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ENVI Rapport du Comité

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Rapport minoritaire libéral – Gestion des déchets solides municipaux

Pour une raison difficile à déterminer, les membres conservateurs du Comité de l’environnement ont décidé qu’une étude sur les déchets solides municipaux méritait qu’on y consacre huit séances. Évidemment, lorsqu’un comité prend sur lui d’étudier un sujet qui relève à peine de ses compétences, on peut s’attendre à ce que le gros de ses conclusions soit anodin, et ses recommandations, vides de sens. Et sans surprise, une question est revenue sans cesse pendant l’étude : « Mais qu’est-ce que tout ça a à voir avec le gouvernement fédéral? »

Les chercheurs ont fait du bon travail, mais les membres conservateurs du Comité, peut-être dans l’esprit du sujet étudié, ont jeté à la poubelle toutes les critiques des activités (ou de l’inactivité) du gouvernement. Par exemple, selon un rapport de 2014 du Conference Board of Canada, le Canada arrivait bon dernier, après 16 autres pays de l’OCDE, au chapitre de la gestion des lieux d’enfouissement et les Canadiens produiraient deux fois plus de déchets par habitant que les Japonais. Il semble que les conservateurs sont un peu comme des éboueurs, en ce sens qu’ils s’efforcent de soustraire à nos regards les réalités déplaisantes.

Mais trêve de plaisanteries. Malgré les efforts qu’ont faits de nombreux Canadiens qualifiés pour livrer leur témoignage au Comité, leurs demandes – ils aimeraient que le gouvernement fédéral s’investisse davantage dans la gestion des déchets – sont pour la plupart tombées dans l’oreille de sourds. Quand l’une des grandes recommandations d’un rapport est une banalité comme « que le gouvernement fédéral encourage tous les Canadiens à incorporer les trois R – réduire, réutiliser, recycler – dans leur vie quotidienne », on voit que ses auteurs, disons, n’ont pas poussé la réflexion outre mesure.

Certes, le message du rapport ne manque pas de clarté : n’attendez rien du gouvernement conservateur, et vous ne serez pas déçus.

Et on trouve bien dans le rapport quelques mots d’encouragement : le Comité recommande que le gouvernement « continue de soutenir » (deux fois!), qu’il « continue de travailler », et même qu’il « envisage ». Des engagements qui n’engagent à rien, alors que les témoins, eux, ont soulevé des problèmes sérieux. Par exemple, un des intervenants a fait cette constatation : « Nous n’avons pas vraiment compris comment réutiliser le plus grand nombre de matières possible et nous n’avons pas trouvé la meilleure manière de recycler les matières. » Nous ne savons donc pas encore quoi faire de toutes les matières recyclées, mais le Comité ne trouve rien de mieux à faire que d’encourager les Canadiens à réduire, réutiliser et recycler.

Le lecteur, fort de ce bon conseil, fera peut-être sa part dès maintenant en jetant ce rapport au recyclage.