La Chambre reprend l'étude, interrompue le 11 mai, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir d'intervenir aujourd'hui sur le projet de loi , mettant en œuvre certaines mesures relatives au budget de 2021.
Comme on le sait, c'est un projet de loi mammouth qui est extrêmement dense et qui comporte une foule de mesures. Nous appuyons sans hésiter certaines de ces mesures, dont nous jugeons favorablement la mise en œuvre même si nous votons contre le budget.
Cette partie du projet de loi prévoit la prolongation jusqu'en septembre prochain des programmes d'aide visant la COVID-19, qui sont essentiels, bien qu'imparfaits. Je pense notamment à la Subvention salariale d'urgence du Canada et à la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer, sur lesquelles comptent plusieurs entreprises qui ont été grandement éprouvées au cours de la dernière année. Quand on sait à quel point la prévisibilité est importante en affaires, on ne peut que se réjouir que les entrepreneuses et entrepreneurs aient une idée claire des programmes dont elles et ils pourront bénéficier dans les prochains mois, même si la prolongation de ces derniers s'accompagne d'une baisse progressive des montants accordés.
Il y a cependant une petite particularité: le projet de loi accorde au ministre des Finances le pouvoir de prolonger les programmes jusqu'au 30 novembre 2021 par règlement, sans avoir à passer par le processus législatif. Je ne crois pas errer en pensant et en affirmant — sans trop de risques — que cette mesure est conçue comme une police d'assurance au cas où la Chambre serait dissoute pour des élections à l'automne, l'empêchant d'adopter une loi qui prolongerait la Subvention salariale au-delà du 27 septembre 2021. Je laisse mes collègues en déduire la date à laquelle le gouvernement s'attend que la Chambre reprenne ses travaux.
Nous saluons notamment le fait que le projet de loi C-30 permette à un ou une contribuable de ne pas payer d'impôt sur l'aide gouvernementale que cette personne a remboursée, plutôt que de payer l'impôt dans l'année où elle reçoit son chèque et d'obtenir un crédit dans l'année où elle rembourse le montant, comme c'est présentement le cas. Ainsi, les personnes qui viennent de remplir leur déclaration de revenus de 2020 risquent de payer de l'impôt sur les montants reçus en vertu de la Prestation canadienne d'urgence. Même si le gouvernement leur a demandé de rembourser ces montants, le projet de loi C-30 prévoit que les remboursements effectués cette année rendent non imposables les chèques reçus l’an dernier.
Une autre bonne nouvelle est la création d’un programme de subvention à l’embauche, qui sera en vigueur du 6 juin au 20 novembre 2021. Ce programme est destiné aux entreprises qui redémarrent leurs activités et embauchent ou réembauchent des employés. Je salue aussi l’introduction — enfin! — de l’imposition de la taxe sur les produits et services sur les achats effectués sur Internet et les locations d'Airbnb, qui mettra ainsi fin à une concurrence déloyale que nous dénoncions vivement.
Je souligne également le nouveau programme pancanadien de services de garde, bien qu'il illustre une tendance lourde, celle de l'ingérence et de la centralisation fédérales. Heureusement, il est fait mention de la possibilité d'une entente asymétrique avec le Québec, dont l'énoncé budgétaire fédéral mentionne et vante à de multiples reprises le système de garderies. Il faudra toutefois s'assurer que cette entente se traduira par une compensation complète et sans condition du Québec pour sa part du coût total du programme. Parce que ce gouvernement fédéral aime s'ingérer dans des domaines qui ne le regardent pas, je tiens ici à rappeler que les politiques familiales et tous les programmes qui en découlent relèvent d'une compétence exclusivement québécoise.
Enfin, le projet de loi C-30 prévoit le versement d'un montant unique d'un peu plus de 130 millions de dollars au gouvernement du Québec afin d'harmoniser le Régime québécois d'assurance parentale avec la Loi sur l'assurance-emploi. Puisque les critères d'accessibilité à l'assurance-emploi et la durée des prestations ont été temporairement bonifiés, le Québec a un droit de retrait avec compensation financière pour ce qui est des prestations de maternité et parentales.
Toutefois, le projet de loi C-30 jette également les bases d'un régime canadien de réglementation des valeurs mobilières, auquel le Bloc québécois et le Québec s'opposent fermement. Quand on constate l'augmentation considérable du budget accordée au Bureau de transition canadien en valeurs mobilières pour en accélérer les travaux, il n'est pas exagéré d'affirmer qu'Ottawa veut dépouiller le Québec de son secteur financier. Il faut rappeler que le Bureau a été mis sur pied en 2009 et vise à établir à Toronto une autorité unique pancanadienne de réglementation des valeurs mobilières. Le projet de loi C-30 autorise le gouvernement à y verser jusqu'à concurrence de 119,5 millions de dollars, ou même davantage si le Parlement adopte une loi de crédits.
Bien que la Cour suprême ait plusieurs fois jugé que les valeurs mobilières ne relevaient pas du fédéral, Ottawa a finalement obtenu le feu vert, en 2018, pour s'ingérer dans le domaine, pourvu qu'il n'agisse pas unilatéralement ou qu'il accepte de coopérer avec les provinces. C'est là où l'histoire nous invite à la prudence.
Le projet canadien d'établir à Toronto un organisme pancanadien de réglementation des valeurs mobilières se traduirait inévitablement par un glissement des activités de réglementation à l'extérieur du Québec. Il est notable de constater une unanimité rarement vue contre ce projet au Québec. Tous les partis politiques de l'Assemblée nationale, les milieux d'affaires, le secteur financier et les fonds des travailleurs sont contre ce projet. La liste de ceux qui se sont prononcés farouchement contre cette initiative est impressionnante: la Fédération des chambres de commerce du Québec, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Finance Montréal, le Centre financier international, le Mouvement Desjardins, le Fonds de solidarité FTQ et la plupart des entreprises québécoises, dont Air Transat, Transcontinental, Québecor, Metro, La Capitale, Molson et j'en passe.
Ce projet est néfaste et ne doit pas voir le jour. Ce n'est pas qu'un conflit de territoire ou un nouvel épisode de chicanes entre le fédéral et les provinces, contrairement à l'argument des députés de l'autre côté de la Chambre, c'est un combat entre Bay Street et le Québec, tout simplement. C'est une attaque contre le maintien de nos sièges sociaux et la préservation de nos entreprises.
La préservation au Québec de la réglementation du secteur assure une proximité des décideurs qui permet notamment l'accès au marché des capitaux pour les entreprises. Une autorité des marchés financiers québécoise forte est une condition essentielle au développement et à la vitalité du secteur financier. C'est un secteur qui représente 150 000 emplois, chez nous, au Québec, et une contribution de 20 milliards de dollars au PIB. On parle de 6,3 %. C'est un secteur qui compte sur la 13e place financière de la planète, Montréal.
Une place financière forte est indispensable au fonctionnement de nos sièges sociaux et à la préservation de nos entreprises. Il est en effet su que les entreprises concentrent leurs activités stratégiques, notamment en recherche-développement, à l'endroit où est situé leur siège social. Ce nouvel assaut contre les compétences du Québec risquerait de nous faire prendre le chemin de l'économie de succursale, au détriment de l'Ontario.
Ce potentiel exode de sièges sociaux risquerait d'avoir de graves conséquences sur tous les plans de notre économie, puisque les entreprises québécoises tendent à favoriser les fournisseurs québécois, ce qui n'est pas le cas des entreprises étrangères présentes sur le territoire. Ces dernières s'appuient davantage sur les chaînes d'approvisionnement globalisées. L'on peut deviner l'impact sur notre réseau de PME, en particulier en région. Comme on l'a vu avec la pandémie, les chaînes d'approvisionnement globalisées sont fragiles et nous rendent extrêmement dépendants de l'étranger. Nous allons continuer à nous battre sans relâche contre ce projet de centralisation du secteur financier à Toronto.
Nous continuons également à dénoncer que le gouvernement ignore les demandes de l'Assemblée nationale et des provinces en refusant d'augmenter les transferts en santé de 22 % à 35 %. Ce faisant, comme on le sait, il fait fi de la volonté de la Chambre des communes, puisqu'une motion du Bloc demandant au gouvernement d'augmenter de façon considérable et durable les transferts canadiens aux provinces a été adoptée en décembre dernier.
Il aurait pourtant été possible de profiter du fait que le déficit annoncé dans le budget de 2021 est moins élevé que prévu, avec 28 milliards de dollars en moins, soit exactement le montant que le Québec et les provinces réclament. Avec la perspective d'un train de dépenses colossales, le gouvernement, par son refus, fait un choix politique au détriment de la santé de tous plutôt qu'un choix budgétaire.
Il aura fallu attendre longtemps, mais le projet de loi reprend finalement l'engagement du gouvernement actuel à la campagne électorale de 2019 d'augmenter la pension de la Sécurité de la vieillesse de seulement 766 $ par année ou de 63,8 $ par mois, à partir de 75 ans seulement. Cette augmentation aura lieu en 2022, et elle est insuffisante, tant pour les aînés que pour le Bloc québécois.
En conclusion, nous allons voter en faveur du projet de loi, parce que nous ne voulons pas priver les aînés de 75 ans et plus de ce chèque. Nous ne voulons pas priver les entreprises et les travailleurs des programmes d'aide qu'ils attendent, mais nous allons continuer à nous battre pour que toutes les couches de la société québécoise puissent avoir leur juste part dans un futur budget plus juste.
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Madame la Présidente, c'est un plaisir d'avoir l'occasion de contribuer au débat sur le projet de loi . Le budget reflète la période sans précédent dans laquelle nous nous trouvons.
Depuis plus d'un an, les membres de la communauté de Vaudreuil—Soulanges, les Canadiens et les Canadiennes de partout au pays et des milliards de personnes dans le monde ont vu leur vie bouleversée par la COVID-19. Plusieurs ont perdu des proches. Des écoles, des garderies et des entreprises ont dû fermer. Des familles ont été touchées par des mises à pied temporaires et à long terme.
La magnitude de la situation ne peut être sous-estimée. En effet, il s'agit de la pire crise sanitaire et économique que le Canada et l'humanité aient connue depuis des générations. Notre gouvernement libéral avait donc besoin de présenter un budget qui reflète cette réalité, et le budget 2021 remplit ce rôle.
C'est un budget important qui se concentre sur trois objectifs principaux: terminer la lutte contre la COVID-19 et continuer à soutenir les familles et les entreprises pendant la pandémie, investir dans la reprise et la croissance économiques à court et à long termes et, finalement, se tourner vers l'avenir grâce à des investissements visant à bâtir un Canada plus propre, plus sûr, plus fort et plus prospère, soit le Canada que nous voulons laisser à nos enfants et à nos petits-enfants.
Concernant nos investissements pour terminer la lutte contre la COVID-19, je vais commencer par parler des investissements dans les vaccins, plus précisément de notre capacité à produire des vaccins au Canada dans le futur.
La COVID-19 a souligné l'importance que le Canada retrouve sa capacité de production de vaccins perdue au cours des quarante dernières années. Le budget 2021 prévoit un total de 2,2 milliards de dollars sur sept ans pour le rétablissement d'un secteur national dynamique des sciences de la vie. Ce montant inclut un investissement déjà annoncé de 170 millions de dollars pour l'expansion d'un centre de production de vaccins à Montréal. Ces investissements, et d'autres à venir, permettront au Canada de produire les vaccins contre la COVID-19 et d'autres vaccins dont les Canadiens pourraient avoir besoin en raison de futures menaces biologiques.
[Traduction]
Alors que nous continuons de lutter contre la pandémie, de nombreux secteurs de notre économie restent fermés ou fonctionnent à capacité réduite, à cause des restrictions sanitaires provinciales, si bien qu’un grand nombre des habitants de ma circonscription, , sont au chômage ou ont vu fondre leurs revenus.
Pour qu’ils puissent continuer à subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille, le budget de 2021 propose de prolonger les aides financières accordées aux particuliers pendant la pandémie pendant encore 12 semaines, jusqu’en septembre 2021. Il s’agit de la Prestation canadienne de la relance économique, dont le montant va diminuer progressivement; de la Prestation canadienne de la relance économique pour proches aidants; de la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique; et des prestations d’assurance-emploi qui sont assouplies pendant encore un an, jusqu’à l’automne 2022. Cela va permettre à mes concitoyens de Vaudreuil—Soulanges, qui sont encore durement touchés par la pandémie, y compris les artistes, les propriétaires de restaurants, les exploitants d'entreprises touristiques, les travailleurs du secteur de l'aviation et j’en passe, de recevoir l’aide dont ils ont besoin pour traverser cette période difficile.
[Français]
De plus, nous avons prolongé les prestations pour les propriétaires de petites entreprises. Le budget 2021 assure que la Subvention salariale d'urgence du Canada, qui a aidé plus de 5,3 millions de Canadiens, sera prolongée jusqu'au 25 septembre 2021.
La Subvention d'urgence du Canada pour le loyer, qui a déjà aidé plus de 154 000 organismes, sera prolongée de juin au 25 septembre 2021.
En ce qui concerne le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, qui a aidé plus de 850 000 petites entreprises canadiennes, le remboursement du prêt est toujours dû le 31 décembre 2022, mais le délai des demandes de prestations sera prolongé jusqu'au 30 juin 2021.
Pour les aider à rouvrir, nous avons inclus, dans le budget de 2021, plusieurs nouveaux programmes, incluant le programme d'embauche pour la relance économique du Canada, qui vise à subventionner une partie des coûts supplémentaires supportés par les employeurs lors de la réouverture.
L'objectif est d'aider les employeurs qui continuent à enregistrer des baisses de revenus par rapport à avant la pandémie. Le programme sera disponible pour les employés du 6 juin au 20 novembre 2021.
[Traduction]
Le budget de 2021 prévoit également de prolonger l’application d’un programme de soutien aux travailleurs qui bénéficiera assurément aux centaines de milliers de Canadiens qui, au cours des prochaines années, risqueront d’être atteints d’une maladie susceptible de les obliger à cesser temporairement de travailler. Je veux parler des prestations de maladie de l’assurance-emploi, qui sont prolongées de 15 à 26 semaines. J’ai moi-même dû affronter un cancer, et je sais combien il est important, pendant et après la chimiothérapie, de pouvoir accorder le temps nécessaire à son bien-être, sa santé mentale et sa convalescence.
Le budget de 2021 alloue 3 milliards de dollars sur cinq ans pour respecter la promesse que nous avons faite en 2019 de rallonger la durée de ces prestations de près de trois mois. Cela permettra, chaque année, à environ 169 000 Canadiens de disposer de plus de temps et de plus de flexibilité pour se rétablir avant de retourner au travail.
[Français]
En effet, le prolongement des programmes de soutien pour les familles, les travailleurs et les entrepreneurs jusqu'en septembre 2021 est vital pour la santé et la sécurité de plusieurs familles et entreprises de .
Nous avons promis à tous les Canadiens et à toutes les Canadiennes que nous serions là pour eux durant la pandémie, et c'est ce que nous faisons avec notre budget de 2021.
Nous avons aussi promis à nos aînés que nous serions là pour les aider. Depuis 2016, notre gouvernement a travaillé fort pour le faire. Nous avons déjà augmenté le soutien pour 900 000 aînés les plus vulnérables de partout au Canada, mis de l'avant des investissements historiques dans les logements abordables et investi des milliards de dollars dans les soins de santé mentale.
Dans le budget de 2021, nous continuons sur la même voie en offrant un paiement unique de 500 $ pour les aînés de 75 ans et plus en août 2021, ainsi qu'une augmentation des paiements de la pension de la Sécurité de la vieillesse de 10 % à partir de juillet 2022 pour les personnes âgées de 75 ans et plus.
Nous avons aussi investi plus de 3 milliards de dollars pour améliorer les soins de longue durée et 3,8 milliards de dollars pour construire 35 000 logements abordables de plus pour les aînés du Canada.
[Traduction]
Aux jeunes Canadiens qui s’inquiètent de leurs perspectives professionnelles pendant les mois et les années qui viennent, le budget de 2021 offre des stages et des programmes de perfectionnement des compétences pour faciliter leur entrée sur le marché du travail. Cela comprend un crédit de 721 millions de dollars pour mettre les jeunes en lien avec des employeurs susceptibles de leur offrir plus de 100 000 nouveaux emplois de qualité, ainsi qu’un investissement record de 4 milliards de dollars pour un programme canadien d’adoption du numérique qui permettra d’aider 160 000 entreprises à se lancer dans le commerce électronique et à créer, ce faisant, 28 000 nouveaux emplois pour les jeunes Canadiens.
Le budget propose également d’investir 708 millions de dollars sur cinq ans dans la création de 85 000 stages d’apprentissage intégré au travail et 470 millions dans la création d’un nouveau service qui aidera plus de 55 000 apprentis de première année dans les métiers de la construction ou de la fabrication désignés Sceau rouge.
Enfin, le budget prévoit un investissement supplémentaire de 371 millions de dollars dans le programme Emplois d’été Canada en 2022 et en 2023, ce qui permettra de financer environ 75 000 nouveaux stages rien que pendant l’été 2022.
De plus, pour répondre aux répercussions de la pandémie sur la santé mentale, le budget de 2021 propose, dans le cadre d’un investissement global de 1 milliard de dollars pour la santé mentale des Canadiens, de consacrer 100 millions de dollars sur trois ans à des programmes de santé mentale novateurs à l’intention des populations particulièrement touchées par la COVID-19, notamment les travailleurs de la santé, les travailleurs de première ligne, les jeunes, les personnes âgées, les Autochtones et les Canadiens noirs et racisés.
Enfin, le budget de 2021 prévoit des sommes sans précédent pour la protection et la préservation de la nature et pour la lutte contre les changements climatiques. Dans le but de permettre au Canada d'atteindre l'objectif ambitieux de protéger 25 % de ses espaces naturels d'ici 2025, le budget de 2021 inclut une somme de 4 milliards de dollars dans des projets de conservation à petite et grande échelle et une somme de 3,16 milliards de dollars pour planter deux milliards d'arbres au Canada d'ici 2030. Afin d'aider le Canada non seulement à atteindre les cibles de l'Accord de Paris, mais aussi à les dépasser, le budget de 2021 prévoit une somme de 8 milliards de dollars dans l'accélérateur net zéro, qui vise à favoriser les technologies vertes et les énergies renouvelables et à créer ainsi des emplois bien rémunérés.
Le gouvernement consacre également 1,5 milliard de dollars à l'achat de 5 000 autobus électriques pour le transport des écoliers et le transport en commun, ce qui contribuera à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à assainir l'air et à réduire la pollution par le bruit dans les collectivités. De plus, pour aider les circonscriptions comme la mienne, Vaudreuil—Soulanges, qui ont déjà commencé à subir les conséquences des changements climatiques et connu deux inondations records au cours des quatre dernières années seulement, le budget de 2021 renforcera la résistance aux changements climatiques en allouant 640 millions de dollars au Fonds d'adaptation et d'atténuation en matière de catastrophes pour des projets à petite échelle dont les coûts d'infrastructure admissibles se situent entre 1 et 20 millions de dollars. Pour les circonscriptions comme la mienne, qui comptent de petites municipalités, ce changement sera très bénéfique.
[Français]
Cela dit, j'encourage fortement tous les députés de la Chambre à appuyer les mesures proposées dans le budget de 2021 et dans le projet de loi . Ces mesures nous permettront...
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Madame la Présidente, au cours du débat sur le projet de loi , toutes sortes de points de vue ont été exprimés. Un grand nombre de mes collègues conservateurs se sont inquiétés, avec raison, de l’ampleur du déficit et de la dette que le gouvernement est en train d’accumuler, et de l’incidence que cette dette aura sur les générations futures. Ils ont judicieusement démontré que, même si la décrit son budget comme un plan de création d’emplois, de croissance et de résilience, celui-ci est terriblement loin de représenter un réel plan de croissance économique et de création d’emplois pour les Canadiens.
L’un de mes collègues a tiré la sonnette d’alarme quant aux mesures inflationnistes d’emprunt et de dépenses annoncées par le gouvernement et à leur incidence sur le quotidien des Canadiens, lorsqu’ils paient leur facture d'épicerie ou qu'ils essaient d'acheter une maison. Il est indéniable que le gouvernement actuel s’est révélé particulièrement doué pour convaincre les Canadiens qu’il a tenu ses promesses mirobolantes dans les dossiers prioritaires de l’Internet en milieu rural, des infrastructures et du logement. Toutefois, en l’absence de résultats concrets, force est de constater qu'il s'agit, au pire, d'une trahison des Canadiens qui avaient investi le de leur confiance, ou, au mieux, des beaux discours bassement complaisants d’un homme dont l'expérience de vie ne le destinait à rien d'autre qu'à devenir une vedette.
Même si tous ces dossiers sont importants et méritent que le gouvernement s’y attaque enfin, j’ai l’intention aujourd’hui de me concentrer sur ce qui semble être l'élément phare du budget de la : un programme national de garderies. Il est indéniable que la création d’un système abordable de garde d'enfants et d’éducation préscolaire est un investissement judicieux dans notre économie qui est susceptible d’aider les Canadiens à réaliser leur plein potentiel sur le marché du travail. Personnellement, je pense qu’un système respectueux des choix des parents quant à l’option qui leur convient le mieux est de loin préférable à un programme gouvernemental massif qui, soit dit en passant, coûtera 30 milliards de dollars sur les cinq prochaines années, et à peu près 9 milliards de dollars par an par la suite. Cette proposition est un autre exemple flagrant de la volonté du gouvernement fédéral de s’immiscer dans une compétence des provinces sans pour autant donner à ces dernières les crédits dont elles ont besoin pour financer un programme qui, pour la plupart d’entre elles, est bien au-dessus de leurs moyens.
Voici un bref rappel historique de faits qui, j’en suis sûr, nous sont tous familiers. L’une des principales raisons pour lesquelles l’Ontario, le Québec, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick se sont fédérés pour former le Dominion du Canada en 1867, c’était la volonté de financer la voie ferrée transcontinentale et de construire un marché commun qui multiplierait les débouchés économiques des provinces et atténuerait l’impact des politiques économiques délétères des États-Unis. Le nouveau gouvernement fédéral s’est également vu confier la responsabilité de stabiliser les finances publiques. C’était là l’une des premières questions à l’ordre du jour, en 1867, lorsque le nouveau Dominion du Canada a décidé de prendre à son compte 72,1 millions de dollars des 88,6 millions de dollars de dettes accumulées par les provinces.
L’Acte de l’Amérique du Nord britannique a attribué au gouvernement fédéral les dépenses liées au peuplement, à la construction et à la défense du nouveau pays, tandis que les gouvernements provinciaux se sont vu confier la responsabilité des services moins coûteux comme l’éducation, les hôpitaux et les institutions municipales. Malgré cette hiérarchie des responsabilités, les provinces se sont retrouvées, peu après la création de la Confédération, face à des dépenses plus élevées que leurs recettes. Cela a conduit à la création d’une subvention du gouvernement fédéral aux provinces, qui représentait 80 cents par habitant et qui, avec les autres transferts concernant certaines lois, coûtait au trésor fédéral environ 2,8 millions de dollars, soit plus de 16 % des dépenses fédérales. Le Canada était endetté donc dès sa création, et le gouvernement national a été chargé, en partie, de gérer cette dette.
Passons rapidement sur les années de la Première Guerre mondiale, de la Grande Dépression et de la Seconde Guerre mondiale, pendant lesquelles le gouvernement fédéral a massivement emprunté pour développer l’économie, gagner une première guerre, relancer l’économie et gagner une autre guerre. Après la Seconde Guerre mondiale, la croissance économique a été exponentielle, tout comme le niveau d’intervention du gouvernement dans la vie quotidienne des Canadiens. De nouveaux programmes ont été mis en place par le gouvernement fédéral, notamment l’assurance-chômage en 1940, les allocations familiales en 1945, la sécurité de la vieillesse en 1952, le Régime de pensions du Canada en 1965 et le Supplément de revenu garanti en 1967. Pendant cette période, la subvention du gouvernement fédéral aux provinces a évolué, pour aboutir à l’adoption, en 1957, de la Loi sur les arrangements fiscaux entre le gouvernement fédéral et les provinces, le gouvernement fédéral souhaitant mettre en œuvre des programmes sanitaires et sociaux à l’échelle nationale et en partager les coûts avec les provinces à hauteur de 50 %.
C’est ainsi qu’on s’est retrouvés, dans les années 1970, avec un système extrêmement complexe de partage des coûts entre le gouvernement fédéral et les provinces pour financer l’expansion des programmes de santé, d’éducation et de sécurité du revenu. Tout cela, ainsi qu’un programme de péréquation pour les provinces les plus pauvres, était financé par la dette, qui était elle-même financée par une économie en pleine croissance. Mais en 1973, alors que l’économie donnait déjà des signes de ralentissement et que l’inflation s’aggravait, le quadruplement des prix du pétrole a provoqué un véritable choc. La dette du pays s’est accélérée, sans que cela s’accompagne d’une croissance économique suffisante.
Les taux d’intérêt ont grimpé en flèche, le taux de chômage a explosé et le Canada s’est retrouvé dans une situation difficile. Même si la réforme fiscale des années 1980, la signature de l’accord de libre-échange canado-américain et la déréglementation de secteurs importants de l’économie ont contribué à doper la croissance économique, le Canada s’est retrouvé, dans les années 1990, face à une crise budgétaire, le service de la dette coûtant de plus en plus cher et la croissance économique ne suffisant pas à le financer. Entre 1995 et 1997, le gouvernement Chrétien s’est vu obligé de réduire considérablement ses dépenses pour sauver les finances du Canada. À ce moment-là, le gouvernement a réduit de près de 10 % ses dépenses de programmes et de 22 % ses transferts aux provinces.
Bien que le déséquilibre budgétaire de notre Confédération existe depuis le début, l’expansion du gouvernement fédéral et ses interventions dans les zones de compétence provinciale ont aggravé ce déséquilibre. Comme le gouvernement fédéral n’a jamais vraiment tenu les engagements qu’il avait pris au départ auprès des provinces, la crise de la dette a atteint son point d’orgue dans les années 1990, lorsque le gouvernement fédéral a décidé de résoudre ses problèmes de dette en abandonnant les provinces et les municipalités. En 2007, les finances fédérales étant désormais sous contrôle, on a créé une nouvelle formule pour augmenter les transferts aux provinces, mais pas assez pour répondre aux demandes des services provinciaux que le gouvernement fédéral avait aidé à créer et pour lesquels il s’était engagé à payer la moitié des coûts.
Dans son plus récent Rapport sur la viabilité financière, le directeur parlementaire du budget affirme que « les administrations infranationales connaîtront une augmentation toujours plus grande de leurs dépenses en santé ». Il ajoute: « Pour l’ensemble des administrations infranationales, la politique budgétaire actuelle n’est pas viable à long terme. Nous estimons qu’il faudrait augmenter les impôts et les taxes ou réduire les dépenses de l’ordre de 0,8 % du PIB [...], et ce de façon permanente, pour stabiliser à long terme le ratio consolidé de la dette au PIB des administrations infranationales à son niveau actuel, soit 25,7 % du PIB. »
Dans son rapport sur le budget de 2021, le directeur parlementaire du budget craint que les mesures de stimulation de 100 milliards de dollars ne soient mal calibrées, c'est-à-dire qu'elles pourraient bien être superflues étant donné la reprise qu’on connaît en ce moment, et il met en garde le gouvernement de continuer à emprunter au risque d’épuiser sa marge de manœuvre financière à moyen et à long terme.
Bon nombre de gouvernements provinciaux sont surendettés alors que le gouvernement fédéral continue d’emprunter et de dépenser à tort et à travers, tout en réitérant sa volonté d’assumer sa part du financement des programmes provinciaux, comme les programmes de santé. Maintenant, le gouvernement fédéral propose d’ajouter un nouveau programme de garderies au bilan des provinces, en leur promettant d’en payer la moitié des coûts.
Comment les premiers ministres provinciaux peuvent-ils faire confiance au gouvernement en ce qui concerne cette dernière promesse, tandis que les promesses non tenues dans le passé représentent une menace pour l’avenir financier de presque toutes les provinces au pays? Il est évident que Georg Hegel, un philosophe allemand, avait raison lorsqu’il a écrit que « ce qu’enseignent l’expérience et l’histoire, c’est que peuples et gouvernements n’ont jamais rien appris de l’histoire et n’ont jamais agi suivant les maximes qu’on aurait pu en tirer ».
Ce budget est un buffet de dépenses, payées au prix de dettes massives et conçues pour perpétuer les promesses du gouvernement visant à faire plaisir à tout le monde. Le gouvernement ne fait pas qu’ignorer les difficultés financières des provinces, des difficultés découlant, en partie, de l’ingérence fédérale. Le budget de 2021 cherche à accroître encore plus la dette des provinces.
Nous avons besoin d’un véritable plan pour gérer la dette publique et faire des investissements stratégiques qui permettront de stimuler une véritable croissance économique créatrice d'emplois. Nous avons besoin d’un plan qui rétablira l’équilibre fiscal de notre Confédération. Le fait de rétablir cet équilibre permettra de mieux préparer le trésor public fédéral à gérer les problèmes financiers à venir, à stimuler l’économie et à bâtir un Canada plus fort et plus prospère.
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Madame la Présidente, je suis heureuse de pouvoir me joindre à tous mes collègues de la Chambre, même si c’est en mode virtuel puisque je suis dans ma circonscription, Edmonton Strathcona.
Nous discutons aujourd’hui du projet de loi et du budget que le gouvernement libéral a présenté. Je vais commencer par parler de ce qui me plaît dans ce budget.
Je suis ravie qu’on propose la création d’un programme national de garderies. C'est une mesure que le NPD réclame depuis des décennies, et il est fantastique de voir que les libéraux nous ont enfin écoutés. Ce n’est pas nous seulement qu’ils ont écoutés: ce sont les représentants de la Banque Royale, des chambres de commerce de tout le pays, des associations pour un système de garderies et des gouvernements provinciaux qui réclamaient la mise en œuvre d’un système national de garderies. Ils se rendaient compte que, s'il n'y avait pas un vrai système de garderies, il n'y aurait pas de relance économique pour un grand nombre de familles de travailleurs, et que cette relance économique serait bien timide, surtout pour les femmes, ce qui provoquerait ce qu’on appelle la « récession au féminin ». Je suis donc ravie qu’on propose un programme de garderies.
Je crains bien sûr que ce ne soit qu’une promesse qui ne se concrétisera jamais, car nous savons que le gouvernement fait souvent des promesses qu’il ne tient pas. Je vais par conséquent veiller, avec mes collègues du NPD, à ce que ce ne soit pas seulement une promesse électorale et que le gouvernement libéral va bien lui donner une suite.
Je crains également que le gouvernement n’ait pas fait tout ce qu’il faut auprès des gouvernements provinciaux pour s’assurer qu’ils vont prendre cela au sérieux et qu’ils vont mettre en place ce programme. Comme les députés le savent, je viens de l’Alberta, et Jason Kenney a déjà dit qu’il avait des réserves quant à la mise en œuvre d’un programme de garderies. Je sais que les femmes et les familles de travailleurs de ma province ont désespérément besoin de cela. Je vais donc surveiller de près ce dossier.
Nous nous sommes bien sûr réjouis de l’établissement d’un salaire fédéral minimum de 15 $ l’heure. En 2015, Justin Trudeau avait publiquement critiqué une proposition du NPD à cet effet, et nous nous félicitons que ce soit aujourd’hui prévu dans le budget.
Je vais maintenant parler des lacunes du projet de loi et du budget fédéral de 2021, et plus précisément de leur impact sur ma circonscription d’Edmonton Strathcona.
Les députés savent que ma circonscription d’Edmonton Strathcona est absolument incroyable. C’est le cœur d’Edmonton. Le centre-ville est peut-être le cerveau de la ville, mais Edmonton Strathcona en est le cœur. C’est le cœur de la communauté artistique, et l’on y trouve un grand nombre de petits commerces et de restaurants. Elle accueille également tous les meilleurs festivals: l’Edmonton Folk Music Festival, le Fringe Festival, le Heritage Day, et j’en passe. Ma circonscription abrite également un grand nombre d’établissements d'enseignement postsecondaire de l’Alberta, notamment le Campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta, l'Université King's et le campus Souch de l'Institut de technologie du Nord de l'Alberta.
Quand je lis le budget, je pense à l’impact qu’il aura sur les électeurs de ma circonscription, et je vais commencer par les étudiants de niveau postsecondaire.
Comme je l’ai dit, Edmonton Strathcona abrite un grand nombre d’établissements d'enseignement postsecondaire, et de nombreux étudiants, professeurs et parents habitent dans ma circonscription. Ils redoutent que l’éducation postsecondaire devienne inaccessible, car elle coûte tellement cher qu’elle finit par être réservée aux élites et aux plus fortunés.
J’ai parlé avec des étudiantes de la faculté de droit de l’Université de l’Alberta, Mia et Suzanne, que la situation inquiète beaucoup. Elles se demandent si les jeunes vont pouvoir se permettre d’aller à l’université et ce qui va arriver lorsque seuls les plus fortunés pourront se le permettre. Elles sont très préoccupées par le niveau d’endettement croissant des étudiants, ce qui entrave leur capacité à acheter un logement, à fonder une famille ou à embrasser une carrière.
En novembre 2020, j’ai présenté une motion demandant au gouvernement d’imposer immédiatement un moratoire sur le remboursement des prêts étudiants. La Chambre s’est prononcée à l’unanimité en faveur de cette motion, mais depuis, il ne s’est rien passé. Aucun moratoire n’a été mis en place. Les étudiants sont toujours censés rembourser leur prêt en pleine pandémie, période extrêmement difficile pour les jeunes étudiants et les nouveaux diplômés.
Nous savons que 58 % des jeunes ont vu leur situation financière durement touchée par la pandémie. Au lieu de laisser les étudiants s’endetter davantage, nous avons demandé au gouvernement de réduire leur dette et même d’éliminer 20 000 $ de dette par étudiant. Le groupe N'oubliez pas les étudiants et la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants ont demandé au gouvernement d’en faire plus. Le budget ne vient pas assez en aide aux étudiants de niveau postsecondaire et aux récents diplômés, et c’est un gros problème pour moi, pour ma circonscription et pour les étudiants de tout le pays.
Il y a une autre chose que nous voulions vraiment voir dans ce projet de loi, et je suis très déçue que nous ne la voyions pas, d’autant plus que nous sommes en plein milieu d’une pandémie mondiale. Ce projet de loi ne fait rien pour nous procurer le soutien dont nous avons besoin pendant une pandémie mondiale. Il n’est aucunement question d'assurance-médicaments, de soins dentaires, ni d'un soutien supplémentaire pour les soins de santé mentale.
Les Canadiens attendent l’assurance-médicaments depuis plus de 60 ans. Elle permettrait de faire en sorte que les médicaments dont ils ont besoin soient inclus dans notre système de soins de santé. Il y a 23 ans, les libéraux ont promis pour la première fois aux Canadiens un programme national d’assurance-médicaments. Ils ont répété cette promesse à maintes reprises, mais ne l'ont jamais réalisée. En fait, récemment, le Parti libéral a voté contre un projet de loi proposé par le NPD sur l’assurance-médicaments et, bien sûr, rien dans ce budget ne nous donne l’impression qu’elle se dessine à l’horizon.
Nous avons eu cinq commissions publiques sur l’assurance-médicaments. Toutes les études, y compris le rapport Hoskins des libéraux en 2019, ont affirmé que les Canadiens avaient besoin d’un régime d’assurance-médicaments, que ce régime permettrait d’économiser de l’argent et que nous avions cette obligation, surtout en cas de pandémie mondiale. Malheureusement, cela ne fait pas partie de ce que nous avons vu dans ce projet de loi.
Bien que nous ayons été heureux de constater qu’il y avait une légère augmentation du montant de la Sécurité de la vieillesse pour les personnes âgées de plus de 75 ans, il est très inquiétant de constater que cette augmentation n’aidera pas toutes les personnes âgées. Il s’agit d’une somme dérisoire, qui n’est pas suffisante pour permettre aux aînés de sortir de la pauvreté et de survivre à cette pandémie. Nous avons vu des montants massifs d’argent aller au soutien de centres de soins de longue durée à but lucratif. Au lieu de donner l’argent à nos aînés pour les aider, nous voyons cet argent aller chez les riches.
J’ai dit que je parlerai des répercussions dans ma circonscription d’Edmonton Strathcona, mais je veux parler très rapidement du développement international, de l’aide humanitaire et de la façon dont ce budget s’inscrit dans ce domaine.
Un rapport produit par Coopération Canada, qui est un chef de file dans le travail de la société civile sur le développement international, a déclaré:
La COVID-19 n’est pas une crise passagère. Elle exige un leadership politique et des investissements stratégiques pour rattraper les 25 années de progrès réalisés en matière de développement humain, perdues au cours des 25 premières semaines de la pandémie mondiale.
Il y est dit aussi que ce budget est une occasion ratée de faire preuve d’un tel leadership. Les groupes qui fournissent une aide humanitaire dans le monde entier ont demandé 1 % dans ce budget, et ils n’ont pas obtenu ce soutien.
Certains députés diront que l'assurance-médicaments, la garde d'enfants ainsi que le soutien aux aînés, au milieu artistique et à la communauté internationale sont toutes des mesures qui coûtent de l'argent. Ils nous demanderont d'où viendra cet argent. Voilà le principal problème dans ce projet de loi selon moi. Nous n'avons pas su saisir cette occasion de faire payer leur juste part aux bien nantis. Nous n'avons pas profité du budget pour veiller à ce que les ultrariches contribuent à la société canadienne et à la réalisation de ses priorités. Dans la circonscription que je représente, Edmonton Strathcona, des PDG ont eu recours au programme de subvention salariale pour mettre leurs employés en lock-out. Les ultrariches ont engrangé 78 milliards de dollars pendant la pandémie, mais il n'y a pas d'impôt sur la fortune. Aucune mesure ne prévoit mettre les riches à contribution afin de nous aider.
Si je me réjouis de voir le gouvernement libéral se décider enfin à jeter les bases d'un programme national de garde d'enfants et de voir le salaire horaire minimum augmenté à 15 $, je suis par contre une fois de plus déçue de voir que les riches obtiennent un passe-droit, tandis qu'on refile la note aux Canadiens ordinaires.
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Madame la Présidente, je suis heureux d’intervenir aujourd’hui pour parler du projet de loi , la Loi d’exécution du budget.
Le problème que pose le budget de 2021, c’est qu’il s’intéresse plus au sort politique du Parti libéral qu’à la reconstruction de l’économie après la pandémie. Moi, député conservateur de Langley—Aldergrove, je ne suis pas le seul à le dire. Kevin Lynch, l’ancien greffier du Conseil privé, aurait dit que le budget de 2021 constitue un transfert intergénérationnel de la dette et du risque sans précédent.
Il a ajouté ceci:
En tant que déclaration politique, il devrait produire des dividendes électoraux. En tant qu’énoncé économique, il favorise la consommation à court terme au détriment de l’investissement dans le secteur privé. Il saupoudre [...] des initiatives dans tous les sens, alourdit considérablement la dette fédérale et rate une occasion urgente de rétablir notre croissance à long terme après la pandémie.
Le budget ne lui plaît pas, mais il plaît à d'autres. Le Centre canadien de politiques alternatives, un organisme de gauche, est tout sourire. Son économiste principal, David Macdonald, a conseillé à la de ne pas tenir compte des craintes persistantes et inutiles liées aux paiements des intérêts fédéraux.
Ces ennuyeux coûts du service de la dette sont les rabat-joie de la fête. Entendons-nous tout simplement sur le fait que le budget s’équilibrera de lui-même. C’est la théorie monétaire moderne à l’œuvre, et nous ne devrions pas nous étonner que cela vienne du Centre canadien de politiques alternatives gauchiste.
Selon la théorie monétaire moderne, la dette et le déficit n’ont pas d’importance. Pourquoi en faire même le suivi s’ils n’ont aucune importance? La seule chose qui compte, c’est l’inflation, et tant que nous maîtrisons l’inflation, tout va bien aller. Les partisans de la théorie monétaire moderne nous diront que l’inflation est maîtrisée, qu’elle se situe plus ou moins dans la fourchette cible de 2 % de la Banque du Canada. Récemment, elle a augmenté un peu, et je suis heureux d’entendre la députée d’en face reconnaître qu’il y a au moins une divergence d’opinion sur la question de savoir si la hausse n’est que temporaire ou si elle est durable et profondément enracinée.
Écoutons ce que les simples citoyens disent de l’inflation. En discutant avec de nombreux petits entrepreneurs de ma circonscription, Langley—Aldergrove, j’entends qu’ils doivent rivaliser pour convaincre de bons travailleurs de revenir au travail. Ils rivalisent les uns avec les autres, ce qui est bien sûr une bonne chose, mais ils ont aussi l’impression de rivaliser avec le gouvernement fédéral. On leur dit qu’ils devraient peut-être payer davantage leurs employés s'ils veulent qu’ils reviennent travailler. Pour eux, cela ressemble à de l’inflation salariale.
J’ai parlé avec de jeunes familles, et elles sont nombreuses dans ma circonscription de Langley-Aldergrove, qui ont du mal à acheter une maison. Il y a en ce moment une crise de l’abordabilité des maisons. Ce n’est pas particulier à ma circonscription, encore que la vallée du bas Fraser, en Colombie-Britannique, semble être l’épicentre de cette crise.
Que les députés s’imaginent une famille hypothétique qui a déterminé il y a 15 mois, au début de la pandémie, qu’elle devrait économiser une année de plus pour avoir la mise de fonds nécessaire à l'achat d'une première maison. Aujourd’hui, il faudrait à cette famille entre 100 000 $ et 150 000 $ de plus pour cette mise de fonds. Son objectif s'est éloigné. Les familles ont beau faire tous les efforts, se plier à toutes les règles, elles n’arrivent pas à suivre. Elles perdent du terrain. Si nous leur disons qu’il n’y a pas d’inflation, elles ne nous croiront pas.
J’ai parlé avec des entrepreneurs du secteur de la construction domiciliaire. Si nous leur disons qu’il n’y a pas d’inflation, ils nous répondront que le prix du bois d’œuvre, du contre-plaqué, de l’acier, du béton et de tous les produits liés à la construction a augmenté. Les prix augmentent. Si nous leur disons qu’il n’y a pas d’inflation, ils ne nous croiront pas.
Il me semble que nous pouvons nous entendre sur une chose avec les libéraux et avec les autres à la Chambre, à savoir que c’est par la croissance économique que nous combattrons l’inflation et qu’il faut veiller à ce que l’économie produise des biens et des services en quantités suffisantes pour répondre à la demande des consommateurs. Voilà la solution. Malheureusement, le budget qui nous est présenté ne va pas dans ce sens. Il rate la cible.
Le directeur parlementaire du budget souligne qu’une part importante des dépenses des libéraux dans ce budget ne stimulera pas l’emploi. Elle ne créera pas non plus de croissance économique. Ce budget se concentre sur la redistribution de la richesse, les emprunts et l’assouplissement quantitatif, mais il n’encourage pas l’investissement privé.
Nous avons à de nombreuses occasions entendu les députés d’en face expliquer que même pendant les années Harper, les gouvernements conservateurs accumulaient les déficits. Évidemment, en période de crise, c’est exactement ce que doit faire un gouvernement central. Il dispose d’outils. Le financement par emprunt, l’assouplissement quantitatif, les incitations fiscales pour encourager plus d’investissements et même la planche à billets sont autant d’outils à la disposition d’un gouvernement central, qui doit les employer en temps de crise économique pour s’assurer qu’il y a des liquidités sur le marché. Nous sommes tous d’accord sur ce point. Là où nous ne sommes pas d’accord, c’est sur le moment où le gouvernement central doit mettre un coup d’accélérateur et sur celui où il doit lever le pied, sur le moment où il faut injecter des liquidités sur le marché et sur celui où il faut laisser l’entreprise privée prendre le relais.
N’oubliez pas que le gouvernement fédéral n’a pas équilibré le budget même au cours d’une période faste, des quatre premières années de son mandat. Nous avions le plein emploi, de bonnes recettes publiques et une croissance solide de l’économie et pourtant, les budgets déficitaires se sont succédé. Je ne pense pas que les Canadiens ont confiance dans le gouvernement pour nous aider à traverser cette crise. Pour leur part, les conservateurs ont un excellent bilan en matière de gestion de l’économie canadienne en période de crise économique, la plus récente étant la crise financière mondiale de 2008 et 2009 dont le Canada est sorti plus fort que tout autre pays du G7.
Les conservateurs d’aujourd’hui sont prêts, disposés et aptes à reprendre les rênes pour accomplir la tâche difficile de remettre notre économie sur les rails. Les libéraux se concentrent sur les politiques centrées sur Ottawa; nous nous concentrons sur l’investissement privé.
Parlant de programmes centrés sur l’État, je vais me pencher brièvement sur la dernière version de la proposition d’un réseau universel de garderies à 10 $ par jour qui a été présentée dans le budget une fois de plus, comme elle l’a été à maintes reprises sur plusieurs années. Je vais citer le rapport d’une étude récente de Cardus, un groupe de réflexion. Voici, dans mes mots, ce qu’il a dit à propos du projet de réseau national de garderies: « Les normes du travail moderne, en particulier celui des mères qui travaillent, seront mal prises en compte par un réseau national de garderies ancré comme il l’est dans des propositions qui ont été faites pour la première fois dans les années 1970 ».
Si nous avons appris une chose à propos du Canada et des Canadiens pendant cette crise de la COVID, c’est qu’ils sont résilients, créatifs, inventifs et qu’ils ont la fibre entrepreneuriale pour régler des problèmes. De nombreuses familles canadiennes ont saisi l’occasion offerte par cette crise de la COVID pour quitter les centres urbains en faveur de centres plus suburbains pour avoir une plus grande maison pour les enfants, un plus grand bureau à domicile, voire deux bureaux à domicile, un pour maman, un pour papa et peut-être même un troisième pour les enfants s’ils font leurs travaux scolaires à la maison. Nous devrions demander à ces familles ce qu’elles pensent d’une politique nationale d’un réseau centralisé de garderies mis sur pied par Ottawa-qui-sait-tout. Nous devrions leur demander ce qu’elles veulent.
J’ai quelques suggestions, trois bonnes idées, et j’espère que les libéraux les accepteront. Premièrement, ils devraient prendre les milliards de dollars qu’ils comptent dépenser pour le réseau national de garderies et les donner directement aux familles pour leur permettre de faire ce qu’elles jugent le mieux pour elles. Deuxièmement, créons davantage de logements en encourageant les gouvernements provinciaux et les municipalités à accroître l’offre. Au lieu de jouer avec la demande, augmentons l’offre. Enfin, ils devraient prendre des mesures à propos de la large bande en milieu rural afin que nous puissions tous travailler efficacement de la maison.
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Madame la Présidente, je suis heureux de pouvoir prendre la parole à la Chambre aujourd’hui. C’est toujours un honneur de le faire, surtout à une époque où nous fonctionnons virtuellement. C’est beaucoup mieux d’être à la Chambre pour parler.
J’aimerais remercier mes collègues, le député de et le député de , pour leurs exposés d’aujourd’hui sur ce que nous estimons être important lorsqu’on parle du projet de loi d’exécution du budget.
Historiquement, les gouvernements ont toujours eu trois sources de recettes: les impôts, les emprunts ou l’impression de monnaie. Ce processus existe depuis longtemps pour les gouvernements. Il y a 3 000 ans, les Égyptiens procédaient deux fois par an à une vaste collecte de céréales qu’ils pouvaient ensuite distribuer en période moins productive aux fonctionnaires ou aux classes inférieures. Les Incas avaient un système semblable dans les Amériques.
Au fil du temps, les gouvernements ont imposé à leurs administrés une forme de paiement, qu’il s’agisse de marchandises, de monnaie ou même de servitude. L’autorité dirigeante décidait de l’utilisation de l’impôt recueilli. Dans l’histoire de ma famille, qui remonte à l’Écosse de 1207, il y avait un percepteur d’impôts. Cela fait partie de l’histoire de ma famille. La perception des impôts existe depuis des milliers d’années.
En ce qui concerne les impôts, les gens peuvent payer, résister ou ne pas se conformer. Les pénalités pour non-conformité ont varié au fil du temps. Beaucoup d’entre nous se souviennent du Boston Tea Party et de la façon dont les colonies américaines ont résisté aux impôts.
Depuis 1867, au Canada, l’impôt est fondé sur le commerce. C’était un type d’impôt reposant sur le commerce. En 1916, il y a eu un impôt sur les sociétés. En 1917, il y a eu une loi de guerre provisoire sur l’impôt sur le revenu, combinant l’impôt des sociétés et un nouvel impôt des particuliers qui devait être revu après la guerre, après la Première Guerre mondiale.
Après la Seconde Guerre mondiale, en 1948, la loi provisoire a été remplacée par la Loi de l’impôt sur le revenu, le fondement de ce que nous avons aujourd’hui, qui devrait être entièrement jetée et refaite, car elle n’a été que bricolée au cours des 60 ou 70 dernières années.
Les différents ordres de gouvernement au Canada ont une fiscalité. Le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux peuvent accumuler des dettes, mais pas les municipalités. Le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux sont très endettés, mais les municipalités ont trouvé le moyen de survivre sans créer cette dette à long terme.
Pendant deux années civiles, nous avons eu un aperçu économique, une mise à jour économique d’automne, mais pas de budget. Enfin, les Canadiens pourront peut-être comprendre, d’eux-mêmes, ce que l’argent de leurs impôts va payer.
Lorsqu'on imprimait encore des annuaires téléphoniques, il y a quelques années, ils étaient parfois utilisés comme sièges d’appoint pour permettre aux enfants d’atteindre le dessus de la table à l’heure du souper. On n'imprime plus beaucoup d'annuaires téléphoniques de nos jours, mais avec ses 724 pages, ce budget pourrait être un substitut approprié. Il comporte 724 pages bourrées de promesses libérales, des promesses qui ajouteront à la dette fédérale de plus de 1 200 milliards de dollars. C’est une excellente tactique pour s’assurer que les Canadiens ne le lisent jamais, tant il est long et compliqué.
En fait, nous avons déjà entendu dire que le actuel a davantage contribué à la dette que tous les autres premiers ministres avant lui réunis. C’est un bien triste exploit. J’ai écouté les libéraux vanter leurs réalisations, et on dirait presque qu’ils font des discours d’acceptation pour un Oscar. Ce n’est peut-être pas le prix que bon nombre de mes électeurs aimeraient leur remettre pour ce budget, un budget où 100 milliards de dollars, pas des millions, mais bien des milliards de dollars, ne sont pas justifiés. Mais qu’importent quelques milliards entre amis.
C’est l’argent des contribuables. J’entends souvent le dire: « Nous prendrons cette dette sur nos épaules. » C’est l’argent des contribuables et la dette des contribuables, et ce sera la dette de leurs enfants et de leurs petits-enfants. Est-ce de l’argent imprimé par milliards toutes les semaines dont le gouvernement a dépendu? Cette théorie monétaire moderne est intéressante: imprimer tout l’argent qu’on veut et ne pas se soucier de la dette. Cela ne fonctionne pas pour les administrations municipales ni pour les particuliers, alors pourquoi cela devrait-il fonctionner pour le gouvernement fédéral?
Cette idée n’est pas nouvelle. Les dépenses gouvernementales fondées sur un bien garanti, comme l’or, sont vieilles de plusieurs siècles. Toutefois, ce principe a été perturbé à quelques reprises à l’époque également, lorsqu’il y a parfois eu un excédent d’or.
On a commencé à utiliser le papier-monnaie comme titre de valeur permettant aux gouvernements de remplacer la monnaie en métaux précieux, mais elle était garantie par des métaux précieux, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Lorsque les gouvernements produisent des quantités importantes de papier-monnaie sans garantie ni confiance dans la monnaie, que se passe-t-il?
Bon nombre d’entre nous ont entendu l’histoire de l’Allemagne des années 1920. Il y avait une hyperinflation et des dépenses accélérées à mesure que la valeur baissait. Une brouette d’argent permettait d'acheter une miche de pain un jour, mais pas le lendemain. La Grande Dépression a donné naissance à des titres boursiers sans valeur. Plus récemment, il y a eu la dépression bancaire de 2008. La Grèce, le Venezuela et d’autres pays ont simplement imprimé de plus gros chiffres sur leurs billets de banque, mais ils n’avaient toujours pas de valeur.
Que fait le gouvernement libéral avec ce budget? S’il poursuit sur cette lancée, d’ici 2026, le Canada aura dépensé 39 milliards de dollars uniquement pour le service de la dette. C’est plus que les 8,3 milliards de dollars pour les services de garde d’enfants, que les 25,6 milliards de dollars pour les prestations d’assurance-emploi, et que les 27 milliards de dollars pour l’Allocation canadienne pour enfants, qui sont tous des programmes prévus dans ce budget.
Nous devons faire une introspection et nous demander d’où vient cet argent. Il est généré sous forme de chiffres sur un écran, puis imprimé sur du papier coûteux, ou sur des billets en plastique de nos jours, un autre produit du secteur des ressources. Le gouvernement imprimera plus d’argent qu’il n’en recevra des contribuables canadiens. N’est-ce pas une recette pour un désastre? Je sais ce qu'en pensent les habitants de ma circonscription, et ce n’est pas joli.
Que promet le gouvernement aux Canadiens? J’ai entendu parler de nombreux programmes gouvernementaux, mais qu’est-ce qui fait tourner l’économie malgré ces dépenses incroyables dans les programmes gouvernementaux et l’augmentation du nombre de fonctionnaires? Le secteur privé ne construit-il pas l’économie en produisant des services et des produits de valeur? Il emploie des gens pour ce faire. Les entreprises et les employés paient ensuite des impôts qui soutiennent les besoins de la société.
Les programmes gouvernementaux construisent-ils l’économie à partir de l’argent imprimé? Cela n’a pas fonctionné dans d’autres pays ni dans l’histoire. Chaque personne au Canada doit maintenant en moyenne 33 000 $ en dette fédérale. Le gouvernement libéral veut-il que les gens en dépendent au lieu d’avoir un emploi rémunéré? J’espère que non, mais ce budget va-t-il dans ce sens?
Les Canadiens et les générations futures devront supporter le fardeau du gouvernement qui a doublé la dette nationale, et pour quoi? J’ai hâte que les députés m’interrogent sur les programmes gouvernementaux. Qu’en est-il de la rubrique de la relance de 100 milliards de dollars dans le budget? S’agit-il de plus d’emplois gouvernementaux?
Je parle en pensant aux gens de ma circonscription. Ce sont des gens qui travaillent dur, qui n’ont pas froid aux yeux et qui sont motivés par les résultats. Veulent-ils un budget avec des cadeaux? Non. Il y a des gens incroyablement intelligents, novateurs et travailleurs dans ma circonscription et dans tout ce grand pays qui sont prêts à investir dans des entreprises et à embaucher des gens dynamiques pour produire des services ou des produits qui sont valorisés. Le gouvernement cherche-t-il à faire cela avec ce budget? Les habitants de ma circonscription en doutent. Si le gouvernement se concentrait autant sur le retour au travail des Canadiens que sur le marketing et les slogans, les habitants de ma circonscription s’en porteraient mieux.
Ici, les parlementaires doivent respecter certaines règles de procédure et de conduite. Il me serait impossible de transmettre fidèlement les sentiments des habitants de ma circonscription en utilisant leurs propres mots. Je me ferais réprimander et je serais certainement obligé de retirer mes propos.
Tous les partis ont accepté de prendre des mesures temporaires pour remédier aux difficultés de gestion des travaux de la Chambre, mais depuis, même si nous avons adopté de nouvelles méthodes pour représenter les Canadiens à la Chambre, nous sommes plus dysfonctionnels que jamais. Bien que cette nouvelle méthode en ligne ait été simplifiée, il a fallu des mois de bricolage technique fastidieux. Rien ne pourra remplacer la capacité de regarder un collègue dans les yeux et parler de nos électeurs.
Les promesses de dépenses n’ont jamais été aussi élevées et il n’existe aucun plan pour équilibrer le budget. Des générations de Canadiens vont faire les frais des promesses du gouvernement libéral. L’effet boule de neige de cette pandémie sur chaque secteur de l’économie, sur chaque moment de notre vie ne sera pas facilement oublié. Je me souviens des taux d’intérêt de 20 % sur mon hypothèque, et c’était une réponse à l’inflation des années 1970. Les députés peuvent-ils imaginer ce que cela ferait à l'hypothèque de mes concitoyens aujourd’hui?
L’avenir du Canada ne repose pas sur un slogan, une campagne ou même un seul parti politique, mais sur la détermination de notre peuple à travailler, à innover et à prospérer.
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Madame la Présidente, cela me fait toujours plaisir d'être présente à la Chambre.
Bien sûr, quand je parle de chez moi, dans ma circonscription, c'est important. Or, quand je suis ici, je trouve que mes mots ont plus d'importance.
[Traduction]
Je voudrais prendre un instant pour remercier ma concitoyenne, Paddy Bossert, de la très belle épinglette qu’elle m’a offerte. Elle et Dale Bossert soutiennent depuis un moment la circonscription de Calgary Midnapore. L’épinglette représente une plume et de l’encre, et elle dit que c’est parce que j’ai une belle écriture. Je ne crois pas que mes collaborateurs seraient de cet avis, mais je remercie néanmoins Mme Bossert de cette très belle épinglette que je porte à la Chambre aujourd’hui.
J’étais à l’émission Alberta Primetime avec l’intervenante précédente, la députée d’, et j’y ai cité deux articles sur le budget que je vais de nouveau mentionner aujourd’hui. Le premier est un article d’Andrew Coyne, qui est évidemment plutôt conservateur, mais qui passe aussi, me semble-t-il, pour quelqu’un de très raisonnable. Il dit dans son éditorial, et je cite, qu’il s’agit d’un budget tous azimuts, mais qui ne dit pas comment nous allons payer tout cela. Ces lignes ont vraiment trouvé écho en moi.
L’autre article dont je parlais est un article de Rosenberg paru dans le Globe and Mail. Il y dit quelque chose que je trouve très intéressant, à savoir qu’avant, le budget était un document économique. C’était un document sur l’avenir économique du Canada. En fait, c’est ce qu'on m'a inculqué enfant, à savoir qu'une famille gagne une certaine somme par mois, qu'elle en dépense une partie et qu'elle épargne ce qui lui reste. J’ai été très surprise en arrivant dans le monde des politiques publiques de découvrir qu’il s’agit des dépenses prioritaires pour l’exercice, quelles qu’elles soient. Rosenberg souligne par ailleurs dans son article que ce budget n’est même pas un document économique, mais un document de sociologie appliquée destiné à recueillir des voix, ce qui est vraiment triste à dire au sujet du gouvernement et de ce budget.
Ce qui m’attriste le plus, c’est que je suis convaincue que chaque discours du Trône et chaque budget est une occasion d’aborder l’avenir avec confiance et avec des possibilités, surtout au sortir d’une pandémie. Les Canadiens ont du mal en ce moment à voir l’avenir et à espérer. Ce document ne les y encourage pas.
Nous constatons à quel point la façon lamentable dont ont été menés l'approvisionnement en vaccins et leur distribution dans l'ensemble du Canada retarde le retour à la vie d’avant. Nous devons redémarrer le Canada. Notre économie s’écroule, sans parler de la dette et du déficit dont mes collègues ont déjà parlé, tout comme de l’inflation et de la masse monétaire. Dans la dernière question, on a dit que la fille de quelqu’un pensait que le Canada pouvait imprimer de l’argent.
L’offre est limitée en raison des actions du gouvernement et du manque de biens. Le commerce se trouve également dans une mauvaise situation dans la présente économie. Une crise touche actuellement les expéditeurs, les distributeurs et les entreprises qui utilisent des conteneurs. Une personne de ma circonscription m’a affirmé qu'elle payait 2 000 $ pour expédier un conteneur de la Chine avant la pandémie. Aujourd’hui, il en coûte 8 500 $ par conteneur. Ce sont des coûts qui seront refilés aux consommateurs.
Les intérêts vont commencer à grimper. La hausse touchera tout d’abord les taux variables, qui ne cesseront d’augmenter. En ce qui concerne la dette des ménages, les gens réduisent le solde de leurs cartes de crédit, mais s'endettent davantage en raison du prix des maisons. De plus, les petites et moyennes entreprises éprouvent des difficultés.
Pendant la pandémie, la situation en santé mentale a été horrible. La semaine dernière, j’ai été très fière d’animer une séance, avec un psychologue de ma circonscription, sur l’éducation des adolescents pendant une pandémie, afin d’aider la prochaine génération de Canadiens qui souhaitent voir une lueur d’espoir pendant cette pandémie, une façon d’en sortir. Il s’agit là d’initiatives que le budget ne prévoit pas. J’ai reçu tellement de messages tristes de personnes âgées, qui me disaient être complètement déprimées et même envisager le suicide. Nous devons redémarrer le Canada.
Je défends sans relâche les intérêts du secteur de l'aviation à la Chambre. Voici un extrait d'une déclaration publiée par le Conseil national des lignes aériennes du Canada:
Alors que les taux de vaccination continuent de grimper dans le monde, les pays annoncent des plans pour le redémarrage en toute sécurité de leurs secteurs du voyage et du tourisme, en s’appuyant sur les analyses fournies par les Centres européens de contrôle et de prévention des maladies ainsi que par les Centres américains de contrôle des maladies. [...] Hier, le Conseil national des lignes aériennes s’est joint à plus de 60 autres organisations de l’industrie pour écrire au premier ministre sur le besoin urgent pour le Canada d’aller de l’avant avec un plan de redémarrage pour l’économie globale et pour le secteur du voyage. Les pays qui réussissent leur plan ne feront pas que relancer en toute sécurité l’aviation et leur économie globale, ils prendront des emplois et des investissements aux pays qui ne le font pas. Nous devons agir maintenant au nom des centaines de milliers de Canadiens de toutes les régions du pays dont le gagne-pain dépend des voyages et du tourisme.
La situation du Canada n'est pas unique. D'autres pays ont un plan de redémarrage et sont en train de redémarrer. Je mentionnerai quelques exemples qui m'ont été signalés par le Conseil canadien des affaires, qui a dit ceci:
D’autres pays et gouvernements montrent déjà le chemin que nous devons suivre. En février, le Royaume-Uni a dévoilé une feuille de route, qui comprend quatre étapes et des indications claires pour un retour à une vie normale. Par exemple, à l’étape 3, la plupart des entreprises, sauf celles dans les secteurs les plus risqués, peuvent rouvrir tout en respectant les lignes directrices de la santé publique.
Nous devons relancer l'économie du Canada.
Les Centres for Disease Control and Prevention américains ont émis des directives pour les personnes qui ont été entièrement vaccinées et ont défini quelles activités peuvent reprendre en toute sécurité, ce qui comprend les voyages intérieurs sans tests ou période de quarantaine. Ici même, au Canada — chez nous —, la Saskatchewan a récemment annoncé sa feuille de route en trois étapes vers la reprise économique qui établit un lien direct entre la levée des restrictions et les progrès de la vaccination. Par exemple, dès que 70 % des personnes âgées de 30 ans et plus auront reçu une première dose, les rassemblements publics intérieurs pouvant aller jusqu'à 150 personnes seront permis, à condition de respecter la distanciation physique et les directives applicables au port du masque. Nous devons relancer l'économie du Canada.
Toujours au sujet du plan de déconfinement de la Saskatchewan, la phase 1, du 4 mai au 1er juin, prévoit la réouverture des services médicaux jusque-là restreints; la phase 2, la réouverture des commerces et de certains services à la personne; la phase 3, la réouverture des lieux de culte, des rassemblements publics et privés à l’intérieur d'un maximum de 15 personnes et à l’extérieur, de 30 personnes; et la phase 4, la réouverture des camps de jour pour les enfants et les jeunes, des piscines extérieures et des parcs à jets d’eau ainsi que des bibliothèques, des musées, des galeries d’art, etc. Les Canadiens ont hâte. Il faut réinventer le Canada.
Mais il faut néanmoins être prudents. Si le gouvernement doit penser à la reprise, les Canadiens aussi doivent y réfléchir. Quand ils cesseront de recevoir des prestations, il faut que les Canadiens, s’ils n’ont pas d’emploi, se demandent pourquoi il en est ainsi. Leur restaurant a-t-il fermé? Leur commerce a-t-il fermé? Pourquoi? Il faut que les propriétaires d'entreprises se demandent si leur affaire repose sur des bases solides.
Voici la question suivante que les Canadiens devraient se poser. Qu’est-ce qu’ils n’ont pas pu faire pendant l’hiver ou le printemps parce qu’ils n’étaient pas vaccinés, conséquence de l’impéritie d’un gouvernement sans vision et sans plan de relance? L’un de leurs proches est-il mort? L’une de leurs connaissances s’est-elle vu refuser une chirurgie? Quelqu’un a-t-il dû quitter son emploi pour faire l’école à la maison? Quelqu’un a-t-il dû quitter une association quelconque? Par exemple, mon fils a dû cesser le hockey, qui lui faisait faire de l’exercice et lui procurait beaucoup de plaisir.
Mais surtout, je voudrais que les Canadiens se demandent vraiment ce qu’ils veulent comme avenir. Est-ce qu’ils veulent être propriétaires de leur maison? Un tel projet me semble très compromis, vu la direction que nous fait prendre le gouvernement. Veulent-ils fonder une famille? Ils auront peut-être du mal à la nourrir à cause de l’inflation et du prix des aliments et de l’essence, laquelle est à 127,9 cents le litre chez moi, à Calgary. Veulent-ils acheter une voiture? Pourquoi faudrait-il que ce soit une voiture électrique? Pourquoi pas une voiture diésel? D’ici à ce que le gouvernement ait mis en place les infrastructures nécessaires à la voiture électrique, nous serons déjà passés à l’hydrogène.
Il faut que le Canada redémarre de façon intelligente. Cependant, les Canadiens n’ont pas à organiser leur vie conformément à ce que le gouvernement a prévu. Ils peuvent l’envisager différemment. Ils ont le choix. Le gouvernement aurait pu bien faire les choses, mais il a failli à la tâche. Il faut faire redémarrer le Canada.
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Madame la Présidente, j’interviens aujourd’hui pour parler d’une mesure vraiment sans précédent, en l'occurrence la Loi d’exécution du budget prévoyant le déficit libéral le plus important et le plus attendu de l’histoire du Canada. Habituellement, parmi ceux qui écrivent une page d’histoire, il y a ceux dont on se souviendra en bien et ceux dont on gardera un mauvais souvenir.
À en juger par ce budget, il est évident que le gouvernement actuel ne sera pas bien vu par les générations futures, celles qui subiront les conséquences de ce budget libéral massivement déficitaire qui entraînera une augmentation des impôts par rapport à ce que nous payons aujourd’hui, une réduction des services et une hausse de l’inflation et des coûts du service de la dette. Tous ces facteurs varieront en fonction des choix politiques qui seront faits dans les années à venir, mais globalement, il est beaucoup plus probable que la situation des générations futures soit moins reluisante que celle de la génération d’aujourd’hui.
Je sais combien mes arrière-grands-parents et mes grands-parents ont travaillé dur pour rendre ce pays aussi fort et prospère qu’il l’est aujourd’hui. Ils ont fait des sacrifices pendant deux guerres mondiales et une dépression, élevant leurs familles tout en ayant la maîtrise des finances publiques. Je pense à la génération plus récente de mes parents qui a fait tant de sacrifices à la fin des années 1980 et au début des années 1990 quand le dernier gouvernement libéral a réduit de façon draconienne les dépenses et les services offerts aux Canadiens tout en imposant le fardeau fiscal le plus lourd de l’histoire du pays à ce jour. Tous ces sacrifices risquent d’avoir été vains en raison du manque de reddition de comptes et de responsabilité financière dont le gouvernement libéral a fait preuve au cours des cinq dernières années et demie, notamment dans son nouveau plan pour les années à venir.
Nous sommes confrontés à des défis exceptionnels et les libéraux ont prouvé dans ce budget qu’ils ne sont pas à la hauteur pour les relever. En fait, nous ne pouvons pas compter sur les facteurs sur lesquels les générations précédentes ont compté pour assurer la prospérité de notre pays et la maintenir. Il n’y a pas de baby-boom d’après-guerre à l’horizon, et le flux constant de migrants qualifiés vers notre pays risque de s’amenuiser dans un proche avenir alors que le reste du monde s’éveille à la crise du vieillissement de la population et aux conséquences du déclin démographique massif. Il y aura de moins en moins de contribuables productifs pour assurer le service toujours croissant des déficits annuels et de la dette.
De nombreuses denrées et marchandises qui ont fait du Canada une puissance économique risquent d’être éliminées progressivement par les politiques du Forum économique mondial et de notre gouvernement libéral. Des produits tels que le pétrole, les automobiles et les minéraux sont menacés par une réduction draconienne de production en raison des politiques de destruction de la demande mises en œuvre par des gouvernements conscientisés.
Malgré la popularité grandissante des véhicules électriques, la rareté des matières premières nécessaires comme le cuivre, le cobalt et le lithium, entre autres, rendra ces solutions de transport moins accessibles aux familles de travailleurs. Compte tenu de l'adoption de mesures libérales comme le projet de loi à la législature précédente, il est peu probable qu'on voie même de nouvelles mines être autorisées à temps pour profiter de l’essor des matières premières vertes, ce qui nous rendra dépendants de concurrents mondiaux étrangers comme la Chine, qui fixeront les prix pour nos consommateurs et exerceront un contrôle sur l’approvisionnement du marché.
La confluence des facteurs qui ont fait la prospérité de notre pays, comme une population jeune, une immigration dynamique, la responsabilité fiscale et une consommation croissante de ressources naturelles, a été inversée. Nous avons maintenant une population vieillissante, une dette qui échappe à tout contrôle et des perspectives d’immigration bientôt plus limitées, tandis que les ressources qui ont fait la prospérité de notre pays sont en train de disparaître graduellement. Je n’ai vu nulle part dans ce budget libéral un plan concret pour relever ces défis. C’est un échec.
En ce qui concerne l’environnement, qui constitue une part importante de ce budget libéral, je constate d’autres échecs importants. Le comité des ressources naturelles étudie les carburants à faible teneur en carbone et renouvelables. Je souscris au consensus selon lequel nous devons faire davantage dans ce domaine afin d’être compétitifs sur le plan économique et de réduire les émissions de carbone. Je me suis réjoui d’apprendre que les libéraux ont lancé un nouveau crédit d’impôt pour promouvoir le captage, l’utilisation et la séquestration du carbone. Il y a toutefois une attrape majeure. À la page 190 du budget, les libéraux disent clairement: « Il n’est pas prévu que le crédit d’impôt à l’investissement soit offert aux fins des projets de récupération assistée du pétrole ».
C’est une gifle pour ma circonscription. Cela signifie essentiellement que l’Alberta et la Saskatchewan ne devraient pas se donner la peine de présenter une demande. Cela nuira considérablement à l’investissement dans le captage du carbone, qui est déjà utilisé efficacement dans ma circonscription à la raffinerie de Sturgeon, qui a capté plus d’une mégatonne de dioxyde de carbone en moins d’un an. On pourrait créer des dizaines de milliers d’emplois et produire les plus faibles émissions de diésel au monde, mais les libéraux ont essentiellement interdit à ces provinces l’accès à ce crédit d’impôt.
Cette mesure est déphasée par rapport à nos concurrents commerciaux aux États-Unis où, en vertu de la politique 45Q, un crédit d’impôt plus limité est offert aux producteurs qui misent sur la récupération assistée de pétrole. Pourquoi les libéraux tournent-ils le dos, une fois de plus, au secteur de l’énergie de ce pays, surtout au moment où elle prend l’importante mesure de décarboniser ses activités grâce à des investissements coûteux dans le captage du carbone?
La véritable raison est-elle que les libéraux ne supportent pas de voir une industrie des hydrocarbures prospère et durable dans ce pays? C’est la seule raison que je vois, et c’est honteux. C’est honteux parce que cela montre que les libéraux ne souhaitent pas vraiment trouver les solutions les plus rentables pour réduire les émissions de carbone. Ils s’intéressent seulement aux solutions qui proviennent de groupes qui ne souhaitent pas travailler avec notre secteur pétrolier et gazier.
Le gouvernement prétend qu’il ne choisit pas les gagnants et les perdants dans cette industrie, mais ses décisions montrent le contraire. Je suis fier que sous un gouvernement conservateur, nous soutiendrions le captage du carbone dans tous les secteurs, qu’il s'agisse de récupération assistée ou non. Sous la direction des conservateurs, nos émissions seraient considérablement réduites, tandis que le nombre d’emplois dans le secteur pétrolier et gazier augmenterait.
J’en suis à plus de la moitié de mon intervention et je n’ai même pas mentionné que le gouvernement a failli à la tâche pendant la pandémie de COVID-19. Nous sommes tous conscients que le Canada traverse une période difficile. Il y a plus d’un an maintenant que des mesures de confinement sont imposées puis levées et cette situation pèse lourd sur les familles et les petites entreprises. Voilà pourquoi, au cours de la dernière année, les conservateurs ont appuyé le gouvernement en lui permettant d’adopter rapidement des mesures d’aide au revenu massives.
Nous espérions que les libéraux profiteraient de cette bonne volonté et feraient le travail correctement, ou du moins que s’ils le faisaient mal la première fois, ils rectifieraient le tir dès que possible. Malheureusement, ils ont fait le contraire. Ils ont profité de la pandémie et de l’impasse politique au Parlement pour gouverner comme s’ils avaient une majorité, menaçant de déclencher une élection surprise en pleine crise sanitaire plutôt que de collaborer avec les partis d’opposition pour faire ce qui est le mieux pour le Canada.
Nous le voyons chaque jour à la période des questions. Nos questions élémentaires sont traitées avec dédain. Les ministres ne se donnent même pas la peine de les écouter et ils choisissent de tenir des propos non parlementaires, accusant l’opposition de mentir ou d’induire les Canadiens en erreur. Ils n’ont que faire des critiques constructives ou de nos propositions de changements positifs.
Prenons, par exemple, la Subvention salariale d’urgence du Canada. En théorie, c’est un excellent programme qui vise à protéger les emplois et l’économie. Toutefois, j’ai parcouru les rapports trimestriels des entreprises et j’ai été choqué de voir combien d’entreprises rentables utilisent l’argent des contribuables, servi sur un plateau d’argent par les libéraux, pour accroître leurs profits. Bon nombre de ces entreprises ont touché cette subvention tout en mettant à pied des centaines de travailleurs, mais les libéraux n’avaient imposé aucune condition. Ces entreprises n’ont aucun compte à rendre.
J’ai lu dans le budget que les libéraux ont une belle solution à cela. Ils récupéreront la subvention salariale auprès des entreprises qui augmentent la rémunération de leurs cadres supérieurs. J’ai cru à une blague. Ces entreprises dépensent des milliards en rachats d’actions et en dividendes, et les libéraux disent que, si elles augmentent la rémunération de leurs cadres supérieurs, ils récupéreront la subvention. C’est risible. Les grandes entreprises et les responsables des relations avec le gouvernement se régalent grâce au , mais aux frais des contribuables.
Nous devons changer de cap afin de maximiser la croissance dans les années à venir tout en revenant à la responsabilité financière, ce qui passe par un plan clairement défini pour que notre pays puisse renouer avec l’équilibre budgétaire et faire face à l’endettement croissant et aux défis de demain. Nous avons déjà affronté ce type de problèmes, par exemple pendant la crise financière de 2008. Sous la direction des conservateurs, le pays s’est redressé comme jamais auparavant, et nous sommes prêts à redoubler d’efforts pour remettre le pays sur les rails et assurer notre avenir.
Dans ma courte intervention d'aujourd’hui, j’ai parlé des graves problèmes qui découlent de la mauvaise gestion financière des libéraux, qu’il s’agisse de leurs programmes mal conçus ou de leurs programmes conçus pour exclure d’emblée des industries et des régions importantes de ce pays. J’ai souligné quelques tendances très préoccupantes, comme la menace d’un recul démographique, la baisse de l’immigration et le vieillissement de la population. Ce sont des défis déjà difficiles à relever pour des gouvernements dans les meilleures conditions.
Ce que nous voyons de la part du gouvernement libéral, c’est qu’il est prêt à dépenser sans compter pour être réélu, au lieu de dépenser pour relever aujourd’hui les défis de demain. Il est évident que seul un gouvernement conservateur peut redresser la situation du pays et assurer notre avenir.
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Madame la Présidente, j'ai le plaisir de parler ce matin du projet de loi .
On se souvient que le Bloc québécois a voté contre le budget, parce que des conditions importantes que nous avions mises n'étaient pas incluses. Nous allons tout de même voter en faveur de la mise en œuvre du budget. En effet, il comporte un paquet de mesures qui peuvent être intéressantes.
Toutefois, cela ne veut pas dire que nous lâcherons le combat que nous menons, notamment en ce qui a trait aux transferts en santé. À mon sens, il est inconcevable qu'un gouvernement qui enregistre cette année un déficit de plus de 350 milliards de dollars refuse encore aujourd'hui d'aider les paliers de gouvernement qui ont les responsabilités telles que le stipulait le contrat initial.
Le fédéral payait 50 % des frais, et non 22 %. À ce rythme, nous serons à 20 % d'ici cinq ans. Ce que demandent les provinces et le Québec, de façon unanime, c'est 35 %. Cela correspond à 28 milliards de dollars et, ô grand hasard, cela correspond aussi à la marge de manœuvre que le gouvernement a décidé de réduire de son déficit. Je pense donc que les libéraux auraient la possibilité de le faire.
L'autre grande condition que nous avions mise concernait une augmentation décente des pensions pour les aînés. Je ne parle pas ici de l'augmentation d'à peu près 1,75 $ qu'ont reçue ceux ayant bénéficié de la plus forte augmentation et qui permet de prendre un café de plus dans l'année. Je parle d'une augmentation décente de 110 $ par mois, ce qui n'est quand même pas beaucoup.
J'ai l'impression que nous répétons souvent les mêmes choses. Or quand cela ne rentre pas, il faut le répéter. Dans un contexte où on cherche à lancer un plan de relance, avec des dépenses de plus de 100 milliards de dollars, comment peut-on justifier de ne pas donner de l'oxygène aux personnes âgées avec un montant de 110 $ par mois?
C'est un petit montant. Ces gens ne vont pas le mettre à la banque pour plus tard, ils vont le dépenser. C'est exactement ce dont nous avons besoin, dans notre économie, cette année. Nous avons besoin d'une relance, de donner de l'oxygène, de soulager ces gens qui ont abondamment souffert de la pandémie.
Une autre inquiétude que nous avons à l'égard du projet de loi C-30 est qu'on y jette les bases d'un régime canadien de réglementation des valeurs mobilières. Historiquement, le Bloc québécois s'y est toujours opposé, et nous ne sommes pas les seuls: le gouvernement du Québec et le milieu des affaires au Québec sont unanimes. La Fédération des chambres de commerce du Québec, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Finance Montréal, le Centre financier international, le Mouvement Desjardins, le Fonds de solidarité de la FTQ et la plupart des entreprises, notamment Air Transat, Transcontinental, Canam, Québecor, Metro, La Capitale, Cogeco et Molson, sont du même avis.
Pourquoi tous ces gens de l'économie québécoise se disent-ils que cela n'a pas de bon sens que le Québec perde encore du contrôle au profit de l'Ontario?
C'est effectivement ce dont il s'agit: déplacer une place financière forte vers Toronto. Je sais que je suis à la Chambre, que je dois rester calme et avoir un bon vocabulaire, mais maudine que ça devient difficile de rester calme devant cette expropriation financière constante. Ce qu'on veut faire, c'est rendre les Québécois dépendants pour qu'ils sentent qu'ils ont besoin du grand Canada et qu'ils veuillent rester dedans. Voilà le plan de fond.
Pourquoi changer quelque chose qui fonctionne bien?
La commission des valeurs mobilières du Québec est très efficace, et il est important d'avoir une place forte sur le plan économique. C'est entre autres cette institution qui a exigé, malgré la vente de la Bourse de Montréal à la Bourse de Toronto, le maintien d'une place boursière à Montréal. Je me permets de dire que, si c'est Toronto qui avait décidé, il n'y aurait plus de place boursière à Montréal.
Plusieurs emplois en découlent. Le secteur financier représente 150 000 emplois et 20 milliards de dollars au PIB. Montréal est la 13e place financière au monde. Les 578 sièges sociaux au Québec nous procurent 50 000 emplois. Comme il s'agit de sièges sociaux, ce ne sont pas seulement des emplois ordinaires, ce sont 50 000 emplois bien rémunérés qui en créent d'autres. Quand un siège social est au Québec, parce que les places financières y sont et parce que c'est là que ça se décide, on a tendance à donner des contrats au Québec et à orienter sa stratégie en conséquence.
Voilà ce que le fédéral veut enlever. J'ai une petite nouvelle pour le gouvernement: nous ne le laisserons pas faire. Nous allons travailler là-dessus en proposant des amendements. J'espère que les gens du gouvernement entendront raison et défendront les intérêts du Québec. Je rappelle qu'il y a des élus du Québec dans leur parti.
Bien sûr, le projet de loi C-30 est énorme et ne couvre pas tout. Nous applaudissons quand même la prolongation des programmes d'aide spéciale jusqu'au 25 septembre, comme la Subvention salariale d'urgence du Canada et l'Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial.
Par contre, je considère que les pourcentages rapetissent rapidement. Les entreprises ne sont pas si rétablies que cela; il faut faire attention de ne pas retirer ces aides trop rapidement, car les entreprises ont besoin de prévisibilité. La semaine passée, j'ai encore reçu des appels d'entreprises qui ont résisté jusqu'à maintenant, mais elles me disent être sur le bord de ne plus pouvoir résister. Ce n'est pas le temps de les priver d'oxygène.
La création du programme d'embauche est une bonne idée. L'interdiction d'une prime pour la haute direction des entreprises qui ont reçu la subvention salariale est une excellente idée. J'espère que ce sera respecté à la lettre.
Tant qu'à parler de subventions salariales, je ne peux m'empêcher de faire une parenthèse. C'est dommage que je ne puisse faire référence à la présence des gens à la Chambre, parce que j'aurais bien nommé quelqu'un. Mon collègue conservateur précédent a fait plusieurs fois référence à la subvention salariale en dénonçant le fait que le gouvernement avait donné des subventions salariales aux entreprises qui donnent des gratifications. Pourtant, les conservateurs, les libéraux et le NPD ont tous pris la subvention salariale. Ils osent lancer des accusations sous le ton de scandale sans aucune gêne. C'est fou.
Parfois, je crois rêver. J'entends ce que dit un député et je me demande s'il a vraiment osé dire cela encore une fois. Que l'on fasse preuve de décence. Je lance mon appel à ces trois formations politiques qui se sont carrément approprié les fonds publics. Voilà la façon polie de dire ce que j'ai en tête. Je leur demande de rembourser cet argent, car c'est l'argent des contribuables québécois et canadiens. On ne doit pas faire une campagne électorale avec de l'argent public, surtout si l'on refuse de modifier les lois sur le financement public des partis politiques. C'est doublement révoltant.
On annonce des mesures pour contrer l'évitement fiscal dans le budget. C'est correct, mais elles me semblent mineures. Il y a d'autres choses à faire. Je sais qu'on est tanné de nous entendre parler de cela parce que cela ramène le singe sur leur épaule, mais quand va-t-on bouger sur la question des paradis fiscaux? Pour ce qui est des déficits, on serait en surplus budgétaire si l’on avait le courage et l'audace de bouger sur cette question. Faisons bouger les choses.
L'argumentaire selon lequel les membres du gouvernement ne peuvent pas voter en faveur du projet de loi , qui vise à favoriser le transfert des PME, entre autres dans le secteur agricole, parce que c'est de l'évitement fiscal fait friser les poils de mon dos; poils que je n'ai pas. C'est hallucinant.
On annonce quelques petites mesures positives sur les véhicules zéro émission. C'est aussi très bien que l'on prolonge le report d'impôt sur les ristournes pour les coopératives. L'industrie le demande depuis toujours. Or je me demande une chose: pourquoi ne pas rendre cette mesure permanente plutôt que de l'étirer encore pendant cinq ans?
Veut-on savoir quelle est la vraie réponse? Le gouvernement veut garder ces gens-là dépendants et polis. Dans trois ans et demi ou quatre ans, il va falloir qu'on recommence à quémander au bon gouvernement généreux de prolonger les mesures. Les gens sont plus polis dans ce cas-là. Le gouvernement veut nous garder dépendants et les Autorités canadiennes en valeurs mobilières ont le même objectif.
Le Bloc québécois sera là pour lutter contre cela.
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Madame la Présidente, c’est toujours un immense honneur de prendre la parole au nom des citoyens de Timmins-Baie James.
Je crois que si quelqu’un avait déclaré à la Chambre en mars dernier que nous serions encore aux prises avec la COVID aujourd’hui, avec des confinements et cette terrible pandémie, il nous aurait été impossible à tous de même imaginer comment trouver une sortie de crise.
Nous traversons cette pandémie, mais il est vraiment important de souligner qu’il reste de graves lacunes et de sérieux problèmes, et il me semble que bien des enseignements qui auraient dû être tirés ne l’ont pas été.
Je lisais ce matin un article sur la faute professionnelle politique qui a été commise au Canada au palier provincial comme fédéral, avec des dirigeants qui refusent de regarder en face la crise de la pandémie et de reconnaître ce à quoi nous sommes confrontés. Nous nous rappelons que le premier ministre Kenney a balayé la COVID du revers de la main, la qualifiant de moins dangereuse qu’une grippe, mais nous voyons que les services de soins intensifs sont débordés en Alberta et que le pays compte maintenant plus de 25 000 morts. Le premier ministre Doug Ford a promis d’utiliser un « anneau de fer » pour protéger les aînés dans les établissements de soins de longue durée. Tout ce qu’il a fait, c’est protéger les investisseurs pour qu’ils ne soient pas inculpés après l’horrible négligence qui a causé la mort de nos proches, de nos parents, de nos cousins et de nos grands-parents dans ces établissements. Des comptes devront être rendus dans ces affaires.
Je parle de cette situation parce que les citoyens de ma région sont épuisés. Ils rêvent de pouvoir boire une bière à une terrasse avec des amis. Ils comptent les jours. Les Canadiens ont fait leur part. Ils ont remarquablement suivi les règles, se sont montrés responsables, ont fait le nécessaire et ils ont sur leurs épaules un incroyable fardeau économique, émotionnel et psychologique. Plus longtemps nous resterons sans pouvoir dire que l’épreuve est bien passée, plus ce sera difficile, et je redoute que nombre d’entreprises ne rouvrent pas leurs portes.
Le week-end dernier, on a relevé 128 nouveaux cas de COVID dans la région de Timmins. Nous avons des cas dans la prison de Monteith. Nous en avons maintenant dans le centre d’Ontario Power Generation de Cochrane. Nous avons aussi plusieurs cas sur le site minier de Detour Lake où les entrepreneurs vont et viennent. Nous avons 17 nouveaux cas dans la Première Nation de Fort Albany, et je crois savoir qu’il y a maintenant des cas à Attawapiskat. C’est très préoccupant, étant donné que nous avons beaucoup de collectivités le long de la baie James où il arrive que 15 ou 18 personnes vivent sous un même toit et où il est impossible de vraiment s’isoler. Quand je vois 17 nouveaux cas au cours du week-end à Fort Albany, une sonnette d’alarme retentit. Timmins a déclaré l’état d’urgence à cause de la COVID. La collectivité de Moosonee, qui a un tout petit hôpital, compte 38 cas. L’état d’urgence a été déclaré.
Je demande au gouvernement fédéral d’engager les ressources nécessaires pour aider nos collectivités à s’en sortir. Nous avons besoin de la capacité d’intervention qui a été promise et qui doit être sur le terrain maintenant. Nous devons être en mesure de mettre en place les soutiens nécessaires pour les unités de santé, les hôpitaux, les médecins et les travailleurs de première ligne qui s’occupent de personnes en situation de grande marginalisation et qui n’ont pas d’endroit convenable où rester. Je pense au personnel de Living Space à Timmins qui travaille avec les sans-abri. Ils sont en première ligne de la catastrophe médicale qui se déroule dans nos collectivités et nous devons leur offrir un soutien. C’est ce que je demande au gouvernement fédéral, et je ferai un suivi auprès de la , car nous avons besoin de ce soutien maintenant pour garder les gens en vie. Tous ceux d’entre nous qui ont vécu les trois confinements et les quelque 15 mois de cette crise avec de l’espoir à l’horizon conviennent que nous ne pouvons pas perdre d’autres personnes encore à cause de cette situation.
Je vois le gouvernement se féliciter encore et encore du déploiement des vaccins, mais soyons réalistes. À l’heure actuelle, seulement quelque 2 % de la population a reçu la deuxième dose. Tant qu’une personne n’a pas reçu la deuxième dose, elle n’est pas entièrement protégée contre la COVID, donc cette idée d’un été à une seule dose est ridicule. Il faut qu’il y ait suffisamment de personnes ayant reçu deux doses pour que nous puissions reprendre en toute sécurité la vie qui nous a manqué pendant si longtemps et voir les êtres chers que nous n’avons pas pu voir.
Cela soulève des questions sur les décisions qui ont été prises. Je sais que les membres du gouvernement n’aiment pas être accusés d’avoir pris une mauvaise décision en temps de crise, mais nous devons examiner les problèmes fondamentaux qui se sont produits concernant cette pandémie. Nous étions fondamentalement incapables, en tant que nation riche comme nous le sommes, de produire notre propre équipement de protection individuelle. Le gouvernement et le , qui est, je crois, le dernier des défenseurs de Davos, ont cru que le marché libre et les grandes entreprises pharmaceutiques s’occuperaient de nous.
Nous avons vu les États-Unis et le Royaume-Uni investir massivement dans leur production nationale de vaccins. Nous avons des entreprises de vaccins vraiment formidables qui essaient de décoller maintenant. La leçon que nous devons tirer de tout cela est que nous ne devons plus jamais nous retrouver dans une situation où nous sommes tributaires de grandes entreprises pharmaceutiques et d’autres pays pour répondre aux besoins de notre pays.
Avec les laboratoires Connaught, nous avions une installation de vaccins de calibre mondial qui nous a servi pendant 100 ans. Brian Mulroney s’en est débarrassé. Je n’entends jamais les conservateurs parler de l’idée brillante qu’ils ont eue de vendre un tel trésor national à leurs amis du secteur privé. Si nous avions les laboratoires Connaught en ce moment, je parie que beaucoup plus de gens auraient eu leur deuxième dose. Il y a des leçons à tirer de ces questions.
Pour ce qui est de Timmins—James Bay, des mesures très constructives ont été prises, ce qu’il est très important de reconnaître.
[Français]
Je voudrais dire félicitations à la communauté franco-ontarienne à Timmins pour la construction d'un nouveau centre culturel, le Centre culturel La Ronde inc.
Il s'agit d'un organisme qui joue un rôle essentiel pour le développement de la communauté franco-ontarienne. Je suis très fier que le gouvernement fédéral ait fait un investissement de 2,5 millions de dollars pour la construction de ce nouvel édifice du Centre culturel La Ronde inc.
En plus, les gouvernements fédéral et provincial ont fait un investissement de 2 millions de dollars pour aider l'équipe de la Fire Keeper Patrol à lutter contre la crise des opioïdes dans notre région, particulièrement dans le centre-ville de Timmins.
[Traduction]
Il y a eu de nombreux investissements judicieux. À propos de FedNor, le gouvernement libéral a enfin adopté la position que défendent les néo-démocrates depuis des années: FedNor devrait être un organisme indépendant. FedNor a toujours été le parent pauvre des agences de développement économique et un projet du ministère de l'Industrie, alors que nous avons toujours eu besoin d'un organisme indépendant, parce que l'économie du Nord de l'Ontario se distingue autant de l'économie du Sud de l'Ontario que l'économie de l'Alberta se distingue de celle de Toronto. Notre économie est axée sur les ressources et elle a besoin d'attirer de nouveau les investisseurs.
J'applaudis à cet élément du budget. Les gens pensent que j'interviens à la Chambre seulement pour rabrouer le gouvernement libéral. En général, cela me donne une raison de me lever le matin, mais, lorsque l'on fait de bons investissements, il faut le reconnaître et en parler. Les investissements dans FedNor sont très importants. FedNor a offert un soutien essentiel à bon nombre de nos entreprises et a aidé nos collectivités à traverser une période difficile.
J'ai fait pression sur le gouvernement et j'ai travaillé avec lui pour mettre en œuvre la proposition de la Fire Keeper Patrol. La région de Timmins ainsi que d'autres régions dans l'ensemble du pays sont frappées de plein fouet par une très grave crise des opioïdes. La Fire Keeper Patrol a présenté un excellent programme dans le cadre duquel des travailleurs autochtones patrouillent dans les rues 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 pour aider les itinérants et gérer la crise des opioïdes. Ils ont besoin d'un financement immédiat. Les personnes marginalisées, notamment les sans-abri, sont les plus à risque d'attraper et de transmettre la COVID, d'où l'importance du travail de la Fire Keeper Patrol.
J'aimerais ajouter qu'un financement record de 2 millions de dollars a été accordé au programme Emplois d'été Canada, ce qui permettra d'embaucher plus de 526 étudiants cette année provenant de collectivités allant d'Attawapiskat, dans le Grand Nord, jusqu'à celles dans les secteurs agricoles d'Earlton. Tout cela est important.
Les libéraux me demandent sans cesse pourquoi la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, contrat que le gouvernement a conclu avec l'organisme UNIS, a suscité en moi autant de colère. Nous avons collaboré avec le gouvernement fédéral. Chaque député à la Chambre a travaillé avec le gouvernement pour mener à bien un programme visant à embaucher des étudiants. On aurait pu offrir un travail à ces étudiants l'été dernier, mais on a plutôt choisi d'accorder tout l'argent à l'organisme UNIS, et le programme s'est soldé par un grand fiasco.
Je suis heureux de voir que de l'argent est consacré à l'embauche de jeunes Canadiens. Je suis ravi des travaux réalisés dans le dossier de FedNor et de la lutte contre la crise des opioïdes, mais je supplie le gouvernement de nous aider à gérer la crise de la COVID dont sont victimes nos collectivités, les travailleurs, les jeunes et les Autochtones.
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Madame la Présidente, nous sommes saisis de la Loi portant exécution du budget, loi qui va à l’encontre de l’esprit canadien et qui compromet désormais notre mode de vie.
Pour moi, le Canada est une nation pionnière, caractérisée par un esprit pionnier. Être canadien, c’est oser se lancer dans l’inconnu pour se bâtir une vie meilleure.
Les peuples autochtones qui ont survécu depuis des temps immémoriaux sur ces territoires vastes, mais inhospitaliers ont eux aussi été des pionniers. Les premiers colons européens qui sont arrivés ici, en quête de ressources, d’espace et de liberté, étaient aussi des pionniers, car ils savaient que leur entreprise était très incertaine. Les loyalistes qui ont quitté leurs communautés pour se diriger vers le nord étaient motivés par des idéaux que la révolution américaine avait trahis. Les anciens esclaves qui se sont enfuis vers le nord, au risque de représailles brutales, espéraient trouver la liberté dans un territoire qu’ils ne connaissaient pas. Les pionniers risquaient de mourir de faim dans leur marche vers l’ouest, en quête de nouveaux territoires. Des générations d’immigrants continuent de se succéder, qui quittent le pays qui leur est familier pour découvrir de nouveaux territoires et de nouvelles opportunités.
C’est l’histoire du Canada, une histoire de sacrifice et d’audace, de quête d’aventure, d’opportunités, de sécurité et de justice.
Aujourd’hui, alors que la plupart d’entre nous goûtent le confort d’un logement, nombreux sont ceux qui chérissent encore cet esprit pionnier en allant à la rencontre de la nature sous toutes ses formes, à toutes les époques de l’année, en skiant, en faisant de la randonnée, en couchant sous la tente, en faisant de longues promenades en forêt, sur des terrains accidentés, même lorsque personne ne les poursuit, et en préférant la cuisine au feu de bois plutôt que la cuisinière et le micro-ondes. Nous avons bravé les éléments pour survivre, et nous sommes prêts à nous aventurer dans le froid, la pluie et le pays des ours simplement pour le plaisir. Consciemment ou non, c’est parce que nous sommes fiers de notre identité et de notre patrimoine qui nous relient à une nature pas toujours très hospitalière. Nous restons un peuple de pionniers.
Tout d'abord, lorsque les gens choisissaient de quitter l’aisance et le confort d’un pays ou d’une région pour venir s’installer dans un endroit qui semblait inhospitalier, il est clair qu’ils n’agissaient pas seulement pour eux-mêmes. Pour bien des gens, les sacrifices du présent sont faits sciemment pour donner quelque chose de meilleur à la génération suivante. Ceux qui s’aventurent pour la première fois sur un nouveau territoire préparent le terrain pour leurs enfants et leurs petits-enfants qui grandiront dans cette région en profitant des avantages qu'offrent de nouvelles terres et ressources tout en bénéficiant de la sécurité créée par le dur labeur de leurs aïeux.
Cela aussi est essentiel à l’histoire du Canada. Ces vertus nationales sont le travail acharné, le courage et le sacrifice au service de la prochaine génération, dans l’espoir que nous pourrons toujours dire à nos enfants qu’ils auront des joies, des commodités et des possibilités que nous n’avons pas eues.
Vivre sur un nouveau territoire et avoir l’esprit d'un pionnier, c’est en partie reconnaître que nous devons travailler pour tout ce que nous avons et que nous pourrons garder ce que nous avons bâti. Avec une abondance de ressources naturelles devant nous, nous pouvons combiner notre travail et nos acquis pour créer un avenir pour nous et nos familles grâce à un effort acharné et soutenu. Le caractère des peuples autochtones et de ceux qui ont immigré ici de même que les particularités du pays même ont rendu cela possible et ont créé des communautés relativement égales où les possibilités étaient accessibles à tous.
C’était très différent de ce qu'il en était dans de nombreux pays du vieux continent où les ressources étaient souvent plus rares et où les aristocraties nationales ou étrangères vivaient souvent dans l’oisiveté, exploitant les autres. Ces types de sociétés, où la plupart des gens n’avaient pas de possibilités, ont été naturellement propices aux doctrines politiques mettant l’accent sur une redistribution par la violence. Une caractéristique intéressante de l’histoire du colonialisme européen en général est que des régions moins naturellement hospitalières, comme le Canada, ont finalement mieux réussi économiquement que de nombreuses régions du monde où il est plus facile de survivre.
L’histoire démontre que les premiers colonisateurs des régions chaudes étaient plus susceptibles d’être des privilégiés cherchant à s’enrichir par l’exploitation des peuples autochtones et des esclaves et par l’expropriation des richesses nationales. Notre pays, en revanche, a été colonisé par une plus grande proportion de migrants européens moins privilégiés qui étaient prêts à travailler dur pour survivre au lieu d’importer des esclaves. Les conditions d’environnements plus rudes comme celui du Canada ont également contraint à un plus grand degré de coopération initiale les nouveaux arrivants et les peuples autochtones.
L’histoire de la colonisation européenne est donc celle de régions riches qui s’appauvrissent et de régions pauvres qui s’enrichissent. Ce contraste montre le caractère unique de notre expérience nationale et l’impact particulier de l’esprit pionnier que les nouveaux arrivants au Canada, relativement plus pauvres, ont apporté avec eux.
Bien sûr, l’inégalité et l’exploitation sont des problèmes qui, à certains égards, subsistent au Canada encore aujourd’hui, notamment chaque fois que les gouvernements cherchent à imposer des fardeaux ingérables aux travailleurs et aux familles. Ceux qui luttent contre l’exploitation le font en s’engageant à cultiver et à maintenir notre esprit national de pionnier qui permet à ceux qui choisissent de se lancer dans de nouvelles aventures de pouvoir en tirer profit. Pour maintenir les abondantes possibilités et les avantages offerts par cet esprit de pionnier, nous devons continuer à être disposés à utiliser nos ressources naturelles et à les mettre à la disposition de ceux qui travaillent dans ces projets et de ceux qui les exploitent.
Les possibilités offertes à l’époque des pionniers n’ont pas disparu. Encore aujourd’hui, il est toujours possible d’aller vers l’Ouest ou vers le Nord pour gagner sa vie en travaillant fort. Voilà pourquoi le socialisme n’a jamais pris racine ici, parce que durant la plus grande partie de notre histoire, nous avons réussi à offrir des débouchés et l’accès à nos ressources à ceux qui étaient prêts à se lancer à l’aventure et à saisir ces occasions.
En plus d’offrir des possibilités à tous ceux qui en cherchent, nos pionniers ont fourni au reste du pays des richesses et des ressources difficiles à imaginer dans d’autres pays. Nous ne sommes pas obligés de vivre comme des pionniers pour profiter de la vie dans une nation pionnière.
Malheureusement, nous avons des politiciens qui ne croient pas en cet esprit de pionner, qui se méfient de nos secteurs d’exploitation des ressources d’hier et d’aujourd’hui, qui ont préféré le statu quo confortable au défi de la croissance et qui ont essayé de nous convaincre de faire passer le confort du présent devant les possibilités de l’avenir. La menace que représente le gouvernement pour l’esprit pionnier de notre nation ne fait que croître.
Le gouvernement avait d’abord promis de petits déficits à court terme et des dépenses équilibrées dans le secteur de l’exploitation des ressources. Il a toutefois choisi une approche plus radicale. Ce budget dévoile un plan visant à accumuler des déficits sans précédent et à perpétuité, financé par des emprunts qui sont de beaucoup supérieurs à ceux contractés lors de toute crise nationale précédente. Ce budget cherche à rompre de façon marquée avec notre histoire. Même si certains prétendent que la croissance proviendra de vagues emplois futurs et d’une plus grande participation idéalisée au marché du travail grâce à des services de garde d’enfants financés par l’État, la seule politique bien articulée dans ce budget est une augmentation des dépenses financées par la planche à billets et l’attaque continue et sans précédent contre les secteurs des ressources et de la fabrication, ceux-là mêmes qui ont encouragé notre esprit pionnier et ont été le pilier de notre prospérité.
Le gouvernement propose simultanément une réduction de la production et une augmentation des dépenses. Le secteur national des ressources est sans cesse menacé, même les projets nécessitant de l’équipement à zéro émission, même les projets qui entraîneront manifestement une réduction des émissions de gaz à effet de serre en remplaçant des sources étrangères plus polluantes. N’est-il pas évident que l’augmentation des places en garderie ne permettra de stimuler la participation au marché du travail que s’il y a des emplois de disponibles?
Tout étudiant en histoire peut comprendre où cela mène. C’est la voie vers l’inflation galopante et une crise de la dette nationale, ce qui créera des inégalités radicales entre les gens ordinaires et les initiés bien branchés. C’est ainsi que nous minons la confiance dans les institutions publiques et exacerbons les divisions sociales. C’est ainsi que nous appauvrissons une nation autrefois prospère.
Certains disent que cela ne peut pas arriver au Canada, que notre pays est à l’abri de ces phénomènes, que notre réussite nationale est le produit de caractéristiques, de choix et de circonstances particulières. Il s’agit notamment de notre esprit de pionnier, du fait que nous sommes le genre de personnes qui, devant un tas de bitume naturel, se disent: « Comment puis-je en extraire du pétrole? » Nous sommes le genre de personnes qui comprennent que la prospérité est le fruit d'efforts soutenus, et non de l’impression de billets de banque. C’est cela, le Canada. Toutefois, si nos dirigeants continuent de suivre une voie différente, il n’y a aucune raison de croire que nos réussites historiques se poursuivront.
Le gouvernement actuel du Canada est le plus à gauche de tous les gouvernements de l’histoire de notre pays. D’autres gouvernements ont cherché à développer nos ressources et à redistribuer les excédents, mais le gouvernement actuel bloque la croissance et le développement à tous les coups, tout en cherchant activement à redistribuer ce qui n’a pas été créé. Il nous dira: « Ne vous inquiétez pas, vos efforts ne sont pas nécessaires, car nous allons nous occuper de tout. Nous allons nous occuper de vous quoi qu’il en coûte ». Cependant, cela ne fonctionnera pas si nous ne remplissons pas le réservoir. Nous ne pouvons fonctionner à vide que pendant un certain temps.
Le gouvernement dira que ses dépenses créeront de la croissance, mais son approche à l'égard de la croissance met l’accent sur la planification centrale et la prétendue sagesse des prédictions bureaucratiques sur les industries de l’avenir. La planification centrale du développement économique n’a jamais fonctionné par le passé et a toujours augmenté les inégalités et le ressentiment social. Les pays qui ont compté sur la planification gouvernementale plutôt que sur le génie spontané des gens n’ont jamais prospéré, sauf temporairement et par imitation et expropriation.
Il est temps que les dirigeants du Canada portent leur attention sur la nécessité de protéger notre avenir. Pour protéger notre avenir, il faut une mobilisation générale à l'égard de l'économie, une approche qui tire parti du travail assidu, de l’ingéniosité et des sacrifices de toutes les personnes de tous les milieux, dans tous les secteurs et dans toutes les régions de notre économie nationale. Protéger l’avenir, c’est innover dans la manière dont nous fournissons les services publics au lieu de réitérer les promesses non tenues des années 1960. Protéger notre avenir, c’est rétablir notre engagement à payer les choses que nous achetons aujourd’hui plutôt que de refiler la facture à la génération suivante.
La source de notre prospérité n’est pas l’impression de billets de banque, la planification centrale, ni la distribution de largesses gouvernementales. C’est l’ingéniosité et le courage du peuple canadien. Pour protéger notre avenir, il faut célébrer notre esprit de pionniers en tant que survivants, immigrants, bâtisseurs et innovateurs. Je suis fier de m’opposer à ce budget.
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Madame la Présidente, je suis ravi d'intervenir aujourd'hui au sujet du projet de loi d'exécution du budget. Pour qualifier ce budget, je m'inspire du film de Rick Moranis intitulé
Chérie, j'ai réduit les enfants, mais je modifie le titre comme ceci « Chérie, j'ai coulé les enfants ». J'ai songé à utiliser un autre verbe que « couler », mais il appartient au vocabulaire non parlementaire.
Pourquoi ce titre? Il est à propos à cause de l'énorme dette que nous laissons aux générations futures sans vraiment penser aux conséquences qu'elles auront pour nos enfants et nos petits-enfants. La situation est-elle si catastrophique? En fait, la dette s'est alourdie de 500 milliards de dollars en à peine 2 ans et s'alourdira de 700 milliards de dollars au cours des 5 prochaines années.
D'ici la fin de mon intervention de 10 minutes et de la période de questions et réponses de 5 minutes qui s'ensuivra, 7,3 millions de dollars se seront ajoutés à la dette qui pèse sur les Canadiens. Les gens de mon âge se rappelleront Lee Majors qui incarnait le personnage de Steve Austin dans L'Homme de six millions. Au rythme actuel des dépenses du gouvernement, il faudrait environ juste 13 minutes pour le rebâtir en mieux.
En tant qu'originaire d’Edmonton, en Alberta, ce qui me déplaît le plus dans ce budget, c’est qu’il n’offre presque rien aux Albertains. Dans les plus de 700 pages qu'il contient, on n’y trouve presque rien pour notre province. Chez nous, les gens disent que ce budget est une gifle aux Albertains.
En parcourant le budget, j’ai vu qu’il y est question de pipelines à plusieurs reprises. Merveilleux! Mais il s’agit d’un pipeline de talents, d’un pipeline de vaccins, et nous savons comment le gouvernement a échoué à cet égard. On y parle d’un pipeline de talents en génomique, d’un pipeline d’innovation et d’un pipeline d’équipement de protection individuelle. Nous verrons demain, dans le rapport du vérificateur général sur l’équipement de protection individuelle, comment le gouvernement a acheminé l’argent des contribuables à des gens liés au Parti libéral et à d’autres proches, mais dans le budget, il parle d’un pipeline d’équipement de protection individuelle. Et un pipeline de pétrole et de gaz? Eh bien non, il n’en est pas question.
Nous avons vu ce qui se passe actuellement dans le Michigan avec la canalisation 5. Si le Michigan ferme celle-ci, Sarnia, l’Ontario et d’autres régions perdront des dizaines de milliers d’emplois, et le prix de l’essence doublera probablement. Mais il n’y a rien dans le budget pour régler ce problème.
On ne mentionne pas non plus le fait que l’industrie pétrolière et gazière de l’Alberta est le plus grand employeur des travailleurs autochtones. Au comité des opérations, nous avons mené une étude sur les marchés publics pour les Autochtones, et tous les témoins de la communauté autochtone ont affirmé que l’industrie pétrolière et gazière est la seule qui fasse son travail et non le gouvernement fédéral, qui a échoué. L’industrie pétrolière et gazière amenait la richesse et la prospérité aux collectivités autochtones. Dans ce budget, nous n’avons rien.
Nous avons entendu dire à maintes reprises dans ma circonscription que les petites entreprises qui ont ouvert leurs portes juste avant ou pendant la pandémie n’ont pas été admissibles aux soutiens, notamment le soutien salarial et le soutien au loyer. Elles n’avaient rien fait pour mériter cela. J’ai travaillé dans le secteur hôtelier, et je sais qu’il faut maintenant un an, deux ans ou même plus pour construire un hôtel, à cause de tous les règlements. Les gens qui ont eu le malheur d’investir avant le début de la COVID ont été privés de l’appui du gouvernement.
Nous avons demandé à maintes reprises à la Chambre et au comité que le gouvernement se penche sur ce problème. Chaque fois, les libéraux disent, la main sur le cœur, que les petites entreprises sont l’épine dorsale de l’économie, mais ils ne font rien. Il n’y a rien dans le budget pour régler ce problème.
Un de mes amis dans ma circonscription, Rick Bronson, tient un Comédie Club dans le West Edmonton Mall qui s’appelle The Comic Strip. Il a près de 100 employés. Il en a ouvert un nouveau en Colombie-Britannique juste avant la COVID. Il est exclu du programme gouvernemental, et pourtant il n’a rien fait de mal. Je le répète, nous avons demandé à maintes reprises d’aider les petites entreprises, mais il n’y a rien pour elles.
En Alberta, nous avions deux demandes principales dans le budget, l’une étant de l’argent pour la recherche sur la séquestration du carbone. Le premier ministre de la province a visé la lune en demandant des milliards de dollars, alors je m’attendais donc à peut-être avoir un milliard de moins. Non, nous nous sommes retrouvés avec un plan proposant des incitatifs pour la séquestration du carbone, mais seulement si l’argent n’est pas utilisé pour la récupération assistée des hydrocarbures. Nous nous sommes entretenus avec tous les acteurs du secteur, grands et petits, et ils ont tous dit la même chose. Il n’existe pas de solution économique pour la séquestration du carbone sans la récupération assistée des hydrocarbures.
Les libéraux tendent une carotte d’une main, et de l’autre, ils frappent les gens avec un bâton. Le budget prévoit de l’argent pour la recherche sur la séquestration du carbone, soit 20 millions de dollars l’an prochain et jusqu’à 220 millions de dollars au cours des cinq prochaines années.
Réfléchissons à cela. Le pétrole et le gaz, même à des prix réduits, demeurent nos principaux produits d’exportation. Ce secteur domine complètement l'industrie automobile et l’industrie aérospatiale, et pourtant nous n’obtenons que des miettes pour la recherche technologique. Pour mettre les choses en contexte, le gouvernement a versé aux riches propriétaires d’automobiles Tesla 100 millions de dollars en subventions pour l’achat d’automobiles Tesla, soit la moitié de ce qu’il a donné à l’ensemble du secteur des hydrocarbures pour la séquestration du carbone. Cela démontre clairement que le gouvernement actuel ne se soucie pas de l’Alberta et que, quand vient le temps d’agir, il ne se soucie pas de l’environnement.
Les libéraux n’ont pas corrigé le plafond injuste établi pour le Programme de stabilisation fiscale qui pénalise l’Alberta parce que les ressources sont incluses dans le calcul. Ils l’ont modifié au profit du Québec et de l’Ontario, mais ils continuent de traiter l’Alberta de façon discriminatoire en imposant un nouveau plafond si les revenus générés par les ressources pétrolières et gazières y sont intégrés. Depuis 2014, les Albertains ont versé plus de 110 milliards de dollars net au Trésor fédéral. Et tout ce que nous avons en retour, c’est une gifle en plein visage.
Pour revenir à la séquestration du carbone, le budget prévoit 20 millions de dollars l’an prochain pour la recherche dans ce domaine. Il prévoit également 22 millions de dollars pour un programme de reconnaissance des travailleurs du nucléaire dans les années 1950, à l’époque de la guerre de Corée. C’est merveilleux de reconnaître la contribution faite par ces travailleurs il y a 70 ans, mais le budget prévoit autant d’argent pour le programme de reconnaissance de leur contribution dans les années 1950 qu’il en prévoit pour la recherche essentielle sur la séquestration du carbone. Encore une fois, cela démontre que la priorité de l’actuel gouvernement n'est pas les travailleurs, et certainement pas ceux de l’Alberta.
Sur les 840 pages de ce budget, les pipelines ne sont mentionnés que cinq fois. On y trouve environ 1 000 occurrences de l'expression « mesures de soutien », et environ 1 300 du mot « prestations ». Par contre, le mot « productivité » n’apparaît que 39 fois, et le mot « compétitivité » seulement 13 fois.
Qu’obtenons-nous pour cette dette supplémentaire de 700 milliards pour les cinq prochaines années? Le gouvernement prévoit, dans son propre budget, que le taux de croissance ralentira chaque année à compter de 2022 pour atteindre 1,7 % en 2025. Réfléchissons à cela. La dette passera à 700 milliards de dollars et tout ce que nous obtiendrons en retour, c’est un taux de croissance médiocre de 1,7 %.
Robert Asselin, l’ancien directeur des politiques et du budget de Bill Morneau et conseiller en politiques auprès du , a dit au sujet du budget qu'« il est difficile d’y trouver un plan de croissance cohérent [...] après avoir dépensé près de 1 billion de dollars, ne rien faire pour stimuler la croissance à long terme [...] serait le pire héritage possible de ce budget. »
Dave Dodge, ancien gouverneur de la Banque du Canada, a déclaré que le budget ne met pas l’accent sur la croissance et qu’il ne s’agit pas d’un plan raisonnablement prudent.
Le titre du budget annonce toutefois qu’il s’agit d’un plan de relance pour la croissance, mais nous savons ce qui est en croissance. Ce n’est pas l’économie, mais bien les impôts. Dans ce budget, les impôts perçus par le gouvernement actuel devraient augmenter de 28 % de 2019-2020 à la fin de 2025.
Les intérêts que nous payons aux banquiers de Bay Street et de Wall Street pour cette dette que les libéraux accumulent devraient eux aussi connaître une croissance. Nous allons payer 40 milliards de dollars d’intérêts par année pendant cinq ans. Songeons à ce que nous pourrions faire avec ces 40 milliards de dollars. Nous pourrions investir 40 fois le montant du scandale UNIS et garder les amis du en affaires pendant un certain temps. Plus important encore, songeons aux soins de santé dans lesquels nous pourrions investir ces 40 milliards de dollars. Tous les premiers ministres provinciaux ont demandé une augmentation des transferts au titre des soins de santé. Ils n’ont rien reçu, mais nous avons 40 milliards de dollars pour les riches banquiers.
Nous pourrions investir dans la population vieillissante et dans les forces armées. Le budget prévoit 51 millions de dollars pour la participation à l’OTAN. Il y a la montée de la Chine avec son comportement agressif et il y a la Russie, et nous investissons 51 millions de dollars, soit à peine le double de ce que nous prévoyons pour un programme de reconnaissance des travailleurs du secteur de l’énergie atomique d’il y a 70 ans.
Il est clair que ce budget n’est pas destiné à la croissance de l’économie. Il n’est pas conçu pour les gens d’Edmonton-Ouest, et certainement pas pour les Albertains. Il ne s’adresse pas aux générations futures. Ce budget est un échec et une honte, et c’est pourquoi je ne l’appuierai pas.
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Madame la Présidente, je suis heureuse de prendre la parole au sujet du budget de 2021, le premier à être présenté par le gouvernement en deux ans.
Les Canadiens ont fait preuve de patience. On leur a demandé de patienter deux semaines pour aplatir la courbe, ils ont patienté 14 mois. Ce qu’ils attendaient, c’est un plan, un plan pour rouvrir notre économie de manière sécuritaire et pour remettre les Canadiens au travail, un plan pour insuffler aux générations futures l’espoir et la confiance dont elles ont désespérément besoin maintenant pour bâtir leur avenir. Cependant, ce budget est une énorme déception.
Les Canadiens au chômage qui espéraient y trouver un programme de création de nouveaux emplois et des débouchés économiques pour leurs familles se sentiront abandonnés. Les travailleurs dont les salaires et les heures de travail ont été réduits et qui espéraient y trouver un programme de relance économique se sentiront abandonnés. Les familles qui n’ont pas les moyens de payer plus d’impôts et qui ont du mal à mettre de l’argent de côté pour les études de leurs enfants ou pour acheter une maison se sentiront abandonnées. Les Saskatchewanais qui espéraient y trouver un plan pour soutenir les secteurs importants de notre province vont se sentir abandonnés.
Tout gouvernement déterminé à relancer l’économie aurait soutenu tous ces secteurs de l’économie, en particulier ceux qui ont été des sources fiables de stabilité économique pour les Canadiens dans le passé. Dans ce budget, les libéraux ont choisi de faire fi de la prudence et d’ignorer ces secteurs. À titre d’exemple, l’industrie pétrolière et gazière du Canada a assuré la croissance économique et la prospérité de milliers de travailleurs canadiens pendant de nombreuses années, grâce à des revenus qui ont été investis dans des programmes sociaux et des infrastructures comme des écoles et des hôpitaux. Malgré cela, au moment où nous souhaitons un retour à la normale, cet important secteur a été laissé pour compte encore une fois. Les travailleurs de ce secteur ont été durement frappés par la pandémie, subissant des pertes d’emplois et de salaires et pourtant, le budget ne prévoit aucune mesure de soutien pour eux.
L’agriculture est un autre secteur qui a été laissé pour compte, en particulier les agriculteurs, les éleveurs et les producteurs. Ils ont pourtant continué de travailler sans relâche pour soutenir le Canada tout au long de la pandémie; ces deux secteurs immensément importants, qui ont toujours contribué à la croissance économique et à la stabilité, ont pourtant été oubliés dans ce budget. Le gouvernement a oublié ces travailleurs qui jouent un rôle de premier plan pour aider le Canada en cette période de pandémie, tout cela pour faire des dépenses partisanes. C'est inacceptable.
Ce budget contient une proposition coûteuse, fondée sur une approche paternaliste d'Ottawa, pour un système national de garderie. Cette approche centrée sur Ottawa ne devrait pas surprendre les Canadiens qui connaissent bien le mépris des libéraux pour les champs de compétence provinciaux. Dans l’esprit d’un élu libéral, une politique universelle est logique, mais cela ne fonctionne pas dans le vrai monde. Par exemple, la situation et les besoins des parents vivant en milieu urbain sont très différents de ceux des Canadiens vivant en milieu rural. Les parents ont certes besoin d’aide, mais il leur revient à eux de décider de la manière dont ils veulent s’occuper de leurs enfants, et non aux fonctionnaires d’Ottawa. Les conservateurs ont appuyé les programmes de subventions salariales et d’allégement des loyers, tout en y proposant des changements, mais il ne serait certes pas nécessaire de prolonger ces programmes si le gouvernement avait mieux géré la pandémie et s’il avait trouvé des vaccins pour les Canadiens.
À l’heure actuelle, nous sommes au beau milieu d’une troisième vague qui déferle sur notre pays, ce qui oblige les gouvernements provinciaux à imposer davantage de restrictions et de confinements à leurs économies respectives. Les conservateurs appuient les mesures qui visent à aider les Canadiens et les entreprises canadiennes. Nous sommes en faveur de dépenses qui apporteront de véritables changements pour les Canadiens qui ont beaucoup souffert de la pandémie, mais ce que nous voyons dans ce budget, c’est une avalanche de dépenses qui augmentent la taille et le rôle du gouvernement dans l’économie canadienne. Nous peinons à sortir d’une pandémie. Les petites et moyennes entreprises, les entrepreneurs et les particuliers ont besoin d’aide financière pour se remettre de la dévastation causée par cette pandémie.
Alors qu’un si grand nombre d’entre eux ont désespérément besoin d’aide, il est inacceptable que les libéraux réservent 100 milliards de dollars à ce qui constitue en fait des dépenses électorales. Malheureusement, le gouvernement dépense sans compter pour ses projets favoris. Il a toujours enregistré des déficits, et n’a pas une seule fois essayé de contrôler la dette nationale ou de limiter les dépenses. Une planification financière prudente aurait permis au gouvernement fédéral d’accumuler des excédents avant la pandémie, d’économiser pendant les bonnes années en vue de se protéger en prévision de moins bonnes périodes.
Au lieu de cela, les échecs du gouvernement avant la pandémie, et maintenant pendant celle-ci, ont fait grimper la dette du Canada à plus de 1 billion de dollars pour la première fois de notre histoire. Cette dette devra être remboursée par les générations futures.
Ce budget n’assurera pas aux Canadiens une prospérité future, mais il les prépare plutôt à un échec à long terme après la pandémie.
Les libéraux ont fait de nombreuses erreurs dans leurs dépenses pendant la pandémie, comme la dépense excessive spectaculaire consacrée aux ventilateurs. Ce qui est encore plus grave, c’est l’attribution secrète de contrats de plusieurs milliards de dollars à des entreprises chinoises pour l’achat d’équipement de protection individuelle sans tenir compte de notre capacité nationale d’accroître notre production ici au Canada.
Enfin, je veux parler du dossier de l’infrastructure, dans lequel le gouvernement a échoué lamentablement.
La Banque de l’infrastructure du Canada du a eu un rendement pitoyable. Au cours des quatre dernières années, elle a dépensé des milliards de dollars et n’a réalisé aucun projet. Un nouveau rapport du directeur parlementaire du budget révèle qu’elle perd de l’argent et qu’elle ratera de plus de 50 % les objectifs fixés par le gouvernement. Au lieu de stimuler l’économie, elle a honteusement gaspillé l’argent des contribuables.
Dans le numéro du printemps 2021 de We Build, un magazine de construction de la Saskatchewan, on peut lire ce qui suit:
Le gouvernement fédéral a prévu dépenser 900 millions de dollars en Saskatchewan, mais 64 % de ces fonds [...] ne sont pas encore attribués. Plus de la moitié des 36 % qui ont été « attribués » font encore l'objet d'un « examen », ce qui veut dire que, seulement 152,01 millions de dollars sur les 887,26 millions prévus ont été investis. C'est un scandale presque entièrement attribuable à l'inefficacité de la bureaucratie fédérale.
Par ailleurs, les investissements prévus dans ce budget ne permettront pas de combler l'écart entre les infrastructures des communautés autochtones et celles du reste du pays. Nombre de communautés autochtones ont déjà dit avoir besoin d'une aide supplémentaire à cet égard, mais le gouvernement les laisse encore tomber en ce qui concerne ce budget et la Banque d'infrastructure du Canada. De nombreuses communautés n'ont toujours pas accès à de l'eau potable. Il est maintenant encore plus évident que le gouvernement les a abandonnées de façon lamentable. La Banque d'infrastructure du Canada, qui a notamment pour mandat d'améliorer les infrastructures des communautés autochtones, est loin d'avoir atteint son objectif, tout comme le gouvernement qui rate constamment sa cible.
Les Canadiens s'attendent à des dépenses judicieuses, ciblées et efficaces de la part du gouvernement, surtout en période de crise. Les dépenses prévues dans ce budget auraient dû servir à récupérer et à créer des emplois pour les Canadiens, et non à répondre à des priorités partisanes.
En conclusion, ce budget est terriblement décevant. Il rate vraiment la cible. Il ajoute une nouvelle dette de près d'un demi-billion de dollars. Cette dette créera un énorme fardeau pour les générations futures et il faudra nécessairement, pour la rembourser, que les familles canadiennes travaillantes paient davantage d'impôt.
Ce budget ne tient absolument pas compte des priorités des Canadiens. Il ne répond pas à leurs besoins et oublie des secteurs cruciaux qui ont besoin de mesures de relance. Le gouvernement doit réévaluer ses priorités à l'approche de la réouverture de l'économie. Les Canadiens ont besoin d'un véritable plan d'avenir. Ils ont besoin d'un budget qui fasse passer leurs intérêts en premier.
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Madame la Présidente, après avoir attendu deux longues années que les libéraux déposent un budget, les Canadiens se retrouvent avec le nouveau fardeau d’une dette énorme au lieu de recevoir un plan prometteur pour l’après-pandémie. Autrement dit, encore un échec.
Les chômeurs canadiens voulaient un plan qui crée de nouveaux emplois. Les travailleurs dont le salaire et les heures de travail ont été réduits espéraient un plan de relance de l’économie. Les familles qui n’ont tout simplement pas les moyens de payer plus d’impôts attendaient un allégement fiscal. Au lieu de cela, ce plan coûteux fera augmenter les dépenses de plus de 100 milliards de dollars et portera la dette du Canada à 1,2 billion de dollars. Oui, c’est un billion avec un « b », pour la toute première fois dans l’histoire du Canada.
C’est un montant ahurissant que la plupart des Canadiens n’arrivent même pas à comprendre: 1,2 billion de dollars. C’est comme si chaque Canadien devait assumer une tranche de 33 000 $ de la dette fédérale. Les Canadiens et leurs enfants, les enfants de leurs enfants et les enfants des enfants de leurs enfants seront forcés de rembourser cette énorme dette gouvernementale.
Le directeur parlementaire du budget a récemment publié un rapport selon lequel ce budget sous-estime même la taille des déficits fédéraux d’environ 5,6 milliards de dollars par année. Pour citer le directeur parlementaire du budget, cela place Ottawa à long terme sur une trajectoire d’endettement élevé.
Qu’en est-il des cibles budgétaires? Non, il n’y en a pas. On n’en trouve qu’une vague mention à la page 59: « Le gouvernement est déterminé à combler les déficits liés à la COVID-19 et à réduire la dette fédérale en tant que part de l’économie à moyen terme ». C’est très rassurant, n’est-ce pas?
Les Canadiens ont raison de s’inquiéter de ces dépenses libérales. Ils paieront 40 milliards de dollars en impôts chaque année seulement pour rembourser les intérêts sur la dette. Tout cela repose sur une hypothèse très risquée selon laquelle les taux d’intérêt et l’inflation demeureront bas.
Avec toutes ces dépenses et tous ces risques financiers, on s’attendrait à ce qu’il y ait de la substance, mais de nombreux Canadiens sont tout simplement laissés pour compte dans ce budget. Où est le plan visant à stimuler le secteur albertain de l’énergie qui contribue à la prospérité et à la vitalité économique? Non, ce n’est certainement pas ce budget-ci. Le gouvernement a été on ne peut plus clair en parlant de son plan d’enclaver le pétrole canadien lorsqu’il a présenté les projets de loi et au cours de la législature précédente. De plus, le a dit qu’il fallait éliminer progressivement les sables bitumineux.
Le gouvernement libéral est déjà resté les bras croisés pendant que le gouvernement des États-Unis annulait le projet Keystone XL, ce qui a évidemment entraîné l’annulation de projets comme Northern Gateway et Énergie Est. Nous savons bien sûr que la canalisation 5 d’Enbridge est menacée alors qu’elle répond à la moitié des besoins pétroliers de l’Ontario et du Québec. La fermeture de cet oléoduc créerait littéralement une crise de l’énergie ici au Canada et, bien sûr, une partie plus grande du pétrole de l’Alberta resterait coincée, alors que l’économie de la province souffre déjà. Au lieu de cela, on favorise le pétrole de pays qui ont des bilans beaucoup moins respectueux de l’environnement ailleurs dans le monde.
Tout cela est attribuable au fait que les libéraux étranglent le secteur pétrolier de l’Alberta au profit du pétrole moins écologique d’autres pays, qui ne partagent certainement pas notre engagement à l’égard de la protection de l’environnement ou des droits de la personne. Encore une fois, le budget est complètement muet au sujet du secteur albertain de l’énergie.
Malgré ce silence éloquent des libéraux, les conservateurs continueront toujours de défendre les pipelines et les projets qui mettront fin à notre dépendance au pétrole étranger et qui libéreront notre secteur de l’énergie. Les mesures législatives des libéraux qui nuisent au secteur de l’énergie et à l’emploi n’ont fait que réduire la capacité du Canada de produire et d’échanger des ressources énergétiques durables sur le plan environnemental et de créer plus d’emplois.
Le secteur de l’énergie de l’Alberta pourrait être la clé de la croissance économique et du succès après la pandémie au Canada, mais les libéraux ont plutôt choisi de le dénigrer et de l’ignorer. Il n'est fait absolument aucune mention de ce secteur dans le budget et les Albertains ne l’oublieront pas. Le budget propose plutôt une économie canadienne repensée dans laquelle s’entremêlent des notions économiques risquées qui la placeront dans une situation très précaire.
Bien d'autres choses encore sont passées sous silence dans le budget. On n’y prévoit rien pour les entreprises en démarrage qui sont dans une situation désespérée car elles ne répondent pas aux critères étroits des programmes d’aide du gouvernement. Les programmes fédéraux destinés aux petites entreprises comportent des lacunes et des problèmes importants que les libéraux continuent d’ignorer. Au sujet du budget, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante a dit que « le gouvernement n’a pas corrigé les lacunes de plusieurs programmes qui nuisent à des milliers de PME qui font toujours face à des restrictions, des fermetures et une énorme dette due à la COVID-19 ».
Bon nombre de ces petites entreprises sont des entreprises touristiques, et elles ont désespérément besoin que le gouvernement dépose un plan sûr, assorti de mesures et d’objectifs, pour pouvoir ouvrir leurs portes pour la saison estivale. Je suis désolé de le dire, mais il n’y a rien non plus pour elles dans le budget.
Dans la magnifique circonscription que je représente, Banff—Airdrie, le tourisme est un moteur économique clé qui a été frappé de plein fouet par la pandémie. Le confinement et les restrictions à la frontière ont étouffé les entreprises. Bon nombre d’entre elles ont été forcées de mettre à pied des employés et, dans certains cas, ont malheureusement carrément fermé leurs portes.
Cela se produit partout au Canada. L’an dernier, les entreprises touristiques ont perdu environ 19,4 milliards de dollars de revenus en raison de l’absence de visiteurs étrangers. Or, le gouvernement vient de prolonger encore une fois la fermeture de la frontière canado-américaine, bien au-delà de la principale saison touristique estivale, sans avoir ni plan ni données sur la façon dont il pourrait être disposé à la rouvrir en toute sécurité. Maintenant, les entreprises touristiques envisagent de perdre un autre été d'activités, et le budget est complètement muet concernant un plan sûr pour la réouverture et pour l’avenir.
Le gouvernement a malheureusement choisi des gagnants et des perdants dans ce budget et laissé beaucoup de gens en plan. Le gouvernement libéral adore répéter que nous sommes tous dans le même bateau, mais récemment, j’ai entendu une autre métaphore au sujet de la pandémie, que j’ai trouvée très appropriée pour les gagnants et les perdants choisis dans ce budget libéral qui nous endette lourdement. La voici: Nous sommes tous confrontés à la même tempête, mais certains sont dans des yachts et d’autres dans des chaloupes qui fuient. Le gouvernement libéral ne devrait pas se contenter d’envoyer la main aux Canadiens qui peinent à traverser la tempête de la pandémie dans une chaloupe qui fuit pendant que ses amis libéraux boivent du champagne sur le pont de leur yacht payé par les contribuables. Dépenser sans plan précis mène inévitablement à l’échec.
Je demande au gouvernement de corriger ce budget et de donner aux Canadiens un plan pour la relance économique après la pandémie qui leur donne espoir plutôt que de leur proposer une vie à payer des impôts et à rembourser la dette. C’est ce que nous voyons dans ce budget. On dépense beaucoup d’argent, mais il y a encore beaucoup de gens qui sont laissés pour compte, et nous constatons aussi qu'il imposera un lourd fardeau aux gens. Les Canadiens, leurs enfants, leurs petits-enfants et leurs arrière-arrière-petits-enfants devront assumer le fardeau de la dette contractée pour payer toutes ces dépenses.
À mon avis, c’est ce que le et le gouvernement libéral ne comprennent pas. L’argent ne pousse pas dans les arbres. Ce n'est pas comme si le gouvernement créait la capacité de dépenser. L'argent dépensé vient des contribuables canadiens qui travaillent fort et qui l’ont gagné à la sueur de leur front, et ces dépenses diminuent leur capacité de répondre aux besoins de leur famille, de subvenir à leurs propres besoins, de faire fonctionner leur entreprise et de garder leurs employés au travail et les en empêcheront aussi dans l’avenir, quand il faudra bien rembourser la dette accumulée par le gouvernement.
Il est tout simplement ahurissant d’imaginer combien d’argent est dépensé et combien de personnes sont encore laissées pour compte. J’ai parlé de l’industrie pétrolière et gazière de l’Alberta. J’ai parlé de l’importante industrie touristique partout au pays, des propriétaires de petites entreprises, des nombreuses personnes qui ont lancé de nouvelles entreprises et qui sont exclues des différents programmes gouvernementaux. Les libéraux ont été en mesure de dépenser beaucoup d’argent, mais ils n’ont pas été en mesure d’aider un grand nombre de personnes qui en ont vraiment besoin, et ce sont ces mêmes personnes qui devront assumer le fardeau de la dette laissée par le gouvernement en raison de toutes ses dépenses massives.
Je dis au gouvernement qu’il doit essayer de prendre des mesures pour ne pas laisser des gens en plan et qui créeront un avenir prometteur et optimiste, au lieu d'imposer aux gens des dettes astronomiques qui feront exactement le contraire.
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Madame la Présidente, je suis heureux d'être de retour en personne à la Chambre. C'est merveilleux d'être ici après avoir participé pendant longtemps aux débats à distance. Je crois que tous mes collègues seront d'accord pour dire que nous espérons pouvoir siéger à nouveau en personne dans un avenir pas si lointain.
Avec le peu de temps dont je dispose avant la période des questions, j'aimerais dire, comme bien des collègues l'ont fait aujourd'hui, que, pour diverses raisons, je ne peux appuyer la mise en œuvre de ce budget. En ce qui me concerne, la principale raison est l'absence de plan de retour à l'équilibre budgétaire. Le gouvernement prévoit simplement dépenser sans compter. Nous savons que cela nuira aux prochaines générations à bien des égards et aura de nombreux effets financiers et sociaux négatifs. J'y reviendrai avec moult détails lorsque je reprendrai mon allocution après les votes.
Quelque chose d'intéressant a retenu mon attention dans le budget. Il s'agit de la sécurité alimentaire dans le Nord. Si je ne m'abuse, le gouvernement a prévu 163 millions de dollars sur trois ans pour élargir le programme Nutrition Nord Canada. À première vue, c'est une bonne chose. Accroître le financement destiné à lutter contre l'insécurité alimentaire dans le Nord, c'est bien.
Donc, les libéraux ont augmenté chaque année les fonds octroyés au programme Nutrition Nord Canada, et pourtant les chiffres sur l’insécurité alimentaire n’ont cessé de croître au fil des ans. Le gouvernement continue d'injecter de l'argent dans un programme dont les résultats sont de plus en plus mauvais pour les régions nordiques.
Le gouvernement aime bien s’autocongratuler. Il aime faire étalage de ses dépenses et dire à quel point il fait du bon travail. De notre côté de la Chambre, les réussites ne s’évaluent pas en fonction des montants dépensés, mais bien des résultats pour les gens du Nord. Il est évident que la méthode du gouvernement pour combattre l’insécurité alimentaire dans le Nord ne donne pas les résultats escomptés.
J’ai hâte de poursuivre mon intervention après la période des questions.