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FAIT Rapport du Comité

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L’une des initiatives d’intégration économique actuellement en cours en Asie-Pacifique est l’initiative «  ANASE plus trois  » (APT), qui réunit la Chine, les pays de l’ANASE, la Corée du Sud et le Japon. En novembre 2002, l’ANASE a tenu un sommet avec ces pays pour établir des accords prévoyant une intégration économique plus poussée. C’est la Chine qui a utilisé le plus à fond la notion d’APT en entamant au sommet des négociations sur une zone de libre-échange avec l’ANASE. L’ANASE et la Chine ont signé un accord-cadre sur une vaste coopération économique visant à négocier dans un délai de 10 ans un accord de libre-échange entre les deux parties. On prévoit que tout accord de libre-échange entre l’ANASE et la Chine pourrait un jour s’étendre à la Corée du Sud et au Japon. Si cette zone formée de 13 pays était créée, l’APT serait la plus grande zone de libre-échange au monde. Cette perspective pourrait susciter des inquiétudes pour le Canada au sujet d’un bloc commercial asiatique refermé sur soi qui représenterait un marché de 1,8 milliard de personnes.

Pour l’instant, le progrès le plus évident de la relation APT a été accompli dans la coopération monétaire et financière. La crise asiatique a mis en évidence le manque d’institutions capables de s’attaquer aux crises économiques dans la région. Depuis la crise asiatique, les ministres des Finances de l’APT ont accepté l’initiative de Chiang Mai visant à coordonner la réforme des finances internationales. Comme Wendy Dobson l’a fait observer, les 13 pays ont une vision à long terme qui porte non seulement sur la libéralisation des échanges, mais aussi sur l’intégration économique par une meilleure coopération financière et monétaire, la possibilité d’une entente sur une devise commune n’étant pas exclue.

Bien que l’intégration et la coopération économiques en Asie aient le vent dans les voiles, le Sous-comité a recueilli des témoignages au Japon et en Malaisie selon lesquels un accord de libre-échange panasiatique est peu probable dans un avenir prévisible. Un certain nombre de problèmes importants font obstacle à la conclusion d’un accord commercial complet. La Chine s’opposerait à la reconnaissance de Taïwan dans un tel accord tandis que le Japon répugnerait à négocier avec la Chine en raison de l’effet de semblable accord sur le commerce des produits agricoles dans la région. De plus, le Japon craint un «  évidement  » de l’industrie japonaise, qui se délocaliserait pour profiter de la main-d’œuvre bon marché de la Chine.

Outre l’initiative APT, l’ANASE favorise des liens à l’extérieur avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, et elle a récemment signé une déclaration sur un partenariat économique plus étroit avec le CER (Closer Economic Relations Agreement entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande) appuyant une coopération accrue dans des domaines comme le commerce et l’investissement, le renforcement des capacités et le commerce électronique. Les négociations sur un accord de libre-échange entre l’ANASE et le CER sont en cours.

De la même façon, l’ANASE et l’Inde ont signé une déclaration commune sur la coopération ANASE-Inde. Ce document porte sur la promotion de la paix et de la stabilité ainsi que sur la coopération économique générale et la coopération en matière de développement, mais il exprime aussi l’intention de créer une zone régionale de commerce et d’investissement Inde-ANASE.

L’Inde est également active sur le plan de la coopération économique dans le sud de l’Asie. L’Arrangement de commerce préférentiel pour l’Asie du Sud (ACPAS) a été signé en 1993 par sept pays21 et l’objectif visé est d’abaisser les barrières tarifaires dans la région. Bien que les progrès aient été modestes, l’objectif ultime est une extension des termes de ce pacte.

L’intégration régionale se manifeste également dans la prolifération des accords commerciaux bilatéraux en Asie-Pacifique. Il ne s’agit pas toujours de vrais accords de libre-échange, mais beaucoup de pays de la région négocient activement ou envisagent des liens économiques plus étroits avec leurs voisins. Ainsi, Singapour a récemment conclu un accord de partenariat économique avec le Japon et signé des accords de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande en 2001 et avec l’Australie en 2003. De la même façon, la Thaïlande a étudié la possibilité de relations plus étroites avec la Corée du Sud, l’Australie, le Japon, la Chine et l’Inde. Outre ses accords avec Singapour, la Nouvelle-Zélande et la Thaïlande, l’Australie a signé un accord commercial et économique avec le Japon et s’apprête à tendre la main à l’Indonésie.

Les accords commerciaux bilatéraux sont également de plus en plus courants en Asie du Sud. Il existe un réseau considérable d’accords de libre-échange et de traités connexes, moins complets, visant à améliorer la coopération économique dans la région. À titre d’exemple, l’Inde a signé des accords commerciaux avec le Sri Lanka, les Maldives et le Bangladesh et elle étudie une série de concessions tarifaires avec le Pakistan. Le Sri Lanka mène également des négociations bilatérales avec le Pakistan et a un accord avec le Népal.


21Inde, Pakistan, Sri Lanka, Népal, Bhoutan, Bangladesh et Maldives.