les gens qui n'ont pas payé toutes les taxes et tous les impôts qui résultent du projet de loi C-24. Alors, on ne peut pas dire que le gouvernement du Canada perd quelque chose en étant obligé d'attendre pendant un mois, deux mois ou six mois, mais en faisant ces changements à l'article 4, on en revient justement à une situation où on ne perd rien, mais où la compagnie n'est pas injustement punie. Elle ne reçoit pas de punition qui, dans un sens, représente une double ou triple pénalité.
C'est pour cela que la mesure que je propose doit effectivement être prise en considération.
À ce moment-ci, il y a des gens qui sont en train de préparer l'argumentation contraire. Ils vont formuler certaines critiques à l'égard du taux d'inflation. Ils diront, par exemple, que ce taux ne tient pas compte de l'ensemble de toutes les données ou que le taux d'inflation ne serait pas exact, parce que les résultats arrivent avec un mois de retard. Effectivement, tous les calculs couvrent le mois précédent. Alors, puisque ça représente le mois précédent, ça ne pourrait pas être exact, et certains calculs seraient mal adaptés.
Si on a un fléchissement du prix du pétrole dans une certaine région du pays, par exemple, qu'est-ce qui arrive? Puisqu'on fait une moyenne des prix dans tout le pays, il est peut-être possible que ce taux d'inflation ne représente pas correctement chaque région du pays. Autrement dit, c'est sûr qu'il y a des variables.
En Colombie-Britannique, on a peut-être un objectif ou un genre de représentation. Si le coût du pétrole fléchit en Colombie-Britannique, cela ne paraîtra pas nécessairement dans le taux national. Par ailleurs, si le prix du pétrole diminue au Québec, par exemple, cela ne va pas nécessairement se refléter dans l'ensemble des données.
Je pense que les gens qui émettent ces critiques se trompent sur un aspect: le taux d'inflation ne peut pas être le même dans tout le pays. Il ne peut pas être le même à Prince George et à Iqaluit. Il est sûr que le panier des denrées présente des écarts de prix. Il est sûr que le prix des fruits frais, par exemple, va être beaucoup plus élevé à Iqaluit que celui du pétrole dans d'autres régions.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier M. Cullen de son intervention, car j'estime que ceci est important.
Lorsque nous parlons du calcul du taux d'inflation, il y a en la matière différents points de vue. Je pense qu'il est important que le comité fasse un examen très sérieux de l'amendement, étant donné qu'il y a tous ces différends quant à savoir si le taux d'inflation national calculé par la Banque du Canada reflète véritablement et de manière parfaite le taux d'inflation dans certaines régions du pays. Ce n'est bien sûr pas le cas, monsieur le président. Si l'on parle du prix de certains biens et services au Yukon, par exemple, étant donné le coût élevé du transport depuis le Sud du Canada jusqu'au Nord, le point de base national ne représentera pas, de façon idéale, le taux d'inflation véritable dans cette région. Cela est tout à fait juste. J'estime que c'est une critique valable.
En Colombie-Britannique, par exemple, dans la région métropolitaine de Vancouver, l'on a certainement constaté une augmentation du coût du pétrole et du combustible de chauffage. D'autres parties du pays, comme la Nouvelle-Écosse, ont vécu le même phénomène. Et cela ne se retrouvera pas reflété dans le taux d'inflation national.
Mais l'argument que je donnerais en retour, monsieur le président, est fort simple: il serait impossible de garantir avec exactitude un taux d'inflation qui tienne compte de toutes les régions du pays sans exception. Notre pays est vaste. Nous avons quantité de bases de ressources dans différentes parties du pays. Il serait donc en effet très difficile — presque impossible — d'avoir un taux d'inflation qui corresponde au taux d'inflation véritable dans chacune des régions du pays.
[Français]
Je vous donne un exemple. Quand je vivais au Saguenay—Lac-Saint-Jean, on ne tenait pas compte du coût du transport de Québec à Chicoutimi par le Parc des Laurentides quand on établissait le taux d'inflation. Les coûts étaient plus bas. Quand on a vu quel était le taux d'inflation prévu par la Banque du Canada, on a constaté que le taux d'inflation au Saguenay—Lac-Saint-Jean était beaucoup plus élevé que dans d'autres régions du pays. Il y a des variations importantes. Cette critique est fondée. D'autre part, je trouve important de souligner que ce qu'on offre en ce moment est quand même l'élément le plus précis possible dans les circonstances.
Une autre question est également très importante. Qu'est-ce qui est inclus dans le panier? Cela correspond-il vraiment à ce que les gens ont besoin d'acheter? Par exemple, j'aimerais parler d'un élément que la Banque du Canada considère pour établir le taux d'inflation. Il s'agit de la question des connexions Internet. S'agit-il d'un bien essentiel, ou d'un simple choix personnel?
Il y a quelques années, on ne considérait pas que le coût d'une connexion Internet était un bien essentiel, parce que la majorité des foyers canadiens n'y avaient pas accès. Toutefois, comme dans le cas du téléphone, suite à l'évolution technologique, les coûts d'une connexion Internet ont été pris en considération lorsqu'on a calculé l'indice de référence afin de mesurer l'inflation.
Aujourd'hui, une connexion Internet est essentielle pour la majorité des foyers canadiens. Le coût de l'accès à Internet pour les foyers canadiens devrait nécessairement être inclus dans l'indice de référence permettant à la Banque du Canada de mesurer l'inflation, pour une raison très simple: aujourd'hui, les gens ont besoin de cet accès. Plusieurs personnes qui travaillent à la maison ont besoin d'Internet. Cela fait partie des communications modernes.
Cette deuxième critique du taux d'inflation tel qu'il est mesuré par la Banque du Canada est, je dois l'admettre, quand même légitime. En effet, cela représente des biens essentiels. Il faut dire que ce qui constitue un bien essentiel change. C'est important et cela évolue. Il est clair que la Banque du Canada n'a pas toujours été à la fine pointe de la technologie. Elle a souvent laissé de côté des choses que l'on considère être des biens essentiels, se disant que ce n'était pas vraiment essentiel. Je crois qu'il est de notre devoir de parlementaires de faire pression sur la Banque du Canada afin qu'elle tienne toujours compte de ces biens lorsqu'elle établit le panier de biens et services qui lui sert à calculer le taux d'inflation. Elle devrait effectivement inclure tous ces éléments. Parfois, il est vrai que l'indice de référence traîne le pas. Cela dit, on peut s'opposer à cette affirmation parce que essentiellement, c'est quand même le mieux qu'on puisse faire. S'il y a des lacunes dans l'indice de référence permettant à la Banque du Canada de mesurer l'inflation, ce sont des lacunes, à mon avis, qu'il incombe à tous de...
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
J'apprécie cela, car la question entourant la limitation du débat est une question extrêmement importante pour les parlementaires. Il est important de souligner que M. Cannan n'a pas mentionné la grosse question d'importance qui est survenue lorsque nous discutions des amendements, soit le fait que les motions visant à modifier un article d'un projet de loi ne requièrent pas un préavis.
Ce que nous avons reçu de l'opposition c'est son entière collaboration — huit jours durant — depuis la véritable livraison de la liasse d'amendements pour l'étude article par article. Aucun autre comité n'a connu ce genre de collaboration de la part de l'opposition. En l'espace de huit jours, plus de 100 amendements ont été déposés en vue d'améliorer le projet de loi, qui était mal rédigé, mal conçu, mal fait.
Ce dont nous avons clairement été témoins ici c'est la coopération absolue de l'opposition. Nous ne sommes pas obligés de faire ainsi. Nous aurions pu déposer les motions aujourd'hui. Nous aurions pu les déposer sans préavis. Nous aurions pu les déposer à l'instant, et nous pourrons certainement choisir de procéder ainsi dans les jours à venir.
Mais la question est celle de savoir comment le gouvernement va essayer de traiter d'un projet de loi qui a désespérément besoin d'être amélioré. Même du point de vue des plus fervents défenseurs du projet de loi, celui-ci a clairement été bâclé.
Nous avons entendu des témoignages limités en la matière. Il aurait été formidable que le comité puisse en entendre davantage. Mais que l'on utilise maintenant cette proposition, ce marteau, pour veiller à ce qu'il n'y ait presque aucun débat sur ces motions, aucun débat sur des aspects comme l'article 10, un article qui pourrait avoir d'énormes ramifications quant à l'avenir de l'industrie du bois d'oeuvre... Nous avons entendu certains témoignages limités à cet égard, mais le gouvernement est en train de dire « Eh bien, nous ne voulons rien entendre de plus. Non, monsieur, nous ne voulons pas savoir qu'il y a des problèmes avec ce projet de loi ».
À l'article 18, nous avons maintenant l'imposition d'une double taxe, et les amendements qui ont été proposés à l'égard de cette double taxation sont des amendements qui feront toute la différence pour les entreprises.
M. Harris lui-même a posé la question mardi. Pour une entreprise comme Canfor, quelle est la différence entre, à l'article 18, une double taxation — en d'autres termes, une taxe de 18 p. 100 prélevée sur le remboursement des droits de douane — et un droit spécial, qui correspond lui aussi à 18 p. 100.
M. Harris a donc demandé ce que cela signifierait pour, par exemple, Canfor, qui est une entreprise importante dans sa circonscription. Et il a dit...
:
Monsieur le président, sauf tout le respect que je vous dois, nous sommes en train de débattre d'une motion qui déterminera dans quelle mesure nous pourrons nous pencher sur les amendements. Il relève tout à fait de mes droits et de ma prérogative de signaler certains des articles qui représentent d'énormes difficultés et d'énormes dangers advenant l'adoption de cette motion, advenant l'adoption de ce marteau procédural... Et je songe ici à ce que cela voudrait dire pour notre capacité, en tant que comité, de traiter de ces articles importants.
Je reviens sur l'article 18, car il s'agit de quelque chose qui a été soulevé dans le cadre des témoignages que nous avons entendus mardi et qui auraient dû déclencher une sonnerie d'alarme dans l'esprit de tous les membres conservateurs du comité. Ce que nous avons maintenant ici dans l'article 18, c'est le fait que... Les dépôts douaniers, par le biais de la propre machinerie juridique du gouvernement, enlèvent 18 p. 100 des droits devant être remboursés aux entreprises, puis l'on voit à l'article 18 un droit spécial de 18 p. 100 devant être perçu. Il s'agit là d'une double taxation qui, pour en revenir aux questions de M. Harris, exigerait, dans le cas de Canfor, qu'elle verse environ 140 millions de dollars au titre de ce droit spécial.
Nous avons entendu des témoignages antérieurs faisant état du fait que le gouvernement allait de quelque façon fixer cela par voie de règlement ailleurs. Mais nous savons également, vu l'actuel libellé de l'article 18, que les entreprises seront responsables de payer ces droits spéciaux avant une date donnée. À ce stade-ci, étant donné que nous ne savons pas quand l'argent nous arrivera véritablement des États-Unis, il ne sert peut-être à rien d'en parler, étant donné le fait que le gouvernement est déjà en train de distribuer l'argent des contribuables. Mais le résultat de ce qui a été — je pense qu'il est juste de le dire, sur la base de tout ce que nous avons entendu — un bâclage de l'article 18, est qu'il nous faut, en gros, évider l'article, l'amendement, et le réécrire. Nous avons eu en la matière plusieurs amendements qui traitent de cette question précise. Mais l'article 18 mérite qu'on s'y penche comme il se doit.
Ayant déjà vu à la Chambre le marteau procédural que le gouvernement a utilisé pour faire adopter ce projet de loi à toute allure, et, bien sûr, le marteau procédural qu'il emploie avec les entreprises, nous constatons aujourd'hui qu'il emploie ce même marteau procédural ici à l'étape de l'étude en comité.
À parcourir les différents amendements, comme celui de M. Casey, et nous voyons également les amendements de M. LeBlanc à l'article 10, un article important, je songe à une chose que le Bureau du bois de sciage des Maritimes a fait très clairement ressortir, soit que le libellé actuel est un problème pour l'industrie du bois d'oeuvre des Maritimes. En un sens, nous n'avons pas vu la disposition relative à l'industrie du bois de sciage des Maritimes à laquelle nous nous étions attendus. Nous avons des articles qui traitent essentiellement d'aspects importants de l'élément punitif du projet de loi. Après tout, un projet de loi qui impose une peine de prison de 18 mois aux exploitants d'entreprises de bois d'oeuvre — 18 mois. C'est incroyable!
[Français]
C'est inconcevable! On parle d'une peine de prison pour un individu qui opère son entreprise en Abitibi-Témiscamingue. Non seulement cet individu perdrait toute capacité de fonctionner, non seulement la province de Québec ne peut plus intervenir, compte tenu des dispositions anticontournement qui l'empêchent d'aider l'industrie forestière de façon valable, mais en plus, on imposerait à des responsables de ces compagnies en Abitibi d'aller en prison pendant 18 mois. Il serait possible que tous les directeurs d'une entreprise soient tenus responsables des dettes encourues par l'entreprise. Cet aspect est aussi important.
:
Merci, monsieur le président. J'apprécie cela, et je vais proposer un amendement à la fin de mon discours, en réaction à la proposition de M. Cannan.
Car en effet, monsieur le président, c'est cela qui est en jeu ici. Comme nous l'avons entendu dire mardi, l'on parle de lois draconiennes. Il nous faut veiller à ce que chaque article soit pleinement modifié, à ce que chacune de ces mesures punitives... La nature punitive du projet de loi est plutôt incroyable. Mais il nous faut veiller à ne pas mettre en péril l'industrie du bois d'oeuvre, ces pauvres entreprises du secteur du bois d'oeuvre qui ont encaissé le gros des coups au cours des cinq dernières années.
C'est en gros à cause de tout cela que nous avons toute une gamme de mesures punitives, sur lesquelles nous devons nous pencher comme il se doit. Il nous faut en faire un examen approfondi, car nous parlons ici en vérité de l'avenir de notre industrie du bois d'oeuvre.
Si je regarde les propositions de M. LeBlanc à l'article 25, par exemple, je constate qu'il a proposé à ce stade un amendement très exhaustif, qui est, je pense, très bien pensé, comme c'est le cas du gros de ce que fait M. LeBlanc, qui agit toujours de façon très réfléchie et avec les consultations appropriées.
Mais cette motion de M. Cannan éliminerait au fond tout débat approfondi sur les dispositions de cet article particulier. Nous avons les amendements de M. Casey et d'autres de M. LeBlanc.
Nous avons ensuite certains des éléments punitifs, que j'ai mentionnés — la peine de 18 mois, par exemple —, mais il y a plus encore, le gouvernement pouvant s'attaquer aux administrateurs d'entreprises de bois d'oeuvre de façon individuelle. Et ceci venant après ce qui est en fait une cotisation imposée, car l'on nous a certainement dit, dans le cadre de témoignages antérieurs, qu'une cotisation est faite par le gouvernement du Canada. La cotisation est faite, mais les entreprises n'ont certainement pas la capacité d'y réagir. Leur seul recours est la cour de l'impôt, et d'après les témoignages que nous avons entendus, cette procédure peut demander environ un an.
C'est ainsi que nous nous penchons sur la procédure. Si nous adoptons le projet de loi sans les amendements, ce pour quoi pousse, je pense, M. Cannan, en l'absence d'une véritable discussion approfondie des ramifications de chacun de ces amendements, nous nous retrouverons avec un projet de loi en vertu duquel des cotisations seront faites, les entreprises n'auront aucun recours à court terme, ni, en réalité, de recours à moyen terme, et des mesures extrêmement punitives — un peu comme ce que je vois avec la motion de M. Cannan, tentant de stopper le débat — prendront effet.
Les mesures punitives sont les suivantes. Les entreprises et les administrateurs individuels deviennent responsables de ces dettes. Il s'agit ici de cotisations qui sont imposées et les entreprises ne disposent en réalité d'aucun moyen de les renverser à court terme. Cela revient au ministre.
De là, cela passe à la cour de l'impôt. Peut-être qu'ils peuvent s'attendre, à long terme, à voir quelque modification de la cotisation. Mais le gouvernement dispose, comme l'a dit M. Feldman, d'outils draconiens lui permettant de partir à la recherche de ces administrateurs et de leur dire qu'ils sont responsables, pour ensuite vérifier s'ils ont à quelque moment que ce soit transféré des fonds. Voilà ce que prévoit le projet de loi dans son libellé actuel.
Les amendements que nous proposons, que propose l'opposition, visent à s'attaquer directement à cela. Imaginez une entreprise à Prince George, qui reçoit une cotisation erronée, et qui vit le long processus de la cour de l'impôt pour essayer d'obtenir quelque rajustement de la cotisation. Le gouvernement peut alors intervenir, aborder individuellement les administrateurs et leur dire: « Eh bien, avez-vous transféré de l'argent à quelque moment que ce soit dans votre vie? Avez-vous un fonds de fiducie pour l'avancement de l'éducation de vos enfants? Avez-vous transféré des fonds à votre conjoint? »
Le gouvernement n'est pas limité dans son intervention à cette seule personne, au propriétaire ou à l'administrateur qui a lancé une petite entreprise de bois d'oeuvre, il y a de cela quelques années, dans les environs de Cariboo ou de Prince George, ces régions de la Colombie-Britannique qui sont très touchées par le projet de loi C-24 — très touchées si nous ne faisons pas notre travail de parlementaires en vérifiant et en épluchant en bonne et due forme le projet de loi...
Ce que nous voyons est que ces administrateurs et leurs conjoints et enfants pourraient voir le gouvernement les poursuivre à la recherche d'argent dû pour une cotisation pouvant très bien être erronée. Mais les procédures, les mécanismes de freins et contrepoids qui existent dans d'autres lois, comme nous l'avons vu, n'existent pas dans le projet de loi C-24. Ce système de freins et contrepoids que nous autres parlementaires sommes responsables de maintenir n'existe pas. En gros, un administrateur peut être...
[Français]
poursuivi par le gouvernement, tout comme ses enfants et son épouse. Si on parle de l'Abitibi, ce peut être une petite compagnie qui se trouve dans la même situation. L'argent qui est dû serait établi par le gouvernement. Celui-ci n'est pas toujours précis et ne peut pas être poursuivi par la compagnie. Il faut s'adresser à la cour de l'impôt, et cela prend du temps, cela prend un an. Ainsi, il n'y aurait pas de recours. Ces directeurs seraient poursuivis et leurs familles pourraient être poursuivies. Il n'y a aucun contrepoids aux pouvoirs que le gouvernement s'arroge par le biais du projet de loi . Les dirigeants des petites compagnies de bois d'oeuvre recherchent la justice, l'équité et souhaitent être traités avec respect.
[Traduction]
D'autres mesures punitives, monsieur le président, résident dans le fait que non seulement les administrateurs d'entreprises peuvent se voir poursuivre par le gouvernement, mais qu'en vérité les clients commerciaux de ces mêmes entreprises de bois d'oeuvre... Par exemple, à Quesnel, en Colombie-Britannique, si cette petite entreprise se voit remettre une cotisation incorrecte, et qu'elle s'efforce désespérément de résister, alors il lui faut payer le montant de la cotisation. Si elle ne le paie pas, son recours devant la cour de l'impôt demandera trop longtemps, et, en vertu de l'actuel libellé du projet de loi C-24, vous avez un gouvernement qui s'en prend en vérité à ses clients commerciaux.
Quelles sont les conséquences de cela, monsieur le président? Quelles sont les conséquences de ce genre de loi draconienne, qui dit que si vous êtes un client commercial d'une industrie canadienne du bois d'oeuvre...
[Français]
Fais attention, parce que si tu es un client de cette compagnie, le gouvernement peut te poursuivre. Cette possibilité existerait si ce projet de loi était adopté. Qui voudra faire affaire avec une compagnie de bois d'oeuvre de la Côte-Nord, du Saguenay—Lac-Saint-Jean ou de l'Abitibi-Témiscamingue? Qui voudra faire affaire avec une compagnie de bois d'oeuvre située dans le nord de l'Ontario?
[Traduction]
Qui ferait affaire avec une compagnie de bois d'oeuvre de la Saskatchewan, de l'Alberta ou de la Colombie-Britannique? S'il y a des problèmes de trésorerie, la situation en vertu de cette loi draconienne serait telle que le gouvernement s'en prendrait en fait à ces clients.
Les effets pervers de ce genre de situation, une fois les gens au courant, seraient que si l'on adoptait la motion de M. Cannan, et l'adoptions à la hâte sans l'examen que méritent les amendements — adoptions cela à la hâte, n'en faisant pas un examen approfondi, traitant tout simplement de l'affaire en période des questions, très brièvement, sans le moindre examen approfondi ni sérieux... Les conséquences de son adoption à la hâte seraient graves et irréversibles, monsieur le président — irréversibles —, car les décisions que nous prenons aujourd'hui pourraient bien acculer à la faillite nombre de ces entreprises qui sont déjà sur la corde raide, ou directement, par le biais des mesures punitives imposées à ces entreprises, soit les amendes, l'emprisonnement, le fait que vous allez poursuivre les administrateurs et leurs familles, mais également du fait de la capacité du gouvernement de poursuivre les clients du secteur privé...
Ce que nous verrons, nous autres qui avons été actifs en affaires, c'est un retrait des entreprises qui ne voudront plus faire affaire avec des boîtes susceptibles de les mettre en difficulté juridique avec le gouvernement. Qui voudrait de cela? Quel client commercial voudrait être lié à une entreprise pouvant être prise en chasse par le gouvernement? Or, c'est là l'une des conséquences très perverses et très malheureuses de lois mal conçues.
Nous avons des responsabilités. Nous avons, en tant que parlementaires, la responsabilité d'examiner dans le détail ce projet de loi. Nous avons pour responsabilité d'en faire l'étude détaillée et approfondie article par article, pour veiller à ne jamais prendre quelque décision que ce soit qui puisse mettre en péril les entreprises de bois d'oeuvre qui résistent encore.
Si nous laissons simplement les choses comme elles sont, si nous laissons demeurer en place les amendes, les peines d'emprisonnement, la moitié du projet de loi, plus de la moitié du projet de loi... En fait, je pense qu'à partir de l'article 50, il ne s'agit que de mesures punitives, article après article après article.
Dans la première partie du projet de loi, nous avons des articles qui imposent une double taxation, des doubles pénalités. Nous avons un projet de loi qui, à ce stade-ci, a désespérément besoin d'être modifié. Et cela vaut que l'on parle de la façon dont sont définies les entreprises de seconde transformation, qui est une question sérieuse qui a été soulevée par les gens, et cela a certainement été le cas de l'Independent Lumber Remanufacturers Association... et je reviendrai là-dessus dans un instant.
Vers la fin du projet de loi, comme nous l'avons vu, l'on relève mesure draconienne après mesure draconienne — des mesures draconiennes qui se succèdent, les unes après les autres, pénalités, amendes, peines d'emprisonnement, tout cela pour des gens qui voulaient tout simplement créer des emplois dans leur localité et vendre des produits de bois d'oeuvre à valeur ajoutée. Voilà tout ce qu'ils voulaient faire.
Ainsi, ce que nous avons au début du projet de loi, si nous prenons la motion de M. Cannan et si nous laissons le gouvernement nous l'imposer, et ce que nous avons à la fin du projet de loi est draconien et doit être modifié. Nous ne pouvons tout simplement pas laisser le projet de loi quitter le comité dans son libellé actuel. Nous ne le pouvons pas, et je ne vois pas comment un parlementaire, quel qu'il soit, autour de cette table pourrait appuyer de telles mesures draconiennes visant les compagnies de bois d'oeuvre à Quesnel, en Colombie-Britannique, à Prince Albert, en Saskatchewan, ou dans le Nord de l'Alberta, et nous pourrions nous attarder sur n'importe quelle région du pays, que ce soit le Pas, au Manitoba — je vais certainement me rendre là-bas pour rencontrer des gens de l'industrie du bois d'oeuvre la fin de semaine prochaine — ou le Nord, le Nord de l'Ontario, et la réaction que nous y avons vue dans l'industrie du bois d'oeuvre... Les gens sont préoccupés par la nature draconienne du projet de loi.
[Français]
Les représentants de l'industrie du Québec sont un peu inquiets face à cela. Si on pense à l'industrie des Maritimes, on a des amendements...
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je dois dire que vous nous guider très efficacement à travers cette étude.
Je suis ravi de pouvoir maintenant parler de cet amendement qui sera mis aux voix en même temps que le précédent, soit le NDP-2.
Celui-ci comporte deux éléments. Comme vous l'avez mentionné, il y a un lien, soit la réduction du pourcentage payé — et les sociétés avec le texte actuel paieraient le pourcentage des bons du Trésor — au niveau de l'inflation. Nous ne connaissons pas encore ce chiffre, mais je suppose que nous l'obtiendrons dans le courant de ces audiences. Comme je l'ai mentionné, je pense que dans la pratique le pourcentage des intérêts baissera, passant du taux des bons du Trésor au taux de l'inflation, et parallèlement... à l'alinéa 4(2)b), nous portons le taux de 2 à 4 p. 100.
Quel est l'effet de cela sur le plan pratique? En l'occurrence, nous parlons de sommes que, en un sens, le gouvernement doit aux producteurs de bois d'oeuvre. Lorsqu'on parcourt les nombreuses dispositions du projet de loi C-24, et je n'emploierai pas le mot « draconien » ou « dictatorial » — quelqu'un a employé le mot « malveillant » — nous en trouvons beaucoup de cette nature. Il n'y a pas grand-chose là-dedans qui aide les sociétés en bute à ce problème à travers le pays, que l'on parle de l'Alberta, de la Saskatchewan ou du Manitoba... et certainement du Nord de l'Ontario, du Nord du Québec et même des Maritimes... Nous reviendrons au problème des Maritimes un peu plus tard dans cette étude article par article.
Je reviens donc à ce que ces sociétés endurent et à la meilleure façon, pour le comité, de réagir à ce qu'elles ont subi au cours des dernières années. Ce qu'elles ont subi est cruel, et aucune autre industrie du Canada n'a eu à souffrir dans la même mesure de ces droits illégaux et punitifs.
Nous en venons donc au projet de loi C-24 et aux intérêts qui leur seraient imposés. En substance, le projet de loi C-24, tel que rédigé, stipulait au paragraphe 4(2):
Pour l'application des dispositions de la présente loi selon lesquelles des intérêts sont à payer sur une somme que le ministre verse à une personne ou à déduire par celui-ci d'une somme dont la personne est redevable, le taux d'intérêt en vigueur au cours d'un trimestre donné correspond au total des taux suivants:
a) le taux déterminé selon l'alinéa (1)a) pour le trimestre donné;
Si nous regardons à la ligne 35, soit le taux déterminé, il s'agit bien du taux des bons du Trésor que nous avons mentionné précédemment, le taux d'intérêt que rapportent les bons du Trésor. Ce que nous avons fait, en substance, avec l'amendement NDP-1, qui modifie également... Comme vous l'avez mentionné, il est corrélatif et nous devons donc, en un sens, aller et venir entre les deux amendements pour assurer que tout le monde comprenne bien toutes les ramifications de ces deux amendements.
En faisant l'aller-retour entre les deux amendements, et je concentre ici mon propos sur le NDP-2, ce que nous faisons, aux fins du paragraphe 4(2), c'est réduire le taux qui serait payé par le gouvernement à la société, lorsque le ministre est le débiteur.
D'autres amendements que nous verrons ultérieurement lors de nos délibérations vont, je l'espère, contribuer aussi à égaliser le terrain de jeu de façon à ce que nous n'ayons plus ce projet de loi mesquin, mais plutôt une mesure que les producteurs de bois d'oeuvre pourront utiliser de manière bien plus efficace pour défendre leurs intérêts commerciaux.
Un des facteurs primordiaux, c'est justement la promotion des affaires. Comme vous le savez, monsieur le président, et tous les autres membres du comité connaissant le monde des affaires le savent, le coût du capital, le coût de l'argent, est un facteur prépondérant. Comment accédez-vous à des fonds? Comment accéder-vous à des fonds que le gouvernement du Canada vous doit en réalité?
Monsieur le président, il y a plusieurs façons de le faire. Nous avons examiné certains des calculs fondés sur l'inflation de base et la diminution du coût du capital qui en résulte lorsque des sociétés doivent de l'argent au gouvernement. En effet, étant donné que cette législation manie un très gros, gros bâton, lorsqu'elles doivent de l'argent au gouvernement, ces sociétés sont en grande difficulté.
Donc, en baissant le taux d'intérêt dû au gouvernement, ou en abaissant le coût encouru par ces compagnies de façon à ce qu'elles n'aient pas à payer ces pénalités excessives et punitives, d'une certaine façon nous abaissons le coût du capital de ces sociétés. Elles ne vont pas payer, ne subiront pas, des augmentations correspondantes des montants dus.
Où vont ces montants? Ils vont, bien entendu,
[Français]
aux comptes à payer.
Monsieur le président, quand je suivais des cours de gestion financière, la gestion des comptes à payer était considérée comme extrêmement importante. Les entreprises qui savent comment gérer adéquatement leurs comptes à payer peuvent en réduire les coûts, qu'il s'agisse de comptes à payer à d'autres commerçants ou, dans le cas qui nous occupe, au gouvernement. La capacité de réduire ces coûts est un aspect extrêmement important. C'est ce qu'on réussit à faire dans un premier temps.
Cela est à l'avantage de petites entreprises comme celles de l'Estrie, et plus particulièrement du nord du Québec, du Saguenay—Lac-Saint-Jean, du nord de l'Ontario, de Timmins, de la Baie James et d'autres régions, car elles ont une marge de manoeuvre très mince. Elles doivent tous les jours faire de l'argent et payer leurs comptes et les taxes. C'est pourquoi la bonne gestion des comptes à payer revêt une si grande importance pour elles.
Je félicite souvent la députée de Sherbrooke, parce que l'Université de Sherbrooke est une bonne université. J'y ai suivi des cours de gestion financière et j'ai pu me rendre compte que l'approche qu'elle a adoptée en matière de gestion financière d'une entreprise est très équilibrée. Il faut commencer par gérer adéquatement les comptes à payer et réduire ensuite le coût de ces comptes à payer. On réussit à faire cela, dans un premier temps.
C'est pourquoi notre motion se lit ainsi:
Que le projet de loi C-24, à l'article 4, soit modifié par substitution, à la ligne 34, page 3, de ce qui suit:
Les motions NPD-1 et NPD-2 vont de pair. Ce sont un peu des motions jumelles. Je suis d'accord pour qu'on vote sur l'ensemble des motions, même si je l'étais moins sur le fait qu'on l'ait su après-coup, mais cela a été corrigé. Merci beaucoup, monsieur le président, de l'avoir corrigé.
En adoptant ces motions jumelles, on réduit les coûts des comptes à payer, car on réduit le taux des intérêts dus au gouvernement du Canada. Dans un deuxième temps, cette réduction, à cause du libellé de l'alinéa 4(b) voulant que tout l'argent soit calculé selon la formule des bons du Trésor, a un impact réel sur l'argent, tant celui des comptes à payer que celui des comptes à recevoir.
Par conséquent, si on diminue le taux d'intérêt des comptes à recevoir du gouvernement, on réduit aussi le taux qu'il doit verser aux compagnies. C'est là un élément important.
Les comptes à recevoir sont des comptes aussi importants à gérer que les comptes à payer. Les comptes à recevoir d'une entreprise constituent un atout extrêmement important lorsque celle-ci doit rencontrer son banquier. On sait que le gouvernement a proposé des approches aux banquiers pour pousser les entreprises à signer l'entente sur le bois d'oeuvre, ce qu'elles ont fait. La raison pour laquelle il a poussé les banques est que celles-ci sont importantes pour les entreprises.
Les banques jouent un rôle principal, de même que le réseau des caisses populaires, qui est très étendu en Estrie et ailleurs au Québec. Le Mouvement Desjardins est la plus grosse coopérative financière en Amérique du Nord et dispose de ressources énormes. Cette coopérative fait un bon travail auprès des compagnies du secteur du bois d'oeuvre. Mais les caisses populaires, les caisses d'économie ou les banques qui financent ces compagnies veulent toujours obtenir des renseignements sur leurs comptes à recevoir et sur les taux d'intérêt applicables. La question des comptes à recevoir est donc extrêmement importante. On ne peut pas en diminuer l'importance, car des comptes à recevoir, c'est plus que de simplement recevoir de l'argent. En effet, ceux-ci se retrouvent dans les états financiers qui sont dressés à la fin de l'exercice. Les comptes à recevoir peuvent avoir des implications très vastes et très grandes. On ne discute pas aujourd'hui d'un sujet insignifiant.
Ce que nous voulons, c'est augmenter pour équilibrer. D'une part, on diminue l'argent que les compagnies doivent au gouvernement en réduisant le taux d'intérêt. C'est important pour les comptes à payer. D'autre part, on ne diminue pas le taux d'intérêt que le gouvernement du Canada doit verser à ces compagnies.
Prenons l'exemple d'une petite entreprise de bois d'oeuvre située en Estrie. Elle fait affaire avec la Caisse populaire de Sherbrooke, qui est une grande caisse impliquée dans la vie des commerçants de toute la région. Quand le gérant ou le représentant de cette caisse s'assoira avec l'agent ou le directeur de cette entreprise, la première chose qu'il lui demandera, ce sont les états financiers du dernier exercice, et si ceux-ci ont été vérifiés par un comptable agréé. Sans états financiers, il ne peut même pas s'asseoir avec un banquier. Dans le cas des caisses, comme les gens se connaissent mieux, il pourra le rencontrer, mais il ne pourra pas discuter de financement sans présenter des états financiers.
La première chose que les banques ou les caisses examinent dans les états financiers d'une entreprise, c'est l'actif et le passif, y compris les comptes à payer, leur pourcentage, leur roulement, s'ils ont augmenté ou diminué depuis quelques mois, un an ou deux ans, si l'entreprise est en difficulté financière, etc. Tous ces aspects figurent dans les états financiers vérifiés par un comptable agréé. La question des comptes à payer joue un rôle important.
Dans un deuxième temps, elles examineront les comptes à recevoir, l'actif de l'entreprise, s'il y a des comptes à recevoir du gouvernement qui sont substantiels et si cela aura un impact sur le roulement de cette entreprise. C'est un élément critique, parce que si on constate que les comptes à payer augmentent et que les comptes à recevoir diminuent, on dira à l'entreprise de tenter au moins d'aller chercher cet argent le plus rapidement possible. Mais la loi met à la disposition des entreprises très peu d'outils leur permettant de demander au gouvernement l'argent qu'il leur doit, parce que c'est une façon de faire quelque peu draconienne.
Avec toutes ces mesures, les compagnies ne peuvent pas aller voir le gouvernement et lui dire qu'elles ont immédiatement besoin de l'argent qu'il leur doit. On ne peut pas demander à ces compagnies de vivre dans pareille incertitude. Ce ne sont pas seulement les compagnies qui vivent dans l'incertitude, mais également les travailleurs et travailleuses, les institutions financières qui les financent, comme les caisses populaires, les caisses d'économie et les banques.
Ces gens scrutent chaque ligne des états financiers pour être absolument certains que tout est bien et que l'entreprise est viable. L'élément important de cet examen des états financiers consiste à déterminer quel est le roulement des comptes à payer et des comptes à recevoir, de même que les paiements que ces gens devraient prévoir, en l'occurrence les montants qui leur reviennent.
Il est important de rendre ce service aux entreprises de bois d'oeuvre, peu importe qu'elles soient situées en Estrie, en Abitibi, dans le nord de l'Ontario ou en Colombie-Britannique. Dans l'île de Vancouver, par exemple, l'industrie du bois d'oeuvre est très présente. Les caisses locales et l'industrie du bois d'oeuvre fournissent ensemble des efforts importants, mais il reste qu'au cours des dernières semaines, à cause de la situation qu'on connaît, 4 000 emplois ont été perdus et de nombreuses fermetures ont eu lieu. La situation est très grave pour ces gens.
Le projet de loi nous permet d'offrir quelque chose de substantiel à ces compagnies. D'une part, en ce qui concerne les caisses et les banques qui les financent, il s'agit de diminuer le taux d'intérêt qu'elles doivent payer quand elles doivent de l'argent au gouvernement. C'est la première étape; une première amélioration, si on veut. D'autre part — et c'est tout aussi important —, dans le cas où le gouvernement leur doit de l'argent, elles ont quand même droit à quelque chose d'équilibré. Je pourrais de nouveau lire l'article, si un membre du comité le voulait, mais je ne pense pas que ce soit nécessaire. Je crois que tout le monde comprend très bien. On diminue le taux annuel de rendement des bons du Trésor au niveau du taux d'inflation tout en augmentant de 2 à 4 p. 100 le pourcentage additionnel qui revient à ces compagnies.
Pourquoi est-ce important? On sait que l'industrie du bois d'oeuvre est saisonnière, que le roulement de la main-d'oeuvre est important à certains moments de l'année et qu'il l'est moins à d'autres. Dans le projet de loi C-24, on reconnaît l'aspect saisonnier de certaines parties de l'industrie, par exemple pour les calculs basés sur les mois de production.
Le Canada étant un pays nordique, il va de soit que pendant les mois d'hiver, dans certaines régions, on ne peut pas, comme on le fait en été, couper le bois d'oeuvre et faire tout le travail requis sur le terrain. On sait aussi que dans certaines régions, la main-d'oeuvre n'est pas accessible à l'industrie du bois d'oeuvre durant certaines périodes de l'année, par exemple pendant la saison de la pêche ou pendant les activités d'autres industries primaires. Il y a donc des travailleurs qui passent de l'industrie du bois d'oeuvre à d'autres industries.
Pourquoi tout cet aspect saisonnier de l'industrie du bois d'oeuvre est-il important? Parce que ça fait partie des exigences dont l'industrie et toutes les entreprises, chacune de leur côté, doivent tenir compte sur le plan financier. Toutes les entreprises doivent composer avec cette incohérence, d'une partie de l'année à l'autre. On ne parle pas ici de fabriquer un jouet ou une voiture, ce qui implique un rendement régulier toute l'année.
Dans les industries du secteur des ressources naturelles, les choses ne se passent pas de cette façon. C'est pourquoi le financement devient, pour les entreprises, un aspect absolument primordial. Elles n'ont pas d'autre choix que de demander l'aide des institutions financières. Ce n'est pas par intérêt personnel ou parce qu'ils aiment prendre un café avec le directeur de la caisse populaire que ces gens le font, mais bien parce qu'il n'ont pas le choix.
:
Merci, monsieur le président.
Le premier paragraphe correspond parfaitement à nos droits, comme comité. M. Menzies propose de limiter le temps accordé à chaque membre; je propose de limiter ce temps moi aussi. Je suppose qu'il sera d'accord, et ce serait certainement un compromis par rapport à sa position très radicale et nous permettrait d'examiner en profondeur chacun de ces amendements.
Le premier paragraphe se lirait donc ainsi:
Que le nombre total de minutes de débat accordées à chaque membre, par amendement, soit limité à au plus trente minutes, et que trente minutes soient également allouées à chaque membre pour l'étude par article, modifié ou non.
Le deuxième paragraphe dit actuellement ceci:
Que le comité finisse l'étude article par article du projet de loi C-24 d'ici la fin de la journée, le mardi 7 novembre 2006.
Cela disparaîtrait de la motion.
La troisième clause: « Que tous les articles pour lesquels il n'y a pas de proposition d'amendement soient mis aux voix ensemble, lors d'un vote tenu au début de la séance » prévoit actuellement « le mardi 7 novembre 2006 ». L'amendement remplacerait cette date par le mardi 28 novembre. Nous aurons donc là une date fixe pour la fin de l'étude des articles ne faisant pas l'objet d'amendements.
La quatrième clause prévoit: « Que le projet de loi C-24 soit renvoyé à la Chambre jeudi ou dès que possible ». Nous retirerions le mot « jeudi ou », de façon à avoir « Que le projet de loi C-24 soit renvoyé à la Chambre dès que possible ».
Le cinquième paragraphe: « Que l'étude article par article du projet de loi C-24 soit achevée avant d'examiner les autres travaux du comité » serait supprimé.
Puis la dernière clause de cette motion plutôt longue — avec les amendements elle sera un peu plus concise — stipulerait: « Que le débat sur les motions concernant le projet de loi C-24 soit limité à trente minutes par personne pour chaque motion ».
J'espère que le greffier a pu noter ces amendements.
Excellent. Merci beaucoup.
J'aimerais maintenant parler des amendements eux-mêmes.
En gros, ce que propose M. Menzies, c'est la clôture. Il n'y a pas d'autre terme pour qualifier cela. C'est la clôture. La motion limite les membres à tout juste trois minutes de débat. Elle dit que l'étude article par article sera terminée à la fin de la journée du mardi 7 novembre, d'un seul coup, que nous ayons fait ou non le travail qui nous incombe. Ainsi donc, mardi, l'étude article par article serait close, aussi sérieuses et irresponsables que soient les répercussions pour les producteurs de bois d'oeuvre du pays.
Les divers articles que nous avons déjà examinés montrent dans une certaine mesure que le projet de loi présente des vices sérieux. Donc, en substance, ce qu'il nous incombe de faire, monsieur le président — et je suis sûr que vous serez d'accord avec moi — c'est examiner chacun des articles et faire preuve de la diligence voulue.
J'ai donc la très forte conviction que nous, le comité, devons faire preuve de la diligence voulue et procéder à cette étude article par article de manière responsable et approfondie, en disséquant chacune de ces clauses particulières qui soulèvent de graves préoccupations à travers le pays.
Cette suppression nous autoriserait à délibérer efficacement et à assurer l'examen article par article que les Canadiens, à mon avis, et particulièrement ceux travaillant dans le secteur du bois d'oeuvre, attendent de nous, au lieu de clore l'étude à la fin de la journée, peu importe les nombreux problèmes qui subsistent dans le projet de loi et combien de choses restent à réparer, et renvoyer ce texte à la Chambre.
Quelle honte ce serait pour les membres du comité que d'adopter une mesure dont beaucoup de gens en dehors de cette Chambre ont déjà dénoncé les grandes faiblesses, bien que nous ne les autorisions pas à venir témoigner, et d'autres parlementaires ont conscience également de ces préoccupations. Donc, il est absolument insensé de renvoyer un texte bâclé, de faire le travail à moitié, parce que le gouvernement veut que l'étude article par article s'arrête à la fin de la journée le mardi.
Nous parlons là de décisions qui feront une différence équivalent à des millions et des millions de dollars au niveau de ce que les producteurs de bois d'oeuvre peuvent escompter récupérer avec le libellé actuel du projet de loi et au niveau des pénalités et taux d'intérêt que les sociétés de bois d'oeuvre vont devoir payer. Donc, le fait pour nous de simplement baisser les bras et dire que nous n'allons rien faire, que nous allons adopter ce projet de loi, aussi bâclé qu'il soit, à la fin de la journée du mardi 7 novembre, serait faire preuve à mes yeux de la plus grande irresponsabilité.
Voyons donc la troisième clause de la motion de M. Menzies et l'amendement positif que je propose pour l'améliorer. Il dit dans sa motion que tous les articles ne faisant l'objet d'aucune proposition d'amendement seront mis aux voix ensemble lors d'un vote au début de la séance du mardi 7 novembre — soit mardi prochain — autrement dit que nous voterons globalement sur tous.
Des objections ont déjà été formulées. Nous savons que Marleau et Montpetit — et j'indiquerai le paragraphe — nous donnent clairement le droit d'introduire des amendements. Certes, nous avons déposé de bonne foi, déjà mardi dernier par courtoisie envers le gouvernement, des douzaines d'amendements en vue d'améliorer le projet de loi, mais il est très clair que nous n'avions pas cette obligation.
Marleau et Montpetit, au chapitre 20, traitent longuement de la structure des comités de la Chambre des communes et des procédures qu'ils doivent suivre — je n'ai pas besoin de vous les signaler, monsieur le président, car je sais que vous connaissez tous ces éléments — et disent très clairement au deuxième paragraphe que les motions d'amendement d'un projet de loi ne requièrent pas de préavis. Nous n'avons donc pas besoin de donner préavis de ces amendements, il nous suffit de les déposer.
Eh bien, nous avons eu huit jours pour examiner les articles et il est loin d'être certain, pour aucun de nous, que nous avons passé en revue de manière exhaustive les différentes améliorations devant être apportées à ce projet de loi.