Bienvenue à la 92e réunion du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités de la Chambre des communes.
Conformément à l'ordre de renvoi du mardi 26 septembre 2023, le Comité se réunit pour reprendre l'étude article par article du projet de loi .
Comme le permet le Règlement, la réunion d'aujourd'hui se déroule en mode hybride, c'est-à-dire que des députés y assistent en personne dans la salle alors que d'autres y participent à distance en utilisant l'application Zoom.
Chers collègues, j'aimerais souhaiter la bienvenue à nos témoins qui vont nous aider encore une fois dans l'étude article par article du projet de loi .
Il s'agit de quatre représentantes du ministère des Transports, à savoir Mme Sonya Read, directrice générale, Politiques maritimes; Mme Heather Moriarty, directrice, Politiques portuaires; Mme Rachel Heft, gestionnaire et avocate-conseil, Services juridiques des transports et de l'infrastructure; et Mme Amy Kaufman, avocate.
Je souligne également la présence de notre greffier législatif, M. Philippe Méla. Bienvenue encore une fois.
Nous en étions rendus au nouvel amendement BQ‑5.
Je vois que Mme Zarrillo a levé la main.
Madame Zarrillo, vous avez la parole pour relancer le débat.
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Merci, monsieur le président.
Pour citer M. Badawey, n'est‑ce pas ce qui se fait déjà? Je pense que c'est ce que nous essayons de faire valoir depuis plusieurs réunions. Le gouvernement s'est engagé à éliminer progressivement le charbon thermique d'ici 2030, peu importe la façon dont on veut bien interpréter cette échéance, que ce soit le 1er janvier ou le 31 décembre 2030. Mais je prends bonne note de la nouvelle date.
Encore une fois, on continue de craindre qu'en proposant un amendement... De plus, nous venons d'entendre que Transports Canada n'a pas le pouvoir ou n'est pas le bon ministère pour veiller notamment à ce que les travailleurs soient protégés. C'est d'ailleurs ce qui nous incite à soutenir que le projet de loi n'est pas la mesure législative qui convient pour essayer de faire passer cette interdiction.
Ce travail est amorcé. Des négociations sont en cours. Les consultations sont menées auprès des groupes touchés pour s'assurer qu'il y a un plan de transition et qu'ils travaillent avec Environnement Canada et le ministère des Ressources naturelles afin d'élaborer des plans qui respecteront les conventions collectives, les travailleurs, les contrats internationaux, le droit international, les accords commerciaux et tous ces autres éléments que nous avons évoqués au cours des dernières réunions.
Je vous rappelle une disposition de ce sous-amendement: « (1.4) Si aucun règlement n'est pris en vertu du paragraphe (1.1) dans les quarante-huit mois... ». Cela revient essentiellement à dire que le gouverneur en conseil, le Cabinet, doit le faire. Sinon, ils devront rendre des comptes. En exigeant qu'on le fasse dans un délai de quatre ans, nous accélérons la transition de quelques années. Si, comme nous le supposons, cette loi entre en vigueur en 2024, selon ce qui est proposé ici, des règlements devront avoir été mis en place d'ici 2028, sans quoi le Cabinet ou le gouvernement du jour devra déposer à la Chambre et au Sénat un rapport énonçant les raisons pour lesquelles on n'a pas fait le nécessaire. L'horizon pour cette phase de transition est donc désormais ramené à 2028.
Si l'on revient maintenant au paragraphe (1.3), on dit que cela doit être fait d'ici 2030. Avec l'interdiction inscrite dans ce projet de loi, il me semble bien qu'à n'importe quel moment entre la sanction royale et 2030, on pourrait avoir droit à une simple réprimande, à un désaveu public ou à une explication devant la Chambre et le Sénat quant aux motifs pour lesquels ce n'est pas encore interdit. Encore une fois, ce sous-amendement pourrait permettre d'accélérer l'élimination progressive de quelques années. Le gouvernement n'est pas tenu de le faire dans les 48 mois, mais cela crée un incitatif pour aller plus rapidement que ce qui avait été prévu par le gouvernement.
C'est bien beau de faire valoir que les travailleurs seront consultés, mais c'est déjà prévu par le processus réglementaire. Je dirais donc que les mesures mises de l'avant sont redondantes à certains égards et n'offrent certainement pas la protection que les travailleurs recherchent, eux qui veulent d'abord et avant qu'on leur accorde la période promise pour faire la transition vers un secteur autre que le charbon thermique. Dans le cas de Westshore Terminals dont nous avons parlé, ce sera celui de la potasse.
Ma première préoccupation, c'est que ce sous-amendement risque d'accélérer considérablement le processus. Passer de six ou sept ans à quatre ans, ce n'est pas rien.
Par ailleurs, il semble y avoir plusieurs autres amendements qui vont traiter de la première partie de ce qu'on propose ici. Je ne sais pas trop comment nous allons nous y prendre, monsieur le président, et comment cela fonctionne lorsqu'une personne ayant proposé un amendement qui fait maintenant l'objet d'un sous-amendement compte aller de l'avant avec d'autres amendements.
M. Barsalou-Duval pourrait peut-être nous parler de son plan dans ce cas‑ci. Il semble que nous sommes en train d'apporter un sous-amendement à un amendement qui peut lui-même être retiré ou modifié. À la fin de cette discussion, je pense que nous devrons nous arrêter un moment et nous faire une idée très précise de ce que nous envisageons à ce stade, étant donné les nombreux va‑et‑vient qui, semble‑t‑il, se produiront dans cette partie.
Nous continuons à penser que l'amendement et le sous-amendement ne sont pas nécessaires et que ce travail est déjà en cours. Le syndicat et l'entreprise nous ont dit qu'il était en cours et je n'ai aucune raison d'en douter.
Nous avons maintenant consacré je ne sais plus combien de réunions à cette question. Je pense qu'il est inapproprié de tenter d'insérer cette interdiction dans un projet de loi sur les transports alors qu'elle devrait être traitée par Environnement et Changement climatique Canada et par Ressources naturelles Canada.
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Merci, monsieur le président.
Jusqu'à présent, nous avons beaucoup discuté de l'amendement BQ‑5. Beaucoup de choses ont été dites, et je n'ai pas l'intention d'en ajouter encore davantage. Cependant, je tiens à saluer le NPD, qui a présenté un sous-amendement dans le but d'en arriver au maximum de compromis possible afin d'avoir l'assentiment de nombreux membres du Comité. Je tiens donc à saluer cette démarche.
Ce que je constate, c'est que l'amendement BQ‑5 est affaibli. Personnellement, je considère qu'il est urgent de traiter de la question du charbon. Selon moi, la date butoir de 2030, dont il est fait état dans la feuille de route, est trop tardive. Néanmoins, il faut quand même faire en sorte que le gouvernement tienne ses promesses. Je suis tout à fait convaincu de la pertinence de l'amendement BQ‑5, tel qu'il a été déposé initialement, ainsi que de la version modifiée, s'il y a lieu. Ce sera toujours mieux que rien du tout. Tant que cela demeurera une promesse, ce sera insuffisant. Au moins, si c'est inscrit dans une loi, cela aura un peu plus de force. Ce sera un pas dans la bonne direction.
Quant aux amendements subséquents qui ont été soumis au Comité, ce ne sont pas des sous-amendements, mais bien des amendements, et il faudra en débattre. À mon sens, à moins que notre greffier législatif ne dise le contraire, le Comité pourra en débattre au moment opportun. J'ai une vision réaliste quant à l'issue des choses, mais je pense tout de même que tout le monde veut faire avancer le projet de loi. Il faut avoir un meilleur encadrement, et il sera essentiel, il me semble. Il faut être certain que d'autres mesures vont être éventuellement prises. Il reste à voir quelle est l'opinion des membres du Comité quant à ces amendements.
Présentement, il faut discuter de l'amendement de M. Bachrach, qui a été apporté par Mme Zarrillo. Il est temps que nous en discutions pour que nous puissions terminer l'étude du projet de loi . Cela dit, pour ma part, je considère qu'il s'agit tout de même d'un affaiblissement de l'amendement BQ‑5.
Je n'ai pas l'intention d'étirer éternellement la discussion sur le sujet, mais je tenais à mentionner que ce serait préférable de maintenir la version initiale, à mon avis.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Nous avons consacré plusieurs réunions à cette discussion. Divers sous-amendements ont été apportés et plusieurs versions de nouveaux amendements ont été proposées aujourd'hui. Je pense, comme nous l'avons dit dès le départ à propos du projet de loi , que ce n'est pas le bon endroit pour la politique proposée dans cet amendement.
Ce projet de loi concerne les ports et les chaînes d'approvisionnement. Nous avons ici un effort pour accomplir quelque chose que le gouvernement du Canada a déjà annoncé qu'il allait accomplir d'ici la fin de la décennie. Les intervenants concernés travaillent déjà activement à cette fin. Nous proposons maintenant d'apporter un changement abrupt ou accéléré à cette démarche. Vous pouvez choisir n'importe quel amendement ou sous-amendement et vous verrez, selon moi, qu'aucun d'entre eux n'apporte des éclaircissements.
M. Badawey a posé quelques bonnes questions aux témoins, qui ont confirmé qu'une grande partie de ces activités étaient déjà en cours dans d'autres contextes. C'est comme si nous changions les règles du jeu à la septième manche pendant que 350 emplois syndiqués, c'est‑à‑dire des emplois d'ILWU, sont en jeu à Westshore Terminals. Nous ne connaissons pas le nombre d'emplois à Prince Rupert. Nous ne connaissons pas le nombre d'emplois au port de Thunder Bay. À Hinton, en Alberta, 400 travailleurs sont touchés par cette situation. Au cours de la fin de semaine, j'ai appris que de 150 à 250 autres emplois directs à Edson, en Alberta, sont touchés par cette situation.
Cela représente déjà un grand nombre de bons emplois bien rémunérés dans l'économie canadienne. Il s'agit d'emplois directs, et non d'emplois indirects, qui sont touchés par une mesure qui n'a pas sa place dans ce projet de loi et sur laquelle travaille déjà Environnement et Changement climatique Canada.
Nous disons donc qu'il faut s'en tenir aux règles du jeu telles qu'elles ont été établies au départ et nous assurer d'effectuer une transition en douceur jusqu'en 2030. Nous devrions nous en tenir au plan établi.
Je vous remercie
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Je vous remercie beaucoup.
Je suis très satisfaite du dialogue que nous avons aujourd'hui, car je pense que ce que j'entends est presque un consensus. Je sais que des gens ont dit aujourd'hui que ce projet de loi n'était peut-être pas le bon endroit parce que ces travaux sont déjà en cours. Si des consultations avec les groupes de travailleurs et des consultations au sujet de l'équité avec les travailleurs sont déjà en cours, c'est bien l'endroit où il faut faire cela.
Dans un autre projet de loi sur lequel j'ai travaillé et qui concernait la prestation canadienne pour les personnes handicapées, nous avons fait confiance au gouvernement libéral. Nous lui avons vraiment fait confiance, mais au bout du compte, il semble que nous ne puissions pas faire avancer les choses en ce qui concerne cette prestation d'invalidité, car elle n'est pas inscrite dans la loi.
Je pense que le projet de loi est un bon moyen d'inclure des dispositions relatives aux consultations et aux questions qui doivent être abordées dans ces consultations. Toutes les parties s'entendent pour dire que c'est déjà en cours, mais nous voulons simplement l'avoir par écrit. Je pense que cela assurerait une bonne transparence. Il est approprié d'utiliser la loi pour obliger le gouvernement à rendre des comptes.
Le gouvernement pourra prendre une décision à tout moment. Il peut lancer l'élimination progressive quand il le souhaite d'ici 2030. Nous voulons simplement nous assurer que cela se fait en consultation avec les groupes de travailleurs.
Comme d'autres membres du Comité, j'aimerais que ce dossier avance rapidement.
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Je vous remercie, monsieur le président.
J'aimerais simplement me faire l'écho des commentaires d'un grand nombre de nos collègues ici présents aujourd'hui. Je suis tout à fait d'accord avec M. Badawey, car je pense que l'essentiel de ce travail est déjà en cours. Lorsque j'examine le paragraphe 120(3)(1.2) proposé, je ne peux pas m'empêcher de me demander si le gouvernement ne consulte pas déjà les syndicats.
Je suis certain que si nous examinons les dernières grèves qui se sont déroulées au port de Vancouver, nous constaterons que le gouvernement consulte déjà les syndicats. Je ne vois donc pas pourquoi nous introduirions dans ce projet de loi quelque chose qui se produit déjà. Je ne trouve pas cela très logique.
Dans toutes les conversations que j'ai eues avec les intervenants d'ILWU au sujet des 350 emplois, et cela n'inclut pas les emplois à Thunder Bay et en Alberta et ainsi de suite, non pas qu'il ne s'agisse pas d'emplois importants… Je ne vois pas en quoi ce sous-amendement aura un impact important. Je pense qu'il faut se concentrer sur l'objectif de 2030 et veiller à ce que les personnes qui ont des emplois bien rémunérés profitent d'une sécurité d'emploi jusqu'en 2030. Je pense que c'est le sujet sur lequel doit porter la discussion. Je pense que la tentative d'accélérer l'élimination progressive représente un problème.
Il faut certainement mettre en place un plan visant à garantir l'élimination progressive du charbon thermique d'ici 2030, mais il ne faut pas accélérer les choses. Il faut plutôt veiller à ce que les travailleurs puissent profiter d'une certaine sécurité d'emploi pendant cette période.
Monsieur le président, à mon avis — et c'est seulement mon avis —, je pense que la majeure partie de ce travail a déjà été faite ou qu'elle est en cours. Je ne pense pas que nous ayons besoin d'un sous-amendement à cet effet.
Je vous remercie, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Compte tenu de l'adoption de l'amendement BQ‑5, tel qu'il a été modifié par le NPD, la nouvelle version est une version affaiblie de ce qui était prévu initialement. Il s'agissait d'interdire l'exportation et l'importation de charbon thermique à partir de ports canadiens d'ici quatre ou cinq ans tout au plus, en fonction de l'entrée en vigueur des règlements. Maintenant, selon la version modifiée de l'amendement BQ‑5, il semble que la promesse gouvernementale d'interdire l'exportation de charbon thermique au plus tard en 2030 soit maintenue.
Cependant, des gens ont fait valoir certains éléments au cours des dernières rencontres du Comité. Cela m'a amené à réfléchir et à proposer l'amendement BQ‑5.1. Certains voulaient maintenir la date de 2030 pour donner une prévisibilité aux gens du secteur et pour conserver les emplois du secteur le plus longtemps possible, notamment. Je comprends l'idée qui sous-tend cela. Toutefois, je crois que nous devrons quand même éliminer, éventuellement, l'exportation de charbon thermique. C'est ce que souhaite le gouvernement aussi, selon ce qui a été indiqué jusqu'à maintenant.
Or, si on souhaitait éliminer l'exportation de charbon, en toute logique, on n'en augmenterait pas le volume. Au minimum, il faudrait maintenir les niveaux actuels. Comme cela a été inclus dans notre mandat en 2021 et que cela a aussi été ajouté dans la plateforme électorale du Parti libéral en 2021, l'élimination de l'exportation du charbon est devenue prévisible à partir de 2021, à mon sens. Logiquement, on pourrait donc s'attendre à ce que, à partir de 2021, on ait cessé de lancer de nouveaux projets pour augmenter les exportations ou les importations de charbon thermique. C'est pour cette raison que je propose l'amendement BQ‑5.1, qui vise à limiter ces volumes de sorte qu'ils ne dépassent pas ceux établis en 2021 d'ici l'interdiction complète.
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L'année 2021, tout comme l'élection qui s'est tenue cette année‑là, s'est déroulée au milieu d'une pandémie. Je pense que nous devons faire attention et ne pas choisir un chiffre... Si nous voulons avoir un chiffre qui n'augmente pas à l'avenir, je pense que nous devons respecter ce que sont les volumes depuis la fin de la pandémie.
Je pourrais peut-être demander aux témoins s'ils disposent de renseignements récents. Savent-ils si les volumes de Westshore ou du port de Vancouver en 2022 et 2023 ont augmenté ou diminué ou s'ils sont restés les mêmes?
Je crois connaître la réponse à cette question. Je pense qu'ils ont augmenté leur débit depuis 2021, ce qui n'est pas inattendu. Cette année‑là, le port de Vancouver a connu une congestion et des problèmes sans précédent, ce qui lui a valu d'être classé presque au dernier rang des indices de performance mondiaux pour les temps d'arrêt, les temps d'attente et la congestion portuaire. Je pense qu'il est injuste de revenir à une époque qui ne faisait pas partie d'un cycle économique normal.
Une fois de plus, nous pourrions discuter de l'impact sur les travailleurs à ce port. Si les volumes de 2023 sont nettement plus élevés que ceux de 2021, comme c'était leur droit... Rien ne les empêche d'augmenter leurs volumes, même si une élimination progressive est prévue d'ici 2030.
Mais si on leur impose soudainement un plafond aux niveaux de 2021 tout en leur disant, comme le Comité vient de le voter, que nous effectuerons l'élimination du charbon thermique plus rapidement que nous ne l'avions annoncé, c'est un premier coup dur pour eux. En outre, pendant que nous accélérons cette élimination progressive, nous les obligerons aussi à réduire leur débit. Nous les frapperons donc une fois puis, lorsqu'ils seront à terre, nous leur donnerons un coup de pied.
Je suis conscient de la discussion idéologique qui est en cours. Une fois de plus, vous touchez les travailleurs syndiqués. Vous forcerez des mises à pied si, à la suite de la sanction royale, il faut revenir aux niveaux de 2021, qui remontent à trois ans.
Si nous voulons discuter d'un maximum d'une année à l'autre, nous devrions le faire. Mais je pense que le fait de choisir l'année 2021, qui était une année de pandémie mondiale pendant laquelle le port a dû ralentir ses activités et fermer certaines de ses sections, c'est faire preuve, une fois de plus, d'injustice envers les travailleurs et une entreprise qui ne fait rien d'illégal. En effet, cette entreprise mène ses activités dans le cadre du programme qui lui a été décrit par le gouvernement. On n'a pas promis qu'il n'y aurait pas d'augmentation des exportations de charbon thermique entre 2021 et 2030. On a seulement promis qu'il n'y en aurait plus après 2030.
Je me rends compte qu'il y a ici un désir de faire étalage de vertu ou de s'assurer que le gouvernement tient ses promesses. Mais une fois de plus, nous ratons la cible et vous lésez les travailleurs.
Je ne sais pas quelle modification apporter. Je pense que c'est tout simplement inutile à ce stade. Vous avez déjà obtenu votre élimination progressive accélérée. C'est ce qui vient d'être adopté. Vous utilisez un projet de loi sur les transports, c'est‑à‑dire le projet de loi , pour accélérer l'élimination progressive du charbon, ce qui aura des répercussions sur les travailleurs tout au long de la chaîne d'approvisionnement à l'échelle du pays. Nous nous sommes prononcés contre cette mesure.
Maintenant, vous dîtes que cela ne s'applique plus seulement à Vancouver, mais aussi à Prince Rupert et à Thunder Bay, et que vous allez non seulement accélérer l'élimination progressive, mais qu'il faudra aussi revenir aux niveaux d'exportation en vigueur pendant la pandémie. Je pense que c'est injuste pour les travailleurs et que c'est aberrant, car les travailleurs seront déjà désavantagés par l'amendement qui vient d'être adopté.
Quand on pense que nous entraverons davantage leur capacité à mener leurs activités dans le sursis très court qui leur a été accordé, pendant qu'ils travaillent avec le gouvernement pour mettre au point un programme qui leur permettra de se conformer aux règlements du gouvernement… Je pense que c'est injuste. C'est injuste pour les familles des travailleurs. Nous ne pouvons pas appuyer cela.
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Lorsqu'on a affaire à ce genre de situation, les conséquences s'accumulent. Je pense qu'il est très difficile d'obtenir des données fiables et épurées, ou des renseignements qui ne sont pas faussés d'une façon ou d'une autre.
En 2020 et 2021, nous étions en pleine pandémie. Nous en avons déjà parlé. Il y a aussi eu des conflits de travail au terminal Westshore et dans les ports en 2022 et 2023. Qui sait ce qui va se passer? Nous aurons des contrats de transport ferroviaire au cours des prochains mois. Toutes ces choses peuvent avoir une incidence. Choisir un moment dans un projet de loi sur les transports qui est censé améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement, puis traiter de la gouvernance portuaire, de la sécurité ferroviaire et de toutes les choses qui, nous dit‑on...
Nous entrons maintenant dans les détails en accélérant l’élimination progressive d’une marchandise. Nous empêchons une entreprise de poursuivre ses activités jusqu’à la fin, alors qu'elle est en train de se retirer progressivement ou que son activité principale est éliminée progressivement. Nous lui avons dit quelle était la date de fin, ce que personne ne remet en question, mais vous ajoutez maintenant que c'est fondé sur une date en plein milieu de la pandémie. Si vous choisissiez une autre date, comme 2022, 2023 ou 2024, je pense que vous auriez des problèmes avec chacune de ces années. Il y aurait des anomalies dans chaque année.
Encore une fois, cela semble être une solution à un problème qui n'existe pas. Vous avez déjà obtenu une élimination progressive accélérée grâce à un projet de loi sur les transports. Je ne sais simplement pas dans quelle mesure vous voulez faire payer davantage ces travailleurs en réduisant leurs heures de travail et leur charge de travail avant de les mettre au chômage. C'est ce qui va leur arriver, parce que la potasse n'arrivera pas en quantité suffisante avant le milieu de la prochaine décennie pour compenser ce qui se passe actuellement avec le charbon thermique.
Encore une fois, je pense simplement que nous pouvons nous étendre à n'en plus finir sur la nécessité de cette mesure. L'élimination progressive est en cours. Elle se produit maintenant plus tôt que ce qui a été promis, en raison de l'amendement, mais pourquoi devons-nous encore alourdir le fardeau de ces travailleurs? Je pense simplement que c’est un amendement malavisé qui ajoute plus d’incertitude. Il en résultera des pertes d'emplois immédiates, dont nous venons de parler, pour les travailleurs des ports de Vancouver, de Prince Rupert et de Thunder Bay. Je ne vois tout simplement pas pourquoi nous ferions une telle chose à ces travailleurs.
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais simplement informer les membres du Comité que, lors de nos précédentes délibérations, nous avons eu l'occasion de parler des projets. Nous avons parlé en particulier d'une mine de charbon, en Alberta, dont la production actuelle de gaz à effet de serre équivaut à celle de l'entièreté du parc automobile du Québec, ce qui n'est quand même pas rien. On a mentionné que les dirigeants de cette mine ont l'intention d'augmenter la production de 50 % dans les années à venir et qu'ils envisagent de poursuivre l'extraction jusqu'en 2049, ce qui est vraiment au-delà de l'objectif de 2030 visé par le gouvernement.
La façon dont je vois les choses, c'est que cet exemple, en soi, démontre l'importance d'imposer un plafond. Si l’on veut éventuellement éliminer l'usage du charbon, on ne peut pas continuer à toujours en produire davantage, d'où l'idée d'imposer un plafond.
Comme je l'ai mentionné aux membres du Comité, mon idée n'est pas de plafonner les volumes et de faire en sorte qu'ils ne dépassent pas les niveaux de 2021, de 2022 ou de 2023, c'est d'en arriver à l'adoption du principe d'un plafond. J'ai voulu être constructif dans mon approche. Je suis donc ouvert à des propositions de mes collègues, mais la nécessité d'imposer un plafond est assez claire, compte tenu de l'information dont nous disposons en ce moment.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Pour que tout le monde l'ait sous les yeux, la motion vise à modifier le projet de loi , à l'article 120, par adjonction, après la ligne 37, page 77, de ce qui suit:
(3) L’article 62 de la même loi est modifié par adjonction, après le paragraphe (1), de ce qui suit:
(1.1) Les règlements pris en vertu de l'alinéa (1)b) interdisent le rejet d'eaux usées non traitées dans les eaux qui relèvent de la compétence d'une administration portuaire.
Je pense que les conservateurs ont certainement voulu interdire le rejet d'eaux usées non traitées. Puisque nous avons maintenant décidé d'utiliser les projets de loi sur les transports pour faire avancer d'autres dossiers, je pense qu'il est tout à fait approprié que nous parlions maintenant du déversement d'eaux usées non traitées dans les eaux canadiennes, des eaux qui relèvent de la compétence des diverses administrations portuaires.
Nous avons certainement été très déçus que l'un des premiers gestes de l'ancienne ministre de l'Environnement, , ait été d'autoriser le déversement de huit milliards de litres d'eaux d'égout brutes dans la Voie maritime du Saint-Laurent, permettant ainsi au gouvernement de contourner les usines de traitement et de simplement déverser les eaux d'égout brutes, ce qui est dégoûtant et a sans doute des répercussions négatives sur ce cours d'eau.
Dans des programmes électoraux antérieurs, nous avons demandé l'interdiction du rejet d'eaux usées non traitées dans les eaux canadiennes. Ce n'est pas bon pour l'environnement. Ce n'est pas bon pour l'image du Canada. Si nous devons utiliser le projet de loi pour faire avancer d'autres dossiers, je pense que nous devrions aussi nous assurer d'interdire le déversement d'eaux d'égout brutes dans les eaux qui relèvent de la compétence des ports. J'en ai déjà fait la demande. Évidemment, beaucoup de territoires relèvent de la compétence des administrations portuaires en raison de leurs activités.
Ma question s'adresse aux témoins. Quelle est la quantité actuelle d'eaux d'égout brutes déversées dans les eaux qui relèvent de la compétence des administrations portuaires? Une administration portuaire a‑t‑elle la capacité d'empêcher ce genre d'activité? Par exemple, dans le cas de la Voie maritime du Saint-Laurent, les libéraux ont permis que huit milliards de litres soient déversés dans cette voie maritime active qui, comme nous le savons, a un écosystème marin très diversifié. Un très grand nombre de résidants, des millions de personnes, vivent à Montréal et en aval de l'endroit où les eaux d'égout brutes ont été déversées.
Y a‑t‑il quelque chose que les administrations portuaires pourraient faire, si cet amendement était adopté, pour empêcher que ce genre de déversement d'eaux d'égout brutes ne se reproduise?
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Je vous remercie, monsieur le président. Je vous suis reconnaissant de me céder la parole.
C'est une conversation qui me tient particulièrement à cœur. Pour tout vous dire, lorsque j'ai suivi les cours de Dale Carnegie il y a de nombreuses années, c'était la dernière chose dont j'avais parlé. C'était au sujet du déversement d'eaux usées non traitées à Vancouver. Je n'ai pas été assez futé à l'époque pour me rendre compte que la même chose se produisait aussi à Montréal.
J'ai travaillé près de 30 ans dans le secteur des égouts. Je sais très bien à quoi la situation ressemble. Pendant les quatre brèves années où j'ai été conseiller municipal à Kingsville, je me suis également rendu compte que de nombreuses municipalités au pays ont séparé les eaux usées et les eaux pluviales.
Si vous me le permettez, monsieur le président, j'aimerais aller un peu plus loin. Je me réjouis des remarques de M. Strahl et de M. Badawey. Je suis d'accord avec eux, mais je veux franchir un pas de plus, car je sais que nous parlons du rejet d'eaux usées non traitées dans les ports. J'aimerais parler un instant des Grands Lacs et des navires qui y pénètrent. Je veux parler des plages qui sont, bien franchement, remplies de produits hygiéniques usagés. Je le sais parce que j'y fais des promenades.
Que le rejet provienne d'un navire de l'étranger, ou de Detroit qui a reçu 10 pouces de pluie, c'est quand même un problème. Cet effluent qui se déverse dans nos Grands Lacs est le même qui atteint le fleuve Saint-Laurent. Il n'y a qu'un seul passage vers l'océan. Il est des plus important d'en discuter.
J'ai oublié à quel moment c'était, monsieur le président. Je dirai donc que c'était il y a deux ou trois mois. Pardonnez mon ignorance de la date. Il y a eu des conversations au sujet des épaulards et des navires qui ont peut-être dû suspendre leurs activités pendant 10 ou 14 jours au large de Vancouver parce que les épaulards migraient vers le nord, je crois. Eh bien, si nous parlons de navires, nous ferions mieux d'aborder les eaux usées non traitées, parce que je suis certain que les épaulards ne doivent pas en être très enthousiasmés non plus.
Je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas poursuivre cette conversation. Je suis d'accord avec Mme Zarrillo pour dire que la question pourrait faire l'objet d'une étude. Il pourrait s'agir d'une étude en soi. Je crois qu'il serait prudent d'en discuter et d'en faire la proposition.
Merci, monsieur le président. Je vous en suis reconnaissant.
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Merci, monsieur le président.
Je dois soulever un point. Je n'allais pas le faire, mais peu importe. Mme Murray a parlé de la possibilité de problèmes autres que ce qui s'est produit à Montréal. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'on a un choix: soit que cela se retrouve dans le sous-sol de tout le monde, soit que cela se retrouve dans l'eau, comme ce fut le cas. On a eu un choix à faire, en fonction des réparations qui devaient être faites et du temps nécessaire pour les faire. Soit que cela se retrouve dans votre sous-sol, soit que c'est évacué. C'est le moindre mal. Les deux options sont regrettables, mais il faut opter pour le moindre mal.
Je n'allais pas appuyer la mesure puisqu'il y a déjà des règlements pris par l'entremise d'Environnement et Changement climatique Canada et du ministère des Pêches et des Océans. Le rôle que Transports Canada jouerait, s'il y en a un, serait très minimal. J'ai ensuite commencé à y réfléchir un peu plus. L'une des choses que nous avons essayé de faire avec ce gouvernement a été d'adopter une approche pangouvernementale plutôt que de travailler en vase clos, comme dans le passé.
M. Strahl a présenté un amendement qui dit que les « règlements pris en vertu de l'alinéa (1)b) interdisent le rejet d'eaux usées non traitées dans les eaux qui relève de la compétence d'une administration portuaire. » Je veux me concentrer sur les « règlements pris en vertu de l'alinéa (1)b) ». La question qui se pose est la suivante: mis à part les règlements en place avec Pêches et Océans Canada et le ministère de l'Environnement, de quels règlements s'agit‑il? Quels règlements devraient être pris au‑delà de ceux que nous avons déjà?
Le deuxième point que je veux soulever — et celui qui est pertinent pour je sache comment voter —, c'est que ces règlements, le cas échéant, qui sont en suspens pour améliorer la législation et qui feront l'objet de discussions entre Transports Canada, Pêches et Océans Canada et le ministère de l'Environnement, sont un pas dans la bonne direction. Nous arrivons en 2024. Si ces règlements sont archaïques ou doivent être mis à jour, je pense alors qu'il est productif que les ministères se réunissent dans le cadre d'une approche pangouvernementale pour s'occuper de problèmes qui existent peut-être encore.
J'aime ce que M. Strahl dit, à savoir qu'il faut déterminer ce que c'est. Il ne faut pas nécessairement passer par Transports Canada. Cela pourrait être fait avec le ministère de l'Environnement ou le ministère des Pêches et des Océans. Je pense que, à tout le moins, il y a lieu d'en discuter. Je vais donc soutenir cet amendement.
J'aimerais proposer maintenant la motion que j'ai présentée au Comité vendredi, par écrit et dans les deux langues officielles:
Que le Comité entreprenne une étude sur le sauvetage et la lutte contre les incendies d’aéronefs aux aéroports et aérodromes (Règlement de l’aviation canadien, article 303), qu’il consacre un minimum de trois réunions à cette étude afin d’entendre des témoins, notamment l’Association internationale des pompiers, le Conseil des aéroports du Canada et d’autres parties intéressées, et que le Comité fasse rapport de ses conclusions à la Chambre.
Monsieur le président, cette motion provient du débat tenu à la Chambre à propos d'une autre motion dont la Chambre est saisie, la motion 96, qui a été présentée par un député libéral, .
La motion vise à modifier la réglementation canadienne actuelle en matière d'aviation pour adopter les normes de l'Organisation de l'aviation civile internationale concernant le sauvetage et la lutte contre les incendies. Plus précisément, la motion à la Chambre vise à donner aux pompiers des principaux aéroports du Canada le mandat et les ressources nécessaires pour se rendre sur les lieux d'un incendie ou d'un accident n'importe où sur une piste en service en trois minutes ou moins, mais elle précise aussi que la fonction requise des pompiers est le sauvetage de passagers.
Ces changements sont présentés à la demande de l'Association internationale des pompiers. L'effet de la motion et du changement qu'elle propose serait de renforcer les exigences en matière de lutte contre les incendies aux aéroports afin qu'elles soient remplies par des pompiers professionnels.
Il y a des divergences d'opinions à cet égard. L'Association internationale des pompiers est évidemment d'accord, et pour certains des grands aéroports au pays, ce ne sera pas un problème majeur. Ils ont déjà des pompiers professionnels à temps plein qui peuvent respecter ces normes et les définitions énoncées dans la motion.
Comme nous l'avons dit ici aujourd'hui pendant l'examen du projet de loi, des processus sont en place pour modifier les règlements. Ces choses sont censées prendre un certain nombre de mois et d'années, et on est censé entendre toutes les personnes intéressées, c'est‑à‑dire tous les intervenants, tous les Canadiens intéressés.
Ce que nous avons entendu dans nos échanges après le dépôt de cette motion, qui, je le répète, fera très bientôt l'objet d'une deuxième heure de débat, c'est qu'il y a de nombreux petits aéroports d'un bout à l'autre du pays qui seront durement frappés sur le plan économique s'ils sont forcés de changer leur modèle d'exploitation pour adopter cette exigence très stricte. Ils mènent déjà leurs activités conformément au Règlement de l'aviation canadien, qui autorise les aéroports à avoir leurs propres services de lutte contre les incendies et de sauvetage, y compris en ayant des membres du personnel des opérations aéroportuaires qui offrent ce service de sauvetage, plutôt que des pompiers professionnels sur appel à l'aéroport qui se trouvent à trois minutes du milieu de la piste la plus éloignée.
Les petits aéroports ou même des aéroports internationaux de taille moyenne comme ceux de Kelowna, de Kamloops et d'Abbotsford dans ma province, la Colombie-Britannique, devraient débourser des centaines de millions de dollars, voire des millions pour s'adapter à ce changement. Nous avons vu cette semaine les rapports de l'Institut économique de Montréal, et nous savons donc déjà que les frais qui sont imposés aux compagnies aériennes canadiennes puis refilés aux consommateurs sous forme de billets plus chers sont déjà beaucoup plus élevés qu'ils le sont aux États-Unis.
Dans ce qui est proposé, on demande précisément l'ajout de frais à chaque billet, pour chaque vol. Tout cela s'ajoute aux autres frais qui ne cessent d'augmenter, y compris la taxe sur le carbone et le coût du carburant. Tous ces frais sont refilés aux consommateurs canadiens.
Au cours des dernières années, nous avons constaté que le nombre d'incidents dans les aéroports canadiens a diminué. Il y a certainement moins d'incidents qui nécessitent un sauvetage.
Nous pensons que la meilleure façon de régler cette question est d'entreprendre un examen plus approfondi à ce comité, plutôt que de simplement avoir un débat sur une motion qui propose une solution unique qui s'appliquerait à tous les aéroports du Canada. Ce qui nous préoccupe le plus, c'est cette approche qui vise à mettre en oeuvre une solution unique. Nous en avons parlé lorsque nous discutions du projet de loi et de règlements différents qui s'appliquent de diverses façons à différents ports.
Cette motion, qui a été proposée et débattue pendant une heure et qui sera bientôt débattue pendant une deuxième heure, doit faire l'objet d'une étude plus approfondie. Les aéroports de Kelowna, Kamloops, Abbotsford et bon nombre d'autres petits aéroports au pays devraient‑ils être assujettis aux mêmes règlements que l'aéroport international de Vancouver? Les coûts devraient-ils être les mêmes? Peuvent-ils absorber ces coûts tout en maintenant l'équilibre budgétaire? Jusqu'à présent, la réponse a été négative.
On nous a dit que le fait de retirer cette souplesse pour offrir des services de sauvetage... Personne n'est en train de dire qu'il faut assouplir les règlements relatifs à la lutte contre les incendies. Je parle, par exemple, de l'exigence de se rendre au bout ou au milieu d'une piste dans un délai précis, ou de pouvoir éteindre un incendie dans un aéronef qui a effectué un atterrissage d'urgence. Ces exigences existent toujours. Elles sont respectées dans les petits aéroports exploités par des employés qui remplissent deux fonctions. Ils peuvent offrir ces services aux Canadiens, et donner l'assurance aux voyageurs canadiens et à ceux qui viennent au pays qu'ils seront en sécurité et qu'ils ne seront pas en danger en raison des règlements en vigueur.
Nous voulons nous assurer d'avoir des discussions et d'entendre les administrateurs de ces aéroports pour qu'ils puissent nous dire quelle serait l'incidence de ce changement dans leur aéroport et dans les plus grands aéroports, comme ceux de Vancouver, de Montréal et de Toronto. Cela nous permettra de déterminer leurs pratiques actuelles et de savoir s'ils seraient touchés par cette mesure.
Nous devons examiner la question dans son ensemble et parler des coûts pour les passagers et les transporteurs aériens canadiens. Comme je l'ai dit plus tôt, des études publiées la semaine dernière indiquent qu'il y a un écart considérable. Lorsqu'il y a un tel écart entre les coûts, les Canadiens se tournent vers... Il y a une fuite. Les aéroports, les compagnies aériennes et les travailleurs canadiens perdent des emplois et des occasions parce que les passagers canadiens se tournent vers les aéroports situés près de la frontière. Ils cherchent des occasions moins chères à Bellingham, Seattle, Buffalo et au Montana. L'industrie a perdu des dizaines de millions de dollars. Ces coûts supplémentaires nuiraient aux familles, aux voyageurs d'affaires, etc.
Lorsque des motions comme celle‑ci sont présentées à la Chambre, nous devrions toujours veiller à ce qu'elles n'entraînent pas de conséquences non souhaitées.
Je le répète, il y aurait trois réunions au cours desquelles nous entendrions le témoignage des pompiers. Nous ne disons pas que... Ils ont peut-être la bonne approche; les choses devraient peut-être se dérouler de cette façon, mais encore une fois, il devrait y avoir un processus réglementaire adéquat.
Lorsque nous avons demandé quel serait l'échéancier pour prendre des règlements pour interdire le charbon thermique, on nous a répondu que le processus durerait trois ans et qu'il y aurait une discussion sérieuse avec les travailleurs, les entreprises et l'industrie concernés, et que cela ne se ferait pas avant l'entrée en vigueur de ces règlements. Dans le cas de cette motion qui a été présentée à la Chambre, nous sommes plutôt témoins d'une imposition. On demande au gouvernement d'imposer de nouveaux règlements sans suivre ce processus réglementaire.
Lors du débat, nous avions promis que nous soulèverions cette question, car nous voulons entendre les pompiers, les représentants des aéroports et des compagnies aériennes, et les travailleurs qui seraient touchés par ce changement, s'il était imposé aux aéroports par l'adoption d'une simple motion à la Chambre des communes.
Nous pensons qu'il existe une meilleure solution. Cette question est importante et mérite d'être débattue. La discussion devrait commencer ici. Nous devrions entendre ces parties prenantes et présenter un rapport à la Chambre. C'est essentiel. Je pense qu'il est de notre droit, en tant que députés, de demander que ces réunions aient lieu, de demander que ce débat éclairé ait lieu et de présenter un rapport en espérant que le gouvernement nous entendra, qu'il sera sensible à ce que nous aurons entendu et qu'il reviendra avec une réponse. Il faut espérer que les règlements feront l'objet d'une discussion sérieuse et non d'un simple débat de deux heures à la Chambre des communes.
Monsieur le président, la sonnerie retentit à la Chambre. J'imagine que nous devons suspendre la séance jusqu'à ce que le vote soit terminé.
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Merci, monsieur le président. Je vous remercie de cette précision.
J'ai eu l'occasion de consulter l'article 303 du Règlement de l'aviation canadien pendant la sonnerie et le vote. Il est important de noter qu'il existe déjà des exigences strictes, y compris l'obligation pour le personnel chargé de la lutte contre les incendies dans les aéroports de recevoir une formation spécialisée et d'utiliser du matériel particulier, ce qui inclut l'équipement de protection individuelle. Ces exigences doivent être respectées et elles sont précisées par la réglementation.
Notre position est très claire: lors de ces trois réunions pour entendre des témoins, il faudrait accueillir à la fois des pompiers...
J'aimerais signaler que le syndicat qui représente les pompiers de l'aéroport Montréal-Trudeau a indiqué qu'il avait des opinions bien arrêtées sur la question. Ces représentants ne font pas partie de l'Association internationale des pompiers, mais nous serions certainement heureux qu'ils participent à cette discussion.
On s'est déjà demandé s'ils pouvaient ou non répondre à des incidents qui se produisent à l'extérieur du périmètre clôturé d'un aéroport, etc. Il y a eu un cas tragique lors duquel ils n'ont pas été autorisés à intervenir, et je crois que M. Barsalou-Duval en a déjà parlé au sein de ce comité. Nous devons entendre les gens qui s'intéressent à cette question, qu'ils s'intéressent à la gestion des aéroports ou à la protection assurée par les pompiers.
J'ai dit que les règlements s'appliquent aux aéroports qui gèrent plus de 180 000 vols par année. Ce n'est pas le cas de tous les petits aéroports. L'aéroport municipal de Chilliwack, par exemple, ne serait pas obligé d'améliorer sa capacité de lutte contre les incendies si la motion 96 était adoptée et mise en œuvre, mais d'autres le seraient. Il est important de noter que certains aéroports devraient construire de nouveaux bâtiments pour accueillir les pompiers qui ont un poste permanent, par exemple, et leur permettre d'atteindre une piste dans le laps de temps prescrit dans la motion. D'autres seraient obligés d'acheter du nouveau matériel spécialisé, ce qui peut représenter des millions de dollars.
Ces questions doivent faire l'objet d'un débat éclairé au sein de ce comité. Nous serions heureux d'accueillir les parties intéressées afin d'avoir cette discussion. Je suis ouvert aux commentaires. Est‑ce que trois réunions sont suffisantes, est‑ce trop? Devrions-nous ajouter des noms à la liste des témoins ou devrions-nous nous contenter de ce que nous avons ici?
Nous voulions proposer cette motion, compte tenu du débat qui aura lieu demain à la Chambre. J'ai hâte d'entendre mes collègues à ce sujet et savoir s'ils pensent que trois réunions sont suffisantes, si d'autres intervenants devraient être invités et s'il y a des points précis qui devraient être abordés lors de ces réunions. Je pense que c'est un bon début. Il s'agit d'une belle occasion de débattre de ces questions de manière approfondie, ce qui est nécessaire.
Sur ce, monsieur le président, je laisse les autres membres du Comité intervenir.
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Merci, monsieur le président.
L'amendement BQ‑6 propose que le projet de loi , à l'article 122, soit modifié, au point a), par substitution, à la ligne 6, page 78, de ce qui suit:
107.1 (1) S'il existe un risque de danger im-
L'amendement BQ 6 propose aussi que le projet de loi , à l'article 122, soit modifié, au point b), par adjonction, après la ligne 31, page 78, de ce qui suit:
(6) Il est entendu que, dans le cadre d'un contrôle judiciaire d'un arrêté pris en vertu du paragraphe (1), la norme de la décision correcte s'applique quant à la question de savoir s'il existait un risque de danger imminent à la sécurité nationale, à la sécurité économique nationale ou à la concurrence qui constitue une menace importante à la sécurité des personnes, des marchandises, des navires, des installations portuaires ou de la chaîne d'approvisionnement.
À la page 78 du projet de loi, à l'article 107.1, on dit que le ministre a le pouvoir de prendre des arrêtés ministériels dans certains cas précis. Les cas précis sont assez larges, et ils incluent la sécurité nationale, la sécurité économique, la concurrence ainsi que la sécurité des personnes, des marchandises, des navires, des installations portuaires et de la chaîne d'approvisionnement. Les possibilités d'utilisation d'arrêtés ministériels sont donc très larges. De plus, dans le projet de loi, l'article commence simplement par « S'il estime qu'il existe un risque de danger [...] »
Premièrement, l'amendement vise à enlever le mot « estime ». Deuxièmement, il s'agit d'ajouter un sixième alinéa, selon lequel on s'attend à ce que l'utilisation de tels arrêtés soit faite dans un contexte encadré et suivant une norme. Ainsi, on s'assure que le ministre n'a pas un pouvoir discrétionnaire illimité. Je pense que l'utilisation d'un tel pouvoir nécessite un encadrement plus serré que ce qui est proposé dans le projet de loi .
Je pense que c'était, évidemment, une question très controversée. Beaucoup de témoins ont exprimé des préoccupations au sujet des pouvoirs étendus accordés au ministre, tels que décrits au paragraphe 107.1(1) proposé. Il se lit comme suit:
S'il estime qu'il existe un risque de danger imminent à la sécurité nationale, à la sécurité économique nationale ou à la concurrence qui constitue une menace importante à la sécurité des personnes, des marchandises, des navires, des installations portuaires ou de la chaîne d'approvisionnement, le ministre peut, par arrêté, ordonner à une administration portuaire ou à la personne responsable d'une installation portuaire de prendre toute mesure, notamment des mesures correctives ou de mettre fin à toute activité qu'il estime nécessaire afin de prévenir ce danger.
Nous avons entendu, par exemple, les syndicats. Je pense à l'ILWU qui a parlé de la nécessité de s'assurer qu'on n'abuse pas de ce pouvoir, que le ministre ne considérera pas qu'un arrêt de travail, un retrait de main-d'œuvre ou une grève légale constitue une menace importante pour la sécurité de la chaîne d'approvisionnement ou pour la sécurité économique nationale. Ce ne serait pas le cas. Nous avons entendu à maintes reprises, du SCFP à l'ILWU en passant par... Beaucoup d'organisations syndicales ont exprimé des préoccupations quant aux répercussions générales de cette disposition.
Évidemment, lorsqu'il est question d'un équilibre entre la norme de la décision raisonnable et une reddition de comptes accrue, je suppose que ma question, pour les fonctionnaires, est la suivante: cela permet‑il toujours au ministre de prendre cette décision? Y a‑t‑il quelque chose qui empêche le ministre de déclarer, par exemple, qu'une grève légale dans une installation portuaire constitue une menace à la sécurité économique nationale, par exemple, ou une menace à la sécurité des chaînes d'approvisionnement?
Cet amendement répond‑il suffisamment à cette préoccupation, ou un ministre — actuel ou futur — pourrait‑il toujours utiliser cette disposition ou en abuser pour aller au‑delà de ce qui est prévu, peut-être, comme le craignent les syndicats? La rédaction de lois n'est pas fondée sur de bonnes intentions. Les lois doivent être hermétiques. Elles doivent être rédigées de façon à ne pas ouvrir la porte aux abus. Je pense que nous avons besoin d'avoir l'assurance que ce genre d'amendement empêchera tout abus de la part du ministre.
J'aimerais avoir votre avis à ce sujet. L'article 107.1 actuel permet-il au ministre de faire des choses que d'aucuns estiment préoccupantes, en particulier ceux qui pensent qu'il pourrait être utilisé pour miner un processus de négociation collective ou une grève légale?
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Nous n'avons pas d'exemple récent, car ce pouvoir de prendre des arrêtés n'existait pas auparavant.
Quant à des exemples d'utilisation, comme je l'ai indiqué, ce serait utilisé dans le contexte d'un risque de danger imminent à la sécurité nationale et d'une menace importante à la sécurité et la sûreté des personnes, des marchandises, des navires ou des installations portuaires, ou à la sécurité de la chaîne d'approvisionnement nationale.
Dans ce cas, conformément à l'arrêté ministériel, le ministre pourrait ordonner une mesure corrective pour éliminer le risque de danger. Un exemple que nous avons examiné était celui d'un exploitant de terminal qui, dans certaines circonstances, refuserait d'accepter des navires ou des cargaisons en provenance d'un pays d'origine donné, et que ce refus constituerait une menace importante à la sécurité ou la sûreté des personnes ou à la chaîne d'approvisionnement nationale. Dans un tel cas, le ministre pourrait, par exemple, ordonner à ce terminal d'accepter des navires en provenance du pays d'origine en question.
Ce serait un exemple, mais il s'agirait de circonstances très rares. Le seuil serait très élevé. En outre, le processus d'émission de l'arrêté pourrait faire l'objet d'un contrôle judiciaire.
Mon collègue peut fournir plus de renseignements sur la surveillance du pouvoir ministériel de prendre des arrêtés.
Je répondrai simplement qu'au moment où nous avons été appelés à voter, M. Strahl avait la parole, et j'ai alors demandé à M. Strahl et à tous les collègues s'ils voulaient permettre à M. Strahl de poursuivre, et, en fait, ce sont tous les députés, y compris les députés conservateurs, qui n'ont pas voulu donner leur consentement unanime pour permettre à M. Strahl de continuer.
Je peux dire que j'ai regardé certains députés, et ils ont indiqué très clairement, à haute voix, qu'ils ne donnaient pas leur consentement unanime pour qu'il continue de parler. Il n'y a eu aucune tentative d'empêcher M. Strahl de parler.
Lorsque nous avons repris nos travaux, après le vote, j'ai donné la parole à M. Badawey parce que je pensais que M. Strahl avait conclu. Il a dit qu'il n'avait pas terminé. Je n'ai pas manqué de respect à M. Strahl. Je lui ai présenté mes excuses, puis je lui ai redonné la parole, sans même demander le consentement des collègues, car j'étais conscient que M. Strahl avait la parole et qu'il voulait continuer à parler.
Je pense que le travail que j'ai accompli jusqu'à maintenant à la présidence démontre que je suis juste et équitable. Je ne sais pas si M. Strahl serait d'accord avec cela, mais je pense que j'ai été très respectueux envers lui à notre retour, et je lui ai redonné la parole sans discuter. Il a continué à parler aussi longtemps qu'il le souhaitait, jusqu'à ce qu'il cède la parole. Le compte-rendu le montrera.
Je vous remercie de la question.
Comme tout pouvoir d'émettre des arrêtés ministériels, il doit être exercé par le ministre. Par conséquent, le seuil indiqué, qui est dans ce cas « un risque de danger imminent à la sécurité nationale, à la sécurité économique nationale ou à la concurrence qui constitue une menace importante à la sécurité des personnes, des marchandises, des navires, des installations portuaires ou de la chaîne d'approvisionnement », est le seuil qui doit être respecté.
C'est une décision qui est prise par le ministre à partir des faits disponibles à ce moment‑là et des preuves d'experts, au besoin, et elle est prise conformément à l'interprétation de la loi à ce moment‑là, compte tenu des faits qui sont survenus pour nécessiter le recours potentiel du pouvoir d'émettre des arrêtés ministériels.
Lorsque l'arrêté ministériel est émis, si l'une des personnes concernées contestait le respect de ce seuil, par exemple, un tribunal examinerait, dans le cadre d'un contrôle judiciaire, si le ministre a correctement exercé ses pouvoirs. Nous avons déjà discuté des seuils à partir desquels les contrôles judiciaires ont lieu, c'est‑à‑dire que ces deux seuils sont des normes de contrôle établies par les tribunaux: le caractère raisonnable et le caractère correct.
Dans le cadre d'un contrôle judiciaire, un tribunal examine la décision du ministre à la lumière des pouvoirs conférés par la loi, ce qui inclut le seuil et les faits dont disposait le ministre au moment où il a pris sa décision.
Une décision « correcte » est la seule bonne décision à la lumière de la loi et des faits, et un tribunal estimera que la décision répond à la norme de la décision correcte si le tribunal aurait pris exactement la même décision dans les mêmes circonstances, alors qu'une décision « raisonnable » doit être logique à la lumière de la loi et des faits. Un tribunal estimera qu'une décision est raisonnable si elle fait partie d'un éventail de décisions potentielles qui auraient pu être prises dans les circonstances, en fonction du droit et des faits connus à l'époque, même s'il existe potentiellement une autre décision raisonnable qui aurait également pu être prise par le tribunal.
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Monsieur Strahl, veuillez m'excuser. Je ne veux pas vous couper la parole une fois de plus, mais il est maintenant 20 heures et je tiens à respecter le temps de chacun. Par ailleurs, nous ne disposons d'aucune ressource après 20 heures.
Chers collègues, nous reprendrons l'étude mercredi.
Avant d'ajourner la séance, je voulais juste demander s'il y avait une objection à ce que nos quatre témoins aient la même possibilité que nous de se joindre aux réunions virtuellement. Il y a des circonstances atténuantes. Pour ceux d'entre vous qui ne le savent pas, il y a une grève au Québec qui touche des centaines de milliers de parents. Je ne sais pas qui parmi nos collègues ou témoins qui comparaissent ici sont touchés par cette situation, mais j'aimerais leur accorder, si possible, l'occasion de se joindre à nous virtuellement, sans objections de la part des membres de ce comité.
Je ne sais pas si cela se produira. Je ne sais pas exactement s'ils sont autorisés à le faire, mais je voulais simplement dire catégoriquement que nous sommes favorables à ce que vous nous rejoigniez virtuellement, si possible, pour la réunion de mercredi.
Sur ce, la séance est levée.