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FEWO Rapport du Comité

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OPINION DISSIDENTE DU PARTI LIBÉRAL

Opinion dissidente préparée par l’honorable Judy A. Sgro, députée de York-Ouest
Porte-parole libérale pour les personnes âgées, les pensions et la condition féminine

Présentée au Comité permanent de la condition féminine
Le 8 décembre 2011

La violence contre les femmes persiste dans toutes les collectivités canadiennes, mais les femmes autochtones sont particulièrement touchées.

En 2004, 41 % des femmes autochtones victimes de violence ont indiqué qu’elles avaient été battues, étranglées, agressées sexuellement ou menacées, parfois avec un fusil ou une arme. Par contraste, 27 % des femmes non autochtones victimes de violence ont signalé le même type ou niveau de violence.

Selon un récent rapport de l’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC), depuis 1970, près de 600 femmes et filles autochtones ont été assassinées ou portées disparues au Canada. Ces seuls cas représentent près de 10 % des homicides commis contre des femmes, même si les Autochtones ne représentent que 3 % de la population nationale totale.

Une extrapolation à l’ensemble de la population féminine du Canada des chiffres obtenus dans le cas des femmes autochtones donnerait un équivalent statistique d’environ 19 400 femmes disparues et assassinées.

Ces réalités sont inacceptables et le gouvernement du Canada doit y faire face en faisant preuve d’un leadership dynamique. C’est dans cette optique que les députés libéraux ont réclamé une enquête publique complète sur les circonstances entourant la question des femmes et des filles autochtones qui ont été assassinées ou qui sont portées disparues. De plus, les députés libéraux se sont prononcés en faveur d’un examen public approfondi des causes systémiques de cette tragédie dont le but ultime serait de faire des recommandations et de donner des directives en matière de politiques, de règlements et de lois destinés à prévenir la violence.

Malgré ces exhortations et malgré l’évidente nécessité d’une étude ou d’un examen public de cet ordre, à ce jour, le gouvernement Harper n’a entrepris aucune enquête. Au contraire, les gestes du gouvernement semblent dénoter une profonde indifférence à l’égard du sort des femmes et des filles autochtones victimes de violence.

Fidèles à la politique d’inaction et de faux-fuyants du gouvernement Harper, les membres conservateurs du Comité permanent de la condition féminine ont profité de leur majorité au Comité pour faire passer le centre des préoccupations du rapport de la prévention des mauvais traitements et de la violence à l’autonomisation des filles et des femmes autochtones après qu’elles ont été victimes d’actes de violence. Les députés libéraux louent les efforts d’autonomisation préconisés, mais trouvent à la fois intolérable et offensante l’absence constante de toute volonté de comprendre et d’éliminer les causes profondes de la violence.

Un témoin a dit au Comité : « Jusqu'à présent, il ne s'agit que de mesures réactives, et les ressources ne sont que dans les mains des autorités. Il faut faire mieux. » Dans le contexte, il semblerait que ce témoin croit aussi qu’il faudrait en priorité cerner et comprendre les causes de la violence accrue envers les femmes et les filles autochtones et essayer de prévenir ladite violence. L’approche la plus souhaitable, la plus prudente et la plus humaine de la lutte contre la violence dont sont victimes un nombre statistiquement disproportionné de femme et de filles autochtones consiste sûrement à prévenir la victimisation au départ.   

Pourtant, en 2010, le gouvernement Harper a supprimé le financement dont bénéficiaient les Sœurs par l’esprit dans un effort pour museler le principal porte-voix des femmes et des filles autochtones assassinées ou disparues.

Les recherches des Sœurs par l’esprit sur près de 600 cas ont ouvert des perspectives nouvelles dans un secteur ignoré jusque-là : la base de données nationale à laquelle elles ont donné lieu était la première en son genre au Canada.

Ce sont les libéraux qui ont mis en place un financement pour les Sœurs par l’esprit, soit 5 millions de dollars sur cinq ans. Lorsque le financement a expiré, à la fin de mars 2010, les conservateurs ont offert à l’AFAC un montant unique de 500 000 $ pour maintenir le projet à flot. Selon les médias, cette somme aurait été versée à l’AFAC à la condition qu’elle n’utilise pas le nom les Sœurs par l’esprit et qu’elle n’entreprenne aucune activité de recherche, de défense des droits ou d’élaboration de politiques dans le cadre de ses programmes.

Encore une fois, l’inaction et les faux-fuyants du gouvernement Harper en disent long sur l’importance réelle accordée à la prévention de la compréhension de la violence contre les femmes autochtones. Les députés libéraux rejettent cette approche et réclament de nouveau une enquête publique complète sur les circonstances entourant la question des femmes et des filles autochtones assassinées et disparues. De même, les députés libéraux insistent sur la nécessité d’un examen public approfondi des causes systémiques de cette tragédie dont le but ultime serait des recommandations et des directives en matière de politiques, de règlements et de lois pour prévenir la violence.