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SRSR Rapport du Comité

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Sommaire

 

De nombreuses données montrent que l’anglais domine de plus en plus la recherche et la publication scientifique, que ce soit à l’international ou au Canada. Au Canada, depuis plusieurs décennies, la grande majorité des nouvelles revues savantes sont lancées en anglais, et la proportion d’articles scientifiques publiés en anglais est en augmentation constante dans la plupart des disciplines scientifiques. Ces tendances conduisent à une marginalisation du français dans le domaine scientifique. Par exemple, la proportion de demandes de financement soumises en français aux trois conseils subventionnaires canadiens, à savoir le Conseil de recherches en sciences humaines, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, et les Instituts de recherche en santé du Canada, est nettement inférieure au poids démographique des chercheurs francophones.

D’après les données du recensement de 2016, 21 % des professeures et professeurs d’université et des assistants et assistantes d’enseignement au niveau postsecondaire sont francophones à l’échelle du Canada. Ces scientifiques font face à une série d’obstacles quand ils décident de mener des recherches et publier leurs résultats en français.

Les travaux publiés en français sont moins bien indexés dans les bases de données internationales qui sont utilisées pour mesurer le nombre de fois qu’un article a été cité dans la littérature scientifique. Les publications en français sont considérées comme moins prestigieuses que celles en anglais, ce qui a des conséquences sur la progression de carrière des scientifiques. Il existe également une perception selon laquelle les demandes de financement ont moins de chances de succès lorsqu’elles sont présentées en français aux conseils subventionnaires.

Les chercheurs francophones, notamment ceux qui travaillent dans des établissements postsecondaires hors du Québec, font aussi face à des difficultés pratiques pour travailler en français, car leurs institutions ne sont souvent pas en mesure de leur offrir le soutien matériel nécessaire.

Les conséquences de la marginalisation du français sont de plusieurs ordres. D’une part, la domination de l’anglais menace la diffusion des connaissances scientifiques en français. D’autre part, la domination de l’anglais peut conduire à délaisser certains sujets de recherche plus locaux, notamment ceux qui portent sur les communautés francophones canadiennes elles‑mêmes.

Si la domination croissante de l’anglais dans la science est un phénomène mondial, le Canada se trouve dans une position particulière. En effet, contrairement à d’autres pays officiellement multilingues comme la Belgique ou la Suisse, au Canada l’anglais est une des langues officielles. Selon Statistique Canada, en 2021, 63,8 % de la population du Canada parlait anglais de façon prédominante à la maison, et 20 % parlait français de façon prédominante à la maison. La marginalisation progressive du français dans les sciences pourrait donc transformer les équilibres linguistiques au Canada.

Le Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes (le Comité) a décidé de mener une étude de la recherche et la publication scientifique en français, au Québec et dans le reste du Canada.

Dans le cadre de cette étude, le Comité a reçu des témoignages faisant état de la situation du français dans le domaine scientifique, et des défis auxquels font face les scientifiques francophones au Canada. Les témoignages ont également mis en lumière des pistes d'action pour donner un nouvel élan à la recherche et à la publication scientifique en français.

Grâce aux témoignages qu’il a reçus, le Comité a formulé 17 recommandations au gouvernement.